Jaren Jackson Jr, l’un des jeunes leaders des Grizzlies, souffre d’une déchirure du ménisque qui le tiendra éloigné des parquets pour le reste de la saison. À la huitième place de la Conférence Ouest, la position de Memphis est très convoitée, mais leur bilan de 0-3 dans la bulle laisse une ouverture à leurs concurrents directs. Les Grizzlies peuvent-ils se qualifier en Playoffs dans de telles conditions ?
« Lors du match de lundi contre les Pelicans, Jaren Jackson Jr s’est réceptionné en déséquilibre après un contact avec un joueur adverse lors d’un tir contesté », explique le communiqué de presse de l’équipe. « Une évaluation médicale ultérieure a révélé une déchirure du ménisque au genou gauche, ce qui lui fera rater le reste de la saison. »
À 20 ans, le quatrième choix de la Draft 2018 est l’un des joueurs les plus importants de la rotation de Memphis. Face aux Pelicans, lors de sa dernière confrontation, Jackson était le meilleur marqueur de son équipe en cumulant 22 points en 32 minutes. Désormais, Taylor Jenkins — le coach des Grizzlies — devra composer sans son jeune intérieur, qui se prépare à un long et difficile rétablissement. « Dieu sait que j’aime les défis », déclare Jackson.
En 57 rencontres cette saison, Jaren Jacskon Jr affiche des moyennes statistiques de 17,4 points, 4,6 rebonds, 1,4 passe et 1,6 contre en 28,5 minutes par match. Plus important encore, le joueur réussit 46,9 % de ses tirs, mais surtout 39,4 % de ses trois points — qui représentent la moitié de son volume de tir. L’intérieur offre ainsi la possibilité à Memphis d’aligner cinq menaces à trois points, écartant par conséquent le jeu pour faciliter les picks and rolls. Bien sûr, Jackson n’est pas seulement un tireur, il permet également de contribuer au jeu de transition qui fait la force de Memphis sur 13,3 % de ses possessions.
Cette saison, les Grizzlies ont un bilan de 32-26, dont 27-21 avec le duo Morant-Jackson. Brandon Clarke, le potentiel remplaçant de Jaren Jackson, a montré d’excellentes choses dans la bulle. Mais en tant que rookie, il manque encore d’expérience dans une équipe qui a déjà des lacunes dans ce domaine (âge moyen de 23,5 ans). En 22 minutes par rencontre, Clarke marque 12,1 points et 5,8 rebonds en moyenne. Avec 1,1 tir à trois points par match, son apport sera bien différent de celui de Jackson. De son côté, Ja Morant montre une certaine irrégularité dans la bulle — 5-21 au tir face aux Pelicans —, ce qui n’augure rien de bon pour Memphis.
Depuis 1997, aucune équipe ne s’est qualifiée en Playoffs à l’Ouest avec un bilan négatif. Pourtant, cette année, cela semble absolument inévitable. Avec trois défaites sur le campus de Disney World, à Orlando, les Grizzlies se sont mis en danger face à leurs concurrents : les Blazers, les Pelicans, les Spurs, les Kings et les Suns. Les Grizzlies ne sont pas au bout de leurs peines, puisqu’ils devront affronter le Jazz, le Thunder, les Raptors, puis les Celtics et les Bucks en back-to-back. Au fil de la compétition, leurs chances s’amenuisent.
Équipe | Bilan | % | Bulle |
---|---|---|---|
8. Grizzlies | 32-36 | .471 | 0-3 |
9. Blazers | 31-38 | .449 | 2-1 |
10. Spurs | 29-37 | .439 | 2-1 |
11. Pelicans | 29-38 | .434 | 1-2 |
12. Suns | 29-39 | .426 | 3-0 |
13. Kings | 28-39 | .418 | 0-3 |
Si la huitième place de la Conférence est très convoitée, la neuvième est également dans le viseur de toutes ces équipes. En effet, avec moins de quatre matchs d’écart entre le huitième et le neuvième, les deux prétendants aux Playoffs seront départagés dans un tournoi de qualification, organisé à titre exceptionnel dans la bulle. À ce stade, il y a peu de chances qu’une équipe puisse se positionner en huitième position avec au moins quatre longueurs d’avance. Malgré tout, la huitième place reste l’objectif principal de toutes ces équipes.
En effet, en cas de play-in, le huitième de la Conférence n’aura besoin que d’une victoire en deux matchs pour passer en Playoffs. Le neuvième, lui, devra vaincre son adversaire deux fois, sans le droit à l’erreur. Dans ce contexte, les Grizzlies paraissent grandement désavantagés face à des groupes expérimentés comme les Spurs ou les Blazers, finalistes de Conférence l’année dernière.
Pour le moment, Portland semble être le parfait candidat pour détrôner Memphis. Avec une victoire contre les Rockets dans la nuit du mardi au mercredi, ils ont montré qu’aucune équipe n’était trop forte pour eux. Les Blazers en sont à 2-1 dans la bulle, avec une victoire contre Memphis, et disposent de nombreux avantages. Damian Lillard et CJ Mc Collum sont en forme et habitués à la pression des Playoffs, similaire à ce que ces équipes peuvent connaître actuellement.
« Certaines équipes ont le luxe de pouvoir traverser ce moment tranquillement. Mais pas nous. », déclarait d’ailleurs Carmelo Anthony après le match contre Memphis. « Ce sont déjà les Playoffs pour nous. »
Derrière leur tandem extérieur, les Blazers peuvent compter sur Jusuf Nurkic, excellent depuis son retour. Dans les moments clés, Carmelo Anthony a beaucoup à apporter au collectif. Sans oublier Zach Collins et Gary Trent Jr, qui se montre plus qu’à la hauteur depuis son arrivée dans la bulle. Cependant, Portland devra se méfier de ses futurs adversairesc : les Nuggets, Clippers, Sixers, Mavericks et Nets.
Les Blazers sont un opposant à prendre très au sérieux, peut-être même à considérer comme le favori. Mais il ne faut néanmoins pas sous-estimer les Spurs. Tout comme Portland, San Antonio devra s’en sortir face à des équipes qui semblent les dépasser sur le papier : les Nuggets, le Jazz, les Pelicans, les Rockets et encore le Jazz. Mais, coachée par Gregg Poppovich, cette équipe peut tout accomplir. D’ailleurs, ils montrent déjà de bonnes choses dans la bulle avec un bilan de 2-1, dont une victoire contre Memphis.
De leur côté, les Pelicans ont remporté leur dernier match face aux Grizzlies. Leur groupe a une certaine expérience, notamment avec les vétérans Jrue Holiday et JJ Redick — qui n’a jamais manqué les Playoffs de sa carrière. Zion Williamson est de retour avec un nombre de minutes limité, mais intéressant. New Orleans peut également compter sur Brandon Ingram en véritable machine à scorer. Les Pelicans ont un bilan de 1-2 dans la bulle, mais leur calendrier est le plus facile de la NBA. Ils affronteront les Kings deux fois, les Wizards, les Spurs et le Magic.
Contre toute attente, les Suns sont un adversaire à prendre au sérieux cette année. Depuis leur arrivée dans la bulle, cette équipe métamorphosée est sur une série de trois victoires. Face aux Clippers, Devin Booker — 35 points, 8 passes, 13-25 au tir dont 6-9 à trois points — et ses coéquipiers ont su garder leur sang-froid pour décrocher une victoire improbable sur un tir tout aussi surprenant. DeAndre Ayton, Cameron Johnson et Mikal Bridges s’avèrent être des atouts de choix pour ces Suns, tandis que Ricky Rubio est bien là pour distribuer le jeu.
Les Suns affronteront les Pacers, le Heat, le Thunder, les 76ers et les Mavericks. Un calendrier difficile en somme. Mal positionnés dans le classement, leur qualification reste peu probable. Mais n’enterrons pas Phoenix trop tôt, surtout dans leur forme actuelle.
De leur côté, les Kings ne semblent pas vraiment faire la course avec les autres. Ils sont l’équipe la moins bien classée parmi les prétendants et, contrairement à Phoenix, ils n’ont pas non plus l’air à l’aise dans la bulle. Orphelin d’Igor Kokoskov et de Marvin Bagley, ce collectif n’a peut-être pas les armes pour faire face au calendrier qui l’attend : les Pelicans, les Nets, les Rockets, encore les Pelicans et enfin les Lakers.
Une chose est sûre, les Grizzlies auront du mal à se qualifier en Playoffs sans Jaren Jackson Jr. Les Blazers et les Spurs sont, sur le papier, bien mieux équipés pour atteindre le huitième spot et remporter le tournoi de play-in. L’équipe finalement qualifiée devra affronter les Lakers au premier tour, un adversaire qui ne semble prenable pour aucune de ces équipes. Cette année, la huitième place de l’Ouest est avant tout une histoire de symbole et d’espoir.
Photo : Brandon Dill/Getty Images