Preview 2019-20 : Minnesota Timberwolves

par L'Analyste

Par Quentin Belletoise, ancien rédacteur de L’Analyste.

C’est une tradition pour chaque média spécialisé autour de la NBA : les previews, une mise en bouche de la saison qui ne saurait tarder à reprendre. Chaque équipe passera donc sous l’œil avisé de l’Analyste et c’est aujourd’hui au tour des Timberwolves de passer au crible.

L’année dernière a été riche en changements pour la franchise du Minnesota. Après le départ plutôt mal géré de Jimmy Butler, Tom Thibodeau se fera évincer au profit de son assistant Ryan Saunders, fils du regretté Flip Saunders. La franchise a ensuite continué son grand ménage en nommant Gerson Rosas Président des Opérations Basket, et le moins que l’on puisse dire, c’est que Monsieur Rosas va avoir du travail.

Bilan de la saison précédente : 36 victoires – 46 défaites, 11e de la conférence ouest.

Les Wolves ne furent pas aidés par les circonstances pour mener a bien leur saison régulière. Entre départ de Franchise Player et changement de coach, il est dur d’obtenir une régularité dans les résultats. Cependant, malgré une bien triste 11e place, le verre n’est qu’à moitié vide étant donné la saison démentielle de Karl Anthony Towns, qui assume désormais complètement son statut de Franchise Player (24 points, 12 rebonds et presque 4 passes, le tout à 50% au tir dont 40% derrière l’arc), ainsi que la bonne saison du rookie Josh Okogie (7,7 points, 3 rebonds et 1 passe), qui est désormais un membre à part entière du collectif et pour qui les signes sont encourageants par rapport à son avenir dans la ligue. Malheureusement, Andrew Wiggins, qui était sensé progresser avec le départ de Jimmy Butler, ne réalise toujours pas son potentiel et continue à stagner aux alentours des 18 points, 5 rebonds et 2 assists par match, avec des pourcentages médiocres (41% au tir dont 33 à trois points et 70 aux lancers francs). Il était donc clair que l’équipe devait faire bouger l’effectif cet été si elle souhaite prétendre à mieux qu’un onzième place dans une conférence Ouest plus relevée que jamais.

Ils sont arrivés : Jarrett Culver (Draft), Noah Vonleh, Jordan Bell, Jake Layman, Naz Reid, Shabazz Napier, Treveon Graham (Draft), Tyrone Wallace

Ils sont partis : Derrick Rose, Anthony Tolliver, Dario Šarić, Taj Gibson, Tyus Jones, Jerryd Bayless.

Avec ces mouvements, on peut clairement voir que la franchise du Minnesota a décidé de continuer à miser sur la jeunesse, comme le témoigne la sélection de Culver avec le 6e choix de la Draft, obtenu contre Dario Šarić et le 11e pick (qui deviendra Cameron Johnson), ainsi que les différentes acquisitions que sont Jordan Bell et Noah Vonleh.

La situation des Wolves

Source : Basket-ball Insiders

Après un été comme celui ci, les Wolves doivent faire progresser leur joueurs, notamment Andrew Wiggins, qui est désormais sur la sellette avec l’arrivée de Jarrett Culver et pourrait potentiellement se retrouver dans un trade en cours de saison si il ne progresse pas. Culver sera également très attendu dans l’aile et devra réussir à se faire une place solide dans l’effectif, peut être au grand dam de Wiggins. Josh Okogie devra également continuer sur sa belle lancée afin de s’affirmer comme un des pilier du futur des Wolves.

Avec un peu plus de 128 millions de dollars garantis pour la saison prochaine, dus notamment aux contrats de Wiggins, Towns, Teague et Dieng, les Timberwolves sont un peu en dessous de la Luxury Tax, et n’ont aucune marge de manœuvre. Si l’effectif doit se renforcer, cela passera par un trade, les noms de Bradley Beal et D’Angelo Russel ont été évoqués.

L’objectif, cette saison, sera sans doute la recherche d’une place aussi haute que possible à l’Ouest, mais surtout le développement des jeunes, comme évoqué plus haut.

Les Wolves lors du media day. (Source : KSTP.com)

Un effectif déjà bien garni

Avec Karl-Anthony Towns, Robert Covington, Andrew Wiggins, Jarrett Culver ou encore Josh Okogie, le roster de Ryan Saunders est déjà plutôt bien garni. En effet, sous réserve d’être bien utilisés par le tacticien, ces joueurs peuvent parfaitement cohabiter afin de se mettre au service du collectif. Ils sont également capable de performances individuelles de haute volée, surtout Wiggins, qui a réalisé une prestation exceptionnelle contre le Thunder l’an passé, et Towns qui, on le rappelle sort d’une saison incroyable sur le plan personnel.

… mais en manque d’un lieutenant et d’un meneur de jeu de gros calibre

Malheureusement, quand on continue d’analyser la situation de cette équipe, on se rend compte que, bien que KAT réalise des performances exceptionnelles, il est malheureusement bien seul pour porter cette équipe pour l’instant. En effet, le manque d’un lieutenant capable de l’épauler se fait ressentir. Cette place était attribuée à Andrew Wiggins ces dernières années, mais étant donné son irrégularité et sa stagnation, l’ailier ne peut plus vraiment prétendre à ce statut dorénavant, ce qui laisse KAT en seul tête d’affiche de cette équipe. De plus, cet effectif manque d’un réel créateur balle en main, même si Jarett Culver devrait aussi soulager partiellement l’équipe dans ce secteur du jeu. Certes, Jeff Teague est un meneur de jeu très correct, mais il est désormais loin du niveau qui était le sien pendant son année All-Star, sous Mike Budenholzer, aux Atlanta Hawks. Pour remédier à ces deux problèmes, plusieurs noms de joueurs ont été évoqués dans le cadre d’un trade : on parle notamment de D’Angelo Russell et de Bradley Beal, qui sont deux joueurs de niveau All-Star, avec également une grande capacité de création. De plus, il est facile de monter un trade à contrat équitable étant donné que les deux guards sont payés à la même échelle qu’ Andrew Wiggins, soit au montant maximum du contrat suivant le contrat rookie.

La deuxième solution peut être une explosion d’un des jeunes joueurs de l’effectif qui s’affirmerait comme un bon lieutenant. On pense immédiatement à Wiggins, qui est celui qui a sans doute montré le plus de potentiel dans la grande ligue et serait le plus à même de remplir ce rôle, si jamais il devient régulier et moins nonchalant sur le parquet. Mais les fans des Wolves sont lassés d’espérer.

5 match clés de la saison :

  • 28 octobre 2019 : Minnesota – Miami. le retour de Jimmy Butler dans le Minesota.
  • 5 novembre 2019 : Minnesota – Milwaukee, 25 mars 2020 : Minnesota – Philadelphie, 1 mars 2020 : Minnesota – Los Angeles Lakers. Towns recoit respectivement Giannis, Embiid et Anthony Davis, il aura l’occasion de se mesurer aux meilleurs intérieurs de la ligue, qui sont de la même génération que le pivot des Wolves.
  • 5 mars 2020 : Minnesota – Chicago. Ryan Saunders et ses hommes reçoivent le voisin de Chicago et retrouvent Zach Lavine par la même occasion.

Le pronostic : 35 victoires pour 47 défaites.

Le talent est là pour Minnesota, mais KAT est pour l’instant trop seul au monde et l’équipe manque encore de création pour pouvoir prétendre aux Playoffs dans une conférence aussi concurrentielle.

Au point mort depuis plusieurs années, les Wolves vont devoir convaincre qu’ils peuvent être un candidat sérieux aux Playoffs de la conférence Ouest. Ils doivent également réussir à bien entourer leur joueur star en la personne de KAT, sous peine de voir l’histoire potentiellement se répéter, en voyant Towns partir assouvir ses envies de victoire, à la manière de Kevin Garnett.

Photo : Hannah Foslien/Getty Images

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