Chaque saison, la NBA a son lot d’équipes à suivre. Entre rookies, recrues stars ou encore nouveaux head coachs, il y a beaucoup de raisons de s’intéresser certaines franchises d’un peu plus près que les autres. Pour cette saison 2022-23, nous allons revenir sur trois équipes de la Conférence Ouest : les New Orleans Pelicans, les Minnesota Timberwolves et les Dallas Mavericks.
New Orleans Pelicans
Depuis la Draft de Zion Williamson en 2019, New Orleans est l’une des franchises qui subissent le plus de pression. La saison passée, les Pelicans ont terminé 9e de la saison régulière, avec un bilan de 36 victoires pour 46 défaites. Proches des attentes du début de saison — c’est-à-dire une équipe avec du potentiel, mais loin de pouvoir jouer le haut du classement —, leur objectif était avant tout de passer un cap.
Deux jours avant la Trade Deadline, Nickeil Alexander-Walker, Josh Hart, Didi Louzada et Tomas Satoransky partent vers Portland. En échange, la franchise récupère CJ McCollum, Larry Nance Jr et Tony Snell. Ce transfert, dont la principale cible est McCollum, a été un premier pas vers une prise de conscience.
Avec une deuxième partie de saison plus solide avec leur nouvelle recrue, les Pelicans s’accrochent de justesse à la 9e place, synonyme de Play-In Tournament. Au premier tour, ils doivent se défaire de San Antonio (113-103). Une victoire dans laquelle CJ McCollum a un impact crucial, meilleur marqueur avec 32 points et meilleur passeur avec 7 passes décisives. Ensuite, pour arracher la dernière place en Playoffs, ce sont les Clippers qu’ils éliminent dans un match serré (105-101).
Au premier tour des Playoffs, New Orleans tombe sur Phoenix, finaliste. NBA l’année précédente. Malgré la défaite (2-4), New Orleans affiche tout de même un visage encourageant face à des Suns pas toujours dans leur meilleure forme. D’octobre à avril, les Pelicans n’ont cessé de progresser, abordant l’intersaison avec un objectif : s’imposer comme une équipe de Playoffs pérenne.
La continuité comme mot d’ordre
Arrivées | Départs |
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Dyson Daniels | Alize Johnson |
EJ Liddell | Tomas Satoransky |
Karlo Matkovic | Tyrone Wallace |
Le Front Office a fait le choix de la stabilité à cette intersaison. Les trois arrivées se sont faites le même jour, celui de la Draft. Si Dyson Daniels et d’EJ Liddell — forfait pour sa première année à cause d’une rupture des ligaments croisés — sont de véritables ajouts de talents au sein de l’effectif, celui de Karlo Matkovic reste plutôt un mystère.
Concernant les départs, on peut les qualifier de minimes. Alize Johnson et Tyrone Wallace ont joué à eux deux 10 matchs en NBA la saison passée. De son côté, Tomas Satoransky a déjà été remplacé par l’arrivée de Daniels.
Le choix de la continuité concerne s’est essentiellement ressenti dans les extensions. Le meneur Jose Alvarado, le chouchou des fans de New Orleans l’année dernière, a été prolongé jusqu’en 2025 pour 6,8 millions.
Surtout, le dossier le plus important pour David Griffin, Trajan Longdon et l’ensemble de la franchise était celui de Zion Williamson. Malgré les inquiétudes sur sa santé et les questions posées avant la fin de la saison, le premier choix de la Draft 2018 s’est vu offrir un contrat max (194 millions de dollars sur quatre ans).
Cependant, New Orleans s’est protégé dans les termes de l’engagement. En effet, le contrat de l’ancien de Duke n’est pas entièrement garanti et possède des clauses qui s’activeront, ou non, en fonction du nombre de matchs manqués et de son état physique. De quoi leur permettre d’éviter de tomber dans un éventuel piège qui aurait mis à mal la franchise.
Le joueur à suivre : CJ McCollum
Arrivé en février dernier, McCollum jouera sa première saison complète dans La Nouvelle-Orléans. Membre du trio de tête avec Brandon Ingram et Zion Williamson, il sera certainement l’une des pièces maîtresses de cette saison. Devonte Graham n’étant pas au niveau, l’ancien joueur des Blazers aura fort à faire pour compenser les faiblesses des Pelicans au poste 1.
Avec son expérience, McCollum vient compléter un trio complet, censé porter la franchise sur leurs épaules. De ce trio, il est probablement la meilleure option défensive, point clé de ce que pourrait mettre en place Willie Green, le coach en chef.
À quoi s’attendre cette saison ?
Le cinq majeur idéal :
- CJ McCollum
- Brandon Ingram
- Herbert Jones
- Zion Williamson
- Jonas Valanciunas
Avec un effectif amélioré, les Pelicans visent l’accès direct aux Playoffs. Le retour de Zion Williamson est attendu avec beaucoup d’inquiétudes sur son état de forme dans la durée. Malgré une Conférence Ouest toujours plus relevée, l’objectif fixé semble réaliste.
Entre expérience et jeunesse, l’effectif a prouvé qu’il avait un vrai potentiel pendant la saison rookie satisfaisante de Green. Si le choix de la continuité a été fait à cette intersaison, il faut que ça se traduise aussi sur le terrain. Une saison au-delà de la 8e place serait un véritable échec dans le projet des New Orleans Pelicans.
Minnesota Timberwolves
Après des saisons compliquées, les Timberwolves sont de retour sur le devant de la scène. 7e de l’Ouest l’an passé avec un bilan de 46 victoires pour 36 défaites, ils ont atteint la première place pour un spot en Play-In. Emmené par son trio Karl-Anthony Towns, Anthony Edwards, D’Angelo Russell — uniques joueurs à dépasser les 30 minutes de moyennes par match — Minnesota se défait des Clippers (109-104) pour accéder aux Playoffs pour la première fois depuis la saison 2017-18.
Pour leur retour en postseason, les loups tombent sur les Grizzlies. Dans une série intense, sur le terrain et en tribunes, les Wolves s’inclinent 2-4. Malgré un Anthony Edwards de haut niveau, ils ne parviennent pas à prendre l’ascendant, perdant notamment les matchs 2, 3, 5 et 6.
Minnesota peut nourrir des regrets. Mais connaissant le potentiel de l’effectif, la franchise se devait d’être active pendant intersaison.
Un été sous le signe français
Arrivées | Départs |
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Tim Connelly (General Manager) | Patrick Beverley |
Rudy Gobert | Malik Beasley |
Kyle Anderson | Leandro Bolmaro |
Bryn Forbes | Jarred Vanderbilt |
Austin Rivers | Josh Okogie |
Chris Silva |
La première recrue de Minnesota n’est peut-être pas la plus clinquante, mais elle est peut-être la plus importante. Fraîchement débarqué de Denver, Tim Connelly devient le nouveau Directeur des Opérations Basket pour cinq ans. Il est celui qui, en 2013, avait drafté Rudy Gobert pour ensuite l’envoyer au Utah Jazz. Neuf ans plus tard, il est celui qui ramène Rudy Gobert dans le Minnesota.
Le pivot français, quatre fois All-Star, découvre cette année la deuxième franchise NBA dans sa carrière. Pour passer une étape supplémentaire, Minnesota est venu chercher Gobert au Jazz et a payé le prix fort. Patrick Beverley, Malik Beasley, Leandro Bolmaro et Jarred Vanderbilt sont partis dans l’Utah, ainsi que les droits de Draft de Walker Kessler, les choix du premier tour 2023, 2025, 2027 et 2029 et un swap en 2026. Recruté pour accompagner Towns au poste 5, Gobert censé transformer les Wolves, notamment en défense.
Les autres arrivées, comme Kyle Anderson, Bryn Forbes ou Austin Rivers sont de belles pioches pour cette équipe. Si les trois ont déjà été titulaires en NBA, ils sont plutôt attendus sur le banc pour ajouter de la profondeur et de la qualité à la second unit.
Chris Finch, le head coach, aura un bien meilleur effectif que l’année précédente. À lui désormais de s’en montrer à la hauteur.
Le joueur à suivre : D’Angelo Russell
Arrivé en 2020 dans un transfert avec Golden State, Russell a connu différentes phases dans le Minnesota. La saison passée, il a progressé défensivement — l’un de ses points faibles jusqu’ici. Si cette amélioration ne se ressent pas dans les statistiques, elle se voit sur le terrain.
Offensivement, Russell s’est vu attribuer un rôle plus gestionnaire avec Edwards qui a pris plus de poids dans l’attaque des Timberwolves. Il a augmenté sa moyenne de passes décisives (7,1 contre 5,8 en 2020-21), mais a perdu légèrement dans sa moyenne de points (18,1 contre 19 en 2020-2021).
Si D’Angelo Russell est le joueur à suivre du côté des Timberwolves cette saison, c’est parce qu’il apparaît comme la clé du succès… ou de l’échec. Entre Anthony Edwards, Karl-Anthony Towns et désormais Rudy Gobert, le meneur devra plus que jamais faire parler ses talents de gestionnaire et de créateur.
Pour la première, Russell fait partie d’une équipe qui vise haut. Il devra prouver qu’il est le bon joueur pour Minnesota, à l’heure où le poste 1 est un impératif pour trouver du succès en NBA.
À quoi s’attendre cette saison ?
Le cinq majeur idéal :
- D’Angelo Russell
- Anthony Edwards
- Jaden McDaniels
- Karl-Anthony Towns
- Rudy Gobert
Minnesota vive le titre cette saison. Cependant, l’objectif ne semble pas vraiment réaliste. Seulement dans leur Conférence, on peut compter environ sept équipes qui prétendent à la même chose. Les Wolves sont plutôt des concurrents pour les Finales de Conférence, ce qui serait déjà une première année très réussie pour Chris Finch et ses nouveaux joueurs.
Il faut s’attendre à une équipe qui se découvre et apprends à jouer ensemble, avec deux big mens dans des registres très différents. Si les Timberwolves visent bel et bien le titre, ils doivent utiliser cette saison 2022-23 pour poser les bases d’un futur titre dans les prochaines années.
Dallas Mavericks
Souvent bloqués au premier tour des Playoffs ces dernières saisons, les Mavericks se devaient d’enfin passer un cap. Avec un Luka Doncic sécurisé sur le long terme, Dallas a attaqué la saison avec l’ambition de s’inscrire parmi les places fortes de l’Ouest.
Malgré leur bilan positif à la Trade Deadline, les Mavs décident de transférer Kristaps Porzingis — l’un des moments les plus importants de la saison. Envoyé à Washington en échange de Spencer Dinwiddie et Davis Bertans, le Front Office a préféré opter pour un joueur plus complémentaire avec Doncic et Jalen Brunson, en se séparant d’un joueur qui n’a jamais réellement été à la hauteur des attentes à Dallas.
Avec 52 victoires pour 30 défaites, les Texans terminent la saison régulière à la quatrième place. Ils retrouvent ainsi le Jazz au premier tour des Playoffs. Avec l’avantage du terrain et une guerre tactique remportée, les Mavs s’imposent 4-2 et avancent alors au second tour des Playoffs pour la première fois depuis la Draft de Luka Doncic.
Ce sont ensuite les Suns, finalistes en 2021, qui leur barrent le chemin vers les Finales de Conférence. Dans une des séries les plus suivies de la saison, Dallas triomphe des Suns en sept matchs, avec un Doncic en feu pour porter l’équipe.
Golden State s’érige alors comme le dernier rempart avant les Finales NBA. Cette fois-ci, la marche est trop haute. Les Mavericks s’inclinent rapidement sur le score de 1-4, incapables de revenir physiquement de la série contre les Suns.
Considérés comme la belle histoire de ces Playoffs, on peut dire que Dallas a atteint son objectif et l’a même surpassé. Cependant, l’effectif a montré quelques limites, à combler pendant l’intersaison.
Une intersaison intrigante
Arrivées | Départs |
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Christian Wood | Jalen Brunson |
Jaden Hardy | Sterling Brown |
Tyler Dorsey | Trey Burke |
JaVale McGee | Marquese Chriss |
Wendell Moore Jr | |
Boban Marjanovic | |
Willie Cauley-Stein |
Jaden Hardy (26e choix) et Wendell Moore Jr (37) sont les deux nouvelles pépites des Mavericks. Avec Hardy, le Front Office mise notamment sur un jeune arrière qui pourrait, à l’avenir, évoluer aux côtés de Doncic. Un scoreur référencé par le tir, avec un immense talent offensif.
Cependant, le move le plus important de l’été est sans doute le départ de Jalen Brunson aux Knicks. Après des Playoffs très impressionnants, le guard s’est vu offrir un gros contrat (104 millions de dollars sur quatre ans) sur lequel Dallas ne pouvait se permettre de s’aligner. Il laisse ainsi un grand vide derrière lui.
De l’autre côté du tableau, on note l’arrivée de Christian Wood. Le management est allé chercher Wood chez leurs voisins texans pour pallier un besoin à l’intérieur. Le Front Office a réussi à mener cette opération sans perdre de cadre, en signant par la suite JaVale McGee qui devrait commencer les matchs au poste 5. Il apportera également une expérience de champion précieuse pour le vestiaire de Jason Kidd.
Dernière signature, Tyler Dorsey a lui aussi rejoint Dallas cet été, après un Euro réussi. Depuis son arrivée en NBA en 2017 à Atlanta, l’arrière peine à se faire une place dans la grande ligue. Il s’est développé pendant trois ans en Europe avant d’obtenir cette deuxième chance aux États-Unis, à Dallas.
Le joueur à suivre : Christian Wood
Tout juste arrivé à Dallas, Wood devrait commencer la saison en tant que sixième homme. Il pourrait toutefois, pendant la saison, trouver une place dans le 5 texan. Cette nouvelle pige est son premier vrai défi, qu’il devra relever avec la manière en se montrant sous son meilleur jour dans une équipe compétitive.
Si les Mavericks visent le titre, l’un de leurs principaux points faibles depuis plusieurs saisons est le poste de pivot. De DeAndre Jordan à Kristaps Porzingis en passant par Nerlens Noel, les expériences ont été nombreuses, mais peu fructueuses. Christian Wood, qui a connu sept équipes en autant d’années, est dans une position similaire.
L’équipe comme le joueur cherchent la stabilité cette année. À lui désormais d’amener ses qualités offensives et de montrer une progression défensive dans sa nouvelle franchise.
À quoi s’attendre cette saison ?
Le cinq majeur idéal :
- Luka Doncic
- Spencer Dinwiddie
- Reggie Bullock
- Dorian Finney-Smith
- JaVale McGee
Après une première apparition en Finales de Conférence, Dallas fait partie des concurrents au titre. Après cette intersaison, les Mavs devront montrer un visage digne de leur objectif, ce qui a parfois manqué la saison passée. S’il n’y a toujours pas de « star » aux côtés de Doncic, l’effectif est tout de même talentueux et s’annonce comme l’un des plus intéressants à suivre pour cette saison en NBA.
Photo : Glenn James/NBAE via Getty Images