Nous attendions du mouvement autour de ces deux franchises à l’aube de la saison, et nous sommes servis ! Depuis déjà trois semaines, nous savions Russell Westbrook souhaitait partir de Houston. Il atterrit donc dans la capitale, en échange d’un meneur remis de ses blessures — un certain John Wall — et d’un pick de Draft.
« Un meneur », c’est un sacré euphémisme… Car il faudrait plutôt parler DU meneur icône des Wizards de la dernière décennie. Un excellent passeur, driver et défenseur et surtout un spectaculaire leader. Les Wizards se séparent du troisième meilleur marqueur de la franchise, qui vient de passer la barre des trente ans, dans leur quête de renouveau.
Tenu éloigné des parquets depuis deux ans à cause d’une rupture du tendon d’Achille, John Wall part alors à Houston. Il y retrouvera son coéquipier de Kentucky, DeMarcus Cousins – lui aussi à la condition physique très douteuse. La franchise texane, bien déterminée à conserver James Harden, pourrait démarrer avec plusieurs All-Stars indiscutables des années 2010, mais aujourd’hui au centre de sérieuses interrogations.
De l’autre côté, Russell Westbrook rejoint Washington et son ancien entraîneur à Oklahoma City, Scott Brooks. Alors que Brodie n’avait pas l’air d’intéresser grand monde sur le marché compte tenu de son lourd contrat et de sa saison, les Wizards tenteront de l’associer à leur actuel franchise player, Bradley Beal. Le MVP 2017 endossera dans sa nouvelle Arenas le numéro quatro et mettra — on l’espère — le fuego pour ramener Washington en Playoffs.
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Los Angeles Clippers version française : une arrivée et un retraité
Après plusieurs jours de suspense, nous savons désormais où Nicolas Batum posera ses bagages l’an prochain ! En plein Vendée Globe, Nico part chez les voiliers de Los Angeles. Il portera le numéro 33, tout un symbole pour le grand fan de Scottie Pippen qu’il est. On espère pour lui qu’il s’épanouira dans la rotation d’une équipe revancharde de ses derniers Playoffs manqués.
De son côté, Johakim Noah part à la retraite après 13 saisons en NBA. Il emmène avec lui sa gestuelle de tir hasardeuse, mais surtout de très beaux souvenirs lors de son inoubliable aventure avec les Bulls de Derrick Rose et Tom Thibodeau. Il laisse derrière lui un palmarès conséquent :
- 1x Défenseur de l’année (2013-14)
- 2x All-Star
- 1x All-NBA First Team
- 3x All-Defensive Team
Oui, il y a eu des bas dans sa carrière. Sa signature aux Knicks pour un montant exagéré, sans jamais s’imposer dans cette franchise, en fait partie. Tout comme ses sept pauvres matchs avec les Clippers avant d’être libéré de son dernier contrat. Il ne faudrait cependant pas oublier une première partie de carrière particulièrement marquante. Un vrai personnage, qui a regardait notamment les Heatles avec des yeux sanglants, un pionnier pour les intérieurs français, voilà qui définirait bien Joakim Noah.
Souvent critiqué pour son cours passage en Bleu, il a néanmoins fait partie de cette talentueuse équipe de 2011 qui a décroché une belle médaille d’argent face à des Espagnols encore trop forts pour elle.
Suivant les conseils de son père, Joakim peut désormais partir vers une « Destination ailleurs ». La Saga Noah a fini de secouer la NBA.
Not one, not two, not three… Les Lakers assurent leur avenir
Deux signatures qui ont fait l’effet d’une bombe en moins de 24 h. L’une était attendue, l’autre beaucoup moins. Ce mercredi, LeBron James a prolongé son contrat pour deux années supplémentaires. 41, puis 44,5 millions de dollars qui lui assurent une possible fin de carrière plutôt paisible sous le soleil de Californie.
Cette signature — que l’on ne voyait pas venir de sitôt — n’a en fait rien de surprenant. On le sait depuis la fin de la saison, le principal objectif du management de Pelinka était de signer Anthony Davis au salaire maximal, et à la durée la plus longue si le joueur le voulait. La prolongation King était l’appât idéal pour atteindre ce but.
Un an seulement qu’ils jouent sous le même maillot, après une longue période de séduction, et ces deux-là ont déjà décroché le titre suprême. Leur entente est aussi saine qu’efficace, et cela risque de continuer. The Unibrow continue l’aventure pour cinq saisons (avec une early termination option sur la dernière année) et 190 millions de dollars.
Les Lakers profiteront donc du prime d’AD et de LeBron en chef d’orchestre d’une équipe armée pour le titre, potentiellement jusqu’à ce qu’il raccroche ses sneakers. La question se pose d’ailleurs : est-ce qu’une chèvre porte des chaussures ?
Q/R : Teddy vous assist
Vos questions, nos réponses. Chaque semaine, nous répondons à trois questions que vous nous avez envoyées par mail ou sur nos réseaux sociaux.
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Q : Avec les effectifs actuels, dans quelle équipe peut atterrir James Harden ? S’il bouge bien entendu — GROUNDS
R : Pour commencer GROUNDS, tu n’es pas sans savoir que les Rockets n’ont pas l’air tout à fait prêts à se raser la barbe. James Harden est sous contrat pour encore trois ans avec les fusées, où il touchera au total plus de 185 millions de dollars. Tandis que Houston s’arme de patience, l’idée d’un possible trade — émise il y a quelques semaines — n’a plus l’air d’être à l’ordre du jour.
Pourtant, la volonté de James Harden est claire : jouer ailleurs, avec pour cibles principales les Sixers et les Nets. Le joueur a même refusé une extension de contrat de deux ans pour 50 millions de dollars par saison — ce qui aurait dû devenir le plus grand salaire de l’histoire de la ligue.
Philadelphie a été plutôt actif sur le marché et devrait démarrer la saison avec le duo Simmons — Embiid. Côté Nets, ils auraient besoin de se montrer généreux pour mettre la main sur Harden. Brooklyn ne semble pas prêt à échanger ses quelques pépites contre un joueur au contrat lourd. Le soufflé est vite retombé, mais comme tu le sais, tout va très vite en NBA !
Les Rockets et leur coach Stephen Silas essayent de « reconquérir » un joueur qui a la tête au départ. Mais garder James Harden, c’est aussi prendre le risque qu’il imite Kawhi Leonard avec les Spurs ou Davis avec les Pelicans, c’est-à-dire refuser de jouer jusqu’à ce qu’il soit transféré.
Enfin, quelles sont les équipes avec lesquelles Houston peut travailler pour recevoir de belles pièces lors de l’échange, sans pour autant améliorer une franchise concurrente à l’Ouest ? Des problématiques diverses qui mènent au final à un seul effectif pour régler cela… celui des New York Knicks ! Toujours les Knicks. Car oui, il n’y a qu’eux pour nous faire mentir.
Q : Avec la blessure à l’épaule et la fragilité de Kyrie Irving d’un côté, la rupture du tendon d’Achille de Kevin Durant de l’autre, les blessures ne pourraient-elles pas détruire le projet des Nets cette saison ? Thomas L.
R : Je dois t’avouer, mon cher Thomas, que je suis plus optimiste que toi ! Oui, signer ces deux joueurs à l’été 2019 présentait déjà un risque. KD venait de se blesser et était annoncé out pour la saison. Quant à Kyrie, comme tu l’as dit, c’est un fragile…
Avec ce duo de franchise players, les Nets ont une seule idée en tête : la conquête du titre. Sans ces deux gars, Brooklyn est déjà parvenu à se hisser en Playoffs l’an passé avec un effectif de jeunes talentueux et de role players volontaires. Avec un nouveau coaching staff impressionnant, la qualification pour la prochaine postseason être une formalité.
Compte tenu du contexte, Steve Nash pourrait, à la manière d’un Kawhi version 2018-19, les ménager en saison régulière pour les préparer aux Playoffs. Certes, Durant revient d’une lourde rupture. Mais après un an loin des parquets, il serait en excellente forme physique, technique et mentale d’après les médias.
Les risques sont bien présents puisque nos deux stars ne sont plus toutes jeunes et un peu cassées. Mais ces deux-là connaissent la gagne et veulent retrouver le goût des Finales. Une blessure pourrait compromettre la teneur de ce projet, comme celui de nombreuses autres équipes, mais les Nets sont actuellement en excellente position pour rejoindre les Finales.
Q : Quelle est la place de John Wall dans le classement actuel des meneurs de la ligue ? — Adrien T.
R : Sa place, Adrien, elle est à l’infirmerie. Allez au revoir et à la semaine prochaine !
Plus sérieusement, où classer Jean Mur dans la hiérarchie des meneurs NBA ? Lui qui se proclamait en 2017 comme l’un des meilleurs « two-way players » de la ligue ne peut aujourd’hui plus revendiquer un tel statut. En y songeant rapidement, peut-il faire partie du top 10 parmi les meneurs ? Je ne pense pas. Il va revenir d’une longue période de repos où de nombreux meneurs ont éclos entre temps. Si tu veux que l’on sorte les noms Adrien, on va les sortir !
Déjà, dans le clan des blessés de guerre, Curry et Irving sont toujours au-dessus de lui dans ce classement. Parmi les meilleurs, Damian Lillard me vient immédiatement à l’esprit. Russell Westbrook — malgré ce que l’on peut penser de ce joueur — est certainement devant Wall. Kemba Walker a lui aussi sa place dans cette liste. Ensuite, en me penchant sur les « anciens », je ne peux pas le mettre avant Chris Paul ou même Kyle Lowry.
Parmi les jeunes, Ben Simmons et — à plus forte raison — Luka Doncic ont probablement rattrapé l’ancien meneur des Wizards. Jamal Murray, Trae Young, Ja Morant et D’Angelo Russell sont quatre sérieux candidats. Bien sûr, cette liste ne prend pas en compte James Harden et LeBron James, qui auraient bien évidemment leur place au sommet de celle-ci si on devait les considérer comme des meneurs. Voilà plus de dix individus qu’il m’est difficile de placer derrière John Wall tant que je ne l’ai pas vu à l’œuvre. Il peut très facilement nous surprendre, mais pour le moment, le nouveau Rocket se situe plutôt au bout d’un top 15.
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