Les Celtics ont-ils les armes pour vaincre les Bucks en Playoffs ?

par Benjamin Moubeche

Cette nuit, la défaite de Boston face à Milwaukee (119-112) avait le goût de la victoire pour le coach des Celtics, Brad Stevens, « beaucoup plus encouragé que découragé » par la rencontre.

À 2 minutes 20 de la fin, alors que les deux équipes étaient à égalité, les Celtics avaient encore toutes leurs chances. C’était sans compter sur un and one litigieux d’Antetokounmpo et un tir à trois points de Middleton, venus les achever dans la dernière ligne droite. Les Bucks, qui avaient perdu le premier match de l’année puis remporté le deuxième, enregistrent ainsi un bilan de 2-1 face à Boston en saison régulière.

« Nous avons fait beaucoup plus de bien que de mal », a précisé Stevens. « Mais nous devons mieux jouer pour battre ces gars-là. Ils sont vraiment bons. » Avec le meilleur bilan de la NBA, les Bucks sont considérés comme l’ennemi à abattre dans la Conférence Est. Aujourd’hui, les Celtics se sont contentés de limiter les dégâts. Mais demain, peuvent-ils l’emporter ?

Un élan d’espoir

Après 3 minutes 15 de jeu et déjà un retard de 13 points pour les Celtics, l’issue de la rencontre semblait scellée dès le premier quart-temps. Menés par un Marcus Smart extrêmement combattif, ils ont rapidement répondu par un run de 15-7 pour rester dans le match. Avec 23 points et énormément d’énergie des deux côtés du terrain, la performance de Smart a d’ailleurs été particulièrement encourageante pour son équipe.

C’est surtout en défense que l’arrière – occasionnellement pivot — s’est illustré. Smart a pu faire étalage de sa polyvalence, en défendant notamment de nombreuses minutes sur Giannis Antetokounmpo, qui le dépasse pourtant de 20 cm. Le Greek Freak n’est pas passé très loin de l’expulsion pour six fautes, mais les quelques coups de sifflet contestés ne l’ont finalement pas empêché de terminer la rencontre. Expulsion ou pas, Smart a été exemplaire ce soir. Bien sûr, ses coéquipiers auront besoin de son leadership et de ses qualités défensives pour espérer traverser la Conférence Est.

« Chris Paul a dominé le jeu avec sa voix », expliquait Brad Stevens après son premier match d’entraînement. « Ce sera essentiel au fur et à mesure que nous avançons, pour être connectés et faire ce genre de choses. C’était une excellente leçon pour nous. » Une semaine plus tard, c’est Kemba Walker, pourtant absent lors de ce match, qui a mis cette leçon à profit face aux Bucks.

Le meneur — dont le temps de jeu a été limité à 19 minutes par sécurité — s’est révélé très précieux pour une attaque des Celtics beaucoup plus dynamique en sa présence. Au-delà de ses 16 points à 5-9 au tir, dont 3-6 à trois points, il a permis une meilleure circulation de la balle dans l’équipe. Son adresse et son jeu en pick and roll ont considérablement affecté les défenses adverses. Visiblement en forme et plus à l’aise qu’avant l’arrêt de la saison, Walker sera l’une des pièces maîtresses des Celtics en Playoffs.

Son remplaçant, Brad Wanamaker, a également assuré son rôle en sortie de banc. Avec le troisième dunk de sa carrière en NBA pour reprendre une deuxième fois l’avantage dans le troisième quart, il s’est montré particulièrement utile ce soir. De leur côté, Jaylen Brown (22 points à 6-15 au tir) et Gordon Hayward (17 points, 9 rebonds et 6 passes à 6-14 au tir) ont rempli la feuille de stats malgré un certain manque d’adresse.

Marcus Smart, en plein drive contre Donte DiVincenzo, a marqué 23 points dans la défaite des Celtics. (Photo : Ashley Landis / USA TODAY Sports)

Des lacunes exposées au grand jour

Malgré une forte intensité et une belle prestation défensive, Smart n’a pas pu freiner le Greek Freak. Ses 36 points, 15 rebonds et 7 passes — dont 16 points dans le 4e quart, tandis que Smart défendait presque systématiquement sur lui — rappellent aux Celtics leur plus grande faille : le manque de taille.

Contre des équipes comme les Bucks, qui se reposent notamment sur de grands joueurs, ils ont généralement beaucoup de mal à contenir les intérieurs adverses. Si Boston en a souffert face aux Bucks, ils en souffriront également face aux 76ers de Joel Embiid et Ben Simmons ou face aux Raptors de Pascal Siakam et Marc Gasol. Marcus Smart ne peut pas faire office de pivot dans toutes les situations, et Giannis l’a fait comprendre aux Celtics.

De son côté, Jayson Tatum nous a gratifié d’une performance déplorable. La jeune star de Boston a attendu le 3e quart-temps pour rentrer son unique shot. Finalement, il termine à 1/17 au tir — 2/18 sur la feuille de match en raison d’un panier marqué par les Bucks contre leur camp, mais attribué au joueur. D’après Stevens, il s’agit du « dernier problème (des Celtics) ». Peut-être n’était-ce qu’un mauvais soir pour Tatum, mais l’ailier ne pourra pas se permettre de tels passages à vide en Playoffs.

N’oublions pas non plus que le contexte du match favorisait les Celtics cette nuit. Les Bucks ne comptaient pas moins de cinq joueurs absents ce soir, parmi lesquels Eric Bledsoe et Pat Connaughton. De plus, si l’arbitrage a potentiellement avantagé Milwaukee en fin de rencontre comme l’ont suggéré Marcus Smart et Jaylen Brown après la confrontation, les Celtics ont d’abord profité de nombreux tirs sur la ligne des lancers. À la mi-temps, les verts avaient déjà tenté 29 lancers francs, ce qui représenterait déjà leur 10e plus haut total de la saison pour un match complet.

Malgré des faiblesses évidentes, les Celtics ont montré de très bonnes choses ce soir. Après un match dans la bulle d’Orlando, il est encore bien trop tôt pour juger pleinement leurs chances en Playoffs, mais Boston pourra tirer quelques enseignements de cette défaite. « Il y a beaucoup de choses sur lesquelles construire et beaucoup de choses dont nous pouvons apprendre », a d’ailleurs déclaré Brad Stevens après la rencontre.

Photo : Ashley Landis / Pool Photo via Getty Images

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