L’Analyste vous propose le portrait d’une des grandes figures de l’histoire du basketball européen : Željko Obradović. L’homme aux 9 titres glanés entre 1992 et 2017 entraîne aujourd’hui le Fenerbahce d’Istanbul.
Sa carrière de joueur
Pour la faire courte, la carrière de joueur d’Obradović n’a pas été aussi glorieuse que celle qu’il mène actuellement en tant que Head Coach. Le Serbe a joué pour la ville de Čačak, située dans son pays natal. Le club fait partie de l’élite du championnat serbe et a terminé à plusieurs reprises à la première place du classement en saison régulière (2010, 2018, 2019). Le meneur yougoslave d’1m80 a ensuite choisi de signer chez le grand Partisan Belgrade entre 1984 et 1991, année de sa retraite comme athlète après laquelle il prendra le statut de coach.
Dans les années 80, le Partizan Belgrade est une école et un club reconnu dans le basket soviétique. Lui, Milenko Savović et Goran Grbović, accompagnés de jeunes pouces tels que Vlade Divac et Ivo Nakić, portent le Partizan Belgrade au top de la ligue yougoslave. L’équipe gagne le championnat national à deux reprises en 1987 et en 1988.
Un entraîneur à la langue bien pendue
Connu pour sa forte personnalité, Željko Obradović partage sa passion du basket et son savoir sans retenue. Quand une situation le gêne, il n’hésite pas à en faire part, comme pour son avis sur la NBA qu’il considère comme une mafia :
« Aucun entraîneur européen ne s’est encore formé en NBA. Parce que ? Parce que c’est une mafia, ils ne laissent pas les entraîneurs européens travailler. Personne ne veut en parler, mais je peux le dire parce que ça ne m’intéresse pas. J’ai beaucoup d’amis qui entraînent en NBA, nous sommes ensemble pendant les étés, ils sont venus à ma formation, je suis en contact avec eux, mais sans aucun doute, en Europe, il existe de nombreux entraîneurs du même niveau que ceux de la NBA. C’est comme ça. »
Željko Obradović
Sans filtre à propos de ce qu’il pense de cette grande institution de la balle orange, il l’est aussi avec ses joueurs comme on peut le voir dans cet extrait iconique. Face à un Mike James en feu ce soir-là avec 31 points et 38 d’évaluation, le CSKA Moscou a terrassé les joueurs stambouliotes dans cette rencontre d’Euroleague. Après le match, le coach serbe s’est exprimé sur sa réaction pendant le temps mort, mettant en cause le manque de caractère de ses hommes, surtout en défense. Avec 2 fautes d’équipe dans le dernier quart-temps, cette absence de dureté l’a fait sortir de ses gonds. Lors de la rencontre suivante, il prit un ton ironique et il expliqua les choses plus calmement à ses joueurs pour les pousser à redoubler d’efforts sur le terrain. Personne ne transformera ce compétiteur de renom. Sur la scène européenne, cette forte personnalité continuera de faire partie du décor, et pour rien au monde on ne voudrait que cela change.
Décrit comme un entraîneur très proche de son équipe, il occupe souvent un rôle de père spirituel pour les joueurs évoluent sous ses ordres. L’ancien meneur du Partisan a influencé le jeu de grands athlètes comme Dimitri Itoudis, Jasikevicius et dernièrement Jan Vesely. Avec cette relation paternaliste, il parvient à tirer le maximum leur potentiel sur les parquets. C’est sans doute grâce à cette approche qu’il côtoie les sommets depuis 20 ans.
Tout démarre au club de la Casa Blanca, où son succès est tempéré par d’importantes difficultés lors des phases finales des playoffs du championnat espagnol. Souvent éliminé au troisième tour, il quitte le groupe madrilène avec seulement deux trophées européens mineurs (1995 et 1997). Sa légende se crée surtout dans le club grec du Panathinaikos avec lequel il remporte 5 fois l’Euroleague. Il écrit une grande partie de son histoire sur le banc de touche des verts et blancs. Très apprécié des supporters jaune et noir, Obradovic a ramené le Fener dans l’élite européenne avec la victoire finale en 2017. Grâce à ce premier trophée européen, le collectif stambouliote a changé de statut en devenant un contender chaque saison. Avec un effectif très riche, les jaune et noir sont de nouveau des prétendants au titre final en Euroleague. Malgré des débuts poussifs sur l’exercice 2019-20, l’escouade de Željko Obradovic est restée concentrée pour décrocher la coupe nationale.
Željko Obradovic est une légende et une personnalité à part entière du monde de la balle orange. Avec son caractère, les fans et les spécialistes ne peuvent pas s’ennuyer tant qu’il reste sur le banc. Une telle personnalité, présente depuis si longtemps dans le paysage de l’Euroleague, permet aux spectateurs de s’attacher et augmente l’attractivité de cette ligue souvent décriée.
Photo : David Ramos/Getty Images
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