Après 32 minutes indécises, les locaux ont passé la vitesse supérieure pour balayer les Palois 85 à 64. Dans la course au maintien, l’Élan manque ses deux rendez-vous face à ses concurrents directs.
Match de la peur, acte II. Le retour surprise du meneur nanterrien Justin Bibbins donne un vent de fraîcheur dans le cinq majeur de Pascal Donnadieu au début de la rencontre. « C’était acté qu’on allait le faire jouer. Pour quelqu’un qui reprend la compétition, on a vu pourquoi on a été en difficulté pendant son absence », s’est extasié le coach.
Lui qui s’était blessé fin décembre fait comme s’il n’avait jamais quitté les parquets. Il convertit un and-one pour se mettre en jambe, communique avec ses partenaires et voilà une équipe de Nanterre en tête après cinq minutes de jeu (13-6, 5e). Mais Pau n’en démord pas. Très vite pénalisé par les fautes, l’Élan s’en remet à son vétéran C. J. Williams. L’ex-Dijonnais plante 10 points à 4-7 au tir dans le premier quart-temps. À la fin de cette première période, les deux équipes se quittent sur le score de 22 partout.
Et alors que les Béarnais continuent d’appuyer sur C. J. Williams sans que Nanterre ne réagisse, deux phases de jeu rapide, respectivement conclues par un dunk d’Hamady N’Diaye et un panier à trois points de Bastien Pinault, font passer les locaux devant (30-26, 13e). À Maurice Thorez ce soir, l’ambiance monte doucement. Tout comme l’écart, d’ailleurs : on compte jusqu’à neuf points de différence dans le milieu du quart-temps. Mais avec la sortie du capitaine Pinault, à trois minutes de la fin de la mi-temps, sort aussi le caractère de l’effectif nanterrien. À la pause, Pau refait son retard et repart aux vestiaires à 39-39. L’espoir est encore permis.
L’Élan béarnais assomme d’entrée ses adversaires. En ciblant Justin Bibbins et sa petite taille (1,65 m), Vitalis Chikoko et les siens reviennent plus agressifs que les verts et blancs. Le pivot zimbabwéen est le précieux relais de C.J. Williams en attaque (8 points sur le quart-temps).
C’était sans compter sur Justin Bibbins, mort de faim, qui provoque une violation des huit secondes. En découle un shoot longue distance primé de Pinault, une défense torse bombé de l’autre côté du terrain et voilà les deux équipes de nouveau au coude à coude. À la fin du troisième quart-temps, Pau mène de trois longueurs : 52-55. « On est une équipe qui n’arrive jamais à faire un écart », explique le coach palois Éric Bartecheky. « Au mieux, on est dans les matches, on est au coude à coude, mais on connait aussi des moments faibles. »
La rencontre se tend. Les deux formations se rendent coup pour coup. L’une par l’intermédiaire de Darel Poirier, l’autre par un Keith Hornsby retrouvé (2-8 au tir jusqu’alors). Après de très bonnes séquences offensives comme défensives de la part d’Hamady N’Diaye, le trois points de Rion Brown rapidement imité par Keith Hornsby porte l’avance à 13 unités (72-59, 35e) en faveur de Nanterre.
« On peut dire que l’entrée d’Hamady entrée a été prépondérante. Il les a touchés mentalement avec ses quelques contres d’affilée et ça nous a permis de nous lâcher en attaque », analyse Pascal Donnadieu, avant d’ajouter : « C’est la première fois qu’on joue avec l’équipe qu’on avait préparée au mois de juin. Elle n’avait jamais joué ensemble. »
La formation retrouve son caractère au meilleur des moments et le Palais explose. Tout comme C.J. Williams. Après une faute antisportive commise, l’Américain est expulsé de la rencontre. Justin Bibbins reçoit une standing ovation et Nanterre clôt le match sur le score de 85 à 64. L’Élan creuse sa tombe.
« Défensivement, le quatrième quart-temps n’est pas bon et en attaque on finit à 9 points. On est inefficace au possible. Je ne sais pas si on met un trois points dans la mi-temps. On ne met rien dedans, on ne met pas de lancers, je ne vous fais pas de dessin… » déplore Bartecheky en conférence de presse.
