Vous avez manqué l’actualité de la planète basket ? Pas de panique, voici votre récapitulatif hebdomadaire dans le Courrier de L’Analyste.
Les Suns repartent à la conquête de l’Ouest
Cette semaine, les Suns ont sécurisé leur place de leader de la conférence Ouest. Malgré une courte défaite qui fait tache contre les Rockets, Phoenix renaît de ses cendres par la force d’un MVP en puissance.
L’Analyste se doit de faire son mea culpa. Dans le précédent Courrier, nous n’avions pas évoqué le nom de Devin Booker parmi les principaux candidats au titre de MVP après bientôt deux mois de compétition. D-Book a sans doute lu notre papier et s’est fait le plaisir d’enchaîner trois performances consécutives à plus de 40 points. Celle qui a fait le plus parler, c’est bien ses 51 points (20/25 aux tirs) inscrits en l’espace de trois quart-temps dans la large victoire sur les Chicago Bulls (132-113). Monty Williams s’étant passé de ses services lors du dernier acte.
Sans trop de surprise, Devin Booker a décroché au lendemain de ce coup d’éclat le titre de Meilleur Joueur du mois de novembre de sa conférence. Un honneur reçu quelques jours après que son coéquipier DeAndre Ayton reçoive le titre de Meilleur Joueur de la semaine à l’Ouest avec sa moyenne de 23,7 points et 16 rebonds.
Après quatre saisons passées ensemble, Booker et Ayton forment ce qui pourrait être considéré comme le one two punch duo le plus efficace de NBA. Par rapport à son profil, il n’est pas sans rappeler l’association la plus dominante du début des années 2000, celle de Shaq et Kobe. Depuis l’arrivée d’Ayton aux côtés de Booker, le duo a souvent été questionné jusqu’à ce que CP3 remettre un peu d’ordre dans une jeune équipe des Suns.
Cet été encore, le départ de l’intérieur vers l’Indiana était quasiment acté avant que Phoenix se soit aligné sur l’offre des Pacers. Et puis le retour sur les parquets est venu et les débats ont été remis sous le tapis. À respectivement 26 et 24 ans, Booker et Ayton fonctionnent idéalement dans un système qui met en valeur le talent et le leadership de Devin tout en comptant sur la puissance de DeAndre.
Sans Chris Paul, absent à la suite d’une douleur au talon et proche d’un retour, l’affaire continue de rouler dans l’Arizona. Mais au mois de décembre, les Suns sont mis au défi avec 15 matches à jouer, dont trois en back to back. Mavericks, Pelicans, Clippers, Lakers ou Grizzlies se dressent sur leur passage en guise de calendrier de l’avent, puis Jokic et ses Nuggets le soir Noël. “Pas cadeau”, comme on dit !
Washington Wizards : quel sortilège pour s’élever à l’Est ?
Les Wizards ont les outils pour plaire, et pourtant, ils restent inlassablement dans la seconde moitié de la Conférence Est. S’il ne faut pas les voir plus beaux qu’ils ne le sont, il y a ce sentiment que les sorciers peuvent faire mieux et grappiller quelques places dans un classement encore très serré.
“Qui sont ces Wizards ? Plein de promesses, plein de défauts” titrait un article de The Athletic fin novembre. C’est aussi l’avis que l’on se fait de la saison des joueurs de la capitale, capables de montrer leurs meilleurs visages comme de s’écrouler le soir suivant contre des concurrents directs de l’Est.
À l’image de ses leaders, l’effectif de Wes Unseld est aussi brillant qu’il manque de rigueur. C’est sur un trio aux qualités offensives certaines que Washington s’appuie cette saison.Bradley Beal à 24 points, Kristaps Porzingis à 21,6 points et Kyle Kuzma à 20,3 points sont les principaux créateurs de DC, par conséquent facilement friable défensivement. Deni Avdija, Corey Kispert et les autres joueurs autour d’eux n’étant pas connus pour leur dureté sur l’homme, ce manque d’équilibre complique les affaires des Wizards.
Et pourtant, quand le collectif s’y met, la magie peut opérer. Le roster reste attractif et il a su le prouver à maintes reprises début novembre en battant un (encore) bon Jazz, les Mavs et les Grizzlies. Cependant, dernièrement, il est retombé dans ses travers. Si les 41 points de Porzingis dans son succès contre les Timberwolves et célébré comme il se doit dans les vestiaires, a permis de souffler, on ne peut passer outre sa série de cinq revers en six matches. Le dernier en date : la défaite 117-116 contre Charlotte, après une remontée collective des Wizards, menés de 20 points dans le troisième quart-temps.
Pour se défaire du ventre mou de l’Est, les Wizards peuvent déjà compter sur Porzingis et Kuzma, ressuscités dans une franchise où ils ont assez d’espace pour s’épanouir. Quant à Bradley Beal, on ne peut en dire autant. L’arrière est actuellement en deçà de sa moyenne de 2018 à 202, moins influant sur le jeu de sa franchise qu’à l’accoutumé. Un retour prochain au niveau de All-Star ferait le plus grand bien aux siens.
Ce trio n’est sans doute pas celui sur lequel les Wizards peuvent défier les yeux dans les yeux les Celtics ou les Bucks. Mais ce n’est pas la priorité dans une équipe finalement jeune et motivée, à la recherche de son identité.
À Motor City, Killian Hayes n’est plus en panne !
Un Killian parmi les meilleurs français de son sport, ça nous rappelle quelqu’un … Tant blâmé après son début de saison catastrophe, Killian Hayes s’est vite repris en main, en contrant quelques avis directement par le terrain.
Lors de ces dix jours à 16,5 points et 7,8 passes décisives de moyenne par match, le guard des Pistons tourne, soit son meilleur enchaînement depuis son arrivée dans la grande ligue en 2020. Et dans une soirée où le seul match au programme était un Dallas – Detroit, Hayes ne s’est pas empêché de briller. Aussi agressif que serein dans le moneytime, il a ramené les siens en prolongation avec de s’offrir la bande à Doncic 131 à 125. En overtime, il inscrit 8 points pour porter son bilan final à 22 unités (10/13), 8 passes décisives et 4 rebonds.
Killian Hayes profite de l’absence de Cade Cunningham, plus vu sur un parquet depuis le 9 novembre, pour enfin prendre ses responsabilités aux Pistons. Avant dernière de la conférence Est, la franchise perd mais donne les moyens à ses jeunes de s’affirmer. Dans ses meilleures soirées, elle regarde même dans les yeux les plus grosses cylindrées de la ligue. Et à la baguette, c’est Hayes qui contrôle le jeu. Une faculté qui n’est pas innée chez lui, plus habitué à être un meneur slasher que le principal playmaker sur le parquet.
Dans une génération “trop forte trop jeune”, le Frenchie a pris plus de temps que d’autres pour éclore, mais le travail paye enfin. Dans sa progression, il a pu compter sur la confiance sans faille et si essentielle de son coach : « Nous avons besoin d’un meneur capable d’être un quarterback sur le terrain pour organiser l’attaque et s’assurer que tout le monde touche la balle. Killian est notre meilleur meneur et notre meilleur défenseur face à des arrières.” assurait Dwayne Casey en conférence de presse.