P.J. Tucker, facteur X de la défense du Heat

par Hugo Le Vay
MIAMI, FLORIDA - OCTOBER 15: Jayson Tatum #0 of the Boston Celtics drives to the basket against P.J. Tucker #17 of the Miami Heat during a preseason game at FTX Arena on October 15, 2021 in Miami, Florida. NOTE TO USER: User expressly acknowledges and agrees that, by downloading and or using this photograph, User is consenting to the terms and conditions of the Getty Images License Agreement. (Photo by Michael Reaves/Getty Images)

Ce mardi 17 mai, le Heat s’est imposé à domicile lors du premier match des Finales de Conférence Est contre les Celtics. P.J. Tucker, l’ailier rugueux de Miami, s’est une nouvelle fois montré indispensable à son équipe, deuxième meilleure défense de ces Playoffs (104,9 de defensive rating). Sa défense de très haut niveau sur la star des Celtics Jayson Tatum a été l’un des facteurs clés de la victoire des siens.

Quand Pat Riley a signé cet été l’ailier champion en titre avec les Bucks (14 millions sur deux ans), il ne faisait aucun doute que Tucker s’inscrirait parfaitement dans la Heat Culture. L’ailier ne jure que par deux mots : défense et hustle. Tucker est le type de joueur que tout contender recherche, un soldat prêt à faire le « sale boulot » sans rechigner. Le mariage ne pouvait qu’être parfait, Riley le savait.

Une incroyable polyvalence défensive

Associé à Bam Adebayo pour former le centre de la défense floridienne, la présence de Tucker soulage énormément Jimmy Butler en défense sur les lignes extérieures. Mesurant 1,96 m pour 111 kilos, P.J. Tucker dispose des qualités physiques pour défendre presque tous les postes et tous les types de joueurs.

Par sa mobilité, Tucker peut défendre des postes 2, et même certains postes 1. Robuste et tanké, il peut également défendre des postes 4 et 5, qui lui rendent parfois plus de 15 centimètres.

La série face aux Sixers en demi-finales de Conférence est l’exemple parfait de la polyvalence défensive de l’homme à tout faire du Heat. Fort sur l’homme, mobile, intelligent dans le placement et dans les aides, P.J. Tucker s’est montré absolument redoutable. Sa capacité à défendre à l’intérieur comme sur les lignes extérieures s’est montrée particulièrement précieuse pour Miami.

Défenseur attitré de James Harden, il a réussi à limiter son ancien partenaire des Rockets à seulement 18 points de moyenne sur la série. À l’intérieur, sa complémentarité avec Adebayo est évidente. Le pivot, très mobile et polyvalent en défense, peut sans problème switcher avec Tucker qui s’est montré capable de défendre sur Joel Embiid.

Boostée par Tucker, la défense de Miami fait mal. À tel point que les hommes d’Erik Spoelstra n’ont eu besoin que de six matchs pour se défaire de Philadelphie.

Les highlights défensifs de P.J. Tucker sur le début de la saison.

Tucker est également un très bon rebondeur pour sa taille. Dans ces Playoffs, il affiche une moyenne de 5,7 rebonds par match, ainsi que de nombreux efforts invisibles sur la feuille de stats.

Très fort dans le placement et dans le box out, son énergie et son hustle font de lui un joueur à respecter sous le cercle. Tucker se bat pour tous les ballons. Ses six rebonds dans le Game 1 contre les Celtics en témoignent, P.J. n’est pas du genre à laisser une seconde chance à ses adversaires.

P.J. Tucker face aux Celtics, le profil parfait

P.J. Tucker a une nouvelle fois prouvé sa grande valeur en neutralisant parfaitement Jayson Tatum lors de la victoire des siens face aux Celtics mardi soir. Sa mobilité et son application ont bien gêné son adversaire direct, limité à « seulement » 29 points sur la rencontre.

Lorsque P.J. Tucker était sur le terrain, Tatum n’a marqué que 14 points à seulement 31 % au tir (29 min), le tout avec un vilain +/— de -10.

De l’autre côté, sur les 15 minutes de Tatum sur le terrain sans P.J Tucker, l’ailier des C’s a scoré 15 points avec un impressionnant 75 % au tir et un +/— positif (+2). C’est une plus grande production offensive, de bien meilleure qualité, en deux fois moins de temps.

Le deuxième quart-temps illustre parfaitement l’apport défensif de Tucker. Alors qu’il restait 6 minutes 30 à jouer avant la mi-temps, le chien de garde attitré de Jayson Tatum a regagné le vestiaire, apparemment blessé à la cheville. Il n’est pas revenu avant la seconde mi-temps.

À partir de cet instant, Tatum a inscrit 9 de ses 11 points sur le quart-temps, qu’il va finir à près de 67 % au tir. Avec 21 points au départ pour les vestiaires, Tatum et sa bande ont parfaitement su tirer profit de l’absence de P.J. Tucker.

En plus d’être un excellent défenseur, P.J. Tucker est capable de sanctionner à trois points. Cette saison, il tourne à plus de 41 % derrière la ligne. Photo : Issac Baldizon/NBAE

Tucker de retour, le Heat déroule

Plus de peur que de mal pour le pitbull de Miami, de retour pour le début du troisième quart-temps — non listé sur l’Injury Report pour le Game 2. Et quel quart-temps du Heat ! Un sévère 39-14, 8 pertes de balle provoquées, et des Celtics limités à 13 % au tir.

Certes, l’explosion de Jimmy Butler y est pour beaucoup. Il est le premier à créditer pour cette victoire avec ses 41 points, 9 rebonds et 5 passes. Mais la défense extérieure du Heat n’a rien laissé passer non plus, bien appuyée par la montée en température de Bam Adebayo à l’intérieur.

Sur l’ensemble de la deuxième période, Jayson Tatum a été limité à 14 % au tir (1/7). P.J. Tucker a parfaitement verrouillé la jeune star des Celtics, l’obligeant à prendre de mauvais tirs.

Sur l’ensemble du match, Tatum a shooté à seulement 14 % à trois points lorsqu’il était défendu par Tucker. Grâce à cette défense de fer et un Jimmy Butler insolent, le Heat s’est envolé. Les Celtics, qui avaient si bien commencé le match, ont ainsi perdu une belle occasion de récupérer l’avantage du terrain dès le début de la série.

P.J. Tucker et Jimmy Butler, lors du Game 1 des Finales de conférence face aux Celtics. Photo : Michael Reaves/Getty Images

Tucker est depuis plusieurs années maintenant une référence défensive en NBA. Que ce soit chez les Rockets, où il était la pièce centrale du système de Mike D’Antoni, chez les Bucks avec qui il a remporté son premier titre l’année dernière, ou aujourd’hui au Heat.

Le joueur de 37 ans a toujours su trouver sa place dans des effectifs taillés pour gagner. Sa défense, sa hargne, et la facilité à s’intégrer dont il fait preuve font de lui un coéquipier modèle, le soldat par excellence.

Jeudi soir, Tucker et sa bande retrouveront les Celtics, qui devraient récupérer Marcus Smart (pied), mais toujours orphelin d’Al Horford qui reste en protocole Covid.

Photo : Michael Reaves/Getty Images

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