Il a fallu moins de 5 minutes à South Carolina pour sceller le sort du match. L’équipe de Dawn Staley a dominé son adversaire, les très attendues Huskies de UConn, pour remporter un deuxième titre universitaire en cinq ans.
Si l’équilibre de la rencontre a pu être perturbé à plusieurs moments, South Carolina n’a pas tremblé. Le score final (64-49) reflète à peine l’emprise des Gamecocks sur cet affrontement. Couteau entre les dents, leur défense de fer et leur engagement physique sur toute la durée du match n’ont laissé aucune chance à leur ennemi.
Sur le papier, les choses partaient mal pour les Huskies, orphelins de leur intérieure Dorka Juhász depuis le Elite Eight. Azzi Fudd, malade, s’est montrée dans l’incapacité de jouer plus de 5 minutes en première mi-temps après avoir manqué le shootaround.
Dans les faits, difficile d’imaginer UConn résister à l’assaut de South Carolina en début de rencontre — même avec leurs absentes. Après quelques minutes de jeu, Geno Auriemma s’est vu contraint de prendre un premier temps mort, mené 11-2. À ce stade, le match semble déjà joué.
Les Huskies sont restées sans solution face aux forces des Gamecocks. À la fin du premier quart temps, South Carolina touchait du doigt le trophée. Derrière le score de 22 à 8, une domination sans partage. Avantage 12 à 3 au rebond, 20 tirs pris contre 9 pour UConn. La pression défensive appliquée par l’adversaire lui a déjà fait perdre 5 ballons — plus que de tirs réussis.
Les intérieures de UConn sont vite épuisées par la bataille dans la raquette. Systématiquement, South Carolina se saisit du rebond offensif et marque sur les secondes chances.
Les Huskies retrouvent un semblant d’espoir avec un run 9-0, propulsé par les 9 points de Paige Bueckers dans le deuxième quart temps — contre 0 dans le premier. À la mi-temps, elles ont réduit leur retard à 8. Il était de 13 à la fin du premier quart temps.
Le bilan du mythique coach de UConn, Geno Auriemma, 11-0 lorsque le titre est en jeu, permet à UConn de rêver. Mais jamais ce programme n’a été aussi malmené dans un championship game. Seuls la tradition et le talent de leurs extérieures leur laissent croire à une porte de sortie.
Cette porte est restée fermée jusqu’à la fin du match. Avec 25 rebonds de plus que son adversaire, South Carolina a maintenu son emprise sur la raquette de la première à la dernière minute.
La présence d’Aliyah Boston a été écrasante des deux côtés du terrain. Elle termine avec 11 points, 16 rebonds et 2 contres. Son engagement physique et sa taille ont posé un défi trop grand pour l’adversaire. Avant le match, Auriemma l’avait vu venir en la qualifiant de la « personne la plus difficile à défendre en Amérique ».
« Elle score qu’il y ait une, deux, trois ou quatre personnes sur elle. Ça ne lui pose pas problème », constatait alors le coach des Huskies. « Elle est capable de trouver l’espace qu’elle veut. Elle récupère le ballon au panier quand elle veut. Elle prend chaque rebond qu’elle essaie de capter. Elle a juste un talent. » Une prophétie qui a fini par se réaliser, pour son plus grand malheur.
Cette soirée était aussi celle de Destanni Henderson, qui a élevé le niveau de South Carolina sur les lignes extérieures à un rang inattendu. Sa vitesse et son adresse ont fait toute la différence dans ce match. 26 points à 9-20, 4 passes et 3 interceptions pour la surprise de la rencontre.
« J’ai juste trouvé des ouvertures, et quand elles étaient regroupées dans la raquette, Aliyah et les autres m’ont passé le ballon à l’extérieure de la ligne à trois points et je l’ai juste envoyé », a-t-elle expliqué après le match. La réussite du succès était aussi simple que cela.
Cumulée à l’avantage intérieur des Gamecocks, l’explosion inespérée de ce backcourt a abouti à une domination totale de South Carolina sur l’adversaire. La défense exemplaire d’Henderson sur Paige Bueckers a également grandement contribué à la victoire des siens. La tâche n’était pas aisée, mais l’arrière s’en est montré digne.
Les trois autres titulaires de l’équipe, Brea Beal, Zia Cooke et Victaria Saxton, ont parfaitement exécuté leur rôle, elles aussi. Une fois lancée, la machine South Carolina n’a cessé de dérouler, témoignant d’une discipline irréprochable. Pour ne pas prendre de briser cette dynamique, le banc a été très peu mobilisé — moins de 50 minutes au total.
En attaque, des percées incisives récompensées par des paniers rapides ou des rebonds offensifs, immédiatement suivis d’un trois-points ou d’un tir instantané dans la raquette. En défense, un véritable verrou autour des Huskies, contraintes de chercher des tirs contestés à mi-distance.
« Cette nuit, nous n’avions simplement pas ce qu’il fallait », admet Geno Auriemma après sa défaite, la première de sa longue carrière à ce stade de la compétition. « Elles étaient juste trop fortes pour nous. »
Le niveau d’engagement des joueuses de South Carolina n’a jamais pu être égalé par celles de UConn. « Elles ne voulaient pas perdre cette bataille », a expliqué Dawn Staley, la première coach à vaincre Auriemma avec le titre universitaire en jeu.
La maîtrise tactique de ce match est certainement la principale raison du succès des Gamecocks. Le travail de scouting s’est senti pendant toute la confrontation. Staley savait où appuyer pour faire mal à UConn, en défense comme en attaque.
Côté Huskies, Paige Bueckers est la seule joueuse à plus de 10 points. Elle finit le match avec 14 points et 6 rebonds, le maximum dans ces deux catégories statistiques pour son équipe.
« Anything is possible », termine Destanni Henderson, son trophée entre les mains. Dawn Staley et ses joueuses ont mérité leur titre national pour avoir joué chacune de ces 40 minutes avec sa plus grande ferveur.
Photo : Eric Gay/Associated Press