Pour sa dixième édition, l’Open de France 3x3GRDF s’est déroulé le 16 et 17 juillet à Lille, sur l’esplanade du Champ de Mars. À l’occasion de cet évènement, les Lillois ont assisté à une belle compétition de basket 3×3 organisée par la FFBB. L’Analyste s’est rendu pour l’occasion dans la métropole lilloise pour suivre le tournoi.
En raison des conditions sanitaires, l’évènement a reçu moins de visiteurs que les années précédentes. Malgré tout, les spectateurs munis d’un pass sanitaire ont pu profiter des animations installées sur l’ensemble du village.
Journée 1 : Entre amis ou en famille
Pendant la journée du 16 juillet, les petits et grands ont pu participer aux animations dans le village installé sur l’esplanade. Entre 12 h et 14 h, les joueurs amateurs avaient la possibilité de tâter le terrain avec des ballons officiels mis à disposition par l’organisation.
Pour les débutants, des sessions d’initiations étaient organisées avec un encadrement. Vers 14 h 30, une vingtaine de jeunes garçons et filles ont participé au challenge benjamin(e)s des Hauts de France. Au programme, un parcours de dribble chronométré et un concours de tir leur ont été proposés pour tester leurs aptitudes.
Journée 2 : des rebondissements et du spectacle
Pour la première fois en dix éditions, l’Open de France s’est déroulé sur deux jours pour mettre les joueurs dans des conditions optimales concernant la récupération et la performance. Un bon point pour l’organisation au vu du spectacle que nous ont réservé les phases finales. Le niveau entre les équipes était serré, l’important nombre de prolongations en témoigne.
Pour cette deuxième journée, les hostilités ont débuté par le quart de finale opposant Rennes à Ballistik Bordeaux. Les Rennaises ont remporté ce match dans les dernières secondes grâce à Aurore Poutou sur le score de 12 à 10.
Chez les garçons, Team Paris et Team Bshop ont ouvert le bal. La tête de série du classement général, Bshop, a été dominée par Antoine Eîto et ses coéquipiers. L’équipe nordiste — composée d’Adrien Henocq, Vincent Fauché, Clément et Simon Peinte — a souffert face aux Parisiens. Adrien Henocq avait bien compris le niveau qui l’attendait lui et ses camarades. « La Team Paris, c’est tout simplement l’équipe de France qui n’a pas réussi à se qualifier pour les JO. Il faudra être très fort si on veut aller plus loin… », commentait le joueur de Loon-Plage pour la Voix du Nord.
À couper le souffle !
Parmi les nombreuses rencontres, une sortait du lot en raison de son scénario. La confrontation en question opposait Team Paris à Tchaff. Lors de cette rencontre, le public s’est fait entendre à l’aide de tambours, de klaxons ainsi que d’autres moyens sonores pour déconcentrer l’équipe rivale. Avec plus de 6 changements de leaders, le match a tenu toutes les promesses d’une belle demi-finale. Au talent, Team Paris était bien au-dessus, mais les joueurs de Tchaff, notamment Masse Doumbe et Alan Billant, se sont montrés bien plus agressifs. Le premier a terminé avec 12 points, 4 rebonds et 11 d’évaluation. Le joueur de RAC Basket en Nationale 1 a parachevé le tournoi avec la meilleure moyenne aux points (8). Avec 4 points et 4 rebonds, le second a joué un rôle décisif dans la rencontre.
Retour sur la fin du match, qui a tenu les spectateurs en haleine. 19 – 19 au terme du temps réglementaire. La victoire ira à la première des deux équipes qui inscrira deux points. Des combats âpres et relevés rythment l’overtime. Angelo Tsagarakis marque le premier point pour la Team Paris : 20 – 19. Suite à une sortie de jeu de Tchaff, Antoine Eïto récupère la balle de match. Défendu par Pierre-Emmanuel Serreuille, le nouveau joueur de Cholet Basket drive vers le cercle. Une aide de Masse Doumbe contraint le meneur de la Team Paris à lâcher la gonfle.
Tout près de clore les débats, Dominique Gentil manque de finesse près du cercle. Tchaff retrouve la possession grâce au rebond de William Gaudier. Celui-ci envoie immédiatement la balle à son meneur. Tsagarakis jaillit pour mettre la pression sur ce dernier. Gaudier a à peine regagné le cuir qu’il fait une extra-passe pour Masse Doumbe. Tir à deux points de l’intérieur. Une belle ficelle qui scelle le sort des quatre joueurs internationaux. Tout comme les joueurs, les supporters de Tchaff clament leur joie après cet exploit au grand surprenant.
Aussi bien dans le tableau masculin que féminin, l’ouest de la France a été doublement représenté avec Nantes pour les hommes et Rennes pour les femmes.
En finale, un grand Franck Seguela de l’équipe de Nantes a considérablement contribué à la victoire des siens. Celui-ci a terminé la rencontre avec 9 points, à 88 % au shoot à 1 point, et 9 rebonds. Élu MVP du Tournoi masculin, le joueur de La Rochelle en Nationale 1 a été très juste dans ses choix de tirs tout au long de la confrontation. Il a achevé l’Open de France avec de belles moyennes statistiques : 6,3 points, 5 rebonds et 9 d’évaluation. Rappelons que Nantes s’était qualifiée grâce à une wildcart délivrée par la fédération.
« L’année passée, on était en U23 donc on n’avait pas pu faire d’Open Plus et donc on n’avait pas marqué de point pour s’y qualifier directement », racontait Seguela au début du mois, à l’occasion de l’Open Plus de Pau. « On était passé par un tournoi qualificatif la veille de l’Open de France pour faire partie du top 10 équipes. C’était très compliqué rien que pour se qualifier, mais au final on est allé jusqu’en demi-finale. Malheureusement on s’est incliné face à Amiral Camp avec un parcours semé d’embûches. Bien que l’on reste humble, on espère se qualifier cette année et le remporter. Focus sur la victoire. »
Chez les femmes, c’est Aurore Poutou qui a assuré le rôle de Franchise Player. Auteure d’un double-double (11 points, à 59 % à 1 point, et 11 rebonds), la Rennaise a porté son équipe de bout en bout. Sa ligne statistique sur l’ensemble de la compétition est assez impressionnante : 6,8 points, 10 rebonds et 11,5 d’évaluation de moyenne.
Tout comme le basket 3×3, l’Open de France était d’une grande intensité. Durant l’un des rares temps de pause, L’Analyste s’est brièvement entretenu avec Guillaume Karli, responsable de la communication du basket 3×3 et impliqué dans ce projet depuis 2012.
Êtes-vous satisfait de cet évènement ?
« C’est le plus gros site que l’on ait monté jusqu’à maintenant. En termes de village, il y a une vraie activation. On est un peu déçu par le temps. Normalement, l’Open de France, c’est deux jours de compétition plus le tournoi de qualification la veille. Mais c’est aussi 3-4 jours d’animation dans la ville pour ouvrir la pratique au plus grand nombre, pour que les enfants et les adultes puissent essayer. Avec le temps, c’est un peu tombé à l’eau parce qu’il pleuvait, et la pluie c’est l’ennemi du 3×3. On est quand même satisfaits compte tenu des circonstances climatiques et sanitaires au final, les deux derniers jours pour le tournoi final, il fait beau, on a des gens dans les tribunes.
Quels sont les retours des acteurs de cet évènement ?
Les retours de joueurs sont super positifs parce qu’on se structure de plus en plus. On ajoute des petites choses chaque année. Il faut savoir que l’Open de France n’est pas un tournoi isolé. C’est le tournoi final de la Superleague 3×3. Cela veut dire qu’il y a eu 12 tournois pour arriver jusqu’ici. Le niveau d’organisation augmente chaque année, notamment vis-à-vis des joueurs, pour qu’il y ait le meilleur réceptif possible. Que ce soit les conditions d’hébergement, de transport et c’est pareil sur l’Open de France.
Maintenant on a aussi amélioré les conditions d’entraînement, les conditions de repos. Il y a plusieurs kinés qui sont présents. Les joueurs ont un espace lounge pour eux où ils peuvent se reposer sur les transats. Il y a des écrans dans ces espaces lounge pour suivre ce qui se passe sur le terrain central sans être dans les tribunes. Tout est vraiment fait pour qu’ils puissent récupérer.
C’est la 10e édition, pensez-vous pouvoir encore élever le niveau ?
On peut toujours faire plus gros. Le niveau de jeu monte de plus en plus. Chaque année, on a les joueurs qui sont vraiment meilleurs. Les équipes s’entraînent vraiment et commencent à jouer le jeu et à se structurer. En termes de diffusion, on va sans cesse monter, donc ça va être sans cesse mieux. »