Chris Webber : le roi sans couronne

L'histoire de Chris Webber, membre de la classe 2021 du Hall of Fame

par Nicolas Deroualle

Tous les princes ne sont pas voués à être couronnés. Joueur emblématique des Kings au début des années 2000, c’est bien souvent le seul titre que l’on attribue à Chris Webber. Qu’on se le dise, cela relève du blasphème au regard de ce que cet athlète a apporté à son sport. Sans titre et sans la reconnaissance qui lui est due, Webber est un roi sans couronne. De son lycée de Detroit aux Kings de Sacramento, en passant par les Wolverines du Michigan, ce joueur a pourtant toujours été impérial sur les parquets. Retour sur la carrière de l’un des ailiers forts les plus talentueux de l’histoire de la NBA, dangereusement sous-estimé.

Les premises : Detroit Country Day HS

Fils d’un père, ouvrier chez General Motors et d’une mère enseignante dans une école spécialisée pour les enfants en difficulté, Chris est issu d’un milieu social qui ne le prédestinait pas à un tel avenir. Pourtant, le gamin de Detroit est déterminé à bouleverser le scénario et se donner ses chances. Étonnement grand pour son jeune âge, son père le pousse à se mettre au basketball. Ainsi, Chris participe au programme d’été de l’équipe de son lycée. Les débuts sont un peu compliqués pour le débutant, qui est même moqué pour être un peu fruste avec la balle. Mais, dans l’esprit typique de la ville de Detroit, il se met à bosser. À beaucoup bosser.

Work paid off. Webber devient rapidement l’attraction de son lycée tant il domine sur le terrain de la Detroit Country Day Basketball Team. Réticent à l’idée de s’inscrire en tant que Freshman dans cette école privée qui représente un cout conséquent dans le budget de la famille, Chris rentabilise chaque minute passée sur le parquet. Il domine totalement et pèse de tout son talent sur le jeu. Dès sa première saison, sur un même match, il inscrit 64 points et comptabilise 15 dunks.

Entre 1987 et 1991, Webber mène son équipe à trois titres de champion de l’État du Michigan. Lors de sa dernière saison au lycée, il affiche une moyenne de 29,4 points et 13 rebonds par match, il est naturellement nommé Michigan’s Mr. Basketball et 1990 – 1991 National High School player of the year. Il est également élu MVP du fameux McDonald’s All-Star Game, qui regroupe les meilleurs joueurs du lycée de l’année.

Chris Webber au McDonald’s High School All Star Game de 1991. Photo : Bob Stowell / Getty Images

Bien entendu, ses performances vont attirer l’oeil des meilleurs programmes de basketball universitaire, mais la réflexion ne seront pas longue pour Chris, qui choisi l’universite de Michigan pour rester proche de sa famille. Le debut d’un nouveau chapitre et la poursuite de l’ascension.

Michigan Wolverines : Le Fab Five

Webber intègre le programme universitaire des Wolverines, et retrouve son ami d’enfance Jalen Rose qui a lui aussi brille en High School et qui est promis a un brillant avenir. Il ne seront pas les deux seuls joueurs très en vue dans cette équipe, puisque celle-ci compte également dans ses rangs, Juwan Howard, auteur d’une carrière impressionnante aussi en High School et élu au McDonald’s All Star et Jimmy King et Ray Jackson arrières très talentueux et très en vue également après avoir dominer leur lycée. C-Webb se retrouve dans une équipe de  »rêve » dont la hype va véritablement hisser pour la premiere fois une équipe universitaire et ses joueurs au rang de stars, le Fab Five est nee.

Dans ce contexte ideal, une vraie alchimie va se créer dans ce groupe, et l’impact de leur image sera au delà du basketball. Les Wolverines vont imposer leur style en NCAA, en arborant un style plus  »Hip Hop » en portant des shorts baggy et des chaussettes noires alors que toutes les équipes universitaires jouent encore avec les shorts au-dessous des genoux et en chaussettes blanches. C’etait aussi le Fab Five, faire les choses différemment, a leur façon.

Mais revenons au basketball… Pendant les deux premières saisons, les Wolverines dominent le circuit et Webber confirme les attentes qui sont placées en lui. Du haut de ses 15,5 points, 10 rebonds et 2,2 passes, il est élu Most Outstanding Freshman Player of the Year. Michigan atteint la finale du championnat NCAA avec leur Fab Five et devient la première formation à n’afficher que des freshmen sur les 5 positions à ce niveau de jeu. Malheureusement, cette première épopée prend fin contre Duke sur un large défaite 71 -51. Chris est alors élu dans la 1992 NCAA All-Tournament Team.

Pour sa saison Sophomore, le numéro 4 améliore encore ses stats avec 19.2 points, toujours 10 rebonds et 2.5 passes, il sera encore une fois récompensé puisqu’il sera élu cette année la All Big Ten Team et dans la NCAA All-American Team. en 1993, les Wolverines atteignent a nouveau la Finale NCAA face a North Carolina.

Le Fab Five de Michigan – Jimmy King (24), Ray Jackson (21), Chris Webber (4), Juwan Howard (25) et Jalen Rose (5) – face à North Carolina. Photo : John W. McDonough / Sports Illustrated via Getty Images

Alors menée de 2 points à 11 secondes de la fin, UNC décide de tenter une trappe sur les Wolverines, et donc sur Webber qui tient la balle a ce même moment. Sous la pression, l’ailier fort demande un temps mort, mais les Wolverines n’en possèdent plus. L’équipe écope donc d’une faute technique, au pire moment. Cette erreur coûte la victoire a Michigan qui s’incline pour la deuxième année consécutive en finale de la March Madness. Webber s’inscrit cette même année à la Draft NBA. Souvent décrié pour cette erreur, il reste lucide et humble.

« J’ai juste du faire face avec ce qu’il s’est passe. C’est ma responsabilité. »

Chris Webber, dans une interview pour Sports Illustrated

Outre un cursus universitaire quasi parfait, Webber se retrouve dans la tourmente lorsqu’il est impliqué dans une sombre affaire d’argent, le Ed Martin Scandal. Il se dit qu’il aurait reçu reçu une grosse somme d’argent de la part d’un booster pendant son cursus. Le système NCAA ne tolérant pas le versement de revenus pour les joueurs universitaires, Webber est jugé coupable d’avoir reçu ces sommes illégalement.

Son arrivée en NBA : un impact immédiat

Le decision  »douteuse » en finale du tournoi NCAA et l’affaire Ed Martin ne viendra pas entacher la hype autour de C-Webb qui est projeté très haut dans la draft 1993. Le soir de la draft, c’est bien Chris Webber qui est nommé numéro 1 de la draft en étant sélectionné par les Orlando Magic mais sera échangé contre un certain Anfernee Hardaway qui rejoindra un jeune Shaquille O’Neal du coup d’Orlando.

De son coté, Webber ira du cote d’Oakland et rejoint les Golden State Warriors. L’impact de Webber est immense, elle est telle qu’il permet a son équipe de passer d’un bilan de 34 victoires pour 48 défaites la saison précédente a 50 victoires pour 32 défaites.

Chris Webber serrant la main de Penny Hardaway (3e) pendant la Draft, au Palace d’Auburn Hills de Detroit, dans le Michigan. Photo : Andrew D. Bernstein / NBAE via Getty Images

L’ailier fort des Warriors sera naturellement nommé Rookie of the Year avec des moyennes très solides de 17.5 points, 9.1 rebonds, 3.6 passes et 2.2 contres a 55% aux shoots en 76 rencontres. Il deviendra le premier rookie NBA a scorer 1,000 points, attraper 500 rebonds, distribuer 250 passes décisives, 150 contres, et 75 interceptions. Il confirme la le potentiel et la médiatisation autour de lui depuis la NCAA.

Les chiffres, c’est bien. Mais sur le terrain, Webber est encore plus impressionnant. En 1993, Chris Webber est un ailier fort de 2,06 m pour 111 kg, puissant et fort dos au panier. Il est rapide comme en arrière en contre-attaque, doté d’une vision de jeu très au-dessus de la moyenne pour les joueurs de son poste. En attaque il dispose d’une palette offensive extrêmement étoffée. Capable de jouer en post-up avec sa puissance, très bon shooter a mi-distance, super athlétique, il est capable de finir au cercle d’une multitude de façon différente, avec un dunk surpuissant ou en lay-up. Enfin, et il a souvent été sous-estimé sur cet aspect, mais c’est également un défenseur solide, qui bouge bien ses pieds, un excellent contreur et intercepteur. Il prouve cela dès sa première saison et assoit son statut de joueur unique.

L’avenir des Dubs semble radieux avec Webber. Pourtant un désamour s’est peu à peu construit avec Don Nelson et ses méthodes. En effet, Chris n’apprécie pas le fait de jouer pivot sur des séquences de jeu des Warriors et se sent bridé, car le coach attend surtout de lui qu’il joue au poste. Homme de caractère, pendant l’offseason 1994, l’ailier refuse de continuer au sein des Warriors. Ainsi il demande d’exercer la clause one year espace de son contrat, puis s’accorde avec le front office des Dubs sur un sign and trade. Webber part à Washington, en échange de Tom Gugliotta et de picks de Draft.

Les Bullets/Wizards : 4 saisons dans la capitale

Pas malheureux d’atterir a Washington puisqu’il rejoint son ancien coéquipier du Fab Five, Juwan Howard, C-Webb s’epanouie plus dans l’effectif des Bullets en ayant plus la balle et en ayant la confiance du coach pour créer en attaque qui voit en lui le potentiel pour construire une attaque.

Un soir de match en décembre contre les Warriors — ironie du sort —, Webber se disloque l’épaule, l’obligeant à manquer 19 matchs. Il ne fait son retour qu’en février. Cette saison 1994-95 est moribonde pour l’équipe qui finit avec le deuxième pire bilan de la saison avec un bilan de 21-61, mais le front office semble serein avec ce duo des anciennes stars du Fab Five.

Hélas, l’année suivante, Webber débute la saison après 12 matchs manqués, l’équipe joue mieux et son coéquipier Howard a largement assuré durant l’absence de Chris. Webber entame sa saison le 30 novembre et ne joue que 15 matchs cette saison la après s’être à nouveau disloqué la même épaule et manquer le reste de la saison.

Ce début de carrière au sein des Bullets s’annonce prometteur, mais on émet des doutes à cause des blessures dont il est victime. C-Webb ne se laisse pas démonter par ces évènements et montre un esprit revanchard. La saison 1996-97 est celle de la confirmation pour le numéro 4 des Bullets. Il affiche pour la première fois de sa jeune carrière un double double de moyenne avec 20,1 points et 10,3 rebonds, sans oublier ses 4,6 passes décisives. Il est nommé pour sa première sélection au All-Star Game et reçoit alors les compliments de ses pairs.

« Webber est aujourd’hui un excellent ailier fort. Actuellement, il est le joueur parfait pour compléter une équipe. Il pourrait être capable de porter une équipe à l’avenir. »

Hakeem Olajuwon

Il se présente parmi les tous meilleurs ailiers forts de la ligue et joue un role majeur pour amener son équipe en Playoffs a l’issu de cette saison avec un bilan de 44-38 mais celle-ci se retrouvera malheureusement face aux Bulls de Jordan et Pippen, résultat, un sweep 3-0 face au futur champion. Webber revient la saison suivante avec les nouvellement renommé, Washington Wizards qui afficheront un bilan positif de 42-40 mais échoueront de peu d’obtenir leur ticket pour les Playoffs.

Chris Webber, avec les Bullets en 1997. Photo : Sam Forencich / NBAE via Getty Images

Hors des parquets, les démons de C-Webb ont tendance à le mettre dans de mauvaises postures, notamment lors de sa dernière saison à Washington. Alors qu’il se rend a l’entrainement, il est arrêté par la police pour excès de vitesse. Rapidement, la situation s’envenime lorsque les policiers se rendent compte que l’ailier des Wizards ne dispose pas des papiers du véhicule sur lui. Les esprits s’échauffent et dans une altercation entre le joueur et les policiers, Webber se retrouve gazé et plaqué au sol pendant que les forces de l’ordre fouillent son véhicule et trouve de la marijuana. Webber est arrêté pour possession et conduite sous l’emprise de stupéfiant. Le lendemain de l’incident, le joueur marque 20 points contre les Blazers.

« Quand j’ai quelque chose contre moi, cela semble plus simple de performer, parce que j’arrive mieux à me concentrer. »

Chris Webber, après son match face aux Blazers

Cette relation avec la drogue continue de lui apporter des ennuis et lui a même fait perdre son sponsor. En effet, pendant l’offseason 1998 lors d’un tour promotionnel avec Fila, la douane Puertoricaine trouve dans son sac de la drogue cachée dans une chaussette. Suite a cet évènement, Fila décide de rompre son contrat sponsoring avec Webber, qui conteste la décision de l’équipementier, signifiant qu’il n’a pas violé les termes du contrat le liant a la marque.

Ces évènements extrasportifs accélèrent le divorce entre les Wizards et le joueur. D’après Jackie MacMullan de Sport Illustrated, le front office a voulu se débarrasser de l’un de ses « ’children problem ». Ainsi, à l’été 1998, Washington transfère Chris Webber à Sacramento contre Otis Thorpe et surtout Mitch Richmond.

« Je n’ai pas été transféré. J’ai été punis dans ma chambre. Ils voulaient m’envoyer en Sibérie. »

Chris Webber, au média Sport

L’arrivée a Sacramento : une tout autre dimension

Apres son transfert, Chris se confiera dans les colonnes de Sports Illustrated. Pleins d’humilité et de sagesse, il fait le point sur sa carrière :

« Je dois réagir comme un champion et laisser ceci être le dernier mot. Je ne suis pas en paix avec ma carrière… Je veux que le jeu m’adopte, je ne veux pas dire les médias, je ne veux pas dire les personnes au sein de la NBA. Je veux le jeu. C’était le cas au lycée, c’était le cas au collège. Je veux ce même sentiment. Je veux la pression d’être le meilleur.

Chris Webber

Webber semble avoir passé un cap de maturité et se dit montre prêt pour ce nouveau challenge, lui qui n’a pourtant pas voulu aller chez les Kings. Il arrive un camp d’ete de l’equipe avec sa nouvelle mentalité, prêt a retrouver son amour pour le jeu. Il arrive dans la franchise californienne en meme temps que d’autres jeunes joueurs tels que Predrag Stojakovic, Jason Williams, tout deux rookies et d’autres joueurs moins jeunes qui amènent leur experience a l’image de Vlade Divac.

Avec ce groupe, C-Webb s’épanouit et montre sa domination. Il affiche la meilleure moyenne de rebonds par match sur la saison (13 rebonds), mettant fin au monopole de Dennis Rodman, 7 fois meilleur rebondeur de la ligue. Il finit aussi meilleur scoreur de la franchise avec 20 points.

Chris Webber et Vlade Divac, en 1999. Photo : Doug Pensinger / Allsport

Cette saison 1998-99 sera écourtée par le lock-out mais cela ne perturbera pas la bonne saison des Kings qui se qualifie pour les Playoffs avec un bilan de 27-23 tout en affichant la meilleure moyenne de points par match avec 100.2 points – vous ne rêvez pas, l’equipe la plus prolifique au scoring en 1999 atteignait tout juste 100 points. Ce groupe redonne le sourire aux fans des Kings, qui a longtemps porté l’etiquette d’une équipe de loosers. Ils améliorent drastiquement le bilan de l’equipe par rapport a la saison passée, passant de 27-55 a 27-23 cette saison la. Ils échoueront au premier tour contre le Utah Jazz de Stockton et Malone après s’etre battu et montrer des signes très encourageants pour les saisons a venir.

La saison suivante, les Kings poursuivent leur bonne dynamique et confirme leur nouvelle position a l’ouest. A l’issue de cette saison régulière 1999-2000, Sacramento termine a nouveau avec la meilleure moyenne de points par match, avec 105 points avec le 11eme offensive rating. 6 joueurs affichent 10 points ou plus et Rick Adelman impose un style de jeu offensif, a contre sens de la NBA a cette époque, mais terriblement efficace, avec notamment Jason Williams en tant que créateur en affichant 7.3 passes par match, resultant ainsi a la 1ere pace de la saison (99.3 points).

Dans ces nombreux elements positifs, c’est bien Chris Webber qui représente l’element majeur. A 26 ans, le numéro 4 de Sacramento réalise la meilleure saison de sa carrière en affichant des moyennes très sérieuses : 24.5 points, 10.5 rebonds, 4.6 passes, 1.6 interception, 1.7 contre à 48% au shoot. Il sera naturellement élu All-Star cette saison, sa deuxième selection en carrière, il sera nommé a deux reprises joueurs de la semaine et terminera dans la All-NBA Third Team qui vient confirmer son état d’esprit : embrace the Game !

Apres avoir mis le feu a l’ARCO Arena toute la saison, les Kings retrouvent les Playoffs pour la deuxième saisons consecutives. Il se retrouve face au futur champion des le premier tour, donc face aux Lakers de Kobe et d’un Shaq MVP de saison régulière. Pourtant Sac-town va faire peur aux Lakers en arrachant deux matchs sur la saison.

Apres avoir été mené 2-0 dont notamment après un premier Game titanesque de O’Neal (46 points, 17 rebonds), les Kings de Webber vont être transcendé a domicile bien guidé par l’ailier fort All-Star avec une ligne de statistique très solide (29 points, 14 rebonds, 8 passes) pour l’emporter sur le score de 99-91. Ils poursuivent leur dynamique et vont gagner le Game 4 largement sur un score de 101-88, Webber aura encore une fois pesé de tout son talent et sa polyvalence sur la rencontre avec 24 points, 13 rebonds, 8 passes, 4 interceptions et 7 contres.

Galvanisés par cette victoire, les Kings réalisent qu’ils se retrouvent à égalité face aux Lakers, grands favoris de l’Ouest. Malheureusement, l’aventure prend fin pour l’équipe de Rick Adelman, dominée par Los Angeles sur le Game 5. Sacramento sort des Playoffs après avoir prouvé qu’il faudra compter sur cette franchise dans les années à venir.

La saison 2000-2001 sera l’appogée de la carrière de C-Webb, il améliore encore ses moyennes en affichant 27.1 points, 11.1 rebonds, 4.2 passes. Il mènera son escouade au 3eme meilleur bilan de l’ouest avec 55 victoires pour 27 défaites. C-Webb sera évidemment élu All-Star (en tant que titulaire), nommé dans la First All-NBA Team et finira 4eme au vote de MVP cette saison la.

Il s’agira de la saison la plus aboutie pour Webber qui prend une veritable revanche sur le scepticisme que ces anciennes franchises avaient envers lui quant a être un leader d’une équipe qui gagne, pourtant depuis son arrivée dans la franchise il confirme et assume parfaitement ce role. Les Kings affichent encore une fois la meilleure moyenne de points (101.7 points) mais leur plus grande progression se situe en defense en affichant le 7eme defensive rating en limitant le nombre de points encaissées a 95.9 par match. Cela s’explique notamment par l’ajout de Doug Christie, excellent défenseur arrière qui aura un impact défensif immédiat. Webber sera bien épaulé par Stojakovic au scoring avec 20.3 points de moyenne qui aura fait trembler les filets de nombreuses salles NBA depuis la ligne des 3 points.

Les Playoffs démarrent et les Kings se retrouvent face aux Suns de Kidd avec le statut de favori sur la série. Sacramento assurera leur statut et gagne la série 3-1 face a Phoenix, Webber un peu maladroit aux shoots, sera tout de meme en double double sur la série et pèsera sur tout les compartiments du jeu. En demi final, les Kings se retrouvent a nouveau face aux Lakers, tenant du titre et large favori pour réaliser le doublé.

Le scenario va tourner au cauchemar pour l’equipe de Adelman qui se verra sweeper par Los Angeles, absolument intenable et d’un Shaq totalement inarrêtable. Meme si les Playoffs prennent fin de façon violente pour les Kings, les perspectives d’avenir sont plus que radieuse pour la franchise et Webber qui se verra offrir un contrat colossale a cette époque – 12 millions sur 7 ans – par les Kings, qui misent sur leur avenir en comptant sur C-Webb.

Chris Webber face aux Lakers en 2001. Photo : Andrew D. Bernstein / NBAE via Getty Images

Galvanisé par la confiance que lui accorde son équipe, Webber poursuit sur sa lancée et confirme qu’il est dans son prime. En termes de distinction individuelle, il fera partie pour 3eme fois consecutive du roster des All-Stars a l’ouest et sera élu dans la All-NBA Second Team.

Au delà de la reconnaissance individuelle, Webber et ses co-équipiers vont cette saison la afficher le meilleur bilan de la saison et le meilleur bilan de l’histoire de la franchise avec 61-21. Fraichement arrivé de Memphis, Mike Bibby se présentera comme le chainon manquant qui a permit a l’equipe de franchir un cap. Les Kings se qualifie pour les Playoffs pour la troisième année consecutives et s’affichent avec le statut de favori pour le titre, bien décidé cette fois a barrer la route aux Lakers en proie au three-peat.

Au premier tour, ils affronteront le Jazz d’un duo Stockton – Malone vieillissant mais toujours performant. La série sera très disputée et serrée, en témoigne l’ecart de point entre les deux équipes sur la série, un petit point d’ecart, tant les matchs sont serré. Webber affiche un double double et est le meilleur scoreur de la série. Les Kings l’emporteront finalement 3-1 et passe le premier tour et se retrouvent face au Mavs, équipe de plus en plus performante en cette période du debut des années 2000. Les Kings gagneront les demi-finales sur le score de 4-1, mené par Webber qui affiche 25 points, 11 rebonds et 2 contres sur la série.

Ironie du sort, ils retrouvent les Lakers en Finales de Conférence et les deux équipes offriront une série épique et pour le moins controversé. Les équipes se rendent coups pour coups et a l’issu du Game 5, les Kings mènent la série 3-2 et sont un match des Finales NBA.

Le Game 6 sera vu comme l’un des scandales de la NBA moderne tant le traitement sera inégal entre les deux équipes par les arbitres. Les Kings devront se battre durant tout le match pour ne pas craquer et rester concentré sur le jeu a l’image de Webber qui montrera encore une fois toute sa polyvalence avec 26 points, 13 rebonds et 8 passes. Les Kings s’inclineront finalement 106-102.

Photo : Jed Jacobsohn / Getty Images

Des années plus tard, en 2007, Tim Donaghty – un arbitre de la ligue qui ne participait pas à la rencontre – avouera que le match était truqué mais David Stern démentira ses allégations. Cette affaire sera d’ailleurs saisie par le F.B.I tant Donaghy était empêtré dans des affaires de parie et de matches truqués. Webber n’a quant a lui jamais vraiment évoqué ce dossier brulant. Les Lakers gagneront le Game 7 de la série dans un match âpre et très disputé, les Angelinos remporteront leur 3eme titre consécutifs a l’issu de cette saison.

Revanchards, les Kings reviennent la saison suivante en affichant encore une fois le meilleur bilan de la division pacifique et 3eme bilan de l’ouest. Webber affiche encore une fois des moyenne de calibre MVP avec 23 pointts, 10.5 rebonds et 5.4 passes. Il est cette saison la auréolé de sa 5eme selection au All-Star Game. Cependant, il manquera le match des etoiles a cause d’une blessure a la cheville qui lui fera également manquer 28 matchs sur la saison.

Cela n’empechera pas les Kings de se qualifier pour les Playoffs avec toujours un des statuts de favori a l’ouest. Mené par un duo Stojakovic – Webber monstrueux tout deux a plus de 22 points, les Kings gagneront la série 4-1 face au Jazz et se qualifie pour le tour suivant face aux Mavs.

Apres un Game 1 maitrisée par les Kings, ils sont en bonne posture pour remporter le Game 2 mais un drame va survenir vers la toute fin du 3eme quart temps lorsque Webber s’apprete a recevoir une passe lob de Bibby dans la raquette, sur un mouvement banal, Webber s’effondre sur la ligne de fond et ne se relèvera plus. Les Kings ne se remettront pas de ce cataclysme et s’inclineront 110-132. Le résultat de l’IRM tombe, rupture latérale du ménisque, fin de série et fin de saison pour Webber. Malgré l’absence de Chris, les Kings se bâteront jusqu’au Game 7 mais s’inclineront 99-112 face a Dallas et seront donc éliminés des Playoffs.

La blessure, le tournant de sa carrière

La violence de la blessure sera telle que Webber ne retrouvera plus jamais le niveau de jeu qui était le sien. Bien que les Kings poursuivent sur leur lancée et restent une équipe leader a l’ouest en affichant un bilan de 55-27, bien aide pour le nouvel element en la personne de Brad Miller en provenance des Pacers, qui est dans sa 5eme année NBA.

En effet, le front office lui a confié la lourde tache d’etre le remplaçant de Webber, en convalescence pendant la majeure partie de la saison. L’ailier fort All-Star ne reviendra sur les parquets le 2 mars après avoir manque 50 matchs de saison régulière et 9 autres matchs pour raison de suspension pour avoir enfrein le drug policy de la NBA.

Son retour se soldera par une victoire face aux Clippers avec une ligne de statistique propre a lui-meme : 26 points, 12 rebonds et 4 passes. De quoi rassurer le front office qui se disent qu’ils peuvent toujours compter sur leur franchise player. Les Kings retrouvent les Playoffs pour la 6eme année consecutives et font de nouveau face aux Mavs de Dirk. C’est sans doute le moment le plus attendu par tout le staff des Kings, a savoir de voir le niveau de jeu de C-Webb en Playoffs.

Photo : Garrett Ellwood / NBAE via Getty Images

L’ailier donnera encore une fois des nouvelles rassurantes en étant la principale raison de la victoire sur le Game 1 avec 26 points et 12 rebonds. Les Kings maitriseront la série malgré une défaite de 25 points au Game 3, maladroit aux shoots sur le match 4 et 5 apportera quand meme sa contribution au scoring pour se défaire des Mavericks en 5 matchs. En demi-finales de conference, les Kings affronteront les Minnesota Timberwolves, du MVP de la saison Kevin Garnett qui permet a son équipe de tenir la premiere place a l’ouest.

De ce fait, les Wolves se présentent en tant que favori sur cette série, qui sera une des plus mémorables des années 2000. Le série se jouera en 7 matchs avec un écart de 1 points de moyenne sur l’ensemble de la série. Ca joue dur et physique, les 100 points ne seront que dépasser 4 fois par les deux équipes. C-Webb produit des statistiques en deca de ce qu’il a pu offrir sur les campagnes de Playoffs précédentes mais pèsera tout de meme de façon importante sur l’attaque des Kings mais sera dépassé face au MVP en titre puisque le Big Ticket affiche 23.9 points, 15.4 rebonds, 4.3 passes et 3.4 contres.

La série sera très serrée et les superstars brillent et font souvent la difference pour donner la victoire a leur équipe. Les Kings remporteront le Game 1, 4 et 6 tandis que les Wolves gagneront le Game 2,3 et 5, de ce fait la série se retrouve a egalite 3-3. Auteur d’un match 7 d’antologie (32 points, 21 rebonds) KG réussi a barrer la route – une fois de plus – aux Kings qui s’incline sur le score de 80-83 après une dernière action décisive manquée par Webber qui rate le shoot a 3 points et qui voit le ballon rouler sur le cercle et finalement ressortir du panier. Les Kings s’incline et seront élimines des Playoffs.

La saison suivante, Sacramento continue de consolider sa place parmi les meilleures équipes de la conference Ouest avec un bilan de 50-32 et pourtant alors qu’il constitue le visage de la franchise depuis 6 ans, les Kings décident de se séparer de Webber qui, pourtant malgré une terrible blessure, tient toujours des moyennes très solides a l’age de 31 ans, avec 21.3 points et 9.7 rebonds avec sa meilleure moyenne de passe décisives (5.5).

Malgré une équipe ambitieuse avec de nouveaux jeunes joueurs en la personne de Kevin Martin notamment, le front office fait le choix de ne plus compter Webber dans leur rang et d’entamer un processus de reconstruction. Le board de la franchise s’est dit agacé des antecedents de Webber et ne lui font plus confiance pour continuer a construire autour de lui. Le divorce est prononcé entre les deux parties et les Kings décident de transférer Webber, ainsi que Matt Barnes et Michael Bradley contre Kenny Thomas, Brian Skinner et Corliss Williamson.

Difficile fin de carrière

À Philly, Webber se retrouve dans une situation inédite. Il est désormais l’option numéro 2 d’une attaque, derrière Allen Iverson. Sur cette saison 2004-2005, C-Webb jouera 21 matchs avec les Sixers et aidera l’équipe à se qualifier pour le premier tour des Playoffs mais échoueront 4-1 face aux futurs finalistes, les Pistons.

La saison suivante, Chris affiche à nouveau ses standards habituels avec 20 points et 9.9 rebonds mais ses stats seront finalement anecdotiques puisque les Sixers ne se qualifieront pas pour les Playoffs et finiront avec un bilan de 38-44. Apres une campagne 2005-2006 décevante, la saison d’après, la tendance se poursuit malheureusement pour la franchise et notamment pour Webber qui commence à montrer des signes de frustration contre un coaching staff qui ne lui pas assez confiance à son goût.

Webber remontre a nouveau un visage nasty et ne jouera que 18 des 35 matchs possibles sur la saison. En manque de motivation, Webber demande son transfert. Le 11 janvier 2007, le GM Billy King annonce que la franchise à négocier un buyout avec Webber sur ses 2 dernières années de contrat. L’ailier All-Star sera finalement coupé par les Sixers, Webber devient alors agent libre.

Dans la foulée, le 16 janvier 2007, les Pistons signe Chris Webber qui se dit ravi de jouer pour sa ville natale. Tout heureux de se retrouver à nouveau dans une équipe compétitive, Webber se retrouve dans un rôle de vétéran, ancienne star à la recherche d’une bague avant de tirer sa révérence.

RIP Hamilton accueille comme il se doit le petit nouveau Chris Webber, resté un an seulement dans un Etat qu’il connaît si bien. Photo : D. Lippitt / Einstein / NBAE via Getty Images

Entouré de Rip Hamilton, Billups et Rasheed Wallace, on se dit que Webber peut constituer la pièce manquante pour ramener à nouveau un titre dans le Michigan. Avec un bilan de 53-29, Detroit se qualifie pour les Playoffs avec le statut de grand favori. Apres deux tours bien gérés face au Magic et au Bulls, les Pistons se retrouvent en Finales de conférence face aux Cavs d’un tout jeune LeBron James. Ces derniers échoueront en six matchs avec notamment un Game 5 d’anthologie du numéro 23 des Cavaliers. À l’issu de la saison, les Pistons ne resigneront pas Webber. Il se retrouve alors en agent libre à l’aube de la saison 2007-2008.

Ultime baroud d’honneur pour Chris, les Warriors le signe en agent libre en janvier 2008. Mais son état de forme atteste bien du manque de compétition du joueur qui ne participera finalement qu’à neuf matchs cette saison là (3.9 points et 3.6 rebonds). Au terme de la saison, le 25 mars 2008, Chris Webber annonce sa retraite sportive justifiée par le fait que son genou ne suit plus à cause des nombreuses opérations qu’il a subi. Webber se retire des parquets à 34 ans, miné par les blessures et le manque de motivation suite à son transfert de Sacramento.

Devenu chroniqueur sur TNT, deux jours après sa retraite sportive, Chris Webber a continué de partager son amour du jeu même hors du terrain. On retiendra de lui un joueur extrêmement talentueux, polyvalent et terriblement sous-estimé. Il a été le visage d’une des franchises les plus excitantes de la NBA dans les années 2000. Webber a dû se battre pendant toute sa carrière avec ses démons et un mental pas toujours stable. Homme attachant, compétiteur et parmi les intérieurs les plus talentueux de ces 20 dernières années, C-Webb mérite sa place parmi les grands. Cette distinction témoigne d’une carrière certes dans l’ombre, et pourtant exemplaire.

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