Pour cette deuxième semaine à double ration d’Euroleague, l’ASVEL en ressort comme la grande perdante. L’arrivée de Dwayne Bacon a changé le visage du Panathinaïkos et plus personne n’arrête le Fenerbahçe de Dimitri Itoudis. Voici le résumé de la 10e journée d’Euroleague.
Le Chiffre : 40
Jeudi soir, le Real Madrid a reçu le Partizan Belgrade au sein du Wizink center. Deux équipes à grand potentiel offensif, représentées par de très forts attaquants. Mario Hezonjia, Dzanan Musa côté madrilène, Kevin Punter ou encore Zach LeDay côté serbe. Au buzzer du premier quart-temps, ce sont les joueurs du Partizan qui ont remporté ce duel offensif. Au tableau d’affichage, « offensif » paraît être un euphémisme tant la performance a été historique. 40 points marqués dans le seul premier acte, un véritable carton.
Dans l’histoire de la compétition, il s’agit de la seconde plus grande marque inscrite par une équipe dans un premier quart-temps. Le record étant détenu par le Real Madrid qui avait marqué 41 points lors de sa victoire contre l’ALBA Berlin en 2020. Le quart-temps le plus prolifique toutes périodes confondues est détenu par le Maccabi Tel-Aviv qui avait inscrit 43 points en 2010 face à Montepaschi Sienne. Malgré ce début historique, le Real Madrid n’est pas resté loin derrière en inscrivant 32 points, et a fini même par s’imposer au terme de la rencontre 105 à 97.
Le fait marquant : Rodrigue Beaubois en leader de l’Anadolu Efes Istanbul
Cette semaine, le double champion en titre a entamé une double confrontation contre les deux équipes italiennes du championnat. Lors du second match face au Virtus Bologne, Rodrigue Beaubois a particulièrement brillé. Celui qui n’a jamais disputé une rencontre avec l’Équipe de France enchaine les bonnes performances. À 33 ans, il est l’un des cadres des champions en titre et sa prestation contre le Virtus Bologne l’a confirmé. 19 points et 8 rebonds (record en carrière) pour 30 d’évaluation pour le joueur formé à Cholet.
Son agressivité vers le cercle, sa capacité à se créer des shoots et son habilité sans le ballon forment cette palette offensive qui a fait de lui un joueur si dangereux balle en mains. Sa performance jeudi soir a grandement aidé les siens à se défaire d’une Virtus Bologne résistante, mais qui n’a pu que s’incliner face à l’armada stambouliote (80-85, score final).
Le bilan des Français : L’ASVEL sombre, Monaco se relance
Pour espérer accrocher le wagon visant la première partie de tableau, l’ASVEL a eu l’occasion d’affronter des équipes « à sa portée ». Les Rhodaniens ont raté plusieurs fois leur coup, alternants notamment des mi-temps cataclysmiques, et réactions brillantes dans un second temps. Un scénario qui ne leur a que très rarement réussi. Et à force de jouer à ce jeu dangereux, une lourde sanction ne peut qu’arriver. Vendredi soir, dans le chaudron grec, les Villeurbannais ont totalement sombré. Le Panathinaikos, transfiguré depuis quelques matchs, s’est donné à cœur joie de ne faire qu’une bouchée de l’ASVEL.
Notamment derrière leur dernière recrue, Dwayne Bacon (25 points et 26 d’évaluation), le club 5 fois champion d’Euroleague n’a jamais vraiment été inquiété par leur adversaire du soir. Comptant jusqu’à 30 points d’avance, les Grecs se sont un peu relâchés dans le dernier quart-temps, rendant l’addition moins salée sur le plan comptable (77-58). La saison de l’ASVEL (3 victoires, 7 défaites) tient déjà sur un fil après 10 rencontres et les joueurs de TJ Parker sont condamnés à plusieurs exploits s’ils ne souhaitent pas se retrouver dans les profondeurs du classement.
Après une première défaite à domicile contre le Fenerbahçe, l’AS Monaco a évolué une nouvelle à domicile face au Bayern Munich. Un match à sa portée, vu la difficulté des Munichois à enchainer dans cette compétition. Une rencontre globalement équilibrée dans l’ensemble, où les Monégasques ne semblaient pas forcer leur talent. Dans la seconde période, Elie Okobo (16 points en 21 minutes) est sorti de sa boîte pour creuser l’écart dans le dernier quart (67-57, 36e).
Le match semblait alors gagné, mais dans les derniers instants, les joueurs du rocher ont joué à se faire peur. Andreas Obst a inscrit 3 paniers à trois-points consécutifs pour revenir à un point (80-79, 40e), mais son dernier tir primé ne rentre qu’à 6 centièmes de seconde de la fin ne laissant pas l’espoir d’un hold up sur le fil. Saša Obradovic a sans doute été agacé de cette fin de match non maitrisé, mais il peut quand même être heureux d’enchainer une 7e victoire en 10 matchs, qui placent Monaco deuxième derrière le Fenerbahce.
Le MVP : Sasha Vezenkov encore lui, toujours lui
Si le championnat venait à s’arrêter aujourd’hui, Sasha Vezenkov serait sûrement nommé MVP à l’unanimité. Le début de championnat stratosphérique de l’intérieur bulgare ne laisse pas place au débat. Match après match, il le prouve.
Déjà MVP de la 2ème, 4ème et 8ème journée d’Euroleague, Sasha Vezenkov ne se lasse pas de cette domination. Grâce à sa performance, il a mené l’Olympiacos vers la victoire face à l’ALBA Berlin (86-76). Il termine avec 24 points, 6 rebonds et 4 interceptions pour une évaluation de 34.
Après 10 matchs, ses statistiques impressionnent : 20,1 points, 8,7 rebonds, 2,1 passes décisives et 1,4 interception. Le tout à des taux de réussites importants (67,1% à deux points, 43,4% à trois points et 87,2% aux lancers francs). Si le bulgare garde cet état de forme, il pourrait bien faire le grand saut vers la NBA la saison prochaine. Drafté en 2017 par les Nets puis échangé aux Kings, ces derniers s’étaient déjà montrés très intéressés par son arrivée dès cette saison.
La déclaration : « Oui on a Nando , mais il a 35 ans, il n’est plus le Nando du CSKA ou du Fenerbahce », TJ Parker
En réponse aux journalistes grecs, TJ Parker a surpris en raison de sa déclaration sur son joueur majeur. Lorsqu’il a expliqué la différence entre les deux équipes du soir, l’entraineur de l’ASVEL a déclaré : « L’an dernier nous avions probablement le meilleur duo d’arrières actuel de l’EuroLeague. Elie Okobo et Chris Jones faisaient une grosse différence pour nous en début de saison, ce sont deux arrières très talentueux. C’est toujours dur quand on doit revenir à zéro et changer toute l’équipe. Oui nous avons Nando (De Colo), mais il a 35 ans, Nando n’est plus celui du CSKA (Moscou) ou du Fenerbahçe. ».
Une déclaration qui n’a laissé personne de marbre. Si l’on peut comprendre que Nando De Colo, à 35 ans, ne peut pas porter tout sur ses épaules, la déclaration semble maladroite. De quoi voir des tensions se créer par la suite ?
Les résultats complets :
Étoile Rouge de Belgrade – Maccabi Tel-Aviv : 69 – 68
Olympiacos – ALBA Berlin : 86 – 76
Milan – Fenerbahce Istanbul : 72 – 82
Real Madrid – Partizan Belgrade : 105 – 97
AS Monaco – Bayern Munich : 80 – 79
Panathinaikos – ASVEL : 77 – 58
FC Barcelone – Vitoria Baskonia : 96 – 84
Virtus Bologne – Anadolu Efes Istanbul : 80 – 85
Valence – Zalgiris Kaunas : 76 – 80
Le classement après 10 journées à retrouver ici.