Au sortir d’une saison 2021-22 très prometteuse, les New Orleans Pelicans attaquent le prochain exercice avec de nouvelles ambitions. Sans leur nouvelle star Zion Williamson, la franchise de Louisiane a su trouver des ressources pour lancer dans le grand bain des joueurs prometteurs comme Herbert Jones et Jose Alvarado. À la trade deadline, le front office récupère CJ McCollum pour entourer ces jeunes et créer un Big 3 Zion/Ingram/McCollum. Résultat, malgré un début de saison catastrophique, les Pelicans accrochent le play-in et donnent de l’espoir à toute leur fanbase. Mais en 2022-23, la jungle qu’est la conférence ouest va donner du fil à retordre aux jeunes pels. Mais que peuvent-ils viser grâce à leur nouvelle équipe ?
Un exercice prometteur
1-12. Non, ce n’est pas le pourcentage à trois points de Ben Simmons sur sa première saison NBA, mais bien le bilan des Pelicans lors du dernier exercice, après 13 matchs joués. Personne à ce moment-là ne pouvait imaginer que cette équipe allait devenir la darling de la grande ligue. Sans Zion Williamson, la franchise sait qu’elle ne pourra performer aussi bien qu’avec sa jeune star.
Pendant l’intersaison, l’ajout de Jonas Valanciunas a permis à l’attaque de mieux se développer. Devonte’ Graham a connu une période plus compliquée (11,9 points à 36 % aux tirs, dont 34% à trois points), mais a montré quelques éclats en sortie de banc. Et puis l’acquisition majeure de février, CJ McCollum, contre Josh Hart, Nickeil Alexander-Walker et d’autres joueurs, avec des picks de Draft, a grandement contribué à la relance des Pels à la trade deadline. Reconverti totalement en meneur de jeu, CJ sublime l’effectif des Pelicans.
Du côté des rookies, les deux jeunes pels ont apporté dès leur arrivée en Louisiane : Trey Murphy (62 matchs joués) et surtout Herbert Jones (9,5 points, 3,8 rebonds, 2,1 passes décisives, 1,7 contre et 0,8 interception), qui réalise une saison rookie de haut vol, et s’impose déjà comme un maillon essentiel de la rotation de Willie Green.
Et puis un petit meneur s’est greffé à l’équipe en début de saison, José Alvarado. Signé en tant que two-way contract, il s’est parfaitement intégré à la mentalité de guerriers de la Nouvelle-Orléans. Une pointe à 23 points, un match à 16 unités, 10 passes décisives et 6 interceptions, son vol de ballon signature en se cachant dans le coin du terrain, l’attraction « Grand Theft » Alvarado est née.
Tout cela mis bout à bout, les Pels reviennent au fil de la saison pour accrocher le play-in, et terminer avec un bilan de 36-46. Une victoire contre les Spurs, puis face aux Clippers plus tard, la Nouvelle-Orléans affronte la meilleure équipe de saison régulière, les Suns. Un Devin Booker absent et une armada de Louisiane remontée à bloc, cela donne une belle série de playoffs. Brandon Ingram se révèle : plus de 27 points, 6 rebonds et 6 passes décisives, à plus de 40% à trois points ; CJ McCollum s’adapte parfaitement, en 22/7/5, et le reste de l’effectif permet d’arracher 2 matchs aux Suns. Une grande satisfaction pour une saison sans Zion Williamson.
Cette saison, le retour du phénomène physique Zion Williamson
Avec Zion, la vie est plus belle. Aucun fier supporter de la franchise ne peut nier que le retour de leur jeune le plus prometteur va leur permettre de passer un cap. Tout d’abord, Zion, ce sont seulement 85 matchs en carrière. 24 lors de sa saison rookie, 61 en tant que sophomore. Les deux tiers du temps, l’ancien pensionnaire de Duke rentre au Smoothie King Center pour s’asseoir sur le banc. Blessé au pied en 2021-22, Williamson n’a pas joué la moindre minute avec ses coéquipiers la saison dernière. Mais cela risque de changer.
Bien reposé, le phénomène, 1er choix de la Draft 2019, va retrouver les Pelicans en 2022-23. Une aubaine. Pour rappel, en 2020-21, Zion est élu All-Star, avec une ligne statistique titanesque pour un joueur de deuxième année : 27 points, 7,2 rebonds et 3,7 passes, à 61% aux tirs ! Du jamais vu depuis Shaquille O’Neal, pour un intérieur avec une telle efficacité aux tirs. 131 kilos annoncés sur la balance, officieusement certains suspectent le freak de peser encore plus lourd, Zion Williamson est un train lancé à pleine vitesse, impossible à stopper, quand il fait régner sa loi dans la raquette.
L’impact statistique pharaonique va au-delà de la simple feuille de stats : Zion, c’est un ailier-fort craint par ses adversaires, qui maîtrise les finitions en dehors des dunks, et qui commence à comprendre et à distribuer pour ses coéquipiers ouverts, lorsqu’il s’impose dans la peinture. Un retour du numéro 1 des Pels, ce sont des ambitions revues à la hausse, car ce Big 3 s’annonce explosif.
Un nouveau trio dans la ville du jazz
Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire de la musique, non Utah n’est pas le berceau du jazz, c’est bien la Nouvelle-Orléans. Mais gardons les anecdotes historiques pour une autre fois, car cette triplette de feu sur le parquet, c’est déjà l’assurance d’un spectacle garanti pour les supporters. Et au-delà du show, le potentiel du trio McCollum, Zion et Ingram promet un apport offensif certain. Chacun est capable de marquer 25 points tous les soirs. La doublette Brandon Ingram Zion Williamson se complétait très bien, et l’ancien arrière des Trail Blazers vient sublimer cette doublette magique.
Reconverti, ou plutôt repositionné comme meneur de jeu dans sa nouvelle franchise, Christian James McCollum est le taulier du Big 3. Arrivé dans la grande ligue en 2013, et séparé de Damian Lillard pour la première fois de sa carrière, son rôle sera de mentorer le duo dynamique Zion/Ingram.
Le MIP 2016 a déjà pu montrer toutes ses qualités de leadership à ses nouveaux coéquipiers sur la fin de saison dernière. Co-leader avec BI des New Orleans Pelicans, il devra s’acclimater au retour de Zion Williamson.
Brandon Ingram, c’est un ailier de calibre All-Star. Auréolé de cette étoile en 2019-20, l’ancien Blue Devil prouve largement sa valeur en s’imposant comme un des leaders des jeunes Pelicans depuis maintenant 3 saisons. Avec le nouvel appui de son meneur de jeu CJ McCollum, ainsi que le retour de son ailier-fort titulaire, on imagine forcément Brandon Ingram prendre une dimension supplémentaire dans son jeu.
La seule interrogation reste au niveau de sa santé : bien qu’il ne soit pas sujet à de grosses blessures, excepté sa saison rookie, l’ailier n’a jamais mis le pied sur le parquet plus de 62 matchs en une saison, et sort d’un exercice 2021-22 avec seulement 55 rencontres disputées. Lui qui a joué avec CJ et Zion peut se muer en parfait joueur de complément à ce trio de feu.
Trois joueurs complémentaires, un extérieur et deux ailiers. Sur le papier, les New Orleans Pelicans vont poser des problèmes à plus d’une défense de la grande ligue. Zion est quasi inarrêtable physiquement, CJ a l’intelligence pour gérer une attaque et une équipe jeune qui court, et Brandon Ingram a l’étoffe d’un ailier scoreur polyvalent, parfait joueur à placer entre ce tandem extérieur-intérieur.
La question pour Willie Green se posera surtout de qui mettre pour compléter le cinq majeur. Herb Jones s’impose comme le défenseur du cinq, celui qui défendra le meilleur extérieur, voire le poste 3-4 adverse suivant la matchup. Au niveau du poste de pivot, Jonas Valanciaunas sort d’une saison solide sans Zion Williamson, mais il faudra encore attendre pour voir leur complémentarité dans la raquette.
Jaxson Hayes se développe comme un rim-runner et un bon défenseur, un profil qui peut compléter Ingram et Williamson sur le frontcourt. En tout cas, le staff de la franchise aura du travail pour préparer cet exercice, au combien important, pour les Pelicans !
Un bel effectif dans la jungle de l’Ouest
Partir à la conquête de l’Ouest, c’est la mission des jeunes Pels à l’orée de la saison 2022-23. Mais pour se défaire des autres franchises qui comptent décrocher leur ticket pour les playoffs, la bataille sera rude.
Les Warriors viennent d’être champions et possèdent un effectif pharaonique. Les Mavericks sortent d’une finale de conférence et Luka Doncic est de plus en plus fort. Les Suns sont revanchards, les Grizzlies veulent aller plus loin. Les Lakers tiennent à se racheter après une saison catastrophique. Les Nuggets et les Clippers reviennent au complet, les Wolves progressent. Ces franchises peuvent être considérées au moins, si ce n’est plus fortes, que les Pels.
Une jungle, le mot est bien trouvé pour qualifier la conférence ouest 2022-23. Les équipes qui visent le titre sont nombreuses, les franchises ambitieuses le sont aussi. Passés par le play-in, les Pelicans peuvent espérer finir quelques places plus haut. Mais comme rapporté ci-dessus, avec le nombre d’équipes déjà plus avancées, finir à la 6e place, ou au-dessus, va demander de grands efforts aux jeunes Pels.
Le Big 3, Herb Jones et Jonas Valanciunas seront très certainement titulaires. Sur le banc, Devonte Graham aura le rôle de dynamiteur, Larry Nance sort d’une demi-saison très solide. À l’extérieur, Dyson Daniels, drafté avec le 8e choix et Kira Lewis, qui revient d’une rupture des ligaments croisés contractée en décembre, seront des maillons essentiels de l’effectif. Naji Marshall, Trey Murphy, Jaxson Hayes… Les joueurs sont prometteurs.
La Nouvelle-Orléans vise plus haut, mais devra faire face à une adversité quasi jamais vue. En attendant le début de la prochaine saison, on vous laisse avec cette hype exceptionnelle autour de l’effectif, qui promet une saison 2022-23 électrique en Louisiane.