Jordan Poole n’a pas notre temps ! Pour ses premiers Playoffs, il cherche encore la difficulté dans ce premier tour. À quasiment 29 points de moyenne au scoring à 67 % au tir et 59 % derrière l’arc (13/22), le Poole de 22 ans mange des Nuggets d’un Nikola Jokic bien trop seul.
On attendait de lui d’être le facteur X de la série. Avant qu’elle ne démarre, on s’imaginait bien qu’un Jordan Poole a plus de 20 points compliquerait la tâche de Denver. Et, fidèle à une saison où il n’a cessé de nous impressionner en étant la deuxième option offensive avant le retour de Klay Thompson, Jordan Poole poursuit sa progression fulgurante. Une progression qui n’est apparemment pas assez suffisante pour mériter le trophée de MIP, mais passons …
Ses trois premiers matchs de Playoffs, il les a donc tous terminés à plus de 25 points. Une performance assez historique puisqu’ils ne sont que 11 à avoir réalisé cela.
Bien aidé par un système qui s’est forgé par le tir extérieur et le mouvement sans ballon, Jordan Poole a su se faire une place de choix dans l’effectif des Warriors. En confiance durant la régulière, il a gardé le même état d’esprit à l’abord des Playoffs. Les tirs du parking et les attaques rapides en transition pleuvent, et ce n’est pas sans rappeler la manière de jouer de ses ainés les Splash Bro’.
Avec un Stephen Curry en 6e homme de luxe – le temps qu’il retrouve ses pleins pouvoirs en sortie de blessure – Jordan Poole a été positionné par Steve Kerr dans le 5 de départ. Un changement de programme bien senti et qui n’a pas fait trembler le petit frère des Splash Brothers. Il faut dire que c’est tout le collectif de Golden State qui s’est tenu prêt pour ce rendez-vous. La défense s’est resserrée et Draymond Green a activé son mode Playoffs – et son mode trashtalking (sur et en dehors des terrains).
Les roles players autour des leaders ancestraux des Warriors se sont aussi mis au diapason – malgré des temps de jeu parfois courts. L’explosivité de Gary Payton II, la création d’espace et la taille de Bjelica et Porter Jr., l’expérience d’Iguodala et Looney.
En plus de son trio de scorers, les Warriors combinent avec une équipe taillée pour les Playoffs, cohabitant parfaitement pour permettre à la franchise de retrouver le chemin des finales et une domination sans pareille, laissée il y a trois ans derrière elle.
Sur son Rocher, Monaco va-t-il gravir l’Olympe ?
Cette semaine, la Roca Team débutait ses Playoffs d’Euroleague, les premiers de son histoire. L’effectif de Sasa Obradovic s’oppose lors de ces quarts de finale face à l’Olympiakos, qui avait terminé deuxième à l’issue de la saison régulière européenne.
Les deux premières confrontations, d’une série au meilleur des 5 matchs, se sont jouées sur le parquet de l’équipe grecque. Et si le premier match a été maîtrisé par les favoris olympiens (71-54), le match 2 a eu un tout autre sort – n’en déplaise aux supporters venus en nombre au Stade de la Paix et de l’Amitié.
En moins de 48h, l’entraîneur de Monaco a su trouver les bons ajustements pour passer d’une prestation fantomatique des Monégasques à une revanche collective pleine de détermination de ces mêmes visiteurs. Yakuba Ouattara intronisé
La défense tout terrain a fait transpirer le meneur Tyler Dorsey et ses coéquipiers, incapables de poser un semblant de jeu durant ce match. Pris à la gorge, les Olympiens l’ont également été face aux attaques rapides et souvent concluantes de la Roca Team. En contre-attaque, en un contre un comme de loin, Monaco a été en pleine réussite. Oui, le visage montré le vendredi à l’heure de l’apéro a été bien différent de celui observé mercredi dernier et c’est extrêmement encourageant pour la suite ! Une fois lancé, Monaco n’a jamais faibli. Grâce à leurs nombreux stops défensifs et aux points précieux de Dwayne Bacon, ils ont pu creuser petit à petit leur écart et mener 40-28 à la mi-temps. Au retour des vestiaires, rien n’avait changé, bien au contraire …
Pour que la domination perdure davantage, il fallait bien que le génie de Mike James refasse surface. Assez discret en première période, il a rejoint l’élan collectif des siens et a fait grimper son compteur au scoring (23 points). En ébullition derrière l’arc (5/8 à 3 pts) et clairvoyant à la passe, le meneur a montré tout son génie pour étouffer un peu plus encore les Athéniens.
Monaco a réalisé ce que trop peu d’équipes ont réussi à faire, s’imposer largement à Athènes. Sasa Obradovic a pris des risques, a intronisé dans son 5 de départ l’expérimenté Yakuba Ouattara et a relancé la gâchette Danilo Andusic. Score final : 96-72
Rendez-vous en Principauté pour les matchs 3 & 4 avec un Monaco qui a prend l’ascendant dans une série complètement relancée ! Prochaine rencontre pour rêver du Final Four, mercredi 27 avril !
Une Finale de conférence avant l’heure
C’est sans doute LA série du premier tour. Le face-à-face entre les Celtics (2e) et les Nets (7e) tient pour le moment toutes ses promesses, avec un scénario qui tourne à l’avantage des hommes en vert. Car c’est bien le meilleur collectif des deux, le plus régulier dans la seconde partie de saison, qui est allé chercher les deux premières victoires de la série.
La défense de Boston avait laissé des sueurs froides à ses adversaires durant la régulière (2e défensive rating de la ligue). Les Nets peuvent en dire autant depuis le début de la série. Le fraîchement élu défenseur de l’année Marcus Smart et ses coéquipiers leur mènent la vie dure.
Et pourtant, Brooklyn aussi a solidifié sa défense. Ce qui rend alors la bataille encore plus belle.
Dans un TD Garden en fusion, les Celtics ont été fidèles à eux-mêmes. Les Jay’s (Tatum et Brown) ne mentent pas au scoring, pendant que les roles players assurent l’intendance. Surtout face au duo majeur des Nets. Kyrie & KD se font cibler de toute part et sous-performent pour le moment durant cette série. Malgré un 9/24 au premier match et un 4/17 lors de la deuxième rencontre, il faudrait continuer de se méfier du serpent qui dort, Kevin Durant. De même envers Uncle Drew. Franchement agacé par un public celte fou amoureux d’Irving, le meneur pourrait prendre sa revanche dans son jardin.
Et alors que ce duel pourrait prendre une toute autre tournure lors des prochaines rencontres :
Le retour de Ben Simmons sur les terrains, onze mois après sa dernière sortie en NBA, est imminent. Arrivé à Brooklyn en février dernier, le numéro 10 devrait faire ses premiers pas en Noir & Blanc au match 4 d’une série à haute intensité. Tiendra-t-il le rythme des Playoffs d’entrée de jeu, difficile à dire. Est-ce que durant son absence, Simmons a su se trouver un shoot, rien n’est moins sûr. Pour autant, on ne peut que reconnaître qu’avec un Ben Simmons dans son effectif, les Nets ajouteront un défenseur élite dans une confrontation musclée et de plus en plus tactique.
En parlant de défense, un grand artisan de celle des Celtcis devrait aussi participer à la fête. Les dernières nouvelles sont très encourageantes pour Robert Williams III. Peut-être de retour dès l’acte 3, il ajoutera un nouvel atout au collectif physique aux Celtics, pour cette série, mais aussi pour les autres à venir … Et bien qu’Al Horford soit héroïque pour le moment (18 points de moyenne en deux matchs), le front court de Boston ne peut qu’apprécier le retour d’un soldat pareil !
Teddy vous assist
Quelle est la meilleure saison individuelle non MVP dans l’histoire ?
La facilité serait d’élire la régulière de 1962 d’Oscar Robertson comme la meilleure saison d’un joueur qui ne se ponctue pas par l’obtention d’un titre de MVP. Cette année-là, le joueur des Royals avait terminé 3e du classement avec 41 Triple Double et 30,8 points, 12,5 rebonds et 11,4 passes décisives de moyenne.
Cette saison d’un autre temps d’Oscar Robertson avait récemment eu un sursaut de médiatisation lorsque Russell Westbrook avait remporté son titre de MVP en 2017, en dépassant le record de TD de Big O. En 2017 d’ailleurs, Westbrook avait su chiper la statuette – et la vedette – à un James Harden meilleur au classement que la Bête et meilleur passeur de la ligue.
The Beard pourrait très justement être cité parmi les joueurs aux meilleures saisons individuelles terminant sans MVP. Si en 2018 il avait enfin gagné le trophée, il n’avait pas su garder le titre en 2019 malgré ses 36,1 points de moyenne (1er de la ligue) et le reprendre en 2020 avec 34,3 pions pour le roi de l’isolation.
Et pourtant, je ne vais ni choisir Harden, ni Robertson. Je vais rester dans l’ère contemporaine et sélectionner un joueur qui me tient particulièrement à coeur : Dwayne Wade. L’arrière légendaire du Heat n’a jamais remporté le trophée Mauris Podoloff. Mais il y a bien une saison où le numéro est passé tout proche de lui. La saison 2008-2009 de Flash aurait mérité la récompense individuelle ultime. Avec son Heat – et avant la formation de Tres Amigos – Dwayne Wade est un crack ! Encore jeune, il est aérien, toujours spectaculaire et extrêmement décisif pour son équipe.
Cette année-là, D-Wade devient pour l’unique fois de sa carrière le meilleur scoreur de la ligue (30,2 points) et est le meilleur passeur et intercepteur de l’effectif floridien. Mais le bilan collectif ne lui pardonne pas. 5e à l’Est, Dwayne Wade ne peut pas monter au-delà de la troisième marche du podium.
Alors ce n’est peut-être pas la plus impressionnante dans les statistiques, dans l’empreinte aussi qu’elle a pu laisser sur l’histoire. Quoique, le souvenir de ce buzzer beater d’équilibriste inscrit en double prolongation face aux Bulls reste graver dans nos mémoires de fans. Cette régulière de Dwayne Wade est trop souvent oubliée parmi les saisons folles sans MVP au finish et c’est pour cela aussi que j’avais tant envie d’en parler !
En 2009, c’est évidemment son acolyte LeBron James qui s’empare de son premier MVP. En amenant les Cavaliers à la première place de l’Est avec un bilan plus jamais atteint dans l’Ohio (66 victoires pour 16 défaites), LeBron James (27 points) aura fait quasiment l’unanimité sur ce scrutin.