Pour le compte de la première journée de l’Euroleague, le Real Madrid recevait ce jeudi le champion en titre, l’Efes Istanbul. Dans ce choc entre deux prétendants au trophée, les Madrilènes se sont imposés largement 82 à 69 face aux Stambouliotes. Les conditions de visionnage de cette affiche très attendue étaient loin d’être optimales. Étant donné qu’aucune chaîne française ne s’est décidée à diffuser l’Euroleague, une version très low cost avec une plateforme OTT était proposée aux téléspectateurs français. Ces incertitudes et ces non-décisions n’aident en rien le basket européen à se développer auprès du public français.
Une domination sans vergogne
À l’instar d’une Tesla, les hommes de Pablo Laso ont lancé la machine sans encombre. Les quatre premières minutes ont été décisives dans l’issue de cette partie. Pendant ce laps de temps, un run de 12-0 a été passé à Shane Larkin et à ses coéquipiers. Les Espagnols ont asphyxié leurs adversaires du soir des deux côtés du terrain par un rythme très élevé et une intensité constante. Les Madrilènes ont notamment inscrit deux trois-points par l’intermédiaire de Guerschon Yabusele et d’Adam Hanga (8 points, 3 rebonds et 1 passe décisive). L’ancien Barcelonais a été précieux aussi bien pour faciliter le jeu que pour défendre sur les postes 2 adverses. En plus d’être intense, la défense hispanique a été efficace. Pour preuve, les Turcs ont clos le match avec 43,8% aux tirs contre 64,5% pour les Espagnols. Les rotations défensives ont été exécutées avec justesse. Ils ont réussi à contenir les Micic et Larkin. Les spécialistes défensifs tels que Jeffrey Taylor ont bien exécuté leurs missions. L’arrière américain s’est occupé de Shane Larkin avec, par séquences, une pression tout terrain. Dans son rôle de protecteur de cercle, Walter Tavares a encore une fois était très actif. Il a achevé la rencontre avec 13 points, 12 rebonds et 2 contres. Dès la fin du premier quart-temps, le Real comptait plus de 15 points d’avance. Cette domination s’est poursuivie tout au long de la soirée.
Une défense turque absente
Contrairement à la Casa Blanca, l’Anadolu Efes Istanbul ne possédait pas de spécialistes défensifs. Aucun joueur n’est parvenu à contenir les pénétrations adverses. Quant à leur attaque, les joueurs ont voulu produire un jeu rapide, mais ils ne sont pas parvenus à transformer ses tentatives. Rodrigue Beaubois paraissait en panne d’inspiration et sans jambe. Avec 3 points à 0/5 aux tirs, l’ancien Maverick a été fantomatique pour cette reprise. Son compatriote n’a pas été meilleur. En effet, Adrien Moerman a fini avec 4 points et 1 rebond. Excepté Filip Petrusev qui a dépassé les 10 points, le secteur intérieur de l’Anadolu a été réduit à néant. Les 17 points du Serbe font presque office d’anomalie. Les autres intérieurs tels que Chris Singleton, Tibor Pleiss, et Bryant Dunston ont compilé à eux trois, 3 points et 2 rebonds défensifs. Ce maigre apport a été préjudiciable dans la victoire du Real. Sur l’ensemble de la rencontre, l’escouade d’Ergin Ataman a semblé amorphe. Les déplacements de joueurs et les systèmes ne semblaient pas aussi bien coordonnés que la saison dernière. Leur volonté d’accélérer le jeu a entrainé une précipitation amenant à de mauvais choix dans les tirs et dans les décisions de jeu.
Quelles prestations pour nos Bleus en blanc ?
Pendant cet été, le Real Madrid a effectué un rafraîchissement de son effectif. Lors du dernier exercice, la Casa Blanca apparaissait vieillissante et bancale. La signature de ces trois vice-champions olympiques est la preuve du lancement de cette nouvelle ère dans la capitale espagnole.
Officialisée début juillet, la signature de Thomas Heurtel a signé le retour de l’ancien palois en Espagne. Après sa mauvaise aventure barcelonaise et son passage réconfortant à Lyon, le Français a choisi le Real Madrid pour cette saison. Il a été suivi par Guerschon Yabusele. L’ailier fort de 25 ans est arrivé, lui aussi, en provenance de l’ASVEL. Et pour clôturer ce recrutement 5 étoiles, Vincent Poirier avait paraphé un contrat de 3 ans avec les Madrilènes en avril dernier.
Thomas Heurtel a clairement été le leader offensif du contingent français. Il a inscrit 10 points à 2/2 à trois points pendant le premier quart-temps. Sans réelle opposition défensive, le meneur est parvenu à se frayer un chemin presque à chaque fois dans la raquette adverse. Grâce au pick and roll, il avait un accès quasi permanent à cette zone du jeu. Selon les choix de la défense turque, il envoyait un floater par-dessus les intérieurs adverses. Si le poste 4 ou 5 changeait après l’écran, alors il expédiait une passe alley-oop pour Walter Tavares ou Vincent Poirier. Si ce choix n’était pas possible et qu’une aide venait le contrer, alors il passait le cuir à l’opposé où un joueur attendait derrière l’arc de cercle pour déclencher un trois-points. Le pivot français a terminé la rencontre avec 4 points, 3 rebonds et 1 contre. Sa prestation reste mitigée. Il n’a pas dominé la rencontre. Des gestes précipités lui ont causé des pertes de balle regrettables, l’empêchant d’assoir son emprise sur la raquette adverse. Quant à Yabusele, il a été d’une grande importance dans le bon début du match du Real Madrid. Il a parachevé la soirée avec 15 points, 4 rebonds et 18 d’évaluation. Titulaire au côté de Fabien Causeur, The Bear a été affuté dans ses choix notamment lors des quelques remontées de balle qu’il a pu effectuer.
Globalement satisfaisantes, ces nouvelles arrivées françaises sont la preuve d’une reconstruction réussie pour le club de Florentino Perez. La saison des nouveaux madrilènes avaient d’ailleurs parfaitement commencé une semaine plus tôt en décrochant la Supercoupe d’Espagne. Un trophée parmi tous ceux visés. Le Real Madrid fait définitivement partie des prétendants au titre pour cette saison 2021-2022. Le prochain match les oppose à l’Olympiacos.