Le rêve Bleu, Blanc, Or — Le Courrier de L’Analyste

par Teddy Perez

Nicolas Batum donne-moi ta cape de superhéros ! Batman s’est envolé au contre et nous a propulsé en Finale des Jeux Olympiques, une première pour la garde masculine française depuis les JO de Sydney en 2000. Et comme un signe, le duel pour l’Or se décidera de nouveau face à l’ogre américain — que nos Français ont par deux fois mangeaient lors de leurs dernières confrontations.

Le contre de Nicolas Batum, l’action du match, a sauvé la France face à la Slovénie dans une rencontre intense.
Photo : Geoff Burke / USA TODAY 

La campagne olympique du groupe de Vincent Collet est un combat. Plus que cela, une mission vers la plus scintillante des médailles. Seule équipe toujours invaincue dans la compétition, les Bleus ont dû batailler pour obtenir leur ticket de finalistes, et plus encore en seconde semaine. En quart de finale contre l’Italie, la France a rencontré le pire adversaire qui soit, elle-même. 20 pertes de balle au terme d’un match complexe, mais au dénouement heureux.

La demi-finale, elle, ne devait pas contenir ce même scénario pour pouvoir s’offrir une Slovénie qui n’avait jamais perdu elle non plus en 17 rencontres avec le prince Luka Doncic. Nando de Colo avait d’ailleurs retenu la leçon. L’ancien des Bleus nous a livré une copie de « beau jeu », tout en contrôle et détermination, qui lui a valu la mention Très Bien (et quelques larmes de bonheur en fin d’épreuve). Les meilleurs amis Evan & Rudy ont, comme toujours assurés dans ce qu’ils maîtrisent respectivement. Verrouillage de la raquette et un petit dunk spectaculaire pour Gobzilla, du scoring et du trashtalking sur France TV pour le chevelu de Charenton.

Les Bleus, à la rotation réduite à huit joueurs, n’ont pas perdu leur sang-froid lors de cette dernière prestation, alors que la Slovénie n’a jamais rien lâché — même à -10 en début de 4e quart-temps. Cette équipe de patrons nous avait surpris en Chine en 2019, elle confirme au cours d’un second voyage en Asie sa place tout en haut de la hiérarchie des nations de panier-ballon. Samedi à 4 h 30, le réveil est déjà programmé pour ne pas louper le rendez-vous avec l’histoire, mais attention à ne pas être sonné d’entrée de jeu face à des « ricains » revanchards.

Ce vendredi, même horaire que la veille, les Françaises comptaient faire aussi bien que nos hommes face au Japon, une revanche du match d’ouverture de leurs JO. Malheureusement, les Bleues, elles, ne pourront rêver que de bronze. Face à une Rui Michida trop forte — à l’image du Japon — avec ses 18 passes décisives en 27 minutes de jeu, Marine Johannes et ses coéquipières sont tombées de haut.

Malgré un premier quart-temps maîtrisé, leur défense trop légère, leur faible de présence au rebond et leur manque de régularité en attaque leur ont coûté le match. Valérie Garnier, coach de l’équipe, semblait complètement dépassée par le jeu nippon, tout en rapidité et en efficacité. Comme à Rio en 2016, elles joueront la 3e place face à la Serbie et devront mettre plus d’aplomb dans le match. Car, quel que soit le métal, une médaille serait déjà une belle récompense pour leur parcours dans la compétition.

Extension cinq étoiles pour le chef Curry

Golden State ne rigole pas avec sa superstar. Stephen Curry a signé ce mardi une prolongation de 215 millions de dollars sur quatre ans — de 2022 à 2026 — avec la franchise de la Baie. Son salaire sera qui plus est croissant chaque année, ce qui l’amènera à toucher 59,6 M$ lorsqu’il aura 37 ans. Même Chris Paul n’en revient pas. L’acte du Front Office californien est tout aussi impressionnant qu’il est d’une générosité et d’une classe monstrueuses pour le joueur le plus marquant de la dernière décennie. Celui qui a remis la ville sur la carte de la NBA, qui a révolutionné le monde du basket, le double MVP et trois fois bagué, Stephen Wardell Curry.

Dès la saison prochaine, Steph pourra compter sur le come-back de son « Bro » Thompson et sera accompagné du vétéran Draymond et de toute une clique de jeunes pépites. Un savant cocktail qui peut faire mouche. Pour autant, il y a de quoi s’interroger sur les objectifs de cette team, pas vraiment en reconstruction ni dans le prolongement de leur gloire passée. Mais une chose est certaine, les choix de Bob Myers nous ont très rarement déçus. Alors, pourquoi ne pas de nouveau lui faire confiance et s’imaginer une équipe au-delà de nos espérances ?

À Miami, il y a des News qui donnent le Kyle

Kyle Lowry s’installe en Floride après y avoir déjà goûté cette année à Tampa Bay. Après une saison de rumeurs, l’opération a été actée dans un sign-and-trade. Le meneur quittera, c’est sûr, sa franchise de cœur de Toronto, celle qu’il a emmenée à la consécration ultime en 2019. Le Heat réalise alors un joli coup en récupérant l’un des principaux agents libres de l’été.

La franchise, qui a perdu son jeune guard Kendrick Nunn — parti s’offrir la vida loca avec LeBron et ses drôles de dames — se voit renforcée à un poste où elle en avait sacrément besoin. C’est Goran Dragic, l’expérimenté meneur de Miami, qui fait les frais de ce transfert et qui quitte la Floride. Et quoi de mieux que de recruter un tout récent « World Champion » au sein de son effectif pour atteindre cet objectif ? Le sneaker & corner addict PJ Tucker rejoint la formation de Pat Riley pour un bail de deux ans — 15 M$ avec Player Option sur la seconde année.

Pour ajouter ces nouvelles pièces séduisantes et re-signer ses poulains, la franchise a fait de la place dans son roster et sa masse salariale. La courte aventure du MVP des Finales 2015, Andre Iguodala, au Heat s’arrête ainsi cette année. Du côté des prochaines prolongations de contrat en cours d’impression dans les bureaux, Victor Oladipo — actuellement blessé — s’est vu offrir le minimum salarial pour rempiler une saison au soleil. Les deux noms suivants sont bien plus attrayants : ceux de Duncan Robinson et de Jimmy Butler, qui se sont vus offrir deux beaux contrats. Le premier d’une valeur de 90 M$ sur cinq ans, le second un deal de 184 M $ sur quatre ans. Deux joueurs aux rôles bien différents, mais tout aussi essentiels dans le groupe de Spoelstra.

Teddy vous assist

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Lonzo Ball et DeMar DeRozan, principales recrues des Bulls cet été, permettent à Chicago de rêver à nouveau de Playoffs.
Photo : Ashley Landis / USA TODAY

Q : Les Bulls peuvent-ils viser le titre dans quelques saisons ? — Christian

R :

Cette semaine, les taureaux sont entrés cornes en avant dans l’arène de la Free Agency. Dans la continuité de la Trade Deadline de février dernier, la franchise s’est montrée très active sur le marché et s’est permis de rêver plus grand. Dès l’ouverture de la période des agents libres, elle a signé le génie incompris Lonzo Ball, son ex-coéquipier aux Lakers Alex Caruso, ainsi que le fin scorer DeMar DeRozan dans un sign-and-trade. Ces trois joueurs viennent alors compléter un roster composé des deux All-Stars, Zach Lavine et Nikola Vucevic. Mieux encore, ces beaux ajouts n’ont pas entraîné le transfert des jeunes à développer comme Lauri Markkanen — encore dans les rumeurs, apparemment proche de la sortie — et le prometteur Patrick Williams.

Pour autant, bien que je sois réellement très intéressé par la tournure du projet, ces mouvements ne me permettent en aucun cas de les voir prétendant au titre. Les effectifs en NBA sont si changeants et cette équipe pourrait avoir un visage totalement différent dans quelques mois. Dans notre ligue, se prononcer à long terme est impossible depuis une belle décennie déjà.

Les dirigeants ont fait un travail énorme, quasiment inimaginable il y a encore un an quand Billy Donovan avait encore un emploi dans l’Oklahoma. Au sein d’une franchise où aucune star ne voulait mettre les sabots, absente des Playoffs ces quatre dernières saisons, la hype revient enfin. Les pièces achetées se révèlent être des choix intéressants, en particulier à la création pour suppléer le Franchise Player LaVine. Car l’essentiel est bien là : les Bulls veulent construire avec et autour de lui leur avenir, et ils s’en donnent les moyens. De même, ils n’ont pas cherché à marchander l’intérieur monténégrin, plus que jamais responsable de la raquette de Chicago. Ce groupe possède des qualités variées et des hommes pleins de bonne volonté qui commencent à connaître le métier. La Free Agency n’est pas finie et je ne serais pas étonné de voir débarquer un nouveau joueur intéressant au sein d’un collectif si attrayant.

Il est difficile de les imaginer parmi les 3 ou 4 premières places de la conférence Est, et encore moins de les compter dans les favoris pour le titre dès la saison prochaine malgré leur recrutement. Néanmoins, tout comme les Hawks l’ont réalisé lors de cette campagne de Playoffs, ils peuvent devenir la « darling » de la NBA, celle que l’on n’attendait pas aussi forte, et tenir tête aux grandes écuries.

Q : Qui a, pour le moment, réalisé la meilleure Free Agency ? — Ronan L.

R : Mon cher Ronan, j’ai longtemps hésité avec les Trail Blazers, mais je dirais assurément le Basket Club LeBron James les Lakers. Et oui, tout comme ses derniers Playoffs, le Lake Show a géré l’affaire très rapidement lors de l’ouverture de la Free Agency 2021. En moins de 24 h, son effectif était déjà quasiment complet. Et bien qu’il ne faille pas confondre vitesse et précipitation, le trio de superstars et leurs coéquipiers sont prêts à passer à l’action. La saison dernière était une année sans, faite de nombreuses blessures qui n’ont jamais permis au nouvel effectif des champions en titre de se trouver sur les parquets.

Le nettoyage de Rob Pelinka a été strict. Il a vu partir assez logiquement des joueurs en fin de parcours à LA qui ont énormément donnés pour la ville et ses fans. Certes, le départ de Sir Alex Caruso est un crève-cœur, mais il y a de quoi se réjouir dans le futur roster. Pour entourer LBJ, AD et le Broodie, le Front Office s’est bougé. Et Frank Vogel — lui, encore en poste — aura de quoi faire.

Du vétéran, du 3-and-D et même un peu de jeunes — oui, oui, si on regarde bien, il y en a quelques-uns. LeBron retrouvera la banane puisqu’il voit débarquer son poto Melo, en plus des revenants Wayne Ellington, Kent Bazemore, Trevor Ariza et Dwight Howard. Des gars toujours prêts à aller au charbon et qui, pour certains, sont toujours à la recherche de leur premier trophée. Les Lakers ont également remis l’argent sur Talen Horton-Tucker, un joueur en constante progression, si particulier et efficace dans la rotation. Voilà du beau monde signé en un temps record, qui permet de décerner aux Pourpre & Or le titre de meilleure Free Agency avant d’aller reconquérir le Larry.

Une mention honorable est de rigueur cette fois-ci, car les Lakers ne sont pas la seule équipe à avoir sorti le grand jeu. Les Bulls et le Heat auraient sans doute mérité d’être cités ici, pour de nombreuses raisons que nous avons déjà évoquées. Les Knicks, qui ont réussi à conserver leurs principaux agents libres, sécuriser Julius Randle et signer Evan Fournier ont fait très fort eux aussi. La signature de Kemba Walker, annoncé à New York, pourrait peut-être même faire pencher la balance de son côté. Une chose est sûre : cette année, les exécutifs n’ont pas chômé.

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