Draft 2021 : Le bilan de la Conférence Ouest

par Florian Tixier

Ce 29 juillet 2021 se déroulait la Draft NBA, accueillant les futures superstars de la grande ligue. Une soirée qui a été rythmée par de nombreux trades et autres surprises de la part des franchises. Alors que certains Front Offices mettaient en avant la jeunesse et le potentiel, d’autres ont choisi des joueurs autrement plus prêts à jouer dès demain.

Nous avons déjà analysé les choix des équipes de l’Est, concentrons-nous désormais sur l’autre conférence, franchise par franchise.

Jalen Green, sélectionné en 2e position par les Rockets.
Photo : Arturo Holmes / Getty Images

Houston Rockets

Jalen Green (2) – Alperen Sengun (16) – Usman Garuba (23) – Josh Christopher (24)

Quel tour de force de la part de Rafael Stone ! Il a été fortement critiqué sur sa gestion des cas Westbrook, Harden, puis Oladipo, mais il vient de réaliser peut-être la plus belle Draft de ces dernières années avec ces quatre gros talents.

On attendait Jalen Green en deuxième choix, c’est bien l’arrière de la Team Ignite qui prendra la suite de James Harden en tant que visage des fusées. Scoreur surathlétique, Green peut marquer à tous les niveaux. Potentiel grand tireur au premier pas dévastateur, Jalen a tout d’un futur Franchise Player. Il doit maintenant apprendre à impliquer ses coéquipiers, notamment Kevin Porter Jr — avec qui il devra veiller à avoir une bonne relation pour le bien du collectif.

En plus de Green, Stone est allé chercher l’intérieur turc Alperen Sengun, créateur intérieur à l’impact offensif important. Sengun a encore beaucoup à faire sur le plan défensif s’il veut avoir un impact durable à Houston, mais son profil semble compatible avec celui de Christian Wood. Surtout, ce n’est certainement pas le potentiel qui manque chez ce prospect que l’on n’aurait pas eu de mal à voir partir un peu plus tôt.

Complémentairement à ces deux forts créateurs offensifs, Usman Garuba apportera un socle défensif sur le poste 4. L’ancien du Real Madrid est le complément parfait de Green et Porter Jr sur Pick-and-Roll, mais également le défenseur à aligner aux côtés de Wood ou Sengun.
Enfin, c’est par l’énorme potentiel de Josh Christopher que les Rockets ont terminé leur soirée. Christopher est un pari sur le long terme, mais après avoir sélectionné trois joueurs de haut de tableau, Houston pouvait prendre un risque sur ce choix 24. Si ce choix est payant, le trio Porter Jr, Green, Christopher pourrait bien être dévastateur.

Oklahoma City Thunder

Josh Giddey (6) – Tre Mann (18) – Jeremiah Robinson-Earl (32) – Aaron Wiggins (55)

Qu’il est difficile d’analyser cette soirée pour le Thunder ! On les voyait repartir avec le dernier membre d’un top 6 préétabli en Kuminga, Barnes ou Bouknight. Mais Sam Presti nous a fait une grande surprise en sélectionnant Josh Giddey.

L’Australien est un énorme talent dont la popularité n’a cessé de s’accroitre ces derniers jours, mais peu le voyaient en 6e position. Créateur offensif de très grande taille, Giddey a réalisé une superbe saison à Adélaïde, puis durant les matchs de la sélection australienne. Polyvalent et potentielle machine à triple-double, Giddey devrait s’éclater aux côtés des scoreurs d’OKC. Malgré tout, son rôle offensif est encore difficile à situer, il avait déjà du mal à défendre en Australie et son tir est très perfectible. Jouera-t-il vraiment meneur aux côtés de Shai l’an prochain ?

Avec ce meneur de jeu annoncé, le Thunder est allé chercher le 18e choix pour récupérer le meneur de Florida Tre Mann. Encore une fois, Mann est un combo guard spécial, gros playmaker offensif, il dispose d’un tir extérieur très fiable et sa fluidité balle en main est fabuleuse. Cependant, Sam Presti venait de surprendre tout le monde en sélectionnant un créateur offensif en 6e choix, alors pourquoi aller en chercher un deuxième en 18e alors que la franchise dispose pourtant de Shai Gilgeous-Alexander, Théo Maledon ou encore Luguentz Dort ?

En 32e choix, Jeremiah Robinson-Earl viendra s’ajouter aux postes 4 offensifs du Thunder avec Bazley et Pokusevski. Récupérer ce talent en second tour ne peut être que positif.

Golden State Warriors

Jonathan Kuminga (7) — Moses Moody (14)

Draftera ? Draftera pas ? C’était la grande question pour les fans de Golden State, alors qu’on se demandait si Bob Myers allait sélectionner deux jeunes pour jouer le titre dès l’an prochain. Les propriétaires des Warriors ont apparemment décidé de miser sur l’avenir et une petite réduction de la luxury tax, là où la sélection de deux rookies fait donc sens.

Avec Kuminga, les guerriers récupèrent un ailier ultra physique, un bœuf qui dispose d’un potentiel hallucinant tant défensivement qu’offensivement. On connaissait les doutes concernant son shoot et son implication et son sérieux défensif. Aux côtés de Curry, Thompson et Kerr pour lui apprendre à shooter et de Green pour l’impliquer défensivement, Kuminga pourrait devenir le projet à long terme le plus prometteur de la baie depuis longtemps, mais il devrait avoir assez peu de responsabilités les premières années.
En 14e choix, Golden State rêvait apparemment de Chris Duarte, extérieur 3-and-D NBA ready. Ils récupèrent finalement un autre extérieur 3-and-D NBA ready, mais plus jeune de 4 ans. Moses Moody est l’un des joueurs les plus safe de la Draft. Gros shooter avec un physique très intéressant défensivement, on l’attendait un peu plus haut dans cette Draft. Les Warriors pensent avoir récupéré le nouveau Mikal Bridges, et ils ne sont peut-être pas loin de la réalité.

On attendait peut-être un All-Star en échange de ces deux choix, mais dans l’optique où ils gardaient leurs picks, on ne pouvait pas espérer mieux.

Avec Jonathan Kuminga, les Warriors s’offrent l’un des plus grands potentiels de cette Draft. Une issue très inattendue pour leur saison.
Photo : Corey Sipkin / AP Photo

Sacramento Kings

Davion Mitchell (9)—Neemias Queta (39)

Un des choix les plus critiqués de la Draft. En 2018, les Kings passaient sur un certain meneur slovène par peur de l’associer à Fox. En 2021, ils associent un meneur de jeu à leur duo Fox-Haliburton..

Davion Mitchell est un excellent joueur de basket. Un meneur ultra physique, très bon défenseur, champion NCAA chevroné, bon shooter et leader d’hommes par nature… un très beau profil. Mais pourquoi choisir un top 10 d’une Draft réputée sur le poste de ses deux meilleurs joueurs ? Alors que des ailiers ou intérieurs très intéressants étaient disponibles, Sacramento semble vouloir sécuriser sa traction arrière en augmentant notamment le ton défensif, mais il s’agit tout de même d’un choix étrange.

En 39e position, Neemias Queta apportera son physique et ses bonnes mains à la raquette des Kings derrière un possible départ de Bagley ou Holmes — en plus d’apporter une fan base portugaise inédite à sa nouvelle équipe.

Memphis Grizzlies

Ziaire Williams (10) — Santi Aldama (30)

Memphis voulait pick le plus haut possible lors de cette soirée, et ce, jusqu’à accepter séparer de leur pivot titulaire, Jonas Valanciunas, pour le 10e choix. Des rumeurs circulaient sur l’intérêt certain des dirigeants pour Josh Giddey, on ne saura jamais si l’Australien était bien la cible des Ours ou bien s’il s’agissait Ziaire Williams. L’ailier de Stanford représente tout des qualités manquantes à l’effectif du Tennessee. À 19 ans, Ziaire peut se créer son shoot sans difficulté, mais également pour les autres tout en défendant le plomb grâce à son envergure. Il incarne le basket moderne et rapide prôné par Taylor Jenkins et mis en place par son meneur Ja Morant. Il sera parfait pour prendre la place de Kyle Anderson, peut-être dès cette année.

Le choix de Santi Aldama est plus surprenant, alors que les Grizzlies sont allés chercher ce pick 30 aux mains d’Utah. Annoncé bien plus loin, il a l’avantage de pouvoir assumer un rôle précis de grand poste 4 fuyant, dans un registre différent de Brandon Clarke. Faisons confiance au management qui a déjà fait le coup l’an dernier avec le choix 30 pour récupérer Desmond Bane.

San Antonio Spurs

Joshua Primo (12) — Joe Wieskamp (41)

LE choix surprenant de la soirée, qui a fait couler beaucoup d’encres depuis. Non pas que Josh Primo soit un mauvais joueur de basket, mais c’est un talent de second tour à l’heure actuelle, parfois absent du top 60 de certains spécialistes. L’arrière canadien est le joueur le plus jeune de cette Draft et son potentiel de shooter à gros volume est indiscutable, mais ça s’arrête là. Primo pourrait devenir un joueur d’impact dans la ligue un jour, mais il faudra sans doute se montrer (très) patient et que les planètes s’alignent dans le Texas. Difficile de comprendre ce choix lorsque les postes de guard sont occupés par autant de joueurs talentueux que Dejounte Murray, Derrick White, Lonnie Walker ou encore Devin Vassel… D’autant plus qu’un trade down aurait été largement envisageable pour récupérer ce joueur peu convoité.

Une superbe prise au second tour malgré tout, avec le shooter d’Iowa Joe Wieskamp qui a tourné cette année à plus de 46 % derrière l’arc. Un jeune qui devrait faire du bien au spacing assez limité des Spurs.

Joshua Primo, pas même titulaire à Alabama, est la grande surprise de cette Draft.
Photo : Andy Lyons / Getty Images

New Orleans Pelicans

Trey Murphy III (17) — Herb Jones (35)

David Griffin s’était fait une priorité cet été d’entourer ses deux stars de joueurs physiques, bons défenseur et capables de représenter une menace de loin. Il a pris le meilleur joueur dans ce rôle lorsque son tour est arrivé : Trey Murphy III. Peut-être un poil haut pour Murphy à la place 17, mais il a au moins le mérite d’être le role player idéal pour se charger du meilleur forward adverse tout en rentrant ses tirs ouverts. Il ne sait pas faire grand-chose d’autre, mais on lui demandera rarement plus alors qu’il devrait souvent être associé à Zion Williamson ou à Brandon Ingram.

Herb Jones aura plus de mal à se faire une place dans l’effectif avec son profil assez similaire aux deux têtes d’affiche de l’équipe.

Los Angeles Clippers

Keon Johnson (21) — Jason Preston (33) — BJ Boston (51)

Keon Johnson intriguait. De potentiel star à difficile bust, peu de franchises semblaient prêtes à prendre le risque dans la lottery, mais les Clippers ont voulu prendre le pari en allant chercher ce pick 21 en milieu de soirée. Los Angeles a une équipe favorablement tournée vers la création de leurs ailiers, qui joue dur, physique et qui aime courir. Un environnement parfait pour l’ailier de Tennessee qui pourra se développer aux côtés de ce qui se fait de mieux à son poste. Les Clippers ont montré qu’ils pouvaient développer les ailiers physiques avec Terance Mann ces dernières années et avec la possible absence de Kawhi Leonard sur une partie de la saison, Keon Johnson pourrait en surprendre plus d’un.

High Risk, high rewards ? Autant continuer au second tour avec la sélection de Jason Preston et BJ Boston. Le meneur d’Ohio est un pétard ambulant qui a eu du mal à se frayer un chemin jusqu’en NBA et qui aura à cœur de prouver. De son côté, Brandon Boston Jr a déçu cette année. À lui de montrer qu’il est bien un talent de lottery, comme annoncé au lycée.

Denver Nuggets

Nah’Shon Hyland (26)

Atteindre le second tour des playoffs avec un backcourt Campazzo-Rivers, voilà le problème des Nuggets la saison dernière. Avec l’absence de Murray encore quelques mois, les Nuggets ont su réagir en mettant la main sur Nah’Shon « Bones » Hyland. Le combo guard de VCU est un scoreur naturel avec un talent à la création assez incroyable. Doté d’un handle impressionnant, il parvient à driver et à se créer un tir face à tout type de défense. Il peut débloquer une attaque à partir de rien et a montré que son shoot du parking devait être respecté. Les Nuggets ont récupéré le joueur parfait pour leur système tant il ressemble à… Jamal Murray.

Utah Jazz

Jared Butler (40)

En lâchant son pick 30, on se demandait quelle était la stratégie du Jazz — au-delà de l’économie faite en sélectionnant un joueur au second tour — alors que certains trous devaient être bouchés notamment à la création et au poste 4.
Jared Butler est un talent de premier tour unanime. Il a chuté jusqu’en 40 à cause d’apparents problèmes cardiaques. Plusieurs certains médecins ont confirmé son aptitude à jouer en NBA, mais cette situation semble tout de même avoir effrayé de nombreuses franchises. Fort créateur, le MOP du final four dispose d’un handle et d’une vision supérieure à la moyenne qui fera le plus grand bien à la franchise de Salt Lake City lorsqu’il sera associé à Jordan Clarkson.

Défenseur honnête, on peut clairement parler de fit parfait pour ce type de joueur qui saura s’épanouir sous les ordres de Quin Snyder, fervent supporter de joueurs comme Butler.

Portland Trail Blazers

Greg Brown (43)

Longtemps annoncé au premier tour, l’ailier de Texas atterrit finalement dans le Nord-Ouest, où ses qualités physiques et son talent offensif seront bien utilisés. Plus physique que Zach Collins — actuellement blessé —, mais moins bon défenseur, il devrait pouvoir occuper un rôle dès la saison prochaine à Portland en tant que role player sur de courtes séquences. Ce sera toutefois à condition qu’il se mette à défendre. Et si Portland décide de repartir en reconstruction, ils auront à disposition un joueur à bon potentiel qu’il faudra polir.

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