Draft 2021 : Le bilan de la Conférence Est

par Florian Tixier

Ce 29 juillet 2021 se déroulait la Draft NBA, accueillant les futures superstars de la grande ligue. Une soirée qui a été rythmée par de nombreux trades et autres surprises de la part des franchises. Alors que certains Front Offices mettaient en avant la jeunesse et le potentiel, d’autres ont choisi des joueurs autrement plus prêts à jouer dès demain.

Pour bien saisir les stratégies suivies par les managers et analyser les choix de chaque équipe, tournons-nous d’abord vers l’Est.

Cade Cunningham, premier choix de la Draft 2021.
Photo : Melanie Fidler / NBA via Getty Images

Detroit Pistons

Cade Cunningham (1) — Isaiah Livers (42) — Luka Garza (52) — Balsa Koprivica (57)

Sans aucune surprise, les Pistons n’ont pas fait dans l’originalité et ont pick le joueur majeur de cette Draft. Cunningham est la prochaine superstar annoncée de la ligue dont le potentiel peut rivaliser avec les Doncic ou autre Williamson.

Porteur de balle de très grande taille, capable de jouer sur différentes positions, Cade est amené à changer le visage de la franchise du Michigan. Cette dernière, actuellement en pleine reconstruction, ne s’est pas posé de questions et a choisi le meilleur joueur à l’unanimité.

Cunningham s’inscrira en leader de cette jeune troupe de Detroit composée de Saddiq Bey, Saben Lee, Isaiah Stewart, Sekou Doumbouya ou encore Killian Hayes. Une belle brochette de potentiels, mais aucun du niveau de Cade. Son association avec le Français sera notamment à surveiller. Loin de se marcher sur les pieds, les deux guards peuvent être complémentaires en tant que backcourt de grande taille, les deux seront capables de défendre, de se décharger du playmaking et de jouer Off-Ball.

Aucune surprise, mais Detroit a trouvé sa prochaine star, tandis que Livers et Garza tenteront de se faire une place dans l’effectif du Michigan pendant la Summer League. Avec le départ de Plumlee vers Charlotte, Garza a peut-être une place à prendre dans le rôle d’Okafor la saison dernière.

Cleveland Cavaliers

Evan Mobley (3)

Il y avait un léger doute sur le choix de Cavs à l’approche de la soirée. Leur Draft dépendait notamment de la décision des Rockets, en deuxième position. Ces derniers ayant opté pour Jalen Green, le joueur restant de l’énorme top 3 de la Draft est logiquement tombé dans les filets des champions 2016 : Evan Mobley.

Le principal objectif de Koby Altman (GM) était clair, ajouter un talent au potentiel de All-Star et ce, peu importe le poste du dit joueur. Evan Mobley a un potentiel certain. Annoncée comme une « licorne », l’ancienne vedette d’USC est un pivot de 2,13 m au potentiel défensif absolument monstrueux.

Capable de peser dès demain dans la raquette des Cavs et de solidifier une défense qui en avait bien besoin, il sera un partenaire de Pick-and-roll de choix pour Darius Garland et une tour de contrôle impressionnante aux côtés d’Isaac Okoro.

Cleveland se construit petit à petit une solide base de (très) jeune joueur et Mobley est amené à en devenir la pierre angulaire. Seul questionnement : avec la magnifique fin de saison de Jarrett Allen, faut-il le laisser partir ou repositionner Mobley au poste 4 ? Attention à ne pas gâcher ce talent en le sortant de ses zones de confort.

Toronto Raptors

Scottie Barnes (4) — Dalano Banton (46) — David Johnson (47)

La surprise du chef. Tout le monde attendait la relève Kyle Lowry en la personne de Jalen Suggs, mais depuis plusieurs semaines, la côte de Scottie Barnes ne faisait que monter. Alors que le top 4 semblait figé, Barnes est venu voler la vedette au meneur du côté du Canada.

Ailier créateur et polyvalent à grand potentiel, Toronto s’est laissé séduire par le talent brut du diamant de Florida State. Déjà fournis sur les postes arrière avec VanVleet et la probable re-signature de Trent Jr, les Raptors n’ont pas voulu laisser passer le meilleur défenseur de la Draft. S’il arrive à développer son shoot, Barnes pourrait réellement faire partie des grandes stars de cette cuvée.

Toronto a déjà montré sa capacité à développer les projets en interne et à faire exploser les potentiels de chacun, notamment au shoot — Siakam, VanVleet et Anunoby en sont de très bons exemples. Barnes vient d’augmenter drastiquement le plafond futur de l’équipe canadienne, surtout lorsqu’une page semble se tourner dans le Nord.

Il faut néanmoins évoquer deux points. D’abord, attention à ne pas regretter d’avoir laissé passer le général Jalen Suggs, surtout si Lowry décide de partir — ce qui semble à l’heure actuelle très probable. Aussi, il faudra trouver du temps pour les nombreux forwards de l’équipe. Avec Anunoby, Siakam, voire Boucher, le fit Barnes n’est pas évident. Il sera difficile de se développer en le limitant à 12 minutes par match si tout ce beau monde reste à Toronto.

Orlando Magic

Jalen Suggs (5) — Franz Wagner (8)

On les voyait repartir avec un ailier en la personne de Kuminga ou Barnes, c’est bien le patron de Gonzaga qui posera ses valises en Floride. Le Magic ne s’est pas posé de questions lorsqu’il a vu Suggs descendre en 5e position, et ce malgré la présence de nombreux guards de l’effectif.

Bien sûr, Orlando croit en le potentiel de Fultz, Hampton ou encore Anthony. Toutefois, Suggs apporte une stabilité certaine sur le poste. Il augmente le plafond, mais surtout le plancher de l’équipe de Floride.

Avec son second choix, le Front Office a choisi l’allemand Franz Wagner, frère de leur pivot Mo. Franz, qui n’a cessé de gagner en popularité avant sa Draft, apporte un profil inédit au Magic. Loin des freaks athlétiques et défenseurs féroces à l’aile comme Chuma Okeke et Jonathan Isaac, Franz amène de la polyvalence, de la création, du shoot et du QI offensif.


Une Draft parfaitement menée par John Hammond (GM) et le Magic.

Avec Jalen Suggs et Franz Wagner, le Magic semble avoir réalisé un sans-faute cette année.
Photo : Arturo Holmes / Getty Images

Charlotte Hornets

James Bouknight (11) — Kai Jones (19) — JT Thor (37) — Scottie Lewis (56)

Un autre immense gagnant de la soirée. Charlotte a échoué aux portes des Playoffs et hésitait sur le profil à choisir avec de pick 11, entre un intérieur à potentiel et un scoreur pour aider leur meneur.

Souvent annoncé en 6 du côté d’OKC, James Bouknight a chuté jusqu’en 11e position. Bien évidemment Mitch Kupchak ne s’est pas fait prier.

Avec la déception Malik Monk ou le probable départ de Devonte’ Graham, Bouknight représente l’arrière/ailier parfait pour exploser les compteurs en Caroline du Nord. Scoreur boulimique, fluide et très athlétique, Bouknight est le complément parfait de Ball pour les années à venir.


Mais Charlotte a également réussi à récupérer le 19e choix en cours de soirée pour mettre la main sur Kai Jones. Alors que leur raquette est décimée depuis plusieurs saisons, les Hornets ont vu le potentiel deuxième meilleur intérieur de la cuvée chuter. L’occasion était trop belle et les Hornets récupèrent un pivot certes frustre, mais qui saura se développer aux côtés de leur maestro Ball en Pick-and-roll.

Quand Kupchak se permet en plus de récupérer Mason Plumlee aux Pistons, on peut parler d’une soirée parfaite.

Indiana Pacers

Chris Duarte (13) — Isaiah Jackson (22)

Une Draft surprenante de la part des Pacers, mais des choix assumés qui se sont vérifiés dans la soirée. Avec l’arrivée de Rick Carlisle au coaching, hors de question pour la franchise de repartir dans un cycle de reconstruction. Pas de sélection au potentiel, mais des joueurs NBA ready et capable d’apporter à l’équipe de suite.

Chris Duarte part du côté d’Indianapolis. Ailier de 24 ans, l’ancien d’Oregon est un 3-and-D expérimenté qui apportera ses minutes sérieuses en rotation de TJ Warren.
Si la défense de Duarte ne suffisait pas, les Pacers sont allés chercher le 22e choix pour récupérer l’intérieur Isaiah Jackson. L’ancien de Kentucky était annoncé plus haut et les Pacers sont allés récupérer cet intérieur défensif, capable sur Pick-and-roll et fort Rim Runner.

Ces deux joueurs seront dans la rotation dès l’an prochain et correspondent au jeu prôné par Carlisle. À voir ce que cela signifie pour les joueurs en place comme Jeremy Lamb ou encore Myles Turner, qui pourrait bien être sur le départ.

Washington Wizards

Corey Kispert (15) — Isaiah Todd (31)

Une nuit inattendue pour les Wizards, plus tôt dans la soirée, la franchise de la capitale sortait Westbrook de son effectif. On se demandait dans quelle direction les Wizards iraient. Plutôt reconstruire ou continuer d’entourer Beal ?

Avec la sélection de Corey Kispert, les Wizards décident de récupérer le shooter de cette Draft. L’ancien Bulldog amènera une menace certaine sur le poste 3 et permettra, un tant soit peu, de rassurer Beal. Un joueur sérieux qui devrait être capable de contribuer immédiatement au jeu de son équipe, même si la défense de Washington ne sera toujours pas la mieux classée.

En récupérant le 31e choix, les Wizards ont opté pour Isaiah Todd. L’intérieur de la G League Ignite est un potentiel poste 4 fuyant qui pourrait avoir une opportunité si Davis Bertans ne finit pas la saison à Washington.

Avec Corey Kispert, les Wizards s’assurent les services d’un excellent tireur.
Photo : Brad Penner / USA TODAY Sports

Atlanta Hawks

Jalen Johnson (20) — Sharife Cooper (48)

Finaliste de conférence, Atlanta a réalisé une superbe saison et pouvait voir cette Draft comme un bonus plus qu’un moment décisif.

Avec des rumeurs de départ de Cam Reddish, John Collins, les quelques blessures de De’Andre Hunter, les Hawks ayant même fait jouer Solomon Hill ou encore Tony Snell en Playoffs, la disponibilité de Jalen Johnson à la 20e place était trop belle.

L’ancien de Duke dispose d’un des plus beaux potentiels de la Draft, annoncé comme instable dans un groupe, Johnson va néanmoins apporter une profondeur sur les postes d’ailier. Créateur performant en transition, il devrait se régaler en s’installant tranquillement aux côtés de Trae Young et John Collins.

Et comme si cela ne suffisait pas, les Hawks ont vu le meneur Sharife Cooper tomber jusqu’en 48, une chute inexplicable pour l’ancien d’Auburn qui était parfois annoncé dans le top 10. Même si son faible nombre de matchs et ses carences défensives ont fait chuter sa côte, les Hawks cherchaient un créateur derrière Young alors que Lou Williams vieillit. Ils mettent la main sur un maître à jouer fabuleux, un créateur sur Pick-and-roll et sans doute le meilleur gestionnaire de cette Draft. Un projet à long terme qui pourrait faire regretter les équipes qui ont sélectionné 47 joueurs avant Cooper.

New York Knicks

Quentin Grimes (25) — Rokas Jokubaitis (34) — Miles McBride (36) — Jericho Sims (58)

Quelle Draft étrange de la part des Knicks ! Disposant de deux choix de Draft, Scott Perry a décidé de reculer plus loin dans la Draft pour choisir Quentin Grimes en 25, un joueur annoncé pourtant au second tour. Grimes est un ailier sérieux capable de peser sur le jeu dès demain.

Fort scorer à Houston, Grimes est un créateur d’espace qui est capable de défendre fort sur les extérieurs adverses. Cependant, alors que son tir est perfectible, saura-t-il se muer en role player à New York sur de courtes minutes alors que les forwards new-yorkais ont été performants en assumant un rôle précis à côté de Barrett ? Il y avait probablement de meilleurs choix à réaliser.


Un grand bravo cependant à leurs choix du second tour. McBride apportera sa gestion et sa maîtrise à la mène en sortie de banc, tandis que Jericho SIms, intérieur surathlétique, va pouvoir travailler tranquillement en attendant un possible départ de Robinson l’an prochain.

Brooklyn Nets

Cameron Thomas (27) – Day’Ron Sharpe (29) — Kessler Edwards (44) — Marcus Zagarowski (49) – RaiQuan Gray (59)

Quand une franchise travaille efficacement, ça se voit jusqu’à la Draft. Encore un chef-d’œuvre de la part de Sean Marks sur cette soirée. Tandis que l’effectif parait plein, les Nets avaient deux besoins assumés, du scoring en sortie de banc et de la taille.

Avec Cam Thomas, Brooklyn récupère le meilleur scoreur de la Draft. Le petit arrière de LSU est déjà capable d’allumer un bon nombre de bancs NBA. Un profil parfait pour prendre le relai d’Irving et Harden.

En récupérant le 29e choix, les Nets ont pu mettre la main sur l’intérieur de North Carolina Day’Ron Sharpe. Alors que DeAndre Jordan serait poussé vers la sortie, Sharpe est un beau bébé de 2,11 m qui représente une belle valeur ajoutée avec son physique, son activité et sa polyvalence défensive.

Edwards, Zagarowski et Gray vont, eux, avoir du mal à décrocher plus qu’un two-way pour l’an prochain.

Au contact de Kyrie Irving, James Harden et Kevin Durant, Cam Thomas devrait apprendre à transposer ses talents de scoreur en NBA.
Photo : Michelle Farsi / NBAE via Getty Images

Philadelphia 76ers

Jaden Springer (28) — Filip Petrusev (50) — Charles Bassey (53)

Avec un 28e choix, on n’annonçait pas grand monde aux 76ers, qui ont pourtant récupéré un joueur parfait pour leur système. Souvent annoncé dans le top 15, Springer est un combo guard efficace qui devrait pouvoir rentrer dès demain dans le moule d’une équipe candidate au titre. Fort défenseur, bon shooter et joueur de rôle parfait pour ses premières années, Springer va former un duo létal en sortie de banc avec Maxey, tant offensivement que défensivement.


Au deuxième tour, les Sixers récupèrent également deux profils qu’ils n’avaient pas dans leur effectif. Avec Petrusev et Bassey, Philadelphie se trouve un intérieur fuyant, créateur et polyvalent, et un pivot puissant et imposant. À voir de quel type de contrat ils disposeront en octobre.

Chicago Bulls

Ayo Dosunmu (38)

Superbe prise de la part des Bulls en milieu de second tour, le leader d’Illinois. À la recherche d’un meneur de jeu durant l’été, Chicago récupère l’enfant du pays avec Dosunmu, lauréat du trophée Bob Cousy 2021. Meneur de grande taille, Dosunmu est un joueur polyvalent qui pourra apporter de la stabilité et une énergie maitrisée en sortie de banc. Nul doute que Chicago va lui proposer un contrat garanti pour l’an prochain tant son profil rentre dans les besoins de l’équipe.

Boston Celtics

Juhann Begarin (45)

Seul français Drafté, Begarin était annoncé du côté de Denver en 26. C’est finalement jusqu’à Boston qu’il a chuté. Arrière à gros potentiel, Begarin fait partie des joueurs les plus jeunes de la Draft et sa polyvalence offensive a tapé dans l’œil de Brad Stevens. Ce dernier a néanmoins annoncé que Begarin devrait certainement rester en Europe pour un an de plus avant de rejoindre l’effectif vert.

Milwaukee Bucks

Sandro Mamukelashvili (54) — Georgios Kalaitzakis (60)

Les Bucks ne voulaient pas Drafter cette année et cela s’est confirmé. Les champions en titre ont pour objectif de prolonger le maximum de joueurs de l’effectif et d’entourer leurs stars de vétérans. Pour ne pas plomber le salary cap de l’équipe, les Bucks ont sélectionné en fin de second tour. Mamukelashvili devrait néanmoins se voir proposer un two-way, l’ancien scoreur de Seton Hall pourra apporter sa qualité de shoot sur de courtes séquences durant la saison.

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