Finales NBA : La série est relancée ! — Le Courrier de L’Analyste

par Teddy Perez

Pour la première fois en quatre confrontations, nous avons pu voir un semblant de money time. Le quatrième acte s’est joué dans les deux dernières minutes, lorsque le score était de 99 partout, et a tourné en la faveur des daims. Ces derniers recollent alors à égalité avant de repartir pour un cinquième match à Phoenix, plus crucial que jamais.

Action phare de ces Finales, le contre de Giannis Antetokounmpo illustre parfaitement la reconquête du momentum par les Bucks.
Photo : Jeff Hanisch / USA TODAY Sports

Les Suns, bien décidés à accrocher une première bannière au plafond de leur arène, y reviendront avec la ferme intention de faire aussi bien que lors de l’entame de la série. Mais depuis leur voyage dans le Wisconsin, la tendance s’est complètement inversée. Les Bucks sont revenus à la maison revanchards et ont largement su dominer le combat physique pour remonter la Valley.

La belle régularité de CP3 et ses 32 points au premier match sont totalement occultés par cette contre-performance lourde de conséquences. Quatre matchs ont été joués et le meneur, d’un naturel confiant balle en main, a déjà laissé s’échapper 20 ballons sur la série. Une statistique à laquelle on refuse de s’y habituer chez le Point God qui rendait pour ses premières finales NBA en carrière une fabuleuse copie jusque-là.

L’élève Booker est lui aussi est capable du meilleur comme du pire. Après ses 31 points sur le deuxième match, Book a joué de maladresse lors du premier déplacement dans le Wisconsin — 3/14 au Game 3. Pour autant, il s’est repris pour la quatrième partie avec 42 points au compteur. Un énorme match conclu par une défaite, mais surtout par des problèmes de fautes qui lui ont joué des tours dans les derniers instants de la partie. L’arrière peut d’ailleurs remercier les arbitres de ne pas l’avoir envoyé aux vestiaires plus tôt que prévu.

Lorsque leur gourou CP3 va mal, c’est donc tout le système des Suns qui déraille. À commencer par ses role players à l’aile qui ne se régalent pas autant derrière l’arc qu’à l’accoutumée. Si étincelant dans l’attaque de Phoenix, Mikal Bridges nous cacherait presque sa présence dans ces Finales. Une faille qui tranche complètement avec un Pat Connaughton bien impliqué dans les offensives des cervidés.

La constante satisfaction des Suns se trouve — quant à elle — dans la raquette. Et pourtant, elle prend du plomb dans l’aile. À seulement 22 ans, le tonton Ayton fait le boulot sous le cercle. Malheureusement, il commence à traîner de la patte en l’absence d’une solide rotation à son poste. Depuis la blessure au genou droit de Dario Saric au Game 2, DeAndre se retrouve esseulé. Le Croate qui faisait figure de candidat parfait en sortie de banc laisse sa place à Torrey Craig, qui n’a pas vraiment l’allure d’un Big Man. Et aussi critiquable que soit Coach Budenholzer, Mike a bien enregistré l’avantage que possède son effectif sur celui de Monty. Si ses intérieurs ont habilement été ciblés lors des offensives des Suns lorsqu’il fallait switcher, ils ont toutefois livré une bataille de guerriers de retour au Fiserv Forum.

Du côté des Bucks, l’équipe a pu compter sur son duo de stars et c’est la win qu’elle signe ! Au Game 3, Giannis a activé le mode « titan ». Dos au mur, le double MVP est de nouveau sorti de sa boîte. 41 points pour 13 rebonds, une performance quasi similaire à celle de son match précédent — 42 points et 12 rebonds au match 2. Lors de la dernière rencontre en date, c’est Khris Middleton qui a impressionné. Il se savait très attendu pour suppléer le Greek Freak et il a tenu son rôle de scoreur clutchissime à merveille. Du KD dans le texte et dans le geste, l’ailier a fini la partie à 40 points pendant que son Franchise Player sortait LE contre des Finales sur Deandre Ayton.

Les Bucks sont revenus faire de l’ombre aux Suns. Alors que l’on ne peut s’empêcher de pointer tous les défauts du camp de l’Arizona, le Momentum semble tourner à l’avantage de Milwaukee. Ils se sont ajustés après deux revers grâce à une défense serrée de Jrue Holiday sur les guards adverses. À Phoenix de faire de même en remettant en route un collectif qui a fait ses preuves sur toute la campagne, à commencer par la lucidité de ses leaders.

Le ménage des managers

Dans la continuité de ces dernières semaines, le turnover des coachs se poursuit et des postes restent à pourvoir avant d’entamer les mouvements des joueurs au sein même des franchises.

À Orlando d’abord, le départ de Steve Clifford laissait un siège de libre à un nouvel entraîneur au Magic. Et pour la refonte de la franchise, le choix s’est porté sur un assistant expérimenté de la ligue. À 42 ans, Jamahl Mosley aura enfin la gestion principale d’un effectif NBA. Lui qui, depuis deux décennies, est passé par les Nuggets, les Cavs et tout récemment par le staff de Dallas. Le monsieur est connu pour ses qualités de formation et est apprécié par les joueurs. Jamahl aurait pu prendre le relais de Rick Carlisle, mais il s’en va finalement en Floride vers un projet qui — sur le papier — lui correspond parfaitement pour débuter son aventure à la tête d’une franchise.

Justement, retournons dans le Texas pour évoquer le nom du prochain bras droit de Jason Kidd aux Mavericks. Un ancien pensionnaire des bancs NBA pendant vingt ans est pressenti pour y faire son retour. Le Slovène Igor Kokoskov, coach de la sélection championne d’Europe en 2017 avec un jeune Luka, serait un assistant de choix pour accompagner Kidd et redonnerait le sourire à son compatriote Doncic. Avant de tenter cette nouvelle expérience en NBA, après son passage médiocre de head coach aux Suns en 2018-19, il doit être libéré de son contrat actuel allant jusqu’en 2023 au sein du club turc du Fenerbahçe.

À deux semaines de la Draft, la signature d’un coach à Washington était urgente. Le poste que tenait Scott Brooks — désormais assistant de Chauncey Billups à Portland — a trouvé preneur et c’est un nom très familier qui hérite du banc de Washington. Celui de Wes Unseld Jr, le fils de la légende des Bullets et intérieur prodigieux qui a ramené l’unique titre à la ville en 1978. Plusieurs candidats ont été mentionnés, mais c’est bien lui que le management voulait en priorité pour prendre la relève du head coaching. Ce sera une première pour lui, mais son parcours n’a rien à envier à d’autres CV. Wes Unseld Jr est passé, depuis 2005, par de nombreuses postes d’assistant, dont une première expérience à Washington et une dernière — de six ans — aux Nuggets. Les Wizards optent donc pour un retour à la maison du fils à papa le plus apprécié de la capitale. Il aura sans doute beaucoup de travail, le premier étant le choix du pick 15 à la Draft 2022.

La WNBA fait son All-Star Game, et puis s’en va…

Mercredi 14 juillet, jour de fête en WNBA. La ligue féminine jouait son 17e All-Star Game avant de se mettre en stand-by pour un mois. Été 2021 oblige, les prochaines semaines laisseront place aux Jeux Olympiques et de nombreuses actrices de la WNBA feront partie du voyage à Tokyo.

Avant de s’envoler pour Tokyo, Team USA a reçu une leçon d’humilité de la part de Team WNBA.
Photo : Photo : John Locher / The Associated Press

Justement, afin de parfaire la préparation d’une Team USA favorite pour l’or, le All-Star Game voyait s’affronter les douze joueuses américaines sélectionnées aux JO face à « Team WNBA ». Une équipe composée d’aussi talentueuses basketteuses de la ligue féminine — qu’elles soient internationales ou non comme la Chicagoaine et prochaine couverture de NBA 2K Candace Parker.

Lors de ce match des étoiles, ce sont les joueuses de Team WNBA qui ont pris le dessus de la sélection olympique 93 à 85. Menée par Sue Bird, Team USA — en rodage et bien appliquée — a pu se tester durant cette rencontre. Une pression que n’avaient pas les coéquipières de la MVP de la rencontre Arike Ogunbowale, auteure de 26 points qui repart à Dallas avec la jolie coupe.

Qui dit All-Star, dit aussi concours à trois points ! Pour la troisième fois de sa carrière, l’une des meilleure shooteuse de l’histoire, Allie Quigley, a confisqué le titre à la jeune concurrence. En qualification puis en finale contre l’intérieure Jonquel Jones, elle gagne ses duels sans trembler du poignet. Légendaire.

Teddy vous assist

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Alors que son prime semble bien loin, DeMarcus Cousins intéresse-t-il toujours les équipes de la grande ligue ?
Photo : Jevone Moore / Icon Sportswire via Getty Images

Q : DeMarcus Cousins a-t-il toujours sa place en NBA ? — Horace

R : Et hop, un coup dans la jugulaire de ce bon vieux DeMarcus pour commencer les questions ! À bientôt 31 ans, l’intérieur des Clippers n’a pas vécu une carrière facile depuis sa blessure au tendon d’Achille en janvier 2018 lorsqu’il portait le maillot des Pelicans. À la suite de celle-ci, Boogie a connu quatre autres nouvelles franchises, mais n’a jamais retrouvé le rôle de pivot dominant au scoring qu’il avait à Sacramento et à New Orleans. Cela fait trois saisons que le gros bébé est constamment « injury-prone », pour autant son apport sur le terrain va bien au-delà de la masse salariale qu’il touche avec son nouveau statut. DeMarcus Cousins est désormais contraint de vendre son âme à une franchise s’il souhaite faire partie d’une course au titre. Aux Warriors, aux Lakers et cette année aux Clippers, DMC était payé au salaire minimum. Cette saison, avec ses 335 000 $, seul un joueur de l’effectif californien gagnait moins que lui, une dégringolade incroyable du Cuz.

Une valeur marchande qui lui promettrait un avenir incertain dans la grande ligue. Néanmoins, son apport sur le terrain me fait penser que Cousins a bien sa place en NBA. Je ne sais pas si DeMarcus acceptera toute sa carrière ce traitement salarial. Mais pour le moment, l’avoir dans son équipe fait de lui un très bon rapport qualité-prix. Hormis les rares exploits et les double-doubles qu’il peut nous faire en sortie de banc lors de la saison régulière, posséder DeMarcus Cousins dans sa rotation intérieure reste encore une pièce intéressante. Le joueur, à la manière d’un Dwight Howard qui ne cherche plus à briller individuellement, est entré dans sa phase de « redemption » où chaque action positive qu’il effectue fait de lui un facteur X essentiel au collectif. DeMarcus cherche sa bague et est prêt à se sacrifier pour l’avoir, sans causer des tensions au sein de son groupe. Car oui, le DeMarcus colérique d’il y a peu n’est plus — ou du moins se fait plus discret. Le bougon Boogie accepte les missions qu’on lui donne et qu’on lui donnera, quitte à cirer le banc pendant toute une série de Playoffs, j’en suis certain.

Ceci étant, Cousins est agent libre cet été et je ne vois pas de nombreuses franchises se bousculer pour le signer. C’est la dure loi du marché NBA. Toutefois, même s’il est de moins en moins efficace dans le jeu offensif de la ligue et n’apporte rien de bon en défense, j’ose espérer qu’il a le niveau pour un contrat NBA. Comme l’an passé, il pourrait être signé puis rapidement coupé pour rebondir chez un contender. Tu l’as compris, la suite de son parcours est assez floue. Le mieux pour lui serait peut-être d’être conservé aux Clippers. Poursuivre dans un même projet pourrait lui donner du crédit à son profil en plus de lui faire vivre une aventure plus glorifiante. S’installer pour une plus longue durée serait un joli moyen de tourner la page des blessures et des voyages à travers les US, tout en relançant la seconde partie de sa carrière.

Q : Kawhi Leonard part aux Mavericks, sont-ils favoris pour le titre ? — Léo P.
 
R : 
À trois semaines du début de la Free Agency, les rumeurs vont bon train pour prédire les destinations des plus gros poissons du marché. Et cela n’échappe pas au principal agent libre de l’arrivage 2021, l’actuel Clipper Kawhi Leonard. L’ailier doublement bagué ne changera jamais, il reste muet comme une carpe. Et son camp peu causant fait de même en ce qui concerne aussi bien le prochain maillot du garçon que sa situation physique suite à son forfait en postseason. Cette semaine, nous avons enfin eu de ses news et c’est finalement une blessure au ligament croisé antérieur que Leonard a contracté. Il se fera opérer prochainement et aucune date concernant son retour n’est fixée. Ce qui est certain, c’est que son indisponibilité le contraint à louper le début de la saison prochaine.

Quant aux Mavericks, nul doute qu’après tous ces changements, les dirigeants veulent frapper un grand coup et sont à la recherche d’un cadre de la ligue pour former un duo formidable au côté du prodige Doncic. Dallas se porte alors candidat pour accueillir The Claw, tout comme son ami du Heat. Je doute très sincèrement que Kawhi fasse le choix d’une de ces deux équipes. Je le vois davantage prolonger pour une troisième année à LA. Le parcours des Clippers — sans lui — a été très encourageant. Paul George a prouvé que l’on pouvait compter sur lui et une base solide a enfin été créée dans l’effectif de Tyronn Lue. Son projet en Californie n’est pas terminé et c’est sûrement là-bas qu’il a de meilleures chances de remporter un nouveau titre. Pour sa « Legacy » enfin, il n’y a rien de pire que de quitter le navire des voiliers si près du but, un affront que l’on considérait comme un échec dans sa carrière.

Cependant, revenons à ta question. Si Kawhi débarque aux Mavs, les Texans feront évidemment partie des favoris pour le trophée lorsque leurs stars tiennent sur les deux jambes. Luka Doncic est en constante progression et arrive déjà à faire briller son équipe. Voir arriver à ses côtés Kawhi représenterait tout simplement le meilleur coéquipier avec qui il aura joué au cours de sa courte carrière. L’ajout de Kawhi attirerait également de nombreux « ring chasers », capables de sacrifier quelques dollars de leur contrat et être recruté au sein d’un collectif comptant deux immenses stars. Pour autant, je ne sais pas si le fit LuKawhi serait idyllique côté terrain. Les deux aiment porter le ballon, mais ont terriblement besoin d’un vrai meneur à leur côté. C’est de cette manière que Leonard a remporté ses bagues.

L’absence d’un gestionnaire est aussi ce que l’on a regretté chez les Mavs depuis que Doncic est le leader de l’équipe. De plus, faut-il réellement un joueur « plus fort » que Luka pour l’entourer ? Une concurrence dont il n’a pas besoin pour s’améliorer. Cela poserait des questions à savoir qui est le véritable Franchise Player de l’équipe. Et dans la quête d’un titre, les problèmes de ce genre n’ont pas leur place. Enfin, aussi incroyable que puisse être Kawhi lorsqu’il joue, les critiques sur son traitement et comportement au sein d’un groupe le poursuivent encore et toujours. Un « drama » de plus pour la franchise texane Dallas qui la mettrait une fois encore dans la sauce barbecue.

Alors oui Léo (nard), Kawhi et Luka dans la même équipe, c’est aussi tentant qu’une soirée Rodéo. Mais attention à ne pas chuter de trop haut en signant cet étalon trentenaire boiteux qui n’en fait qu’à sa tête.

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