Rookie of the Year : Une course à trois

par Clément D.

Après plus de 3 mois de compétition, de clairs candidats ont eu le temps de se dégager dans chaque course aux trophées. Pour le rookie de l’année, trois favoris se détachent du reste de la cuvée : Anthony Edwards des Wolves, Tyrese Haliburton des Kings et LaMelo Ball des Hornets.

LaMelo Ball

Caractéristiques : 1,98 m, 2,08 m d’envergure, 82 kg

Statistiques : 15,6 points, 6,4 passes décisives, 6 rebonds, 28,9 minutes de jeu en moyenne

Ancien pensionnaire de la ligue australienne (NBL), LaMelo Ball affichait des moyennes statistiques plus que correctes au sein des Illawarra Hawks : 17 points, 7 passes, 7 rebonds en 30 minutes de jeu.

Actuellement, le coéquipier de Gordon Hayward conforte les avis que les scouts avaient de lui. Un initiateur d’attaque capable de gérer une équipe dans la phase offensive. LaMelo n’appartient pas à la fratrie Ball pour rien. Il est bel et bien un meneur complet. Rebonds, passes, points, il touche à tout. En devenant le plus jeune joueur à réaliser un triple double (22 PTS, 12 REB et 11 AST), le fils de LaVar Ball confirme cette capacité.

Avant la Draft, la crainte des scouts concernait son tir à longue distance. Le compère de Terry Rozier affiche un correct 37,4 % à trois points avec un peu plus de cinq tentatives par match. Sachant que la moyenne de la ligue est à 37 %, cela pose une base intéressante avant une possible évolution. À deux points, le point guard affiche une moyenne plus que satisfaisante, proche des 50 %, pour un true shooting percentage 55,6 %. Une donnée statistique correcte pour un rookie, mais qu’on peut mettre en perspective avec les grandes responsabilités offensives confiées à ce jeune joueur.  

Dans une équipe où le ballon circule bien chaque soir (27,1 passes par match chez les Hornets), LaMelo Ball fait partie des éléments moteurs. Très élégant balle en main, il maîtrise bien le pick and roll. Avec ses 6,4 assists de moyenne, il se classe 1er en passes décisives chez les Guêpes. Son USG % — une estimation du pourcentage d’actions impliquant le joueur — est de 24,8 %. Pour donner un élément de comparaison, Gordon Hayward culmine à 24,4 %. Ce USG % nous éclaire sur la place donnée au rookie dans la franchise de Michael Jordan.

Les 2,9 balles perdues par match illustrent parfois le manque de concentration du jeune homme. Malgré cela, cette statistique doit être mise en perspective par rapport à son taux d’usage mentionné ci-dessus. Comme son frère Lonzo, LaMelo est flashy et altruiste, capable de bonifier les joueurs installés autour de lui. Cependant il doit devenir plus juste dans ces choix s’il souhaite devenir un meneur plus efficace.

L’autre point négatif dans ce dossier se trouve être la défense. Lamelo Ball est un défenseur moyen, si l’envie y est. Son envergure l’aide bien évidemment, mais sa mentalité n’est pas tournée vers ce comportement du jeu, il n’a pas non plus les tripes pour défendre le meilleur guard adverse. Ce manque d’implication impacte directement son rating. Quand LaMelo est sur le terrain, les Hornets encaissent 111,9 points contre 107,9 points inscrits.

Quoi qu’il en soit, les qualités de LaMelo surpassent largement ses défauts. Il a remporté le trophée du rookie de l’année de décembre/janvier. Une performance amenée à se renouveler pour espérer devenir le successeur de Ja Morant.

Tyrese Haliburton

Caractéristiques : 1,96 m, 2,04 m d’envergure, 84 kg

Statistiques : 13 points, 3,5 rebonds et 5,3 passes décisives

Très critiqué sur sa mécanique de tir et son physique maigrelet, l’ancien étudiant d’Iowa State déjoue tous les pronostics en se positionnant juste derrière LaMelo Ball dans la course au Rookie de l’année. Dès le départ, Tyrese Haliburton a exprimé sa gratitude envers l’institution californienne. « Les Sacramento Kings sont le fit parfait », disait l’ancien Cyclone. Pour l’instant, les résultats lui donnent raison.

Sa maturité et son sang-froid sautent aux yeux quand il est sur un paquet NBA. Que ce soit en attaque ou en défense. Tyrese Haliburton réalise souvent le choix juste, une donnée non négligeable pour les Kings. Le natif d’Oshkosh dans le Wisconsin n’est pas un scoreur naturel, mais il sait quand son équipe a besoin de ses points.

Il adapte très bien son positionnement offensif par rapport aux courses de ses coéquipiers ainsi qu’à leurs places sur la moitié de terrain. Comme l’atteste ses pourcentages (55 % à deux points, 43,4 % à trois points et 83,3 % aux lancers francs), ses choix de shoots sont judicieux et pris dans le bon tempo. L’ensemble donne 61,4 % true shooting percentage. Un chiffre impressionnant pour un joueur en première année au sein de la grande ligue.

Meneur gestionnaire et altruiste, Tyrese dispose de bonnes prérogatives lui permettant d’asseoir son emprise sur le jeu grâce à sa vision au-dessus du lot. Lors des confrontations face aux Nuggets, le meneur de 21 ans a bluffé le coach adverse par son calme et sa clutchitude.   Jouant souvent sur du pick and roll avec Marvin Bagley ou Richaun Holmes, le meneur américain exécute le geste juste.

Malgré un joli 83,3 % aux lancers francs, Tyrese Haliburton ne tente que 0,8 lancer franc par match. Trop peu suffisant pour un meneur de son envergure et de sa taille. Ne disposant pas d’un handle remarquable, il peine à créer des différences face à ses défenseurs directs. L’une des raisons qui l’empêchent d’aller plus souvent sur la ligne.

Anthony Edwards

Caractéristiques : 1,96 m, 2,05 m d’envergure, 101 kg

Statistiques : 15,2 points, 4 rebonds, 2,5 passes décisives

L’ancien joueur de Georgia était très attendu sur les parquets NBA. À l’image de son équipe, il n’est pas tout à fait à la hauteur des attentes placées en lui. Bien qu’il ait esquissé des aspects positifs, ses démons ressortent malgré lui.

Son dunk sur Yuta Watanabe a mis en lumière les qualités athlétiques du jeune homme. Le natif d’Atlanta se sert bien de son corps pour pénétrer avec assurance en direction du cercle. En plus d’un bon premier pas, Anthony Edwards dispose d’un bon coup d’épaule pour se détacher de son adversaire direct. Technique balle en main, le natif d’Atlanta est un bel athlète agréable à regarder sur un parquet NBA.

En plus d’être un athlète, le garçon dispose une vision du jeu intéressante pour un poste 2/3. Anthony Edwards trouve des décalages soit sur un drive ou alors après une séquence amorcée plus tôt. 5e meilleur passeur (2,5 passes) de son équipe, le ballon lui échappe cependant souvent, en témoignent ses 2 ballons perdus par match. Sur les 69 pertes de balle, une grande partie vient de ses mauvaises passes. Bien sûr, l’inexpérience et le manque de concentration peuvent expliquer ces erreurs.

L’environnement dans lequel baigne n’aide pas Edwards. Avec l’enchainement des défaites, les cas de covid et les blessures à répétition des joueurs majeurs, le gamin de 19 ans ne doit pas voir tant de stabilité autour de lui. Certes il dispose d’un grand nombre de ballons à jouer (25,8 % d’USG), mais il possède un tir peu fiable à ce niveau de compétition. Ses pourcentages au tir en pâtissent évidemment.

Malheureusement son manque d’adresse à trois points est un péché dont la franchise avait conscience à sa Draft. Son 30,4 % derrière l’arc confirme la pertinence observations faites lors de sa brève année en NCAA. C’est un axe de travail prioritaire pour ce joueur plein de potentiel.

Distancé dans la course au Rookie of the Year, Anthony peut faire une belle seconde partie de saison pour peut-être semer la zizanie face au duo de tête Ball/Haliburton. Si c’est le cas, cette course au ROY s’annonce surprenante.

Photo : Hannah Foslien / Getty Images

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