Éliminés au premier tour des Playoffs par les Celtics la saison dernière, les Sixers se devaient de s’ajuster durant cette courte intersaison pour espérer passer un cap dans le Process. Après avoir recruté Doc Rivers à la place de Brett Brown sur le banc, Daryl Morey est arrivé dans le but de reconstruire un effectif plus cohérent autour de Ben Simmons et Joel Embiid.
Le nouveau président de la franchise n’a pas attendu longtemps avant de réaliser ses premiers transferts, le soir de la Draft :
- Philadelphie reçoit : Danny Green et Terrance Ferguson
- Oklahoma City reçoit : Al Horford, un premier tour de Draft de 2025 et accompagné du choix 34 de la Draft (Théo Maledon)
- Philadelphie reçoit : Seth Curry
- Dallas reçoit : Josh Richardson et le choix 36 de la Draft (Tyler Bey)
Un changement de philosophie de jeu à venir
À la recherche de talent plus que d’équilibre l’année dernière, les recrues estivales n’auront pas eu le rendement souhaité. En conséquence, Al Horford et Josh Richardson sont les deux premiers joueurs à faire leurs valises.
Irrégulier, Richardson aura tout de même réalisé de bons matchs en saison régulière à Philadelphie. Mais son intégration n’aura jamais été optimale dans un système où il a fréquemment dû se forcer à rester derrière la ligne à trois points.
Pour Al Horford, le problème était le même. Principalement habitué à prendre ses tirs à l’intérieur, souvent obligé de s’écarter du cercle pour laisser de l’espace à Joël Embiid dans la raquette. En fin de saison, son manque d’efficacité et sa faible utilisation l’ont même poussé sur le banc de Philadelphie.
Après cette courte saison d’essai ratée, Daryl Morey n’a pas cherché à accorder de seconde chance à ce groupe et a préféré envoyer directement ces titulaires dans deux franchises différentes.
En récupérant Danny Green et Seth Curry, Morey ajoute deux très bons shooters à trois points qui entoureront le duo Simmons-Embiid. Le premier, après un exercice moyen aux Lakers, sera attendu à un meilleur niveau au sein de sa nouvelle équipe. Son profil risque de se rapprocher de celui de JJ Redick, avec lequel Embiid formait un tandem très efficace, notamment sur pick and roll. Ses qualités défensives aux côtés de Ben Simmons sur le backcourt seront un énorme plus dans un système où la défense est au centre des préoccupations.
C’est plutôt un rôle de 6e homme qui pourrait attendre Seth Curry. Excellent shooter également, sa capacité à mener le jeu sera un remarquable avantage pour la franchise derrière Simmons. Avec 45 % de réussite à longue distance — pour cinq tentatives par match — la saison passée, l’ancien Mavs sera une menace non négligeable pour ses adversaires et un atout pour le spacing de son collectif.
Avec déjà deux transferts, il ne serait pas étonnant de voir arriver d’autres tireurs dans les prochains jours afin de donner le plus d’éléments aux deux stars de l’équipe pour réussir. Lors de sa conférence de presse d’après Draft, Morey a d’ailleurs déclaré qu’il ne chercherait pas à obtenir de gros noms. Son objectif serait de faire venir des capables de s’adapter au duo formé par Ben Simmons et Joël Embiid grâce à une marge salariale développée.
Les finances s’offrent une nouvelle jeunesse
C’était l’un des problèmes majeurs posés par Al Horford : son très lourd salaire. Avec près de 20 millions de dollars par saison sur encore trois ans, l’intérieur bloquait une grosse partie des finances de la franchise pour un rendement bien loin des espérances. En l’envoyant au Thunder, Philly récupère un contrat plus petit et plus court avec Danny Green (15 millions pour une seule année). L’arrivée de Seth Curry (8 millions de dollars par an, sur trois ans) laisse un peu plus de place dans le cap que la dernière année à 12 millions de Josh Richardson.
Cette légère marge créée dans l’urgence pourrait permettre de réaliser des signatures intelligentes dans le but de finaliser la construction de l’effectif. Une prolongation plus séduisante pourrait par exemple être proposée à Alec Burks afin de le convaincre de rester une saison de plus. Pour rappel, l’arrière a inscrit 12 points en 20 minutes de jeu en moyenne lors de ses 18 matchs aux Sixers, avec un taux de réussite de 41 % derrière la ligne. Daryl Morey, qui aurait tout intérêt à conserver les meilleurs tireurs de l’équipe, ne le laissera certainement pas partir si facilement.
Ces transferts sont donc une bonne affaire sur le court terme, comme sur le plus long. Philadelphie n’aura pas à supporter le contrat d’Horford pendant plusieurs saisons alors qu’il semble incapable de coexister avec leur principal intérieur.
Une draft intelligente et prometteuse
Sans picks particulièrement hauts, les Sixers ont malgré tout réalisé une bonne Draft, dans la continuité de leur intersaison. En choisissant Tyrese Maxey en 21e position, les Sixers s’offrent un meneur au grand potentiel. Explosif, agressif au cercle et possédant un solide handle, le rookie qui s’était déjà entraîné avec Ben Simmons pourrait bien se voir accorder rapidement de précieuses minutes au sein de la rotation de Doc Rivers.
En plus des joueurs sélectionnés avec les 34e et 36e choix puis transférés, les Sixers ont récupéré deux prospects. Le premier, Isaiah Joe, est un arrière que Daryl Morey décrit comme un excellent tireur, mais aussi comme un défenseur sous-coté à son goût. Le second, Paul Reed, est un intérieur porté sur la défense. Morey, en parlant de son rookie, a d’ailleurs précisé qu’avec le départ d’Al Horford une place se libérait sur les postes 4 et 5, sous-entendant qu’il serait possible de l’y voir évoluer.
Très attendue, l’intersaison des Sixers est à la hauteur des espérances pour le moment. Les décisions prises par le Front Office, qui fait tout pour mettre Ben Simmons et Joel Embiid dans la meilleure situation imaginable, semblent jusqu’ici très cohérentes. À l’ouverture de la Free Agency, nous devrons suivre les Sixers de près. Les rumeurs d’un éventuel transfert de James Harden devraient également continuer de faire rêver (ou pas) les fans de la franchise pour les jours à venir.
Photo : Philadelphia 76ers/NBA.com