Déçus de leur prestation en Playoffs la saison passée, les Bucks n’auront pas mis longtemps avant de trouver une solution pour entourer Giannis Antetokounmpo. Après des rumeurs d’un éventuel départ de sa superstar en 2021, Jon Horst a très bien compris comment rassurer son franchise player : en transférant des joueurs de plus gros calibres.
« Tant que Milwaukee et moi sommes sur la même longueur d’onde quand il s’agit d’être l’une des meilleures équipes de la ligue et de remporter des titres, c’est très bien », expliquait récemment Antetokounmpo au quotidien suédois Aftonbladet. « S’ils prennent la bonne décision, je serai là pendant de nombreuses années. » Message reçu par le Front Office, qui fait venir Jrue Holiday et Bogdan Bogdanovic à Milwaukee pour tenter le tout pour le tout cette année.
Mise à jour du 20/11/2020 : Bodan Bogdanovic n’aurait jamais donné son accord pour rejoindre les Bucks dans un sign-and-trade. Il aurait l’intention de tester le marché des agents libres en tant que restricted free agent. La NBA a ouvert une enquête sur la transaction, qui impliquait que l’a signature d’un agent libre soit négociée quatre jours avant le début de la Free Agency. Maintenant que les Bucks ont coupé Ersan Ilyasova, qui devait être envoyé à Sacramento parmi les contreparties, de nombreux observateurs pensent que Bogdanovic rejoindra une autre équipe en tant qu’agent libre. — par Benjamin Moubeche
Jrue Holiday atterrit finalement à Milwaukee
- Les Bucks reçoivent : Jrue Holiday
- Les Pelicans reçoivent : Eric Bledsoe, George Hill, trois premiers tours de Draft et deux pick swaps
Très convoité sur le marché, souvent cité dans les rumeurs, le départ de Jrue Holiday s’est bel et bien confirmé mardi matin. Transféré contre Eric Bledsoe, George Hill, trois premiers tours de Draft ainsi que 2 swaps (échange de pick dont le plus favorable ira chez les Pelicans), le meneur passé par les Sixers revient au sommet de la Conférence Est. Avec Khris Middleton et le Greek Freak, Holiday sera le troisième membre du « Big Three » que cherchait à former Jon Horst, General Manager de la franchise.
Meneur à forte présence défensive et bon créateur, son arrivée constitue une énorme progression pour Milwaukee, qui remplace un Eric Bledose sur le déclin et un George Hil au contrat trop gourmand. Complémentaires et parfois associés sur la rotation des postes un et deux, les deux hommes ont fait leur temps au sein du groupe. En dépit de leur apport d’expérience et de maîtrise du tempo, Holiday les fera probablement très vite oublier, malgré une loyauté sans faille ces dernières années.
Avec Giannis, l’ex-Pelican garantit de compliquer un peu plus l’accès à son cercle, mais aussi de rendre la vie difficile à ses adversaires sur pick and roll. Entourés par Middleton, Brook Lopez et Bogdan Bogdanovic, cette combinaison possède tous les atouts pour propulser leur collectif la saison prochaine.
Le fit semble donc très prometteur sur le papier compte tenu de la capacité d’adaptation de Jrue Holiday. Très rapidement, la volonté jouer le titre cette année se confirme dans le Wisconsin avec une seconde arrivée de taille : celle de Bogdan Bogdanovic.
Bogdan Bogdanovic : un potentiel Sixth Man of the Year ?
- Les Bucks reçoivent : Bogdan Bogdanovic, Justin James
- Les Pelicans reçoivent : Donte DiVincenzo, Ersan Ilyasova et D.J. Wilson
Bogdan Bogdanovic, à qui les Kings avaient proposé une prolongation de quatre ans en 2019, change également de conférence pour venir aider un autre européen en quête de trophées. Laissé libre par sa franchise, le Serbe est donc le deuxième renfort de poids sur lequel pourra compter Mike Budenholzer la saison prochaine. Excellent en tant que sixième homme puis titulaire à Sacramento grâce à un shoot létal une vision de jeu déroutante, il pourrait retrouver son rôle en sortie de banc dans sa nouvelle équipe, accompagné cette fois de réelles responsabilités. Derrière Jrue Holiday, il semble être le deuxième vrai créateur naturel de l’effectif et le garder sur la ligne de touche en début de rencontre permettrait d’équilibrer les rotations.
En effet, entamer une confrontation avec quatre joueurs de ce calibre pourrait en impressionner plus d’un. Cependant, avec une souplesse financière très limitée, la franchise dispose de peu d’options pour entourer ce quatuor, notamment parmi les remplaçants. Avec un trio Holiday-Middleton-Giannis qui commencerait le match, une entrée en cours de premier quart pourrait donner un véritable un coup de massue à de nombreux adversaires, qui se retrouveraient dépassés dès la première partie de la rencontre. Des alternatives avec des combinaisons Holiday-Bogdanovic ou bien Antetokounmpo-Bogdanovic instaureraient un équilibre au niveau du temps de jeu pour l’ensemble de l’effectif et offriraient une plus grande capacité d’adaptation à l’équipe.
Les qualités de playmaking sur pick and roll du Serbe semblent complémentaires avec le profil d’Antetokounmpo, mais également de Jrue Holiday. Souvent utilisé comme spot up shooter à Sacramento, Budenholzer mettra très certainement à profit, lui aussi, ces qualités sur les séquences lors desquelles Giannis ou Holiday joueront balle en main. Avec 15,1 points, 3,4 rebonds et 3 passes la saison dernière, sa marge de progression pourrait bel et bien augmenter dans un entourage plus expérimenté. Ce cadre pourrait peut-être même lui permettre, s’il occupe bien ce rôle, de se glisser dans la discussion du Sixth Man of the Year.
Les deux coups de génie de Jon Horst
Tout le monde savait qu’il y aurait du mouvement à Milwaukee avant cet hiver. Avec déjà deux échanges d’une grande importance au sein de la ligue, le GM de la franchise a montré l’étendue de ses ambitions, sans sacrifier un élément majeur de son effectif pour autant. En renonçant à de nombreux tours de Draft, Jon Horst a pu limiter les départs. Un point non négligeable lorsqu’il devra présenter un groupe 15 joueurs aux normes du salary cap le 22 décembre.
En transférant Eric Bledsoe et George Hill, Horst s’est libéré de gros contrats (19,5 millions de dollars sur deux ans pour Hill et 54 millions sur trois ans pour Bledsoe), afin d’accueillir Jrue Holiday. Pour récupérer Bogdanovic, là aussi le Front Office s’en est plutôt bien sorti. Avec ce sign and trade, ce sont Donte DiVincenzo, DJ Wilson et Ersan Ilyasova qui sont envoyés dans l’autre côté du pays.
Tous 3 remplaçants au sein de la franchise, seul le départ du jeune et prometteur DiVincenzo (23 ans) semble possiblement regrettable dans cet échange. Son talent lui permettait déjà d’obtenir un temps de jeu correct dans la rotation de Budenholzer et il sera sûrement l’élément le plus difficile à remplacer parmi les trois contreparties.
Se séparer d’Ilyasova, après une saison moyenne en tant que remplaçant, est une opération logique pour dans l’idée libérer de la place dans le cap des Bucks. Avec une dernière année de contrat à sept millions de dollars (non garantie), la direction n’envisageait certainement pas de le conserver compte tenu de son trop faible rendement. Pour DJ Wilson, 17e choix de la Draft de 2017, ce sera peut-être enfin l’occasion de lancer sa carrière au sein d’une équipe plus jeune. Très irrégulier depuis son arrivée, Milwaukee a préféré abandonner le projet au profit d’un joueur plus prolifique.
Une intersaison loin d’être terminée
Avec ces deux arrivées, les bases du groupe des Bucks sont posées. Cependant, le management de la franchise doit toujours gérer deux dossiers d’une importance capitale avant le coup d’envoi de la saison, le 22 décembre. Le premier, le cas Giannis Antetokounmpo.
Éligible à une extension supermax de 228 millions de dollars sur cinq ans jusqu’au 22 décembre, le Greek Freak pourrait sérieusement considérer une signature dans les semaines à venir. Quoi que le Front Office lui ait promis pour l’intersaison, ces récents ajustements sont certainement à la hauteur des attentes du joueur. Milwaukee a désormais toutes les cartes pour convaincre la star de prolonger plutôt que de tester le marché des agents libres en 2021. Quatre coéquipiers présents pour encore deux ans minimum — si Jrue Holiday active son option l’été prochain —, une direction prête à tout pour le séduire, tels sont les éléments qui lui seront présentés lors des négociations contractuelles. Seule inconnue : l’intérêt d’Antetokounmpo pour d’autres franchises.
Deuxième dossier : finir la construction du groupe. À l’heure où ses lignes sont écrites, Giannis Antetokounmpo, Khris Middleton, Brook Lopez, Jrue Holiday, Bogdan Bogdanovic, Thanasis Antetokounmpo et Justin James sont les seuls membres de l’effectif. Soit un total de sept à huit joueurs manquants. Avec le volume qu’occupent les contrats de leurs cinq principaux éléments, voir arriver de nouveaux athlètes d’importance en complément paraît improbable.
En effet, la franchise dispose de très peu de ressources pour les agents libres qu’elle tentera d’approcher, un désavantage pour eux face à leurs concurrents directs. La perspective de se joindre à un contender — vraisemblablement favori de la Conférence — pourrait cependant attirer plus d’un vétéran. Jeff Teague, Kyle Korver et DeMarre Carroll seraient sur le tableau de chasse des daims.
L’ouverture du marché des transferts est très agitée et chaque équipe semble vouloir rassurer — ou trader — ses joueurs phares dès les premières minutes. Du côté des Bucks, l’opération séduction est réussie. Deux gros coups en une seule soirée, de quoi limiter les futurs mouvements de leurs adversaires à l’Est. Quelques ajustements restent encore nécessaires à la franchise, mais le noyau dur est déjà en place. De quoi aborder les camps d’entraînement d’une manière plus légère pour espérer décrocher le titre en juillet prochain.
Photo : David Sherman/NBAE via Getty Images