Entretien avec 76ers France (@FR_Sixers)

par Enzo Brule
ORLANDO, FL - AUGUST 23: The Philadelphia 76ers huddle up prior to a game against the Boston Celtics during Round One, Game Three of the NBA Playoffs on August 23, 2020 at the The Field House at ESPN Wide World Of Sports Complex in Orlando, Florida. NOTE TO USER: User expressly acknowledges and agrees that, by downloading and/or using this Photograph, user is consenting to the terms and conditions of the Getty Images License Agreement. Mandatory Copyright Notice: Copyright 2020 NBAE (Photo by Jesse D. Garrabrant/NBAE via Getty Images)

Après une saison en dents de scie et une sortie prématurée en Playoffs, les Sixers ont connu de nombreux changements au sein de leur organisation. L’arrivée de Daryl Morey et la formation d’un nouveau coaching staff dirigé par Doc Rivers constituent déjà un bouleversement majeur, mais l’intersaison de Philadelphie n’est pas encore terminée et certaines interrogations subsistent. Entretien avec le die-hard fan qui se cache derrière le compte twitter @FR_Sixers.

L’Analyste : Au début de la saison dernière, et au vu de la Free Agency et de ce que vous aviez montré en Playoffs, vous étiez parfois considérés comme des favoris au titre, partageais-tu cet avis ?

76ers France : Favoris au titre est un grand mot. En revanche, nous étions clairement listés comme des outsiders, chose qui me paraissait très logique à l’époque.

L’Analyste : Le 6 février, alors que votre saison est pleine de hauts et de bas, vous transférez 3 tours de Draft contre Alec Burks et Glenn Robinson. Malgré leur peu de matchs joués suite à l’interruption de la saison, que penses-tu de leur apport dans la rotation de Brett Brown ?

76ers France : Alec Burks et Glenn Robinson III ont été très intéressants selon moi. Le premier a montré de très belles qualités de scoreur en sortie de banc avec de très bons pourcentages. C’est clairement un profil de joueur qui nous manquait. Quant à Glenn Robinson III, c’est assez compliqué, car il s’est retrouvé blessé à beaucoup de reprises durant la saison et pendant les Playoffs. Ses débuts ont été assez compliqués, mais les minutes qu’il a eues par la suite m’ont plu. Je le trouve également très complémentaire de Ben Simmons et Joel Embiid.

ORLANDO, FL - AUGUST 23: Joel Embiid #21 of the Philadelphia 76ers warms up prior to a game against the Boston Celtics during Round One, Game Three of the NBA Playoffs on August 23, 2020 at the The Field House at ESPN Wide World Of Sports Complex in Orlando, Florida. NOTE TO USER: User expressly acknowledges and agrees that, by downloading and/or using this Photograph, user is consenting to the terms and conditions of the Getty Images License Agreement. Mandatory Copyright Notice: Copyright 2020 NBAE (Photo by Jesse D. Garrabrant/NBAE via Getty Images)
Joel Embiid, pivot dominant et pierre angulaire du projet de Philadelphie. (Photo : Jesse D. Garrabrant/NBAE via Getty Images)

L’Analyste : Dans la bulle, l’équipe reprend mal et termine la saison sur un bilan de 43 victoires pour 30 défaites – avec un 4-4 dans la bulle. Est-ce que ce bilan te paraît honnête au vu des performances de l’équipe ? Avant les Playoffs, qui ont pour toi été les révélations — positive et négatives — de la saison ?

76ers France : 43 victoires pour 30 défaites avec 9 matchs non joués pour cause de Covid reste un bilan qui me paraît honnête. Certes, on s’attendait à beaucoup mieux étant donné qu’on souhaitait jouer les premières places de l’Est, mais sur le papier, ça reste plutôt correct. Ce qui me chagrine le plus c’est l’écart entre notre bilan à domicile et notre bilan à l’extérieur. Le fossé est trop énorme pour prétendre à plus.

Dans le négatif, je mettrais d’abord Embiid qui n’a pas eu l’apport attendu pour un candidat MVP. Certes, la construction du roster ne l’a pas aidé, mais je pense qu’il aurait pu et dû faire beaucoup mieux. Ensuite, on peut mettre Tobias Harris et Al Horford qui n’ont pas eu le rendement relatif au contrat qui leur est attribué.

Concernant les points positifs, je commencerais par Ben Simmons qui a effectué une saison tout simplement fantastique sur l’aspect défensif. Ça n’aurait pas été un vol selon moi s’il avait été nommé DPOY et cela s’est même traduit par sa présence dans la All-NBA First Defensive Team. Je n’ai jamais pris autant de plaisir que cette saison à voir un joueur défendre.

Ensuite, la saison de notre rookie Matisse Thybulle est clairement une réussite. Il a connu des hauts et des bas, mais ce qu’on a vu est très encourageant pour la suite. Enfin, je souhaiterais terminer par LA révélation de cette saison : Shake Milton.

En début de saison, Brett Brown lui avait fait comprendre qu’il n’aurait pas de minutes dans la rotation et qu’il ne faisait pas partie de ses plans. Heureusement, le travail paye et le sophomore s’est vite retrouvé à avoir des minutes importantes, qu’il a réussi à fructifier — cf : son match à 39 points face aux Clippers.

L’Analyste : Sur ces Playoffs, vous affrontez des Celtics en forme et vous ne faites pas le poids, vous perdez la série 4-0. Selon toi, cette série et votre prestation sur l’ensemble des rencontres est-elle révélatrice de toutes les erreurs commises depuis quelques années ? (Notamment sur le cas Jimmy Butler)

76ers France : Non, je ne dirais pas que cette série résulte des mauvais choix effectués par le Front Office. Je pense sincèrement qu’au complet — avec Ben Simmons notamment — et avec notre public, on aurait pu faire bien mieux et peut-être même aller chercher une qualification au deuxième tour. On sentait dans cette bulle que les 76ers n’y étaient pas et pensaient plus à partir en vacances qu’à se battre pour aller viser plus haut.

L’Analyste : Le lendemain de la défaite, Brett Brown est limogé. Lui qui a connu le Process entièrement, il a été l’une des clés du projet des Sixers. Selon toi, est-ce la bonne décision de la part du Front Office ?

76ers France : Oui. La communauté de fans des 76ers doit énormément de respect à Brett Brown pour tout le travail qu’il a effectué ces dernières années, mais il y a un moment où il faut savoir dire stop. C’est dommage, car ça reste un très bon entraîneur qui peut faire de belles choses avec un effectif bien construit — exemple : saisons 2017-18/2018-19. Malheureusement, cette saison a montré qu’on n’allait nulle part et se séparer de lui était la décision la plus logique.

ORLANDO, FLORIDA - DECEMBER 27: Head coach Brett Brown of the Philadelphia 76ers in the second half against the Orlando Magic at Amway Center on December 27, 2019 in Orlando, Florida. NOTE TO USER: User expressly acknowledges and agrees that, by downloading and/or using this photograph, user is consenting to the terms and conditions of the Getty Images License Agreement. (Photo by Harry Aaron/Getty Images)
Brett Brown, coach des 76ers pendant sept longues saisons. (Photo : Harry Aaron/Getty Images)

L’Analyste : Depuis un moment déjà, il y a beaucoup de questions concernant l’avenir de Joël Embiid et de Simmons au sein de la franchise. Pour toi, est-ce que les deux sont capables de jouer ensemble ? Quel serait le transfert le plus intelligent : celui d’Embiid ou de Simmons ? Des rumeurs envoyaient par exemple Embiid aux Warriors.

76ers France : Bien sûr que les deux sont capables de jouer ensemble et les statistiques ne font que le prouver. Ce qu’il manque pour que ce duo atteigne son plafond, c’est une construction d’équipe faite pour eux avec un maximum de spacing notamment. Coucou Redick, Shamet, Covington, Saric… Aucun des deux ne doit être transféré selon moi et la rumeur d’un échange d’Embiid aux Warriors ne me fait clairement pas peur. Les Sixers n’auraient absolument aucun intérêt à discuter avec la franchise de San Francisco.

L’Analyste : Les contrats de Tobias Harris (180 millions/5 ans) et d’Al Horford (109 millions/4 ans) font jaser au vu de leurs rendements cette saison. Qu’est-ce qui les freine et les empêche d’avoir un meilleur rendement sur le terrain ? Si les Sixers ont la possibilité de les transférer, quel(s) type(s) de joueurs aimerais-tu récupérer en échange ?

76ers France : Tobias Harris et Al Horford sont de très bons joueurs, mais qui peinent à s’intégrer au collectif imprimé par les 76ers. Je suis certain que, dans d’autres franchises, ces deux-là pourraient retrouver leur meilleur niveau. Si jamais on réussissait à échanger les deux ou l’un des deux, les profils recherchés doivent avant tout être des joueurs capables de s’écarter de manière fiable — Buddy Hield ou JJ Redick par exemple. On pourrait également penser qu’il faudrait aller chercher un ball handler pour maximiser la puissance de Ben Simmons sur Pick & Roll (Chris Paul, Jrue Holiday). Malheureusement, nous savons très bien que ces scénarios relèvent plus de l’utopie qu’autre chose.

L’Analyste : Dans l’un de nos récents articles, des scénarios de transferts ont été envisagés, que penses-tu de ceux-ci ?

  • Philadelphie récupère Harrison Barnes et Nemanja Bjelica.
  • Sacramento reçoit Al Horford, Zhaire Smith, le premier tour de Draft 2020 d’Oklahoma City (21) et un second tour 2020 (49).

76ers France : Très intéressant puisqu’on se séparerait d’Al Horford en récupérant deux joueurs très fiables à trois points et qui pourraient faciliter la panoplie offensive de Simmons. Le seul bémol serait le fait de se séparer de notre choix de Draft.

  • Philadelphie récupère Jrue Holiday.
  • New Orleans reçoit Al Horford, Zhaire Smith, le premier tour de Draft 2020 d’Oklahoma City (21) et un second tour 2020 (49).

Un grand oui. Récupérer Jrue Holiday serait clairement un gros plus pour notre effectif et se séparer d’Al Horford, Zhaire Smith et notre choix serait minime quand on connaît l’impact que peut avoir notre ancien All-Star.

L’Analyste : La Draft est le prochain rendez-vous de la franchise, avec le pick 21 notamment, qui aimerais-tu drafter ?

76ers France : Desmond Bane. Je suis fan de ce joueur. Il a absolument toutes les qualités recherchées par notre Front Office : shooter plus que fiable — 44,2 % sur 6,5 tentatives derrière l’arc par match —, joueur très mature et facile à gérer, NBA Ready, que demander de mieux ?

KANSAS CITY, MO - MARCH 08: TCU Horned Frogs guard Desmond Bane (1) goes to the basket against Kansas State Wildcats forward Dean Wade (32) in the second half of a quarterfinal game in the Big 12 Basketball Championship between the TCU Horned Frogs and Kansas State Wildcats on March 8, 2018 at Sprint Center in Kansas City, MO. Kansas State won 66-64 in overtime. (Photo by Scott Winters/Icon Sportswire via Getty Images)
Desmond Bane a décidé de se présenter à la Draft après sa saison senior à TCU. (Photo : Scott Winters/Icon Sportswire via Getty Images)

L’Analyste : Que penses-tu de l’arrivée de Doc Rivers ? Est-il capable de faire passer Philadelphie dans une nouvelle ère ?

76ers France : Je suis très mitigé sur l’arrivée de Doc Rivers à Philadelphie. D’abord, ses qualités de coach me posent un énorme souci quand on voit ses bilans en post-season sur les dernières années. Le jeu qu’il propose n’est pas le plus plaisant à voir et j’ai du mal à voir une certaine identité de jeu ressortir quand ses joueurs sont sur le parquet. Ce qui me plait un peu plus, c’est ses qualités de meneur d’hommes et le fait que ce soit quelqu’un de très respecté au sein de la ligue. Est-ce que cela suffira pour faire passer un cap aux 76ers ? Je ne pense pas, mais comme on dit, laissons-lui sa chance et on fera un premier bilan à la fin de l’exercice 2020-21.

L’Analyste : Dernière question, quel avenir vois-tu en la franchise ?

76ers France : L’avenir me semble assez flou puisqu’on ne sait pas avec quoi on va repartir l’année prochaine. Notre marge de manœuvre est très limitée et je crains sincèrement qu’on soit obligé de jouer les 5e ou 6e places de la conférence Est pendant les prochaines années.

Merci à 76ers France de nous avoir accordé cet entretien.

Photo : Jesse D. Garrabrant/NBAE via Getty Images

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