Ou quand les transferts estivaux changent le visage d’une franchise, pour le meilleur comme pour le pire…
La longue trêve habituelle de la NBA offre des moments de grande tristesse pour les nombreux fans de la ligue — cela commence dès avril pour les supporters des Knicks. Le fan NBA se voit contraint de sortir de chez lui pour « profiter » des vacances, youpi… Cependant, lorsque le mois de juillet pointe le bout de son nez, la planète Basket s’agite. La période des transferts est enfin ouverte, pour le plus grand bonheur de tous — sauf des supporters des Knicks, encore une fois.
En cette année peu commune, nous voulions vous faire revivre, tout au long de l’été, quelques transferts importants de l’intersaison NBA de la décennie 2010’s. Dans chaque article, nous nous ferons le plaisir de nous concentrer sur une franchise en particulier et deux de ses transferts. L’un aux retombées positives accompagné d’un autre à… oublier ! Popcorn, assise de qualité, lunettes anti-lumière bleue, et vous êtes parés à vous replonger dans certains trades de ces dix dernières années.
Des Celtics contre des picks !
Commençons par le coup de génie effectué par le propriétaire de Boston le soir de la Draft 2013. Pour entourer le jeune intérieur Brook Lopez, le scoreur Joe Jonhson et l’ex-meneur star du Jazz Deron Williams, un trade est monté entre la franchise la plus capée de l’histoire et celle de Brooklyn. Plusieurs joueurs des Nets et des futurs tours de Draft très lucratifs (ceux de 2014, 2016 et 2018) sont envoyés à Boston. En échange, l’ancienne équipe du New Jersey reçoit les Champions NBA 2008 : Paul Pierce, Kevin Garnett et le dynamique Jason Terry.
L’arrivée des trois joueurs — pourtant en fin de parcours — permet aux Nets de devenir de véritable contender pour le titre sous la houlette de Jason Kidd en Head Coach. Qui plus est, de nombreuses additions viennent renforcer la construction de ce bel effectif avant le début de la saison, à l’image du Russe Andreï Kirilenko. Mais la déception est immense ! Il faut dire que les attentes étaient élevées pour ce 5 majeur intégralement composé de All-Stars. L’association de ces joueurs ne donne rien de très gratifiant, surtout d’un point de vue individuel dans la mesure où chaque acteur du collectif n’est plus à la hauteur des attentes fixées par la franchise.
Deron Williams, d’abord, est souvent blessé durant cette saison. Pour sa défense, rappelez-vous qu’il était en pleine transformation physique. Il passe du Fast and Furious guy de l’Utah au Fast Food guy de Brooklyn. De même, le meilleur marqueur de l’histoire de la franchise, Brook Lopez, connaît lui aussi une triste saison en manquant la moitié de celle-ci à cause des blessures.
Si, à court terme, les retombées paraissent déjà très négatives, il est aussi impossible d’imaginer que ce trade puisse être rentabilisé dans l’avenir de la franchise. Lors de l’exercice 2013-14, The Truth entame sa seizième saison dans la ligue et tourne à 13,5 points de moyenne, son plus bas total depuis le début de sa carrière – et cette moyenne continuera à a baisser au fil des années. Précisons que Pierce est gêné par une douleur à la main, l’empêchant de retrouver la qualité de tir qui a fait de lui un MVP des Finales. Le Big Ticket, lui, réalise sa dix-neuvième saison NBA. Même constat que pour son coéquipier de Boston, sa moyenne chute fortement, avec 6,5 points par match sous les couleurs des Nets.
Finissant néanmoins sixième de la Conférence Est avec un bilan de 44 victoires pour 38 défaites, les Nets remportent éliminent les Raptors en 7 matchs lors du premier tour des Playoffs. Au tour suivant, ils rencontrent les Heatles, doubles champions NBA en titre, et échouent sur un score de 4 à 1. L’aventure s’arrête là pour cette équipe sur laquelle beaucoup misaient. L’année suivante, Paul Pierce ne fait plus partie de l’effectif tandis que KG voit son temps de jeu diminué avant de rentrer au bercail à la mi-saison pour finir sa carrière aux Timberwolves.
La franchise tente alors de réunir toutes ses stars au sein du même collectif — ce qui n’avait rien de navrant à l’époque. Cette équipe est remplie de compétiteurs, prêts à partir au combat pour une dernière danse. Mais les incidents physiques ne leur permettent pas d’aller chercher cette bague tant espérée. Le plus triste est encore à venir, puisque les Nets traverseront ensuite une difficile reconstruction.
Deux ans plus tard, le management change et arrive aux mains de Sean Marks — nous y reviendront par la suite. Cependant, Brooklyn connaît une belle période de disette sportive ; et, alors que toutes les franchises situées au fin fond du classement attendent impatiemment les soirées de Draft, celle de Brooklyn n’a même plus le droit à son lot de consolation. Tous ses picks appartiennent à Boston depuis ce transfert de juillet 2013, qui avait pour but de construire une Superteam. Chaque période de Draft fait l’effet d’un couteau remuant dans la plaie cicatrisante de la franchise. En parlant de couteau, comment vont ceux plantés dans le dos de Paul Pierce et Kevin Garnett par Danny Ainge (manager des Celtics) ?
Le souvenir de la rédaction : The Nickname Game
En janvier 2014, au Barclays Center, le Miami Heat affronte les Nets lors d’un match un peu spécial. Au lieu d’avoir le nom de chaque joueur marqué au dos de leur maillot, c’est leur surnom qui y est inscrit. En plus de cette particularité, la soirée nous offre une rencontre très intéressante qui se termine, au bout de deux prolongations, par la victoire de Brooklyn.
La lumière Russell au fond du tunnel
Encore une histoire qui se déroule le soir de la Draft, mais cette fois-ci aux retombées positives. Le 20 juin 2017, Brook Lopez — star d’une équipe qui perd — est envoyé avec le Kuzma pick à Los Angeles. En échange, les Nets voient arriver le jeune et fantasque D’Angelo Russell ainsi que le champion Timofeï Mozgov. Champion non pas pour son titre NBA remporté avec les Cavaliers en 2016, mais bien pour le contrat qu’il a signé par la suite ! Un deal plutôt intéressant, mais assez culotté quand on connaît la difficile gestion de D Lo lors de ses deux premières saisons dans la ligue. Atterrir aux Lakers à la fin de la carrière de Kobe n’est pas chose aisée pour lancer la sienne. On pardonne beaucoup de joueurs pour cette malchance, mais là n’est pas la question.
Les Nets voient donc débarquer ce talentueux meneur, s’ajoutant à un effectif plutôt jeune. Il devient dès ses premiers pas en terre new-yorkaise une des têtes d’affiche de la reconstruction véritablement enclenchée par Sean Marks. Aux côtés de Jarrett Allen, Caris Levert et Spencer Dinwiddie, pour ne citer qu’eux, D’Angelo Russell entame la saison du renouveau non sans difficulté. Mais le plus important est ailleurs. Les 28 victoires en fin de saison et la douzième place de la Conférence Est n’inquiètent pas Brooklyn.
Lors de la seconde saison de D’Angelo aux Nets, la hype tant espérée est enfin de retour. Cette dernière s’explique évidemment par la meilleure saison en carrière de D. Lo (21,1 points par match en 2018-2019), lui permettant d’atteindre une sélection au All-Star Game dès sa quatrième année NBA. Mais pas que ! Le collectif est uni et les résultats qui en découlent sont prometteurs pour l’avenir de la franchise. Impensable en début de saison, les Brooklyn Nets arrivent à décrocher leur place pour les Playoffs, qu’ils n’avaient plus fréquentés depuis 2015.
Échouant 4-1 dès le premier tour contre les Sixers, la saison 2018-2019 de ces Nets reste une réussite. Ce n’est pas pour rien que, quelques semaines après la fin de la saison, Brooklyn voit arriver deux agents libres de premier choix — quoique, il faudrait déjà mettre un pied sur le parquet pour déterminer cela. Certes, D’Angelo Russell n’est resté que deux courtes années à Brooklyn. Ceci étant, ce transfert en 2017 a permis aux Nets de tourner la page sur une décennie peu glorieuse.
Le souvenir de la rédaction : l’ambiance chaleureuse de l’effectif des Nets et les fameuses danses de leur banc
Un peu de bonheur ne fait jamais de mal aux yeux. Sur une note plus légère, admirons les diverses célébrations du collectif des Nets. Redoublant d’inventivité à chaque trois points de Joe Harris ou lorsque Kurucs claquait ses meilleurs dunks, c’était tout le banc de Brooklyn — mené par un Jared Dudley en pleine forme — qui fêtait ses magnifiques actions.
Le premier épisode touche à sa fin. Oui, nous le savons, c’est extrêmement triste, mais réjouissez-vous, la série ne fait que débuter. La prochaine fois nous partirons à l’Ouest redécouvrir l’histoire « stratransférique » d’une de nos franchises NBA.
Photo : Nathaniel S. Butler/NBAE via Getty Images
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