Suite au forfait de Kyle Kuzma en raison d’une douleur (blessure) à la cheville, nous connaissons dorénavant les 12 joueurs américains qui participeront à cette World Cup 2019 en Chine. Cette liste de joueurs se compose de :
Meneurs : Kemba Walker (Boston Celtics), Marcus Smart (Boston Celtics)
Arrière : Donovan Mitchell (Utah Jazz), Joe Harris (Brooklyn Nets) Derrick White (San Antonio Spurs)
Ailiers : Jaylen Brown (Boston Celtics), Jayson Tatum (Boston Celtics), Khris Middleton (Milwaukee Bucks)
Ailiers Forts : Harrison Barnes (Sacramento Kings),
Pivots : Brook Lopez (Milwaukee Bucks), Mason Plumlee (Denver Nuggets) Myles Turner (Indiana Pacers)
Durant leur préparation, les Américains ont maîtrisé la plupart des équipes qu’ils ont dû affronter. Les Espagnols ont tenu une mi-temps mais l’adresse aux tirs de leurs adversaires, surtout à trois points avec un joli 57.9%, ont suffi à battre la Roja de Marc Gasol. Ensuite, les Boomers accueillaient l’équipe de l’Oncle Sam dans une salle de 52 000 personnes. Pour cette première confrontation, c’est presque le même schéma qui se répète grâce un très bon Kemba Walker. Dans un rôle de leader avec ses 23 points et 6 passes décisives ainsi qu’un très bon pourcentage aux tirs à deux points, le nouveau meneur des Boston Celtics guide Team USA vers une victoire face à l’Australie, 102 à 86. Cependant les Etats-Unis ont perdu leur seconde confrontation face à ces mêmes joueurs qu’ils avaient affrontés quelques jours auparavant. Pendant ce match, les joueurs de Popovich n’arrivent pas à jouer collectivement à cause de la défense haute et très poussive de Patty Mills et de ses coéquipiers. Les Américains ne font que 10 passes décisives pour 11 ballons perdus sur l’ensemble du match, pour un ratio AST/TO catastrophique de 0,90 et un AST% à seulement 33. Patty Mills, lui, a collé 30 points avec un très bon 40% à trois points (4/10). Malgré un Kemba Walker à 22 points, les États-Unis s’inclinent donc 94 à 98 face aux Australiens. Cette défaite arrive après une série de 78 victoires consécutives. La Team USA n’avait donc plus perdu depuis le mondial 2006 face à la Grèce. Avec les nombreux forfaits, cette Team USA composée seulement de 2 All-Stars peut faire douter certains et confirme qu’elle n’est plus l’équipe invincible qu’elle semblait être apuaravant. Néanmoins cette défaite peut servir d’exemple à Gregg Popovich pour montrer à ses hommes que rien n’est encore acquis. Cette préparation paraît néanmoins globalement bonne et nous observerons avec attention leur dernier match face au Canada.
« Cette défaite signifie qu’on a besoin de mieux jouer, et elle permet de s’évaluer. Personne ne gagne éternellement. C’est un groupe qui se donne vraiment à fond pour se connaître les uns les autres et comprendre un système. Quoi qu’il advienne, on peut gérer. Notre boulot est de faire en sorte de nous améliorer chaque jour, et on a appris des choses ce soir. On est en fait une meilleure équipe par rapport au début du match, car on a appris des choses. »
Gregg Popovich
Le manque d’expérience peut clairement être un handicap pour aller chercher une nouvelle médaille d’or puisque la moyenne d’âge de cette équipe est seulement de 26 ans sachant que la plupart des joueurs ne disposent d’aucune expérience pour une compétition FIBA, même les plus vieux comme Brook Lopez (31 ans). Ensuite, cette équipe a du mal quand les joueurs adverses pressent haut comme ont pu le faire Matthew Dellavedova ou Patty Mills en se sacrifiant à 100%. Autre faiblesse notoire, c’est que la Team USA ne dispose pas d’un joueur de calibre MVP comme elle pouvait en avoir avant avec un Kevin Durant, contrairement aux Serbes qui disposent de Nikola Jokic, largement capable de dominer les raquettes adverses, ou les Grecques avec Giannis Antetokoumpo. Malgré ce manque d’expérience, cette Team USA version 2019 peut compter sur de jeunes talents tels que Donovan Mitchell, Jaylen Brown ou Jayson Tatum. Ce talent offensif s’ajoute à une dimension athlétique bien supérieure aux autres nations. Les joueurs sont en moyennes plus grands et plus forts que leurs adversaires, une différence qui s’exprime principalement lorsque l’on compare les remplaçants. Ce talent peut et doit se compléter avec de la dureté que peuvent insuffler des joueurs comme Marcus Smart, Mason Plumlee ou Jaylen Brown. Les joueurs américains doivent apprendre à jouer ensemble afin d’allier leur talent, leur force physique et leur intelligence de jeu. Il faudra trouver les leaders de vestiaire, un rôle que devra sans doute endosser Kemba Walker.
Pour les États-Unis, tout autre résultat que la médaille d’or sera considéré comme un échec. Toujours favoris dans la compétition, une telle défaite resterait un choc pour la planète basket après plus de 15 ans de domination. Ils peuvent encore perpétuer l’une des plus grandes dominations de l’histoire des sports collectif à niveau international. En cas de défaite nous pourrions voir arriver l’armada pour les Jeux Olympiques de 2020, au Japon, avec Anthony Davis, Lebron James (pour une dernière), Stephen Curry, James Harden, et compagnie. Cette politique de domination entamée par Mike Krzyzewski et Jerry Colangelo connait souvent un coup de mou pendant les coupes du monde mais les stars répondent présentes à l’appel pour les JO.
Photo : Ethan Miller/Getty Images