Par Clément Swaertvaeger, ancien rédacteur de L’Analyste.
Avec l’arrivée de cette deuxième phase de poule, nous allions avoir le droit au premier vrai test de cette compétition pour la Serbie, face à une vaillante équipe espagnole. Avec un certain avantage sur l’Italie au classement pour ces deux équipes, une défaite ne serait pas dramatique pour les deux nations en vue des quarts de finale, mais plutôt inquiétante pour la confiance et le moral de l’équipe. Après un match animé, physique et intelligemment joué, ce sont les Espagnols qui se sont imposés, se qualifiant dans le même temps pour les quarts de finale.
Un premier quart-temps dominé par la Serbie…
Dès le début du match, les deux équipes ont montré qu’elles faisaient bel et bien partie des favoris de ce tournoi. Avec un jeu collectif parfaitement huilé et des systèmes réalisés à la perfection, le match promettait de nous offrir un merveilleux spectacle de 40 minutes. Le début du match était très équilibré, avec de grosses défenses des deux côtés, avant que Bogdan Bogdanovic ne reprenne son rythme de potentiel MVP du tournoi. Il terminera la rencontre avec 26 points, 10 rebonds, 6 passes.
Présent à la passe, au rebond, mais aussi au scoring, Bogdanovic est l’artisan majeur de l’excellent premier quart des Serbes. En prenant plus de rebonds offensifs, avec une défense également plus agressive, les Serbes sont sortis très confiants de ce premier quart-temps, avec un avantage de 7 points, avant de subir un énorme coup d’arrêt.
Avant une prise de pouvoir Espagnole
Le premier quart-temps avait donc tourné à l’avantage des Serbes, le second a en revanche été dominé de la tête aux pieds par les Espagnols. En rentrant réellement dans leur match, les coéquipiers de Ricky Rubio ont pris dans cette seconde période de la rencontre, en infligeant un très lourd 32-17 aux joueurs de Sasha Djordjevic. La progression entre ces deux périodes de deux minutes a été incroyable, mais surtout très efficace.
Avec une défense bien plus agressive dans un premier temps, baissant considérablement la réussite au shoot des Serbes, provoquant également un plus grand nombre de pertes de balles, l’Espagne n’a pas eu de mal à rattraper le retard qu’elle avait pris au premier quart. Avec un jeu encore plus fluide offensivement, mené par un Ricky Rubio très inspiré sur ce match, avec 19 points, 5 rebonds et 4 passes, malgré une réussite au shoot en demi-teinte (5/13), l’Espagne a su se créer très facilement des espaces afin de prendre beaucoup plus de shoots ouverts.
Malgré un Bogdan Bogdanovic toujours présent, les Serbes n’ont pas été capables de stopper l’hémorragie, à l’image de Nemanja Bjelica en manque de réussite au shoot et très maladroit avec le ballon. Nikola Jokic a également été très bien défendu par Marc Gasol, peu présent offensivement en première mi-temps, avant de se réveiller en seconde période.
Une deuxième mi-temps sous contrôle
En rentrant au vestiaire avec 8 points d’avance, mais surtout une énorme confiance, les Espagnols semblaient bien partis pour remporter ce match, face à Serbes en manque de réaction. Un réveil semblait toujours possible de leur côté, mais ce dernier n’est pas arrivé. Avec un arbitrage une nouvelle fois douteux et un match qui devenait de plus en plus physique, les nerfs se sont tendus, à l’image de Nikola Jokic, exclu après avoir reçu une faute technique, venant s’ajouter à la faute antisportive reçu un peu plus tôt dans le match.
Le pivot des Nuggets n’aura également pas su peser sur la rencontre comme à son habitude, avec seulement 6 points, 5 rebonds et une passe, au contraire de Marc Gasol, qui a été très important en défense dans un premier temps, puis en attaque. Le pivot des Raptors terminera la rencontre avec 11 points, 6 rebonds et 6 passes. Derrière lui et Ricky Rubio, nous pouvons également souligner le très bon match de Victor Claver, qui termine la rencontre avec 14 points, à 5/7 au shoot, en y ajoutant 7 rebonds, 3 interceptions ainsi que 2 contres.
La Serbie loupe donc son premier gros test, contrairement aux Espagnols qui confirment
Dans une phase de poule plus qu’abordable, dont ils sont sortis premiers avec la meilleure attaque et la meilleure défense du tournoi, les Serbes étaient, certes, impressionnants, mais n’avaient pas fait leurs preuves face à un autre favori à la victoire finale. Avec cette défaite, les coéquipiers de Bogdan Bogdanovic perdent un peu en crédibilité par rapport aux autres nations, et notamment à l’Espagne, qui a montré aux yeux de tous les limites que pouvaient toucher les Serbes. Au prochain tour, ce seront les Argentins de Luis Scola qui se présenteront face à la Serbie, nation contre dont il leur faudra se méfier car un match piège peut très vite arriver au basket, notamment si les shoots ne tombent pas dans l’arceau.
En face, les Espagnols montrent avec ce match qu’ils sont en très grande forme, confirmant un peu plus leur statut de nation prétendant à la victoire finale. Avec l’un des meilleurs jeux collectifs du tournoi à l’heure actuelle et une défense plus que respectable, il sera difficile de poser de gros problèmes à cette équipe plus que complète. Leurs prochains adverses, la Pologne, risque donc fortement de subir les foudres du basket espagnol, sauf grande surprise.
Les Espagnols sortent donc de ces phases de groupes en étant invaincus, ce qui est une excellente chose pour le moral de l’équipe et la confiance. Leur quart de finale semble très largement à leur portée et le piège peu probable, dont il faudra très certainement se méfier tout de même. Du côté Serbe, il faudra sortir une très grande prestation face à l’Argentine pour se qualifier dans un premier temps, mais aussi pour montrer à leurs futurs adversaires qu’ils ressentent, malgré cette défaite, une équipe très solide dans tous les secteurs du jeu. Le rendez-vous est donc donné pour mardi soir pour les deux premiers matchs de ces quarts de finale.
Photo : Getty Images