Monaco à une possession de la victoire face à Madrid

par Clément D.

Pour sa première saison, l’ASM a réalisé un bon départ en Euroleague avec deux victoires consécutives. Contre le Panathinaïkós et Kazan, deux équipes de milieu à fin de tableau, les armes offensives monégasques sont parvenues à surpasser les défenses adverses. Madrid a été un test d’un autre niveau. Malgré la défaite (94-86), l’ASM a réellement pu se jauger face à l’ogre madrilène. Leur seconde période est à garder dans les archives. Elle illustre la force mentale du groupe face à un tel adversaire. 

Malgré une première mi-temps désastreuse, Monaco est parvenu à sauver les apparences. Photo : Angel Martinez / Getty Images

Une réussite restée sur le rocher

Zvezdan Mitrovic a proposé un cinq de départ classique avec Danilo Andjusic, Paris Lee, Mike James, Jerry Boutsiele et Donatas Motiejunas. Dès les premières actions, les Madrilènes ont puni les visiteurs sur leur légèreté physique. Le 5 monégasque semblait souffrir dans les duels. La Roca Team a pris d’entrée une claque : 11-1. Adam Hanga a puni à l’intérieur de la raquette en marquant 9 points sur les 30 unités madrilènes du premier quart-temps. 

Pour débuter la rencontre, Monaco a tenté d’imprégner son rythme. Les consignes étaient de libérer Mike James via des écrans non-porteurs et de lui laisser carte blanche, soit en isolation ou sur Pick and Roll.

Cependant, les coéquipiers de Fabien Causeur ne changeaient pas de joueurs afin d’éviter les mismatchs. Sans ces différences d’opposition, Mike James n’a pas pu déployer son jeu, ni même alimenter ses coéquipiers. De ce fait, les Monégasques étaient contraints de tirer à trois points, désespérément, en toute fin de possession. Leur pourcentage derrière l’arc était  alors catastrophique (16.7% contre 42.9% pour Madrid).

Les seules solutions au scoring se sont révélés être de pauvres mains à mains avec le pivot au poste haut. La fin du premier quart-temps sonnait alors comme le début d’un cauchemar tant l’ASM paraissait démuni. 

Privé de Jerry Boutsiele pour problème de fautes, Monaco manquait cruellement de présence au rebond offensif. Sans energizer, le collectif peinait visiblement à trouver leur dynamique.

À la peine en attaque, Monaco n’a pas réussi à imposer son rythme en première mi-temps. Photo : AS Monaco

Pendant ce temps, les hommes de Pablo Laso ont déroulé leur jeu en parvenant à se maintenir à des pourcentages impressionnants. Ils ont joué sur les renversements, autorisés par la défense pick and roll qu’a adopté Monaco. L’équipe de Mitrovic a choisi de doubler sur les arrières après l’écran. Ces renversements ont offert un certain nombre de tirs ouverts à Heurtel et compagnie. Très efficace à 2 points, Madrid affichait alors 75 % à deux points à la fin de la mi-temps.

Par l’intermédiaire de Yabusele et Poirier, la Casa Blanca semblait avoir condamnée les espoirs de victoire pour la ville du rocher princier. Madrid avait alors 20 points d’avance sur Monaco. 

Will Thomas et Donta Hall en facteurs X 

Bien mieux à la sortie des vestiaires, Mike James a retrouvé un peu d’adresse à trois points. Il a achevé la rencontre avec 24 points et 10 passes décisives.

Cette réussite a obligé la défense espagnole à se concentrer sur le meneur américain. Cela a permis de mettre en valeur des intérieurs comme  Donta Hall et Alpha Diallo. Le premier débordait d’énergie. À l’instar d’un marsupilami, il bondissait constamment pour gober les rebonds offensifs. Il a par moment dépassé sur le plan physique la raquette madrilène en plaçant d’énormes dunks. 

Donta Hall, crucial pour Monaco. Photo : AS Monaco

Concernant Will Thomas, le forward a pallié le manque de réussite de Danilo Andjusic. L’Américain a clôt la soirée avec une belle ligne statistique : 11 points à 4/4 à deux points, 3 rebonds et 2 passes décisives. Il a permis à son équipe de revenir à 10, puis à 5 points de l’armada madrilène.

La Roca Team a davantage agressé l’arceau et a obtenu des lancers en conséquence. Ces points ont accentué la pression sur Pablo Laso. À 4 minutes 23 de la fin du 3e quart-temps, le tableau d’affichage affichait 63-53 en faveur des locaux. 

Une fin de match irrespirable

Revenu à la culotte de son adversaire du soir, Monaco a pu croire à la victoire. Léo Westermann était le chef d’orchestre pour rythmer la fin de ce quatrième acte. Son trois points ont permis à son équipe de passer sous la barre des 5 points d’écart (81-78).

Sur l’attaque suivante, le cuir est intercepté par Mike James, qui l’a immédiatement transmis à l’homme en forme : Will Thomas. Celui-ci plante un trois points salvateur ramenant les deux équipes à égalité (81-81). 

Monaco n’a toutefois pas tenu la dragée à Rudy Fernandez. Peu après le retour à égalité, Madrid a retrouvé de l’allant. Dans les derniers instants, l’ailier espagnol a marqué un premier trois points pour refaire passer son équipe devant au score. Avec un second tir en face du panier, Fernandez a achevé les Monégasques. 

Dans un match à l’issue si serrée, les Monégasques peuvent regretter leur première mi-temps. « Peut-être qu’on a entamé ce match avec un stress et cela a été catastrophique. Je pense qu’on a réalisé une meilleure deuxième mi-temps et, à la fin, cela s’est résumé à une possession », a expliqué Zvedan Mitrovic au micro de l’Euroleague TV. La Roca Team doit apprendre de cet échec, qui a tout de même révélé la force de leur collectif dans la dernière ligne droite. Ils se déplaceront vendredi à Barcelone pour tenter d’oublier cette défaite.  

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