NBN23 : une table de marque digitale et des statistiques accessibles pour le basket français

par Clément D.

Pour l’Open de France 3×3 à Lille, la FFBB et la société espagnole NBN 23 ont collaboré pendant les deux jours de compétition sur un nouveau système de table de marque virtuelle (« e-marque ») pour améliorer l’expérience des marqueurs professionnels et bénévoles. Une collaboration prometteuse pour l’avenir du basket français.

Ce projet d’e-marque constitue une importante perspective d’évolution dans la prise de données dans notre sport, où la France accuse un certain retard. L’Analyste s’est entretenu avec Clément Delorme de NBN 23 et Mathieu Chamiot de la FFBB.

Pouvez-vous présenter ?

Clément Delorme : Je m’appelle Clément Delorme et je viens de la Drôme. Je suis dans l’entreprise NBN 23 qui, elle, est située à Valence en Espagne. Accompagné par Georgio Semaan et David Garcia, mon rôle dans l’entreprise est d’assurer le support technique et le suivi du projet test avec la fédération française de basket. L’entreprise fait une offre de digitalisation du basket. Ça se passe en trois étapes. La première plateforme se concentre sur l’aspect base de données donc la gestion des rencontres et des championnats. La deuxième partie, c’est la digitalisation avec une application qui s’appelle InGame qui vise à prendre en compte la feuille de marque et les statistiques depuis une tablette ou un smartphone pendant le match. La troisième partie est de donner accès à ces statistiques et au suivi en live des matchs à tous les fans de basket via une application qui s’appelle Swish.

Mathieu Chamiot : Je m’appelle Mathieu Chamiot. Je travaille au cabinet du président de la fédération française de basket et je suis chargé de mission innovation. Cela consiste à travailler sur un plan qui a été pensé et réalisé par le président et auquel je contribue depuis que je suis arrivé en septembre 2020 sur la transformation numérique de la fédération et sur la diversification de ses revenus.

Pourquoi étiez-vous présent à l’Open de France 3×3 à Lille ?

CD : C’est dans le cadre de tests qui sont effectués dans un développement de partenariat avec la FFBB. On a fait une batterie de tests avec Mathieu Chamiot de la fédération. Nous avions fait un Open Plus à Paris et on a été présents sur les deux matchs France-Espagne à l’AccorHotels Arena le week-end du 10 juillet.

MC : Il y a plusieurs raisons. La première était pour être présent sur l’événement, pour m’immerger dans le 3×3. Comment cela fonctionne, qui sont les personnes qui jouent, comment cela est organisé… La deuxième, c’est que nous réalisons des tests avec une société espagnole qui s’appelle NBN 23. On était en phase de test sur tout l’Open de France 3×3 pour vérifier la pertinence du logiciel en situation de compétition.

NBN 23, dans les gradins de l’Open de France 3×3 à Lille. Photo : NBN 23

Depuis combien de temps cette collaboration entre NBN 23 et la FFBB existe ?

CD : Les discussions ont été lancées depuis un petit moment, mais concrètement les tests ont démarré depuis le mois de juin. Il y a eu un premier contact avec Antoine Rigaudeau (ancien international français, vice-champion olympique aux Jeux de Sydney, ndlr) qui est ambassadeur de l’entreprise. Avec lui, on a pu contacter la fédération française de basket et donc lancer ce projet.

Par rapport à ce projet d’e-marque, quels sont vos retours à NBN 23 ?

MC : Le test avec NBN 23 est une commande politique qui a été passée par Jean-Pierre Suitat pour commencer à réfléchir au futur de l’e-marque. Aujourd’hui, l’e-marque comme on la connait est sur ordinateur. On l’a testée sur différentes typologies de marqueur. Notre retour est qu’on trouve que l’application est bien faite. Il faut avoir une chose en tête : c’est que la société NBN 23 a été créée par des basketteurs pour des basketteurs donc tous nos interlocuteurs sont des gens qui ont été impliqués à très haut ou à plus bas niveau. Ce sont des gens qui ont occupé différentes positions et qui connaissent les problématiques de tables de marque. Ils arrivent à créer des expériences utilisateur qui sont bonnes. Actuellement, à la fédération, on est en train de déployer l’e-marque V2, mais on veut faire une recommandation à l’avenir à la partie politique (de la fédération, ndlr) pour qu’on aille sur l’e-marque V3 et si c’est NBN 23 ou une autre solution sur le marché.

Pourquoi la fédération s’est lancée dans ce projet de digitaliser davantage la table de marque ?

MC : Parce qu’il y a des enjeux notamment pour le bénévolat dans les clubs. À partir du moment où on a décidé de déployer l’e-marque, il faut continuellement le faire évoluer. Il faut qu’on arrive à capter la nouvelle génération pour que celle-ci ait un outil qui soit adapté à ces habitudes d’utilisation pour pouvoir travailler sur ces matchs de manière bénévole. On sait que le basket est un sport de statistiques et l’idée à terme c’est qu’il y ait des statistiques qu’on soit en troisième division départementale ou en Pré-Nationale. Il y a un vrai défi de donner envie aux gens d’aller dans les clubs de basket et l’expérience bénévole, OTM, joueur et joueuse en font partie.  

L’enjeu de la digitalisation de la table de marque n’est pas seulement de faciliter le travail des marqueurs, mais aussi de simplifier l’accès aux statistiques pour les joueurs. Photo : NBN 23

En quoi cette e-marque est-elle meilleure pour reporter les statistiques des matchs 5×5 et 3×3 ?

CD : Déjà, il y a une partie qui est beaucoup plus ludique, car on est sur une tablette ou sur un smartphone alors que les autres versions sont sur ordinateur. Chacun peut le faire sur son téléphone et les données sont protégées. Une formation de 2 h environ est à suivre pour cela.  

Pouvez-vous nous dire quand ce système sera mis en place dans les salles de basket en France ?

CD : Ce n’est pas arrêté que ce soit leur système, mais en tout cas ça fait partie des solutions. On a donc testé l’interface utilisateur et la qualité de service. Il y a énormément d’autres choses qui sont à évaluer si on décide d’aller plus loin. Ce n’est pas acté que ça va être déployé, mais on est satisfait de ce qu’on a expérimenté.

La fédération souhaite donc développer la digitalisation en collectant davantage de données ?

MC : On travaille sur « le plan innovation 2021 — 2024 » qui sert à préparer la post-olympiade en 2025. L’idée est d’outiller les clubs, les licenciés et les pratiquants pour avoir un accès le plus facilement à l’offre de basket sur notre territoire. On développe un tas de services numériques et d’applications pour permettre à chacun d’avoir une expérience en phase avec les transformations des habitudes de consommation dans la société. Le sport suit les mêmes tendances que l’économie. Donc oui, on travaille sur la transformation numérique et l’expérience utilisateur pour avoir de nouveaux licenciés.

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