Le match des Espoirs, ponctué par une violente défaite du Paris Basketball (118-65) annonçait la couleur. Dans un match accroché, Cholet s’impose à la Halle Georges Carpentier, en territoire ennemi, sur le score de 66 à 75. Une défaite qui, malgré quelques éclaircies perspectives positives, assombrit encore un peu plus le bilan du club en Betclic Élite, à six défaites pour une maigre victoire.
Au vu du classement des deux équipes, l’issue de la rencontre n’a finalement rien de surprenant. D’un côté, Paris, 17e de Betclic Élite. De l’autre, Cholet, 5e avec son bilan de 4-1. Toutefois, la première victoire des Parisiens face à l’Élan Béarnais une semaine plus tôt et ses succès en EuroCup laissaient place à l’optimise avant le début de la rencontre.
Ce sentiment s’est prolongé jusqu’à la fin du premier quart-temps, moment auquel les locaux menaient de trois points (25-22). Dans un jeu rapide et intense, les deux équipes se sont rendues coup sur coup. Si Cholet a davantage misé sur le tir, le club de la capitale a trouvé ses points à l’intérieur, notamment grâce à un Ismael Kamagate très présent sur en début de match (7 points à 3-3 au tir).
Au deuxième quart-temps, le magnifique alley-oop conclu par Jeremy Evans, après un rebond offensif d’Amar Gegic, aurait dû donner le ton. Mais, bien plus inégale, cette période a pourtant scellé le sort de la rencontre.
Coulé par son manque flagrant d’adresse à trois points et quelques errances défensives, Paris s’est laissé déborder par les visiteurs. En attaque, impossible, sur ces 10 minutes, de trouver Kamagate dans la raquette. « Sur le premier quart-temps, je pense qu’ils ont été un peu surpris. Ensuite, ils ont resserré la vis et joué plus physique », explique-t-il en conférence de presse. « J’ai dû répondre autrement, en prenant des rebonds et en dissuadant défensivement. »
En défense, trop d’erreurs, notamment face à un Dominic Artis ultrarapide, pour qui tout semblait facile sur ce laps de temps. Dominés sur ces 10 minutes (22-13), les hommes de Will Weaver ont alors pris un retard qu’ils n’arriveraient jamais à rattraper. Les deux quart-temps suivants ont pourtant été à la hauteur de l’adversaire. Jamais les locaux n’ont abandonné. Mais c’est comme si tout le match s’était joué sur cette courte période.
Finalement, s’il fallait pointer un responsable du doigt, ce serait certainement le backcourt. Juhann Begarin n’a pas réussi à trouver ses marques dans cette rencontre, avec seulement 2 points à 0-9 au tir, ainsi que 2 passes pour 4 ballons perdus. Kyle Allman Jr (14 points à 7-15 au tir, 4 ballons perdus) et Tyrone Wallace (7 points à 2-12 au tir), également, ont clairement manqué de réussite. Le tout se retranscrit derrière la ligne à trois points, où le Paris Basketballl a manqué 25 de ses 27 tirs (7,4% de réussite).
Allman et Wallace ont parfois donné l’impression de monopoliser la balle, sur des séquences où une passe aurait peut-être été plus judicieuse. Leurs actions ont souvent abouti à des tirs périlleux — et pour la plupart logiquement manqués — qui expliquent en partie la maladresse du club.
En face, le taux de réussite global de Cholet (36,5%) n’est pas au-dessus. Il est même légèrement inférieur à celui des locaux (40,6%). Cependant, les 10 shots primés à distance ont fait toute la différence. Les visiteurs ont simplement déroulé un jeu mieux construit et plus collectif, qui a fini par payer au buzzer final.
Pigiste médicald’Aamir Simms, Jeremy Evans a montré de belles choses sur cette rencontre. Il termine avec 16 points, à 7-8 au tir, en 28 minutes de jeu. « C’est un compétiteur et un joueur altruiste », souligne son coach, après le match. « La seule chose que je lui reproche, c’est de ne pas assez tirer. Je vais continuer de lui dire de prendre plus de tirs, parce que c’est un excellent shooteur. Mais ça en dit long sur qui il est en tant que personne. Il vient ici pour faire le sale boulot et tout ce qu’il faut nous aider à gagner. »
Du haut de son 2,06m, Evans a imposé un défi physique important dans la raquette aux côtés d’Ismael Kamagate. « C’est un énorme plus à l’intérieur et il est très bon au rebond. Maintenant, les défenseurs ont deux problèmes : moi et Jeremy. Ils ne savent plus où donner de la tête et c’est très avantageux », met en garde Kamagate. De son côté, Evans apprécie que son partenaire à l’intérieur soit « l’un des gars les plus grands avec lesquels j’ai joué en Europe. « Évoluer avec un tel joueur, c’est spécial », complète-t-il.
Au-delà de cette satisfaction, le Paris Basketball affiche des progrès défensifs généraux qui méritent d’être soulignés. Depuis que Weaver a l’autorisation de coacher et un peu plus à chaque match, l’équipe semble se renforcer de ce côté du terrain.
« On s’améliore dans les domaines qu’on travaille, et nous avons travaillé notre défense. Nous en avons fait notre priorité et nous avons progressé », confirme l’entraîneur. « Nous allons continuer sur cette voie. »
Ces deux points positifs nuancent la prestation du club de la capitale, dont le match n’est certainement pas à jeter. Les victoires morales ne suffiront cependant pas à redresser son bilan en Betclic Élite. À égalité avec Le Portel — qui a décroché sa première victoire face à Pau —, Paris pointe en effet à la dernière place du Championnat de France. Une reprise en main rapide et des succès concrets sont attendus afin d’éviter la relégation, une perspective de plus en plus inquiétante.