Draft 2021 : les franchises ont choisi — Le Courrier de L’Analyste

par Teddy Perez

Le jeudi soir, même en NBA, c’est soirée étudiante ! Comme chaque année, une nouvelle génération s’apprête à faire ses premiers pas dans la grande ligue et cela commence dès la Draft d’une prochaine cuvée.

Une nouvelle génération de joueurs débarque dans la grande ligue.
Photo : Brad Penner / USA TODAY Sports

Il était largement attendu en première position, le crack Cade Cunningham s’installera à Detroit pour débuter son aventure NBA. Voilà qui fait le plus grand bonheur des fans des Pistons, bientôt sortis de leur dépression.

Pour compléter le podium, les Rockets ont été séduits par le prometteur Jalen Green, alors que le long big man Evan Mobley a été selectionné par les Cavaliers. Il y a donc eu peu de surprises pour ces trois premières sélections, mais la nuit ne faisait que commencer. Et justement, les Raptors (4e choix) ont étonné la concurrence en optant pour un athlète aussi polyvalent en défense que juste à la passe, Scottie Barnes. Le Magic aussi, a réalisé une belle pêche en se saisissant du combo guard Jalen Suggs (5), puis de l’intérieur mobile et élite défensif Franz Wagner (8). Orlando complète son effectif déjà bien jeune par deux solides garçons NBA ready.

Mais ce ne sont pas les seuls qui ont obtenu deux joueurs plus qu’intéressants pour leur roster. Golden State n’a pas perdu ses bonnes vieilles habitudes et semble avoir réalisé une excellente Draft. Les Warriors ont fait l’ajout du freak Jonathan Kuminga et du 3&D Moses Moody qui sera formé à bonne école. Bien que l’on aurait pu croire à un transfert, Bob Myers ne s’est pas encore décidé à faire bouger Wiggins ou même Wiseman pour récupérer un joueur plus expérimenté.

Les joies des uns font les peines des autres. Dans les déceptions de la soirée, nous pouvons noter le choix des Kings en neuvième position avec le meneur Davion Mitchell, pour compléter un backcourt déjà fourni de jeunes talents.

Nos frenchies n’ont pas eu autant de chance que nos amis portugais (quatre sélectionnés). Cette nuit, notre pépite Juhann Begarin a fait figure d’exception lorsqu’il a été sélectionné en 5e position par les Celtics. De leur côté, Yves Pons et Joël Ayayi n’ont pas fait le cut sur la liste 60 joueurs draftés. Qu’à cela ne tienne, le premier devrait rebondir aux Grizzlies alors que le second a signé un two-way contract avec les Lakers.

Enfin, la belle image de la soirée nous est venue du magnifique hommage rendu au regretté Terrence Clarke, décédé lors d’un accident de voiture en avril dernier en rentrant d’un workout. Pour l’honorer, la NBA l’a sélectionné et sa famille est alors montée sur l’estrade du Barclays Center.

Les Jeux des Bleus

Déjà une semaine olympique de passée et nos Bleus, toute catégorie, nous ont livré de belles batailles. Alors que le 3×3 s’est achevé en milieu de semaine, le 5×5 s’apprête à terminer ses phases de poule. Le debrief spécial Cocorico est de mise.

À jamais les pionnières. La sélection féminine 3×3 s’incline au pied du podium olympique après un tournoi ô combien compétitif ! Après un premier week-end compliqué, nos femmes se sont mises en route au meilleur des moments. Une fois sorties des poules, la capitaine Anna Marie Filip et ses coéquipières se sont offert une revanche contre les hôtes japonaises en quart de finale. Le mercredi, les Bleues ont alors retrouvé les favorites américaine en demi-finale, un match très serré qui s’est conclu par une erreur d’arbitrage difficile à avaler et une défaite de nos Françaises de deux petits points. Le match pour le Bronze était à leur portée, mais malheureusement, la défaite s’est de nouveau invitée face à la Chine pour Migna Touré et ses copines.

Toujours chez les femmes, mais cette fois-ci au 5×5, l’EDF a mal démarré sa compétition. Sonnées d’entrée contre le Japon, elles se sont reprises contre le Nigeria le vendredi grâce à un collectif mieux organisé. Gabby Williams, Marine Johannes et leurs coéquipières affronteront la Team USA pour aller chercher une place en phase finale. En cas de défaite, les Françaises peuvent encore croire en une qualification puisque les deux meilleures troisièmes du tournoi ont aussi leur ticket pour les quarts de finale.

Quant à eux, nos messieurs ne déçoivent pas ! Bien au contraire, dès leur premier match ils ont remporté un duel maîtrisé face à Team USA. Nando et Evan pour gérer le scoring, les trois tours intérieures — Gobert, Fall, Poirier — pour assurer le combat physique, et c’est parti pour une première victoire. Au deuxième match, les Tchèques n’ont rien pu faire face aux Bleus d’un Thomas Heurtel bien réglé derrière l’arc. La France a terminé le travail face à l’Iran et se classe en tête de son groupe. Désormais, place aux gros poissons de la compétition ! Nos garçons nous ont rassuré et, plus que jamais en mission, ils comptent bien chercher le plus beau des métaux.

Los Tres Amigos version Venice Beach

Les Lakers n’ont pas le temps. Même lorsque la soirée n’était pas consacrée à leur sainte franchise, ils aiment attirer l’attention sur eux. À trois heures de l’entrée en lice des jeunots dans la grande ligue, de sérieuses rumeurs lancées par le meilleur one two punch de la NBA — Woj & Shams — ont surpris l’assemblée. Un transfert imprévu aussi tôt dans l’été concernant un multiple All-Star et MVP passé.

Russell Westbrook part de la capitale et s’envole en direction de sa Californie natale endosser la tunique pourpre et dorée. En contrepartie, les Wizards récupèrent Kyle Kuzma, Kentavious Caldwell-Pope et Montrezl Harrell — qui venait d’activer sa Player Option à quasiment 10 M$ pour la saison 2021-22 — ainsi que le 22e choix de la Draft 2021 et deux seconds tours, en 2024 et 2028. De quoi libérer de la marge salariale pour mieux entourer Bradley Beal, apparemment toujours partant pour poursuivre l’aventure à Washington. Les Sorciers ne devraient pas garder le Kuz au sein de leur effectif.

Ancien pensionnaire de UCLA, Monsieur Triple Double fait son retour à la cité des anges, une envie qui devient réalité pour le Brodie en quête de titre. Si le fit ne prédit pas un spacing digne du Basketball moderne, ce Big Three réuni sur les parquets fait grandement flipper. King James, qui semblait plutôt calme depuis son élimination hâtive en post-season, veut récupérer sa couronne et sa révolution a déjà commencé.

Teddy vous assist

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Battue par la France en phase de poules, Team USA semble avoir du mal à s’adapter aux règles et aux spécificités de la FIBA.
Photo : Stephen Gosling / NBAE via Getty Images

Q : Pourquoi les joueurs américains ont tant de mal à s’adapter aux jeu FIBA ? — Marcel
 
R :
Le ballon Marcel ! Ce n’est pas le même ballon, les mêmes lignes à trois points, le retour en zone… ces professionnels sont incapables de s’adapter au jeu pratiqué partout dans le monde !

Plus sérieusement, il y a de quoi se poser cette question lorsque l’on observe les résultats de Team USA sous Popovich. Des préparations compliquées et des défaites lors de phases finales de compétitions avec, à chaque fois, un jeu collectif fluide qui se met difficilement en place. Les USA ont perdu leur âme de guerriers invincibles et avides de domination.

Pire, ils ne font plus peur à des adversaires internationaux qu’ils côtoient dans la cour de la NBA. Une caractéristique à prendre en compte. Car si Team USA paraît en difficulté à l’heure de Tokyo, c’est en partie à cause des équipes de haut niveau avec qui elle se bat pour décrocher l’or. Toutes les nations possèdent des joueurs de grands talents, bien connus des circuits de NBA ou d’EuroLeague, permettant ainsi une amélioration et une internationalisation de notre sport.

Pendant longtemps, les « étrangers » venant en NBA ont dû s’adapter un temps avant de prendre leur marque dans la grande ligue. La roue tourne enfin et c’est aux « ricains » de s’adapter à la FIBA. J’entends par là de se préparer à des affrontements contre des défenses aussi physiques que rugueuses. Mais également d’accepter que les autres pays aient évolué et soient meilleurs qu’auparavant sur des secteurs clés comme le shoot à trois points.

Pour autant, il ne faut pas trop douter de la Team USA, triple tenante du titre qui compte encore dans sa sélection un effectif cinq étoiles. Bien sûr, il manque du liant au sein de cette équipe qui n’a pas beaucoup pratiqué ensemble en comparaison avec les autres nations habituées à se retrouver chaque été. Surpris durant leur préparation et à l’ouverture des JO, des Lillard, Durant ou Green revanchards ne sont jamais bons à prendre en « Win or Die ».

Q : Pourquoi le 3×3 n’a-t-il pas plus d’exposition ? — Erwan B.
 
R :
 Grâce à son arrivée aux Jeux Olympiques, le 3×3 fait fureur ces dernières semaines. La discipline est très récente, elle a connu ses premiers championnats du monde au cours de la dernière décennie, et elle s’installe peu à peu dans le paysage du basketball professionnel.

Les précurseurs et les fans des premiers instants sont ravis que l’on reconnaisse le 3×3 à sa juste valeur, tout en voyant de nouveaux curieux se passionner pour la discipline urbaine au rythme très intense. C’était à prévoir cet été, avec le tournoi se déroulant à Tokyo. Et cela marche pour chacun des sports quotidiennement sous-médiatisés qui reviennent sur le devant de la scène tous les quatre ans. Le cas du 3×3 est finalement mis sur un pied d’égalité dans sa diffusion en antenne nationale. Son exposition médiatique ne fait que s’améliorer.

Chez les Femmes, comme chez les Hommes, la France possède ses spécialistes de la discipline qui vadrouillent chaque été à la recherche de tournois et de « prize money ». Pour le moment, il n’existe pas de championnat national durant la saison en France, une limite pour son développement que plusieurs pays européens ont su dépasser. Mais cela ne saurait tarder… La Fédération et les diverses associations de 3×3 travaillent fortement à sa médiatisation et communiquent habilement sur les réseaux sociaux. Cela permet ainsi de mieux comprendre la discipline, ses particularités, ses acteurs et ses évènements de plus en plus nombreux partout en France.

Si, lorsque l’on est supporter, on en demande toujours plus dans l’exposition médiatique d’un sport, je peux t’assurer que le 3×3 — inconnu pour beaucoup — est aux prémices d’une sacrée expansion. Et avec cette quatrième place pour la première apparition aux Jeux, la popularisation du 3×3 se poursuivra aussi naturellement qu’un reverse lay-up de Laëtitia Guapo.

Pour autant, il ne faut pas trop douter de la Team USA, triple tenante du titre qui compte encore dans sa sélection un effectif cinq étoiles. Bien sûr, il manque du liant au sein de cette équipe qui n’a pas beaucoup pratiqué ensemble en comparaison avec les autres nations habituées à se retrouver chaque été. Surpris durant leur préparation et à l’ouverture des JO, des Lillard, Durant ou Green revanchards ne sont jamais bons à prendre en « Win or Die ».

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