Les Playoffs commencent. « Enfin ! », diront certains. Pour vous accompagner dans cette première semaine de compétition pour la course au titre, l’équipe de L’Analyste vous propose de faire le point sur chaque série afin de vous permettre d’avoir tous les éléments en tête avant le tip-off.
Et si nous vous annoncions le MVP de cette saison régulière en avance ? Presque logiquement, Nikola Jokic devrait ramener le premier trophée de sa carrière après une saison des plus régulières et performantes. 26,4 points, 10,8 rebonds, 8,3 passes, 1,3 interception, avec des pourcentages de réussite impressionnants.
Et si on vous disait également que le dernier MVP à avoir gagné un titre était Stephen Curry en 2015 ? De quoi surement refroidir les espoirs des fans des Nuggets cette saison. De l’autre côté, Portland n’aura qu’une seule envie : dominer comme jamais. Car malgré l’écart de bilan, leurs adversaires semblent être plus affaiblis que jamais.
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé
L’an dernier, les Nuggets avaient pu compter sur un Jamal Murray absolument intenable dans la bulle d’Orlando. Renversant la vapeur à deux reprises après avoir été menés 3-1 (première franchise NBA à réaliser cet exploit), il n’y avait que les Lakers pour briser les rêves d’une franchise ressortie grandie de cette expérience et prête pour l’année suivante.
Cependant, malgré un début de saison réussie, les Nuggets annoncent une rupture des ligaments croisés antérieurs pour Murray, qui manquera la fin de saison. Les espoirs de le voir refouler les terrains avant l’année 2022 semblent même faibles.
Sans son meneur, Denver parvient tout de même à garder la face et conclut avec un bilan de 13 victoires pour 5 défaites, avec 12 matchs face à des équipes à plus de 50 % de victoires. Comptant surtout sur un Nikola Jokic absolument intenable, les Nuggets proposent un niveau de jeu intéressant malgré quelques retournements de situation dans les derniers instants de quelques matchs — face à Utah et Brooklyn notamment.
Mais sans Murray, les Nuggets sont tout de même affaiblis, une aubaine pour les Blazers en Playoffs. Car même si le pas si rookie Campazzo mène l’équipe de très belle manière, ils se privent d’un joueur à 21,2 points, 4,0 rebonds et 4,8 passes par match en moyenne. Avec un Jokic qui attirera l’attention, il faudra alors compter sur la vision de jeu du Serbe pour trouver ses partenaires ouverts, car les prises à deux pourraient fleurir en défense.
Depuis la blessure de Murray, sa connexion avec Michael Porter Jr est d’ailleurs au beau fixe. Quand il a le ballon, 16,6 % de ses passes vont en direction de l’ailier pour 2,2 assistes créées de moyenne — 49,4 % au tir pour Porter Jr depuis une passe de Jokic.
Avec un Offensive Rating de 117,7 (7e), les Nuggets affrontent l’une des pires défenses de la NBA (2e pire Defensive Rating avec 116,0) et cette différence pourrait être importante dans la série. Pour défendre sur Nikola Jokic, spécialiste du jeu au poste notamment, Portland devra compter sur Jusuf Nurkic et Enes Kanter.
Pendant la saison régulière, l’avantage a tout de même tourné en faveur des Blazers, Jokic étant limité à moins de 30 % derrière la ligne de trois points. Mais les deux joueurs de Portland auront tout de même eu du mal à le stopper à l’intérieur (29 points pour Jokic face à Porland cette saison et 54,5 % des points marqués dans la raquette).
Sans une réelle stratégie défensive pour contrer le futur MVP 2021, les Blazers auront du pain sur la planche pour espérer tirer leur épingle du jeu.
Comment stopper l’attaque des Blazers ?
Si la défense de Portland cette saison est l’une des pires de la NBA, son attaque est létale (deuxième Offensive Rating de la ligue avec 117,8). « Comme d’habitude », pourrions-nous dire, elle est d’une efficacité redoutable. Seulement 11,1 pertes de balle par match (1ers) qui leur permettent de toujours faire planer une menace sur les défenses adverses.
Ils sont également l’équipe la plus efficace au niveau du jeu en isolation. 10,2 % de leurs actions se font dans ce schéma pour 1,06 point par possession (1ers). À l’inverse, Denver semble s’en sortir défensivement face à l’isolation, mais n’est pas non plus brillante.
Là où l’écart pourrait se creuser, c’est sur la défense du jeu en transition. Bien que Portland ne soit pas une équipe avec une pace très importante cette saison (19e avec 98,4), Denver est la pire équipe sur ces phases de jeu. 1,22 point encaissé par possession avec une moyenne de 54,4 % de transitions réussies pour les adversaires et 4 % des actions qui se concluent par une possibilité de and-one pour l’équipe adverse. De quoi ravir d’avance Damian Lillard et sa bande.
En parlant de lui, Denver devra compter sur l’efficacité défensive de Facundo Campazzo pour tenter de l’arrêter. Auteur d’une saison à 28,8 points de moyenne, les statistiques de Lillard sont tout à fait indécentes : 45,1 % au tir, 39,1 % à trois points et 92,8 % aux lancers francs. Une saison au plus près des mythiques 50-40-90, qui le classe tout de même dans un cercle très fermé de 9 joueurs comptant notamment Stephen Curry et Chris Paul. Bien qu’en légère difficulté face aux Nuggets cette saison, le meneur n’en reste pas moins une arme offensive des plus redoutables. Un casse-tête pour le coaching staff de Mike Malone.
Les matchs de la saison : Nuggets 2 – 1 Blazers
- Game 1 : DEN 111 – 106 POR
- Game 2 : POR 105 – 106 DEN
- Game 3 : DEN 116 – 132 POR
Alors qu’ils s’affrontaient pour le dernier match de la saison régulière, les deux équipes ont pu réciter leurs gammes même si la performance a été bien plus juste pour les Blazers. Pour cause, une réussite au tir qui aura glacé dans la moelle les pépites du Colorado. 52,9 % au tir, dont 41,9 % à trois points, amenant à un écart de +21 points dès la fin du premier quart-temps.
Avec un nombre de minutes limité pour éviter les blessures, Denver n’aura pas pu profiter de ce match pour tenter des choses ou trouver le rythme. Un exemple de ce qui pourrait se passer en Playoffs.
Le facteur X
Si ce n’est pas un joueur qui va particulièrement briller pendant cette série, c’est surtout l’adresse de Portland qui sera la clé. Quand leur adresse descend sous la barre des 45 %, les Blazers ont un bilan de 10 victoires pour 21 défaites. Pire encore quand l’adresse à trois-points descend sous la barre des 35 %, le bilan passe à 8 victoires pour 17 défaites. Et en tant que mauvaise défense, ne pas rentrer ces tirs sonnera le glas pour Portland.
« Merci Capitaine Obvious », me direz-vous, mais c’est pourtant ce qui pourrait permettre à Denver de voir la lumière sur cette série. Bien que la défense des Nuggets ne soit pas la plus efficace, elle a été capable de faire flancher le temps d’un instant les meilleures équipes de la saison régulière, comme les Lakers en début de saison. Quand leurs adversaires descendent sous la barre des 45 % de réussite, Denver affiche un bilan de 22 victoires… pour 3 défaites.
Deux premiers matchs à l’image de la série
On prend les mêmes et on recommence. En ouverture de la série et cette fois-ci face aux titulaires des Nuggets, les Blazers récitent à nouveau la partition du 72e match de la régulière.
L’artillerie pilonne à trois points alors que la défense répond présente. Avec un 19/40 à l’extérieur (47,5 %), Portland ne donne aucun espoir à Denver alors que la défense a été plutôt efficace sur l’homme (54 % des tirs sont comptés comme contestés). La réussite est une donnée parfois bien étrange.
À l’inverse, bien que dans le match, les Nuggets tentent de reproduire les performances extérieures des Blazers, sans succès. À l’image de Michael Porter Jr, pourtant à 25 points, qui s’entête à tirer à l’extérieur pour finir à 1/10 à trois points alors qu’il se baladait à 11/11 à deux points.
Le retour des vestiaires aggrave la situation et Portland s’adjuge le premier match sur le score de 123 à 109 avec un Damian Lillard à 34 points et 13 passes décisives.
Changement de scénario pour le second match. Malgré une prestation sensationnelle de Lillard, avec 42 points à 11-24, 10 passes et 4 rebonds, les Blazers n’ont pu que s’incliner face au Joker. 38 points, 8 rebonds et 5 passes, à 15-20 au tir, en seulement 31 minutes. Un véritable chantier qui remet les pendules à l’heure.
Les deux premiers matchs sont à l’image de ce que l’on est en droit d’attendre de la série : une confrontation serrée, ponctuée par des performances hors du commun.
Le pronostic de la rédaction : Nuggets 3 – 4 Blazers
Bien que Denver possède dans ses rangs le potentiel meilleur joueur de la saison régulière, cette série pourrait voir le premier upset de ces Playoffs. Orphelin de Jamal Murray, il faudra une équipe bien plus performante qu’en saison régulière pour ne pas prendre trop violemment les assauts répétés de Damian Lillard et sa bande.
Les Blazers eux, sont en quête de revanche ou, du moins, en reconquête d’une campagne de Playoffs réussie à l’image de la saison 2018-19. Dame ne devra pourtant pas tarder à faire parler la montre, car après tout, les Playoffs sonne drôlement bien avec Dame Time.
Le calendrier
- Game 1 : dans la nuit du samedi 22 mai, à 4 h 30, à Denver (DEN 109 – 123 POR)
- Game 2 : dans la nuit du lundi 24 mai, à 4 h, à Denver (DEN 128 – 109 POR)
- Game 3 : dans la nuit du jeudi 27 mai, à 4 h 30, à Portland
- Game 4 : samedi 29 mai, à 22 h, à Portland
- Game 5 : dans la nuit du mardi 1er juin, à Denver
- Game 6 : dans la nuit du jeudi 3 juin, à Portland
- Game 7 : dans la nuit du samedi 5 juin, à Denver