La longue trêve habituelle de la NBA offre des moments de grande tristesse pour les nombreux fans de la ligue — cela commence dès avril pour les supporters des Knicks. Le fan NBA se voit contraint de sortir de chez lui pour « profiter » des vacances, youpi… Cependant, lorsque le mois de juillet pointe le bout de son nez, la planète Basket s’agite. La période des transferts est enfin ouverte, pour le plus grand bonheur de tous — sauf des supporters des Knicks, encore une fois.
En cette année peu commune, nous voulions vous faire revivre, tout au long de l’été, quelques transferts importants de la décennie 2010’s. Dans chaque article, nous nous ferons le plaisir de nous concentrer sur une franchise en particulier et deux de ses transferts. L’un aux retombées positives accompagné d’un autre à… oublier ! Popcorn, assise de qualité, lunettes anti-lumière bleue, et vous êtes parés à vous replonger dans certains trades de ces dix dernières années.
Indiana Pacers et le Temple maudit
Entre la fin des 00’s et le début des 10’s, deux ères marquantes se chevauchent dans l’Indiana. La première, lorsque Danny Granger est le Franchise Player, ne connaît pas un succès fou. Sur le plan individuel, le power Granger est un très bon scorer. Leader offensif, ses moyennes oscillent entre 18,7 et 25,8 points de 2007 à 2012. MIP et All-Star sous la tunique jaune et bleue, le numéro 33 a ses coups d’éclat, à l’image d’un soir de mars 2010 où il marque 44 points. Malheureusement, il côtoie aussi l’infirmerie à répétition et n’arrive pas à porter le collectif pour le faire exister au sein de la conférence Est.
La seconde ère appartient à Paul George. Drafté en 2010 par l’équipe d’Indianapolis, il s’impose en quelques saisons comme le nouveau visage de celle-ci. Lors de sa première année en NBA, les Pacers changent de Head Coach en cours d’année. Le stratège défensif Frank Vogel est promu à la tête du groupe. Et, dès le départ, cela fonctionne plutôt bien ! Il rattrape le retard de son prédécesseur et réussit à qualifier la franchise de justesse pour les Playoffs.
Affrontant au premier tour les Bulls de Derrick Rose, récemment récompensé du titre de MVP, les Pacers se font sortir 4-1 avec des écarts de score ne dépassant jamais les 6 points. Malgré la défaite, quelque chose s’est mis en place au cours de la saison. De plus, grâce aux ajouts estivaux et à leurs jeunes joueurs en progression, Indiana peut démarrer la prochaine campagne de manière plus compétitive que les précédentes.
Le témoin change justement de main en 2012. Danny Granger est toujours présent et extrêmement important pour le bon fonctionnement de l’équipe. Cependant, on voit naître une réelle identité défensive dans l’Indiana, avec de nouveaux visages à la tête de cette équipe. Le All-Star de La Nouvelle-Orléans David West et le meneur gestionnaire George Hill sont les principales recrues de l’année. Ces derniers resteront tout au long de la belle aventure que mènera Indiana pendant trois saisons.
Le premier exercice dirigé dans son intégralité par Vogel se solde par un séduisant bilan de 42-24 et une nouvelle qualification en Playoffs. Lors du premier tour, les Pacers affrontent le Magic. Malgré les neuf contres de leur All-Star Roy Hibbert, ils perdent le premier match de la série. Après cette erreur de parcours, ils enchaînent avec quatre victoires, leur permettant ainsi de passer au deuxième round. En demi-finales de Conférence, Indiana se mesure à un Miami Heat revanchard de sa défaite en 2011. La série est serrée, ce qui laisse un avant-goût de ce que promettent les prochaines confrontations entre ces deux franchises. Après avoir mené 2-1, les Pacers s’inclinent finalement face aux futurs champions.
Pendant de l’intersaison 2012, l’effectif connaît plusieurs changements, sans altérer le cinq majeur pour autant. L’exercice 2012-13 est dans la continuité de la précédente. Avec un Paul George à 17 points de moyenne et élu MIP, les Pacers se classent de nouveau 3e de l’Est. Indiana s’apprête donc à entamer des Playoffs 2013 historiques pour la franchise. Lors des deux premiers tours, elle se défait des Hawks puis des Knicks en six matchs à chaque fois. Elle atteint les Finales de Conférence, où se dresse son meilleur ennemi : Miami. L’acte deux de leur affrontement se déroule cette fois en sept scènes. 1-1 ; 2-2 ; 3-3 ; pour finir jusqu’à un Game 7 à l’American Airlines Arena. Au cours de cette ultime rencontre, les Pacers se brûlent les doigts face aux Heatles. Ils se font sortir aux portes des Finales NBA, s’inclinant 76-99. Triste sort pour ce collectif méritant.
La saison suivante peut sûrement être la bonne ! Le roster est pratiquement inchangé pour le premier match de l’année. En cours de route, ce dernier connaît quelques modifications qui auront de fortes conséquences pour l’avenir de la franchise, mais ça, nous y reviendrons plus tard…
En 2013-14, les Pacers réalisent un excellent bilan de 56 victoires pour 26 défaites qui les place sur le toit de la conférence Est. Plus que jamais prétendant pour décrocher un ticket pour les Finales NBA, ils ne doivent pas décevoir. Pour autant, ils commencent leurs Playoffs de la pire des manières. Ils jouent un Atlanta tenace et s’engagent dans une série en sept rencontres. Passé la frayeur du premier tour, ils s’opposent désormais aux Wizards de Washington. Ils se débarrassent d’eux en six matchs et rejoignent encore une fois les Finales de Conférence. Pour la troisième et dernière fois, les Pacers se heurtent au Heat, double champion en titre et prêt à bien finir leur histoire. Cette fois-ci, les three amigos ne laissent pas autant de marge à la franchise d’Indianapolis. La dernière série entre ces deux équipes s’achève par un 4-2 en faveur du collectif floridien. Cette série signe également le début de la fin pour les Pacers de l’ère Frank Vogel.
Un incident imprévu vient anéantir toute chance pour Indiana de répéter les exploits des saisons passées. Lors de l’été 2014, Paul George s’apprête à disputer les mondiaux avec Team USA. Il suffit d’une action pour faire basculer le futur de sa carrière et de sa franchise. En contre-attaque pendant un match de préparation entre joueurs américains, il se blesse gravement au tibia et péroné de sa jambe droite. Âmes sensibles s’abstenir de regarder la vidéo de sa chute.
En convalescence après une opération nécessaire, il est de retour sur les terrains en avril 2015. Autant vous dire que les Pacers ont connu une triste saison, arrivée à son terme dès la fin de la régulière. Le changement de numéro de PG24 à PG13 n’y fait rien, Indiana a véritablement perdu l’aura des années passées. En 2016, Nate McMillan prend la relève de l’actuel coach des Lakers. Bien que la blessure de Paul George ait accéléré l’extinction de cette ère, celle-ci n’explique pas tout.
Au bout de trois postseasons remarquables, Indiana décroît peu à peu. L’effectif change de tête et plusieurs joueurs majeurs quittent la franchise. Comme quoi, l’amour ne dure vraiment que trois ans…
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé
Après de belles années aux Pacers, dans le starting five puis sur le banc, Danny Granger se voit échangé le 20 février 2014 aux Sixers contre Evan Turner et Lavoy Allen. En effectuant ce transfert, Indiana se sépare d’un véritable cadre. Ce choix s’explique évidemment par son manque d’impact et par l’envie de rajeunir l’effectif en ajoutant un joueur polyvalent parmi les remplaçants. Sur le papier, c’est un bon deal pour améliorer l’effectif des Pacers en vue des Playoffs 2014.
Ceci étant, ce trade apparaît être un réel échec. Avec le départ de leur coéquipier d’expérience, le ciment du collectif, l’équilibre au sein du vestiaire, se fragilise. Qui plus est, des tensions naissent entre Lance « le souffleur d’oreilles » Stephenson et Evan Turner. Ce n’est d’ailleurs pas la seule mésentente qui éclate entre les joueurs. La relation entre le roi Hibbert et PG13 éprouve aussi quelques difficultés. Entre bagarres, insultes et affaire conjugale, de nombreux problèmes extra-sportifs viennent entacher l’harmonie du groupe.
Une fois la saison terminée, le 2e choix de la Draft 2010 signe avec les Celtics de Boston, où il coulera des jours heureux. Le passage décevant d’Evan Turner est d’une très courte durée dans l’Indiana et ne laisse pas grand-chose de bon. Trade à oublier : Ciao Polo, place à Pipo et Sabo !
Été 2017, Paul George et « ses » Pacers viennent de se faire, encore une fois, sortir par une équipe qui a pour King LeBron James. Dans un an, il deviendra agent libre et les rumeurs l’envoient à Los Angeles. Fans des Lakers, séchez vos larmes, vous êtes déjà bien fournis niveau All-Stars.
George ayant rendu ses envies d’ailleurs publiques, Indiana prend les devants et monte un trade avec OKC. Le 1er juillet, PG13 est transféré au Thunder en échange de Victor Oladipo et Domantas Sabonis. Suite à ce trade, la franchise d’Indianapolis subit des critiques en raison de la mince contrepartie qu’elle obtient.
Et pourtant, lors de sa cinquième année en NBA, Victor Oladipo explose et s’épanouit enfin dans le collectif de l’Indiana ! Dès sa première saison avec les Pacers, il marque 23 points par match — soit sept points de plus que l’année précédente — et est pour la première fois sélectionné au match des étoiles. Le Black Panther couronne sa magnifique saison par un titre de MIP (comme quoi, on est habitué à cette récompense dans l’Indiana) et qualifie SON équipe pour les Playoffs. Royal !
En parlant de royauté, les Pacers tombent face à King James et ses drôles de coéquipiers au premier tour des Playoffs. Cette série, qui semble jouée d’avance, nous réservera de nombreuses surprises. Alors qu’en 2017 Cleveland avait violemment balayé une équipe d’Indiana en fin de cycle, les Cavs et leur effectif bouleversé ont bien plus de mal à se débarrasser d’elle en 2018. Au fil de cette confrontation, les deux teams se sont renvoyé la balle jusqu’à devoir finir en Game 7. Ce dernier, remporté par les Cavaliers 105-101 avec un LBJ à 45 points, pousse Indiana vers la sortie.
La saison suivante, les Pacers repartent au combat, mais en janvier 2019, le pire arrive… Victor Olidapo se blesse. Touché gravement au genou droit, Oladipo n’a toujours pas retrouvé son meilleur niveau en compétition à ce jour. Mais cela ne saurait tarder pour le numéro 4 de 28 ans, qui a fait son retour sur les parquets dans la bulle d’Orlando.
La seconde contrepartie du trade de Paul George apporte elle aussi son lot de bonnes surprises à l’effectif des Pacers. À l’été 2017, Domantas Sabonis sort d’une saison rookie statistiquement timide avec moins de six points de moyenne au compteur. Le lituanien figure néanmoins dans le cinq de départ du Thunder dès ses premiers pas en NBA. Au bout d’un an dans l’Oklahoma, il se voit — tout comme Oladipo — transféré dans une autre franchise. Pas facile pour un jeune fraîchement débarqué d’Europe ! Mais le fils d’Arvydas ne déçoit pas les fans de l’Indiana.
Il commence cette nouvelle aventure en tant que remplaçant et, pourtant, il parvient à améliorer nettement ses statistiques aux points et aux rebonds. Joker de luxe en sortie de banc, il profite du départ de Thaddeus Young vers Chicago pour se frayer une place dans le cinq des Pacers en 2019. Il joue désormais 34 minutes par match — soit dix de plus que de 2016 à 2018 — et noircit sévèrement la feuille. Ses 18 points, 12 rebonds et 5 passes au sein d’une franchise située dans les hauteurs de la conférence Est lui assurent sélection au All-Star Game 2020.
En transférant son Franchise Player — en plein prime — désireux de quitter le Midwest, Indiana a réussi son pari. Elle a tourné la page de l’ère Paul George et s’est offert une reconstruction éclair en récupérant ces jeunes joueurs à fort potentiel. Rétrospectivement, nous pouvons dire que c’est du très beau travail ! Et pour titiller les fans du Thunder, on se demande même qui a gagné ce trade…
Le souvenir de la rédaction : PG humilie la Motor City en un three !
Comment oublier ce shoot longue distance du leader de l’Indiana face à Detroit ? C’est l’occasion de revoir une énième fois cette sublime ficelle envoyée du parking. L’arrogance du Pacer ajoute à ce tir plutôt clutch en fin de possession un côté iconique. (Geste de la main + Visage serein + Sourire en coin)*(Chewing gum mâchouillé + Bankers Life Fieldhouse levée) = Souvenir indélébile !
Le troisième épisode est maintenant terminé. Oui, nous le savons, c’est très triste. Mais réjouissez-vous, la série continue ! La prochaine fois, nous voyagerons vers la côte ouest pour redécouvrir l’histoire « stratransférique » d’une de nos franchises NBA.
Allez, on dit au revoir aux paysans préférés de la ligue, on évite de cauchemarder sur la blessure de Paul George avec la Team USA et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Photo : Andy Lyons/Getty Images
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