À la porte du top 5 de la Conférence Est, Miami réalise une saison en dents de scie. Les absences à répétition de ses joueurs majeurs n’arrangent rien au bilan. Et pourtant, aussi irrégulier soit-il, le Heat reste une menace que personne ne veut rencontrer en Playoffs. À moins de quatre mois de ce rendez-vous, les Finalistes 2020 ont leur coup à jouer. Mais toutes les planètes devront être alignées lors du prochain défi de Bam, Jimmy, Herro et Lowry.
Coup d’oeil sur la saison écoulée
Avec 27 victoires pour 22 défaites, Miami se positionne à la 6e marche de la Conférence Est. Mieux encore, la franchise floridienne va de l’avant en enchaînant les matches références contre les ténors de la NBA : par deux fois les Bucks et les Pelicans sont passés à la casserole.
Le dernier en date est l’adversaire de Boston, rencontré en Finales de conférence 2022. Au cours d’une rencontre aux effectifs remaniés, sans Jimmy Buckets d’un côté, avec les absences de Brown, Smart et Horford de l’autre, le Heat s’est imposé dans le money time face à la meilleure équipe de la saison.
Malgré une attaque pas franchement séduisante, le plus dur semble être derrière le Heat. Sa régulière avait mal débuté avec un premier mois loin de ses standards, à 7 succès pour 11 revers. Intégré sur la ligne de départ, le meilleur sixième homme de 2021-22 Tyler Herro a mis quelque temps à trouver sa place avant de s’absenter lors de huit rencontres à la mi-novembre. Revenu en meilleure forme, il avait d’ailleurs inscrit un game winner le 1er janvier dernier contre le Jazz.
Pour ainsi dire, depuis la mi-décembre, Miami va beaucoup mieux et connaît une réelle montée en puissance. Absent lors d’une dizaine de matches avant cette période, le retour du patron Jimmy Butler a redonné de l’aplomb au Heat même si ses performances offensives restent irrégulières. Un syndrome constant pour toute l’équipe.
Durant cette première partie de saison, Miami a son lot de certitudes. Troisième au defensive rating (111,7) de toute la ligue, le Heat a gardé son âme combattante, qui ne se laisse pas passer si facilement dessus. Les scores de la NBA ayant tous augmenté avec l’évolution du jeu et des forces offensives présentes sur le circuit, la qualité défensive se démontre plus difficilement dans les statistiques qu’auparavant.
Néanmoins, les Floridiens se reposent sur leur défense étouffante pour arriver à leur fin. Agressifs, ils épuisent leur adversaire et peuvent s’offrir quelques situations en jeu rapide – bien que ce ne soit pas leur faculté première.
Allô Pat Riley, y a-t-il du mouvement à l’horizon ?
Bien que ce ne soit plus à la mode, la recherche d’une doublure au poste d’intérieur semble être une priorité pour le Heat. Bam Adebayo réalise une nouvelle saison de calibre All-Star avec et sait se rendre décisif avec ou sans les autres leaders autour de lui. Avec 21,6 points et 10,2 rebonds de moyenne, on peut même dire de lui qu’il est le meilleur joueur du Heat cette saison.
Pour autant, le seconder ne serait pas de refus. Pour apporter plus de viande à la second unit, de rendre davantage small ball le Heat, de permettre de reposer le pivot en cas de problèmes de fautes ou de simple fatigue. Ou pire encore, si une malheureuse blessure devait lui arriver en cours d’année. Avec 44 matches joués et un temps de jeu à 35 minutes, vous n’avez pas pu louper Bam Adebayo sur un terrain lors de ces quatre derniers mois.
Actuellement dans l’effectif, Dwayne Dedmon est la doublure de Bam depuis le début de l’année. Mais après l’altercation vécue il y a deux semaines avec son coach, les plans pourraient rapidement changer. Le joueur n’a pas joué depuis. Quant à Ömer Yurtseven, le pivot turc sera de retour, au minimum après le All-Star Weekend.
À l’approche des playoffs, ajouter un poste 4-5 – en pleine capacité de ses moyens – à l’effectif de Miami est ce qu’il nous semble être la meilleure option. Car finalement, ce Heat n’est pas loin de se doter de l’effectif parfait, rivalisant avec les toutes meilleures équipes lorsqu’il est au complet.
D’autres options s’offrent au Heat pour renforcer le roster, sans trop le bouger tout en gardant son âme guerrière – de joueurs capables de mettre sa tête où l’on ne mettrait même pas notre pied. Un nom circule, celui du retour de Jae Crowder au Heat. À l’écart de l’effectif des Suns depuis le début de la saison, l’ailier convoité par les 29 autres franchises NBA paraît être le fit parfait. Pour faire le sale boulot derrière ses leaders et mettre les shoots qu’il faut dans les corners, le double-finaliste NBA est un maître en la matière.
Pensant mieux démarrer la saison, Phoenix a préféré patienter sur le cas Crowder et attendre la meilleure offre possible. Mais avec les difficultés qu’ils connaissent, il serait peut-être enfin temps de lâcher le joueur pour récupérer vite un nouveau soldat – et être moins regardant sur l’offre en retour.
Décevant en début de saison (6,9 points à 33,1 % à trois-points), Duncan Robinson pourrait faire partie d’un package pour récupérer un Jae Crowder en dernière année de contrat. Actuellement blessé, l’arrière possède quant à lui un lourd salaire (encore 59 millions de dollars garantis sur trois ans), le rendant difficilement échangeable. Cependant, il est un des fusibles à faire sauter en priorité du côté de Miami.
Avec Pat Riley aux commandes, on ne sait jamais à quoi s’attendre. Le Heat semblait manquer de profondeur de banc il y a encore peu de temps. Désormais, un équilibre a été trouvé avec un cinq majeur solide : Lowry – Butler – Herro – Martin – Adebayo. Et surtout une rotation convaincante avec Victor Oladipo et Gabe Vincent pour apporter leur énergie et capacité au scoring. Solides et plutôt adroits, Max Strus et Haywood Highsmith font la paire en sortie de banc. Ces neuf joueurs représentent ce qu’il se fait de mieux aujourd’hui à Miami, en attendant des changements à venir à la trade deadline du 9 février.
À l’Est, rude est la concurrence
À l’heure actuelle, le Miami Heat ne fait pas encore partie de la short list des prétendants au titre suprême. Sans même évoquer les quelques candidats de l’Ouest, la conférence Est version 2022-23 a de quoi impressionner.
Malgré ses belles victoires face aux cadors de sa conférence, l’équipe floridienne manque de certitude. Et cela est lié, nous l’avons énoncé, aux nombreuses blessures ralentissant la progression d’un groupe qui se côtoie depuis déjà quelque temps.
Miami peut alors se rassurer, nous sommes encore très loin de la post-season. Sur une pente ascendante depuis plusieurs semaines, le Heat est conscient de ses faiblesses, en particulier en attaque.
Pour s’octroyer la victoire, bon nombre de ses adversaires ont décidé de presser à deux joueurs le principal porteur de balle et créateur du Heat, Jimmy Butler. Un système d’école qui marche encore plus lorsque la victime n’est pas en pleine possession de ses moyens. Le meneur d’expérience Kyle Lowry répondait en début de semaine aux questionnements journalistes à ce sujet : « C’est quelque chose que nous allons continuer de voir. C’est l’un des joueurs les plus dominants de la ligue, les équipes ne le laisseront pas jouer en un-contre-un, mais je pense que nous avons fait les bons ajustements (contre les Mavericks et Pelicans – ndlr). ».
Habitué depuis plusieurs saisons à démarrer doucement pour finir en trombe, le Heat est finalement dans ses temps de passage, voir même “en avance” selon Erik Spoelstra. Une chose est sûre, Miami est un adversaire à l’identité redoutée et qui court toujours après sa bague sous l’ère Butler – Adebayo.
L’effectif est-il de la même trempe que les franchises devant elles au classement ? Pas tout à fait encore, mais ce ne saurait tarder. Sans être toujours au complet, Celtics, Bucks et Nets impressionnent, pendant que les Sixers décollent avec leur série en cours de 19 victoires pour 4 défaites. Les Cavaliers, 5e de l’Est, ne sont pas non plus rassasiés. Un affrontement entre Miami et la darling de la conférence est d’ailleurs prévu le 1er février, un duel intéressant pour deux franchises qui se suivent au classement.
Photo de couverture : Darren Yamashita – USA TODAY Sports