C’est une tradition avant chaque nouvelle saison de retrouver une preview pour chaque franchise NBA. Aujourd’hui chez l’Analyste, nous prenons la direction de l’Indiana, Etat cher à Larry Bird, pour analyser sous tous les angles la future saison des Indiana Pacers. Alors attachez bien vos ceintures, nous prenons la route d’Indianapolis.
Bilan de la saison dernière : 48 – 34, 5e de la Conférence Est.
L’année dernière, les Pacers ont connu une saison contrastée. Emmenée par un très bon Victor Oladipo, Indiana était sur le podium de la Conférence Est. Mais la blessure de l’arrière viendra ternir la suite de la saison pour la franchise. Malgré ce terrible coup dur, les vétérans que sont Bojan Bogdanovic, Thaddeus Young et Myles Turner prirent l’équipe sous leurs ailes, et en firent une forteresse imprenable, une des meilleures défenses de la ligue (1ère en points concédés et 3ème au rating). Grâce à cette défense de fer et à un système de jeu très collectif (8 joueurs à 10 points de moyenne ou plus), les Pacers parviennent à garder leur spot pour les Playoffs. Mais la campagne printanière fut de courte durée pour les hommes de Nate McMillan. Opposés à Boston, les Pacers n’ont pas pu exister face au Celtics. Le manque de leur All-Star combiné à la fatigue, et une qualité individuelle supérieure du côté de Boston, fit que la série se termina par un cinglant 4-0.
Ils sont arrivés : Malcolm Brogdon, Jeremy Lamb, T.J Warren, T.J McConnell, Justin Holiday, Jakarr Sampson, Goga Bitadze, C.J Wilcox.
Prolongation : Edmond Sumner
Ils sont partis : Bojan Bogdanovic, Darren Collison, Thaddeus Young, Tyreke Evans, Cory Joseph.
Un été mi-figue, mi-raisin
Situation à la Draft : 1er tour (protégé 1-14, envoyé chez les Milwaukee Bucks) et un 2nd tour des Brooklyn Nets protégé 45-60.
Potentiel 5 majeur :
- PG : Malcolm Brogdon
- SG : Victor Oladipo
- SF : T.J Warren
- PF : Domontas Sabonis
- C : Myles Turner
À la suite du trade de Paul George, beaucoup d’observateurs prédisaient un futur sombre pour la franchise d’Indianapolis. Il n’en fut rien. Les Pacers sortent de deux saisons consécutives à 48 victoires avec une participation en Playoffs à chaque fois. Même si les deux campagnes furent totalement différentes, elles permettent de nourrir de l’ambition du côté des fans d’Indiana. En effet, peu d’équipes peuvent se targuer d’avoir posé tant de problèmes à LeBron James en Playoffs et d’avoir menacé son hégémonie au sommet de la Conférence Est. Maintenant que la franchise fait partie des équipes bien installées à l’Est, les questions que l’on peut légitimement se poser sont : quel est le plafond de cette équipe ? Quels sont les axes de progression ? Peut-elle être prétendante à une finale de Conférence ?… Une multitude de questions que bien nombre d’observateurs de la ligue se posent, et donc nous essayerons d’y répondre.
Ajout de scoring. La saison dernière Indiana disposait seulement de la 24ème attaque de la NBA. Il fallait impérativement renforcer ce secteur de jeu et ce ne sont pas moins de trois joueurs à plus de 15 points qui ont débarqué cet été à Indianapolis. Tout d’abord, T.J Warren récupéré le soir de la Draft contre un 1er tour de Draft, viendra apporter ses qualités de scoreur. Il sort de deux saisons à plus de 18 points par match, dont la dernière à presque 50% au tir global et 43% à 3 points, sur 4 tentatives. Ensuite deux jolis coups réalisés par le management avec la signature de Jeremy Lamb mais surtout celle du Rookie de l’année 2017 Malcolm Brogdon. Ce sont des super mouvements, surtout quand on connait la difficulté de faire signer joueurs à Indianapolis. Lamb vient pour apporter du scoring à la 2nde unit, lui qui sort d’une belle saison individuelle avec Charlotte avec 15 points par rencontre et un joli 44% au tir. Il a souvent maintenu les Hornets dans le match quand Walker était sur le banc. Nate McMillan espère une saison du même acabit de son nouveau 6ème homme. Mais, comme évoqué plus haut, c’est bien la signature de Malcolm Brogdon à 85 millions sur 4 ans qui est le super coup de cette intersaison. Certains trouvent le prix élevé, mais au vu du marché actuel, et de la dernière saison du meneur cela reste parfaitement honorable. En effet on parle d’un joueur qui sort d’une saison à presque 16 points de moyenne en 50 – 40 – 90 (50,5 % à 2 points, 43% à 3 points et 93% aux lancers-francs). C’est clairement un renfort sur le poste de meneur pour les Pacers.
Un possible 5 majeur intéressant. À la suite des nombreux mouvements de cette intersaison, les Pacers vont débuter avec un tout nouveau 5 majeur. Exit Darren Collison, Bojan Bogdanovic et Thaddeus Young, ce sont Malcolm Brogdon T.J Warren et Domantas Sabonis qui intègrent le cinq de départ. Sur le papier c’est alléchant de retrouver une équipe composée de Brogdon – Oladipo – Warren – Sabonis – Turner. Car même si certains départs seront peut-être préjudiciables, aligner un tel 5 offre beaucoup d’opportunités en attaque. Du scoring, du shooting, du jeu au poste, capable de jouer demi-terrain, mais aussi de pouvoir jouer en transition, ce sont une multitude d’options qui sont proposées à Nate McMillan. Avoir des joueurs qui courent comme Brogdon, Oladipo, Warren et Turner devrait permettre à Indiana d’augmenter sa pace qui était l’une des plus lentes de toute la ligue la saison dernière. L’intégration de Brogdon et Warren devrait aussi permettre de renforcer le shoot. Avec seulement 9,5 tirs à 3 points réussis et seulement 25 tirs pris en moyenne par rencontre l’an dernier, les Pacers étaient l’une des équipes les moins prolifiques à cet exercice. Dans une ligue où le tir extérieur devient primordial, il sera intéressant de voir si les Pacers avec leurs nouvelles recrues parviendront à transformer leurs systèmes et de ne pas reposer que sur du jeu demi-terrain.
Un super duo. Depuis l’arrivée de Malcolm Brogdon cet été à Indiana, on ressent une certaine excitation du côté des fans. En effet l’idée de pouvoir associer un joueur de ce niveau avec Victor Oladipo est très intrigante. Ce sont deux guards qui semblent être complémentaires sur le papier. Ils peuvent jouer avec le ballon, créer pour eux et pour les autres, mais peuvent également évoluer dans un rôle off ball et de pouvoir sanctionner dans une situation de finisseur ou de catch and shooteur. L’adresse lointaine de Brogdon va pouvoir libérer de l’espace pour les qualités de slasher d’Oladipo, et l’attention que les défenses porteront à l’arrière permettra au meneur de sanctionner comme deuxième ou troisième options. Mais leur complémentarité ne s’arrête pas seulement au domaine de l’attaque. Défensivement, ce duo peut poser beaucoup de soucis au backcourt adverse. Brogdon 1m96, Oladipo 1m93, la longueur de bras de l’un, le physique de l’autre, la mobilité des deux font qu’ils peuvent switcher sur n’importe quel meneur ou arrière adverse. Leurs qualités athlétiques leur permettent même de tenir face à certains poste 3 de la ligue. Si Malcolm Brogdon continue sa progression entrevue à Milwaukee, si Victor Oladipo revient à 100% de sa blessure, cette association pourrait accoucher de l’un des meilleurs backcourts de la Conférence Est, voire même de la NBA.
Nombreuses incertitudes
Des départs importants. Après le sweep infligé par Boston lors des derniers Playoffs, il fallait sans doute s’attendre à du changement au sein du roster. Le départ de Bogdanovic fut quasiment acté le soir de la Draft quand le management mis en place un échange pour récupérer T.J Warren. Bogdanovic parti, les Pacers perdirent leur meilleur sniper et un bon défenseur. Mais ce n’est pas la perte la plus significative pour Indiana. L’annonce de la signature de Thaddeus Young à Chicago est un vrai coup dur. Véritable point d’ancrage et grand artisan de la très bonne saison d’Indianapolis, les Pacers perdent là un de leurs piliers défensifs. Capable de défendre sur le meilleur extérieur ou intérieur adverse, Young faisait le travail ingrat, les petits détails qui permettaient aux coéquipiers de Myles Turner d’être une défense élite. Surtout que son départ n’a pas été remplacé et que la rotation intérieure parait fragilisée. Cory Joseph, le meneur back-up la saison dernière, est lui aussi parti pour un autre jardin. Même s’il a été remplacé numériquement par T.J McConnell cet été, la perte de l’ancien remplaçant de Tony Parker fait mal. En tant qu’ancien champion NBA avec les Spurs, il connait les rouages de la ligue. Son rôle en sortie de banc, de gestionnaire, fort défenseur, et mentor pour les plus jeunes, va certainement manquer à Indiana.
Un secteur intérieur limité. Avec le départ de Thad Young non remplacé, la rotation intérieure s’est affaiblie. Nate McMillan se retrouve dans l’obligation de titulariser une raquette Sabonis – Turner. L’association des deux parait complémentaire d’un point de vue offensif même s’il est de moins en moins fréquent d’avoir deux véritables intérieurs dans les raquettes modernes de NBA. Cette combinaison pose des doutes du côté de la défense. Pour Turner qui était dans la course au défenseur de l’année la saison passée, aucun souci. En revanche pour Sabonis qui a joué 76% du temps au poste de pivot la saison dernière, les observateurs s’interrogent sur sa capacité à s’installer durablement sur le poste 4. Dans une ligue qui utilise à outrance le small-ball, le Lituanien dont la mobilité et la défense extérieure ne sont pas les qualités premières peut vite devenir problématique d’un point de vue défensif. Mais l’autre souci que pose la titularisation de Domantas concerne les rotations. Lui qui sortait du banc l’an dernier avec 14 points et 9 rebonds de moyenne en 25 minutes, apportait du scoring, du rebond, du jeu sur demi-terrain et proposait un véritable casse-tête pour les entraineurs et pivots adverse. Les remplaçants derrière Sabonis sont Alize Johnson et T.J Leaf, des jeunes joueurs qui ne se sont pas encore imposé dans une rotation en NBA. Il apparaît à l’heure actuelle un risque important de déséquilibre entre le cinq majeur et le banc dans ce secteur de jeu.
Des interrogations défensives. L’an dernier Indianapolis possédait une des meilleures défenses de la ligue. Mais les départs conjugués de Collison, Bogdanovic, Young et de Cory Joseph, catégorisés comme de bons défenseurs viennent affaiblir un des points forts des Pacers. Même si l’arrivée de Brogdon permet de maintenir un niveau similaire dans ce domaine depuis le poste 1. Mais la défense de certains nouveaux, comme T.J Warren ou Jeremy Lamb, pourrait pousser à se questionner. A titre d’exemple l’ancien Suns possède un defensive win share de 3.4 en carrière. Pour ceux qui ne sont pas à l’aise avec les statistiques, il s’agit d’une estimation de victoire qu’apporterait la défense d’un joueur par saison. A titre de comparaison le defensive win share de Thaddeus Young l’an dernier était de 3.9, alors que celui de Warren seulement de 0.5. Vous me direz (à juste titre) que l’on peut interpréter de différentes manières des données statistiques, mais pour l’heure, la défense des Pacers apparaît comme une vraie interrogation auprès des observateurs NBA. C’est en cela que le rôle de McMillan va être primordial cette saison. Il faudra espérer que ses joueurs intègrent rapidement ses systèmes défensifs afin de créer une défense collective efficace sur laquelle s’appuyer tout au long de la régulière.
La bonne saison ou bis repetita ? Les quatre dernières saisons des Pacers se sont conclues de la même façon. Cette année il faut que l’équipe d’Indianapolis franchisse un cap. Il serait vu d’un bon œil que la franchise parvienne enfin à passer un tour de Playoffs après deux échecs successifs. Mais peut-elle viser l’échelon supérieur et enfin devenir un vrai contender de la Conférence Est ? Sur le papier les Pacers disposent d’un effectif de qualité, mais tout cela va dépendre de l’évolution de certains joueurs de ce groupe. Il faut espérer que Brogdon continue sa progression afin de s’approcher d’un niveau All-Star, les partenaires de Victor Oladipo en auront besoin. D’ailleurs en parlant de ce dernier, il est à souhaiter qu’il revienne à 100% de sa blessure, et que l’arrière retrouve le niveau qu’il avait durant son année de MIP. Il est souhaitable qu’un des jeunes de ce roster arrive à franchir un nouveau palier. Turner, Johnson, Holiday, Leaf ou bien encore le rookie Bitadze, il faudra impérativement qu’un de ces talents progresse rapidement afin d’apporter une contribution supplémentaire. Beaucoup de questions peu de réponses pour le moment, cette saison sera très intéressante à suivre, et va permettre de donner des indications sur le plafond potentiel de la franchise.
Les 5 matchs clés la saison :
- 24 et 29 octobre 2019 : Double confrontation contre les Détroit Pistons, quoi de mieux que d’affronter une équipe rivale pour se mettre dans le bain de la saison ?
- 3 novembre 2019 : Indiana – Chicago. Retour de Thaddeus Young dans l’Indiana. Duel de division face une jeune équipe prometteuse les Pacers doivent imposer leur expérience et leur supériorité.
- 18 décembre 2019 : Indiana – LA Lakers. Ce n’est jamais anodin quand LeBron James rend visite à la Bankers Life Fieldhouse. Outre « l’amour » que les fans des Pacers ont pour James, il sera intéressant au bout d’un mois de compétition de voir ou se situent les Pacers dans une confrontation contre un favori.
- 2 février 2020 : Indiana – New York. Réception des meilleurs ennemis de la franchise, même si ces confrontations ont perdu de leur saveursdepuis quelques années. Pour les fans de deux franchises cela reste un rendez-vous très attendu.
- 5 mars 2020 : Indiana – Milwaukee. Un match contre une top équipe de la Conférence Est et potentiel adversaire en Playoffs. Moment idéal pour lancer le sprint final en vue du dernier mois de compétition ?
L’avis du fan :
« Difficile de dire si l’effectif s’est amélioré ou non pour le moment selon moi. En ce qui concerne notre été, je suis plutôt satisfait. Pas de gros contrats risqués, mais des signatures intelligentes avec des joueurs qui collent bien à l’ADN Pacers. Bien évidemment LA grosse satisfaction c’est Malcolm Brogdon, j’ai lu des critiques sur son contrat, de mon côté je ne trouve pas ça choquant étant donné qu’on reste un petit marché. En attendant le retour de Dipo, Jeremy Lamb et TJ Warren auront du boulot au scoring mais je ne suis pas inquiet, Lamb progresse chaque saison, et Warren va enfin découvrir une franchise NBA digne de ce nom, de quoi lui permettre d’enfin s’épanouir. En ce qui concerne les départs, ça va peut-être surprendre mais je suis content de ne plus avoir Bogdanovic dans le 5 majeur, je n’ai rien contre lui mais il faisait un peu trop cavalier seul à mon goût. Si notre meilleur coup de l’été reste Brogdon, notre grosse erreur c’est le départ de Thad Young, sachant qu’on aurait pu (et dû) le garder, sa perte va faire un grand vide. D’ailleurs et même si les postes n’ont rien à voir, je trouve que Thad Young et Brogdon ont des similarités, ce sont des mecs qui puent le basket, qui ont des qualités incroyables, des guerriers mais que tout le monde oublie un peu. Tout ça pour dire que Thad Young était l’un de mes Pacers préféré des 10 dernières années.
Maintenant, l’objectif est clair : passer un tour de Playoffs, ça fait 4 éliminations au premier tour à la suite, je n’ai jamais connu une série de PO victorieuse depuis que je suis sur ce compte Twitter, c’est quand-même triste comme constat. Sinon il va falloir que l’alchimie prenne bien comme c’était le cas à l’arrivée de Sabonis et d’Oladipo. De toute façon, on ne va pas se mentir, ça passe par la cohésion d’équipe avant tout car nous n’avons pas le meilleur effectif de la conférence Est, alors il faudra compenser avec ça. Enfin je souhaite que le retour d’Oladipo se fasse en douceur, prise de risque minimum et là, si tout colle, on pourra se mettre à rêver. On peut potentiellement embêter tout le monde, alors pourquoi s’en priver ? Et même si personne ne parle de nous, on sera là, comptez sur les Pacers ! » – @PacersFRA
Le pronostic de L’Analyste. Les différents bookmakers prévoient une saison entre 46 et 48 victoires cette saison. Pronostic que nous partageons également chez L’Analyste vu que nous les classons dans le top 5 de la Conférence Est. Le temps d’adaptation des nouvelles recrues pourrait coûter quelques victoires, mais le talent offensif est indéniable, et il va permettre une fois de plus à Indiana de décrocher une place en playoffs. Maintenant la principale question viendra se poser en post season, à savoir si les Pacers seront enfin capable de passer un tour. Réponse dans 6 mois.
Bilan : 47 victoires pour 35 défaites, 5e de la Conférence Est.
Cette saison sera très intéressante à suivre pour savoir si oui ou non les Pacers sont capables de franchir ce cap du 1st round. Certaines réponses vont en découler et c’est pour cela que je vous conseille de suivre au plus près cette saison des Indiana Pacers. C’en est fini pour la preview de la franchise d’Indianapolis, on se retrouve demain chez L’Analyste pour une nouvelle présentation d’équipe.
Photo : Darron Cummings/AP Photo