Par Clément Swaertvaeger, ancien rédacteur de L’Analyste.
Dans un groupe composé de la Serbie, l’Angola et les Phillipines, l’Italie se doit de sortir avec le meilleur bilan possible de cette première phase de poule pour ensuite espérer sortir de la deuxième phase de poule. Après avoir fait le plein de confiance face aux Phillipines, adversaire à la portée de l’Italie, en remportant ce premier match 108-62, ce deuxième match devait servir de dernière répétition avant d’affronter la Serbie, un des favoris du tournoi.
Une première mi-temps en demi teinte
En partant favoris face à un pays où le basket est en pleine voie de développement, l’Italie a logiquement dominé le premier quart-temps, même si la machine italienne a eu du mal à se mettre en route. Il aura fallu attendre près de deux minutes avant de voir les premiers points italiens, pendant que l’Angola offrait une très belle adversité. Pendant 5 minutes, les deux nations se trouvaient au coude à coude, sans qu’aucun gros écarts ne se creusent d’un côté comme de l’autre. Nous avons ensuite eu le droit à un réveil de l’Italie, notamment en défense, qui a stoppé l’attaque angolaise, ne les laissant marquer que 3 points sur les 5 dernières minutes du premier quart-temps. Dans le même leur attaque posait 17 points, pour se retrouver avec 14 points d’avance à la fin du premier quart-temps.
Sans avoir un jeu exceptionnel et sans montrer une grande domination technique, l’Italie avait pris de l’avance grâce, notamment, à son expérience. Le second quart-temps, en revanche, s’est montré plutôt inquiétant pour l’Italie en vue du prochain match face à la Serbie. Avec beaucoup de déchets dans le jeu, beaucoup de ballons perdus et avec un manque de réussie au shoot, accompagné de mauvais choix offensifs, les Italiens n’ont pas su profiter assez des largesses défensives offertes par leurs adversaires. L’Angola n’a également rien lâché dans le même temps, en essayant de rester au contact des Italiens et les obliger à toujours devoir rester sur leurs gardes.
A l’expérience et au talent, l’Italie était devant au score à la mi-temps, 44-21, mais elle se devait de montrer de meilleures choses en deuxième mi-temps pour continuer à progresser avant de jouer la Serbie, mercredi.
Une deuxième mi-temps plus offensive…
En montrant quelques signes de non-sérénité offensive en première mi-temps, notamment dans le second quart-temps, les Italiens se devaient de marquer le plus de points possible en seconde période afin de pouvoir montrer aux Serbes que leur attaque était bien préparée à leur excellente défense. Et c’est ce qu’ont fait les coéquipiers de Marco Belinelli au retour des vestiaires. Avec de meilleurs shoots pris, un jeu offensif qui se montrait de plus en plus efficace en enchaînant notamment les extra-passes face à des Angolais vite dépassés, les Italiens se sont montrés plus agressifs en seconde période.
Le dernier quart-temps n’a également pas rassuré pour les Italiens qui, certes, ont fait jouer les remplaçants pour terminer le match. En jouant lentement et en profitant en grande majorité des largesses laissées par l’Angola, l’Italie s’est montrée trop facile sur le parquet, une attitude peu professionnelle en vue d’un espoir de quart-temps de finale, en sachant qu’il faudra ensuite affronter l’Espagne, en toute logique, dans la seconde phase de poule.
Cette attitude de favoris qui n’était pas au maximum de ses capacités s’est révélée aux yeux de tous en fin de match, à 16 secondes avant le terme, avec un coup de nerf après une défense trop « proche » de Jose Antonio, au son goût d’Alessandro Gentile. Un coup de nerf inutile en sachant que le match était terminé pour tout le monde sur le parquet, avec une avance de 29 points.
…au profit d’une défense plus laxiste
L’Italie a montré de bonnes choses offensivement en deuxième période mais de l’autre côté du terrain, d’autres problèmes sont apparus. Les Angolais, qui rentraient petit à petit dans leur match, ont enfin eu la réussite qu’ils attendaient, en jouant de manière plus simple et jouant les paniers à l’intérieur, plus simples que de shooter à trois points. Alors que nous attendions que l’écart se creuse encore un peu plus entre les deux nations, les Italiens ne sont sortis de ce 3ème quart-temps qu’avec 5 points de plus qu’à la mi-temps, pour un score de quart-temps de 26-21.
Le dernier quart-temps s’est déroulé sur le même scénario, avec une Italie laxiste en défense face aux Angolais qui profitaient à leur tour des espaces laissés par les Italiens. En ne remportant le dernier quart-temps que de 3 points, l’Italie peut s’estimer heureuse de ne pas avoir eu à défendre sur des Angolais en réussite tout au long du match, car la fin de match aurait pu se montrer beaucoup plus tendue.
Avec un excellent Marco Belinelli, auteur de 17 points, et un Jeff Brooks, intérieur de l’Olimpia Milan, très bon en défense notamment, auteur également d’un double-double avec 11 points et autant de rebonds, les Italiens ont assuré le nécessaire, la victoire. Leur prochain match ne sera en revanche pas aussi simple, face à des Serbes qui ont très bien débuté leur tournoi et qui affronteront cette après-midi les Philippines. Pour espérer arriver avec un bilan de 3-0 avant la deuxième phase de groupe, il faudra que les Italiens montrent de meilleures choses en attaque comme en défense face à des Serbes qui font parti des favoris pour la victoire finale.
Photo : FIBA Basketball