Direction les demi-finales pour l’équipe de France ! Les Bleus reviennent de l’au-delà en battant l’Italie 93 à 85 après les prolongations en quart-de-finale de l’EuroBasket. Le groupe de Vincent Collet aurait pu se simplifier la vie mais, décidément, cette campagne 2022 laisse place beaucoup de surprises … Pourvu qu’elles soient encore bonnes jusqu’à dimanche !
Une première période maîtrisée
La France a parfaitement démarré sa rencontre. La rigueur défensive qui a fait son succès depuis ses deux dernières campagnes internationales a été retrouvée durant les premières minutes. L’Italie, prise à la gorge, a eu besoin d’aller aux lancers francs pour inscrire ses quatre premiers points en cinq minutes de jeu. Terry Tarpey, en place sur le meilleur scorer de la squadra azzurra Simone Fontecchio, a su le limiter. Tout comme Timothé Luwawu-Cabarrot en rotation pour poursuivre ce travail entamé.
TLC, c’est surtout en attaque que nous l’avons retrouvé : 3/4 à trois-points. Co-meilleur marqueur des Bleus sur la première mi-temps, il comptabilisait 9 points comme notre Evan Fournier national ! Le grand point noir : les 11 pertes de balle en première mi-temps qui ne coûteront finalement que quatre points aux français. Le premier quart-temps avait terminé à 27-20 pour la France. En fin de deuxième quart-temps, la défense s’est resserrée et l’écart s’est conservé : 38-31.
Aux portes de la sortie
Comment expliquer cet énième retour catastrophique des vestiaires. Les Bleus avaient fait le coup face à Turquie. Le troisième quart-temps contre l’Italie fut du même acabit. La France perd ce 3e QT 31 à 18 faute à une agressivité qui a changé de côté. Mise à part les 1 contre 1 dominé de Guerschon Yabusele, les joueurs de l’équipe de France ont bafouillé leur basketball en attaque. Défensivement, la Team France n’a pas su arrêter les percées italiennes et les bons décalages trouvés du collectif de Gianmarco Pozzecco. Fallait-il que Vincent Collet fasse jouer Moustapha Fall, qui n’était pas rentré en première période et Andrew Albicy, un joueur défensif, dans ce quart-temps ? C’est un choix qui a coûté cher au jeu des Bleus. Le momentum a tourné.
Le quatrième quart-temps démarre sur les mêmes bases que son précédent. La France n’arrive pas à trouver le chemin du cercle pendant que Simone Fontecchio, Nicolo Melli et consorts augmentent peu à peu le score. Le réveil des Bleus se fait attendre mais arrive bien au moment où un certain Terry Tarpey enchaîne un panier marqué, avec une interception puis un contre. Vincent Collet a réalisé plusieurs tests dans ce trou français. Elie Okobo a été lancé, en vain … Mais en remettant le 5 composé de Heurtel – Fournier – Tarpey – Yabusele – Gobert, l’alchimie reprend et tout redevient possible.
Laissons de côté les erreurs d’arbitrage incessantes dans cet EuroBasket, qui pourrissent chacun des participants, pour nous concentrer sur les derniers instants du match. Des moments où le coach italien ne pouvait rester en place dès lors qu’il a senti la victoire échappée aux siens.
Il a bien failli être le héros, pour la seconde fois consécutive, de la Squadra Azzurra. Le petit meneur Marco Spissu, l’artilleur fou, aurait pu nous crucifier lorsque son missile à trois points a été envoyé à deux minutes et quinze secondes du terme. Un shoot pour offrir sept points d’avance à l’Italie. Le début de la fin pour les français … Pas encore ! Quelques secondes plus tard, ce même Spissu commet une faute technique. Fournier met le lancer. Le ballon, toujours dans les mains Bleus, finit au cercle grâce à Fournier, encore lui ! 75 à 73 et 1 minutes 20 à jouer.
Rien est fait et notre capitaine héroïque passe du meilleur au pire. En tentant d’intercepter deux ballons, est sanctionné de deux fautes coup sur coup. Des choix qui coûtent chers et qui envoient Simone Fontecchio aux lancers-francs. Et là, c’est le drame pour le futur joueur du Jazz. Comme Cedi Osman quatre jours plus tôt, l’Italien loupe ses deux lancers-francs ! Rebond pour Gobzilla, et panier pour Gobzilla ! La France revient de l’enfer et recolle à 77 partout. La dernière action ne donne rien et permet aux spectateurs présents à Berlin de profiter de cinq minutes supplémentaires. Pour celles et ceux présents devant leur écran, c’est le temps parfait pour boire un peu d’eau et d’acheter le maillot des Bleus, floqué « Terry Tarpey ».
Une prolongation au mental, au talent
Se faire peur fait partie des uses et coutumes de cette équipe de France, soit. Mais quand elle a le déclic, cette équipe peut s’avérer redoutable ! Car les Bleus ont du talent. Si Evan Fournier passe à côté, ce qui est arrivé ce soir, d’autres joueurs peuvent prendre le relais. Et il y en a un tout désigner pour cela. Son prénom c’est Thomas, son nom de famille : ses défenseurs pourront vous le dire lorsqu’il l’est drive vers le cercle … c’est Heurtel !
Lors de cette prolongation, Thomas Heurtel a repris le flambeau du leader pour inscrire quatre points cruciaux lors de des premières minutes. Et alors que Fournier sortait pour cinq fautes, la création offensive a continué à bien se porter pour la France. Pour finir le travail, Heurtel distribue deux passes décisives à Terry Tarpey puis Rudy Gobert, adjugeant ainsi la victoire aux Bleus. C’est ainsi que l’équipe de France gagne son quart-de-finale 93-85. Une médaille est à aller chercher et si elle est dorée, c’est encore mieux ! Mais pour cela, il faudra corriger deux principales failles des Bleus : limiter les pertes de balle, au nombre de 18 contre l’Italie et gérer bien mieux leur troisième quart-temps.
Pour la sélection italienne, l’aventure s’arrête en quart-de-finale. Elle voulait se venger de sa défaite un an plus tôt aux Jeux Olympiques de Tokyo. Elle voulait croire en son rêve malgré l’absence de son leader Danilo Gallinari, forfait avant le début de la compétition. Elle voulait faire un second exploit après avoir sorti la Serbie de Nikola Jokic. Ce merveilleux groupe porté par leur sélectionneur un peu fou Gianmarco Pozzecco n’est pas passé loin d’un dernier carré, une place que l’Italie aurait tout à fait méritée.
Le match en chiffres :
- Thomas Heurtel – 20 points, 8 passes
- Evan Fournier – 17 points, 3 passes, 3 rebonds
- Guerschon Yabusele – 15 points, 7 rebonds, 3 interceptions
- Rudy Gobert – 19 points, 14 rebonds
- Terry Tarpey – 8 points, 8 rebonds, 1 contre, 1 interception
- Simone Fontecchio – 21 points, 5 rebonds
- Marco Spissu – 21 points, 3 rebonds, 2 passes
- Nicolo Melli – 10 points, 7 passes, 4 rebonds
- Luigi Datome – 12 points, 2 rebonds
Photo de couverture : FIBA