Aujourd’hui, l’Espagne disputait son deuxième match de la coupe du monde contre Porto Rico. Autant annoncé la couleur dès le début, ce fut loin d’être une partie de plaisir pour les coéquipiers de Marc Gasol. Longtemps gênés par une valeureuse équipe Portoricaine, les Espagnols ont dû atteindre la fin de match pour faire la différence. Retour sur le match.
Après sa large victoire lors du premier match contre la Tunisie (101-62), nous attendions de voir ce que les hommes de Sergio Scariolo allaient nous proposer face à Porto Rico. Le début de la rencontre a été, contre toute attente, à l’avantage des coéquipiers de l’ancien Knick, Renaldo Balkman. Grâce à une défense agressive, une bonne réussite extérieure et une domination aux rebonds (16 contre 10 pour les Espagnols), les hommes d’Eddie Casiano menaient au score au milieu du premier quart (14-9). Ricky Rubio a permis de limiter les dégâts et maintenir son équipe dans le match avec 8 points dans le premier quart-temps. Mais le meneur s’est retrouvé bien seul sur ce début de match et la maladresse de ses coéquipiers (6/22 au tirs, 1/9 à trois points) a empêché l’équipe de Sergio Scariolo de recoller au score. Avec une marque bien répartie, les Portoricains terminaient le premier quart avec 4 points d’avance, 21-17.
Une véritable guerre de tranchées
L’Espagne, surprise par l’intensité adverse, se trouvait dans l’obligation de réagir. C’est l’ailier fort de Barcelone, Pierre Oriola, qui a sonné la charge pour son équipe en inscrivant 6 points consécutifs. Ce bon début de second quart-temps a permis aux Espgnols de reprendre le contrôle du match, mais c’était sans compter sur l’abnégation de leurs adversaires. A la sortie d’un temps-mort, ces derniers ont inscrit 8 points sans en encaisser aucun, sous l’impulsion d’un Angel Rodriguez qui a rentrera deux tirs à 3 points notamment, ce qui a permis à son équipe de prendre 6 points d’avance (29-23). Scariolo, furieux, a exprimé son mécontentement à ses joueurs, desquels il attendait plus, notamment de ses cadres.
Avec le retour de Marc Gasol sur le terrain, la défense ibérique s’est immédiatement resserrée, devenant même étouffante. La sélection Portoricaine n’y arrivait plus pendant que les coéquipiers de Rudy Fernandez inscrivaient 9 points, pour repasser devant au score (32-29).
Ce second quart-temps fut loin d’être un récital de basket, avec un jeu haché et une défense très intense, comme en témoigne la faute flagrante de Devon Collier sur Gasol. Les pourcentages aux tirs se sont également fait ressentir, avec deux équipes en-dessous des 40% de réussite au tir, 36 pour Porto Rico et 35 pour l’Espagne. A la fin de cette première période, les Espagnols se trouvaient tout de même devant au score, sur le faible score de 36-35.
Le Gasol Show !
Au retour des vestiaires, l’Espagne a mis un coup d’accélérateur en prenant rapidement 8 points d’avance. Mais en face, les Portoricains n’ont rien lâché, en tenant très fortement tête aux Espagnols. Sous l’impulsion de Balkan et Diaz, Porto Rico a réussi à revenir à seulement deux points des Espagnols, à 45-43. C’est à ce moment précis que le Gasol Show a commencé, en se montrant présent de chaque côté du terrain. Jeu au poste, sky hook, tirs à 3 points, protection du cercle, contres, rebonds, provocation de passage en force, tout y passe. Le pivot des Raptors s’est montré véritablement injouable sur ce quart-temps, en inscrivant au passage 12 points. Sergio Llull, discret jusqu’alors, va venir au secours de son coéquipier pour accroître l’avance de son équipe. En terminant quart-temps sur un run 12-2, les Espagnols concluaient une excellente période au retour des vestiaires, dominées 21-10.
En reprenant le match sur le score de 57-45, les Espagnols avaient fait le break et le plus dur semblait passé. Mais Porto Rico était bien décidé à ne rien lâcher jusqu’à la fin, en revenant même à seulement deux possessions d’écarts dans les trois dernières minutes, à 69-63, grâce à 6 points de suite de Gian Clavell. C’est Ricky Rubio et un lay-up qui viendra clore le match.
L’Espagne a donc remporté ce deuxième match de la compétition face à de vaillants adversaires de Porto Rico, sur le score de 73-63, ce qui leur permet dans le même temps d’être qualifié pour le second tour de cette coupe du monde.
Des motifs d’inquiétudes…
Ce que l’on peut affirmer aujourd’hui, c’est que la sélection espagnole n’a pas brillé contre Porto Rico. Il aura fallu un grand Marc Gasol avec 19 points, 7 rebonds et 2 contres à 5/11 au tir, avec une évaluation de 21. Ricky Rubio a également été très intéressant avec 17 points, 8 rebonds et 4 passes à 40% au tir, pour venir à bout de leurs très solides adversaires. Pour arriver jusqu’en finale et espérer ramener le trophée à Madrid, les Espagnols auront besoin d’un Rudy Fernandez plus tranchant, lui qui s’est montré très discret avec seulement 5 points, 2 rebonds et 6 passes malgré tout, à 2/7 au shoot.
Le banc devra également plus efficace sur le terrain, en attaque comme en défense. En effet, les remplaçants de Porto Rico ont remporté cette match-up des bancs haut la main, 32-17. Les shoots devront également être plus réfléchis pour éviter de se retrouver avec un horrible 4/30 à trois points. Si les hommes de Scariolo réitèrent ce genre de prestations contre des adversaires d’un plus gros calibre, l’élimination pourrait être une option à fortement considérer. Il n’y a pas le feu en Espagne, mais face à une défense agressive, les Ibériques ont montré quelques limites.
Avec la certitude d’être au second tour, les Espagnols vont pouvoir aborder sereinement leur dernier match face à l’Iran. L’objectif sera bien évidemment de terminer cette première phase sur une bonne note, tout en essayant de reposer les cadres, avant d’essayer d’aborder le mieux possible la seconde phase de groupe. Les Portoricains joueront, quant à eux, leur place pour la deuxième phase contre la Tunisie ce mercredi.
Photo : Reuters