Une saison placée sous le signe du baroud d’honneur pour Dirk. Ça y est, le grand allemand s’est retiré au terme de la saison 2018-2019. Les Mavs ne seront plus jamais les mêmes, mais le projet à venir parait assez sexy pour la franchise de Mark Cuban. En effet, avec la draft du prodigue Luka Dončić et l’arrivée de Kristaps Porzingis, les Mavs se tournent vers l’avenir, après une saison encourageante, surtout jusqu’au mois de Décembre, même si la franchise a rapidement laissé de côté ses ambitions pour donner les clés de l’attaque à Luka afin de le laisser s’épanouir. En termes de statistiques, Dallas a été une équipe plus que moyenne sur l’intégralité de la saison, que ce soit sur le plan offensif ou défensif.
La dernière saison de Dirk
Qui aurait pu imaginer qu’un joueur étranger, dépourvu de qualités athlétiques mais doté d’un toucher de velours, changerait la face de la franchise texane à tout jamais et se ferait une place sur les tablettes all-time de l’histoire de la NBA. Après 20 ans passés sur les parquets NBA, un titre de MVP, un titre de champion accompagné d’un titre MVP des finales, le grand Dirk peut partir en retraite sereinement. Tout au long de la saison, les hommages rendus à l’allemand se sont multipliés, de la standing Ovation, aux défenses qui le laissent ouvert pour mettre un gros Rainbow Shot à 3 points, en passant par de nombreux échanges de maillot en fin de match. Toute la ligue a montrée son respect pour le futur Hall of Famer. Nowitzki n’a pas uniquement été en roue libre toute la saison, à lancer des punchlines sur Twitter, il a tenu un rôle important dans l’intégration de Doncic dans le système de Carlisle. Il a pris sous son aile le jeune européen en le conseillant sur son jeu mais aussi sur la manière de s’adapter à la ligue, pour survivre pendant 20 ans dans une ligue centrée sur les stars. Dirk s’est même offert le luxe de claquer 30 points en 31 tirs pour son avant-dernier match avec une victoire de 11 points.
Les points positifs de la saison
La saison de Luka Dončić : La première saison de Dončić restera sans aucun doute l’élément à retenir de la saison de Dallas. Qu’on se le dise, peu de scouts auraient misé sur une saison aussi complète du jeune slovène. Pourtant, les deux dernières saisons de Luka à Madrid ont clairement montré l’étendu de son talent. A la fois, scoreur, passeur, rebondeur, créateur et joueur clutch, Dončić est une pépite, ce que le front office des Mavericks a, heureusement, très vite compris. C’est donc de 21 points, presque 8 rebonds et 6 passes que nous a gratifié l’allier des Mavs cette année et, depuis, le monde du basket américain commence à bien connaître le Wonderboy et ses step back létales. Le problème de cette saison de Dallas, c’est qu’à part l’arrivée de Doncic et la dernière saison de Dirk, ils n’avaient pas grand à se mettre sous la dent.
Un bon début de saison : Bien lancés jusqu’au milieu du mois de décembre, avec des victoires références contre Golden State, Houston et Oklahoma City, l’attaque était fluide et la défense correcte. Entre le mois d’octobre et le 12 décembre, les Mavs scoraient 109,9 points par match et en encaissaient seulement 108,1 pts par match, les plaçant ainsi parmi le top 10 des meilleures défenses de la ligue. Forcément, DeAndre Jordan pèse dans la raquette et dissuade les équipes adverses d’attaquer le cercle. Pourtant, après le 12 décembre, les Mavs déchantent complètement. La raison de ce naufrage ? Peu probable que cela ait eu une incidence sur les résultats de l’équipe et, pourtant, après le retour de Dirk, les texans vont perdre 6 matchs d’affilés et 12 de leurs 14 derniers matchs sur le mois de décembre. Mais encore une fois, l’arrivée de Nowitzki n’a eu aucun incidence sur les résultats médiocres de l’équipe à partir de mi-décembre, il ne s’agit certainement que d’une coïncidence.
La saison de Jalen Brunson : Sans faire de bruit, le produit de Villanova a fait une saison solide avec 9 points, un peu de playmaking et, surtout, une progression et une confiance gagnée au fur et à mesure de la saison. Signe de cette confiance, Jalen est passé de 5,3 points en moyenne au mois d’octobre à 15,1 au mois de mars.
La confirmation de Dwight Powell : Le canadien a encore montré sa progression dans le jeu et a ajouté un vrai shoot à 3 points à sa palette offensive. En défense, Dwight s’est encore une fois montré efficace et utilise ses qualités athlétiques dans ce sens. Auteur d’une saison à 10,6 points et 5,3 rebonds, l’allier fort de 27 ans a bien terminé la saison et aura l’occasion d’utiliser sa player option pour rester dans les Texas et continuer de percer dans la rotation du groupe de Carlisle, d’autant que Powell a récemment exprimé son souhait de rester chez les Mavs.
L’arrivée de Kristaps Porzingis : En conflit d’intérêts avec le Board des Knicks, le letton a rapidement dû faire ses valises pour Dallas, emmenant avec lui Tim Hardaway Jr., Courtney Lee et Trey Burke. Après s’être blessé aux ligaments croisés, Porzingis a connu une saison blanche dans la grosse pomme, c’est donc un vrai pari que se lance les Mavs en misant leur avenir sur le joueur de 2,21m et le slovène. En se débarrassant des contrats de DeAndre et de Wes Matthews, les Mavs se donnent des chances d’offrir un contrat alléchant à Kristaps et ainsi miser sur l’avenir et sur un duo européen unique et prometteur.
Les points négatifs de la saison
Le jeu collectif des Mavericks : Sur le plan collectif, ce fut une saison bien compliquée pour les Dallas. Avec un bilan de 33 victoires pour 49 défaites, ex-aequo avec les Grizzlies et les Pelicans, l’équipe de Carlisle a terminé à la 14ème place de la conférence Ouest. Pourtant solides à Dallas (24-17), les Mavs déjouent totalement à l’extérieur en perdant 32 de leurs 41 matchs. Le jeu collectif du début de saison s’est fait totalement oublier et le ballon ne circulait plus vraiment. Pour preuve, Dallas termine à la 22ème place du classement des passes décisives avec seulement 23,4 passes décisives par rencontre. Même lorsque Dennis Smith Jr. était encore dans l’effectif, avant son transfert à New York, l’équipe manquait cruellement de créateurs, en dehors de Luka Doncic et J.J. Barea, qui manquera toute la deuxième partie de la saison. Les points venaient souvent du jeu en isolation de Luka ou des tirs à trois points. Pour la prochaine saison, les Mavs devront se montrer plus originaux en attaque.
La défense : On ne termine pas avant dernier du classement de sa conférence en défendant comme les Pistons de 2004, un exemple dont Dallas aurait peut-être dû s’inspirer. Bon derniers en points encaissés sur contre-attaque avec 16,7, le repli défensif des Mavericks était finalement à l’image du jeu de Dirk, lent et pénible. Autres indicateurs de la pauvreté de la défense téxane : l’équipe se place 29ème en termes de ballons volés et 26ème en termes de contres par match avec respectivement 6,5 et 4,3 unités. Inutile de rappeler que l’état de la défense s’est empiré après le départ de DeAndre Jordan qui tentait tant bien que mal de tenir la raquette de Dallas.
Les blessures : Les blessures des joueurs ont également joué un rôle important dans cette saison, important non seulement pour le jeu de l’équipe mais également son état d’esprit puisque ce sont deux vétérans extrêmement importants qui ont été les plus touchés, J.J. Barea et le grand Dirk. A la fois créateur et scoreur, Barea produisait ses standards habituels avec 10 points et 5 passes par match. Avant sa blessure les Mavs scoraient 110 points par match, ils sont passés à 107 point spar match sans le meneur sur le parquet. Dallas a opté pour le profil de Tim Hardaway Jr. pour remplacer Wes Matthews, pas de doute sur le talent offensif du fils de Mr. Killer Crossover mais alors, en défense, c’est cataclysmique, et la sélection de tirs est toujours aussi mauvaise. En 19 matchs, le produit de Michigan marque environ 15 points chaque soir, à seulement 40%, en prenant 14 tirs par matchs. Rick Carlisle va devoir donner encore plus de responsabilité à Doncic et, évidemment, à Porzingis pour la saison prochaine et être clair sur le rôle de Hardaway.
Le dossier Dennis Smith Jr. : Les texans ont clairement montré l’intention de laisser l’attaque entre les mains de Doncic mais, dans le même temps, ils n’ont pas été très clairs avec le rôle du sophomore au sein de la franchise. Athlétique et assez moyen au shoot (du moins pour le moment), Smith Jr. s’est retrouvé dans un système dans lequel le jeu était trop lent, le facteur Pace n’était pas adapté au rythme du joueur. Il aurait fallu, côté Mavericks, se séparer plus rapidement de Smith Jr. ou lui donner plus de liberté en attaque.
Le projet des Mavis : Porzingis – Doncic, un duo gagnant ?
Les deux noms de Porzingis et Doncic alignés l’un à côté de l’autre suscitent de nombreuses interrogations mais tout autant d’excitation. Les Mavericks doivent désormais se tourner vers l’avenir et ont visiblement décidé de le faire avant le départ à la retraite de la légende vivante Dirk Nowitzki, leur franchise player depuis 20 ans. All-star au bout de 3 ans en NBA, Porzingis est un talent pur, il est important de rappeler l’excitation et la hype autour du joueur letton avant sa blessure. Lors de sa dernière saison pleine, Porzingis cumulait 22,7 points et 6,6 rebonds par match et faisait rêver la franchise New Yorkaise. Pourtant au terme de ses trois années, les Knicks ont décidé de voir leur avenir sans Kristaps. La seule véritable interrogation autour de Porzingis, ce sera son niveau de jeu suite à sa blessure. Mais il ne subsiste aucun doute sur le talent du joueur et sur ce qu’il est susceptible d’apporter à la franchise. Kristaps se retrouve, pour cette nouvelle saison, dans une situation parfaite : une raquette des Mavs désormais orpheline de Dirk. Porzingis aura les tickets de shoot et l’occasion de régner en maître sur la raquette de son équipe. De plus, Kristaps pourra certainement profiter des conseils de Nowitzki et apprendre de la science du jeu de l’allemand. Tous les feux seront au vert pour le letton pour évincer les doutes autour de sa santé et confirmer ce en quoi tout le monde a envie de croire : que Porzingis peut devenir une véritable superstar. Et quoi de mieux que de profiter du playmaking de Doncic pour avoir des ballons en attaque ? Auteur d’une saison rookie jamais vue depuis LeBron James, Luka Doncic a montré l’étendue de son immense talent et arrivera avec l’étiquette de futur franchise player dès le début de sa deuxième saison.
Les Mavs ont désormais toutes les cartes en main pour faire briller ces deux prodiges de la balle orange et, surtout, bien les entourer pour cette saison 2019-2020. Les texans doivent tout faire pour conserver l’intérieur letton qui a d’ores et déjà laissé entendre qu’il activerait sa player option cet été. Dallas doit aller de l’avant et doit réussir à tirer le meilleur de son jeune effectif pour espérer retrouver la victoire.
Photo : Tom Pennington/Getty Images