Les jours passent, les matchs s’enchaînent, la ligue suit son cours et Paul George devient un prétendant de plus en plus sérieux au titre de Most Valuable Player 2019. Terreur défensive, monstre offensif, toujours clutch et indéniablement le meilleur élément du Thunder cette saison, il mérite réellement d’être mentionné dans le débat. On réalise qu’il s’agit d’un véritable exploit quand on se rappelle du passé du joueur.
Une histoire émouvante
D’abord espoir de la franchise, Paul George n’a pas mis longtemps à devenir le visage des Pacers. Sur la saison, 2012-13, sa troisième en NBA, il est récompensé pour la meilleure progression de l’année. A partir de ce moment, George deviendra l’ambassadeur de l’équipe d’Indianapolis.
Habitué du All Star Game (6 sélections), des équipes All-NBA (4 sélections) et All-Defensive (3 sélections), Paul George réussira même à amener les Pacers en finales de conférence lors de l’exercice 2013-14. Chaque année, il annoncé futur MVP. Malheureusement, le destin avait des plans bien différents pour l’étoile montante de l’Indiana…
En effet, en 2014, lors d’un match d’entraînement de la team USA à Las Vegas, Paul George se brise la jambe. Il souffre alors d’une double fracture du tibia-péroné qui le tient éloigné des parquets jusqu’en avril 2015. Étonnamment, le joueur en revient bien. Il réalise d’ailleurs ses deux meilleures saisons aux Pacers en termes de scoring. Mais après ces deux années, la nouvelle fait trembler la NBA : Paul George demande un transfert, il veut quitter l’Indiana.
Alors qu’il avait déclaré publiquement être attiré par les Lakers de Los Angeles pour intégrer un gros marché, c’est la route d’Oklahoma City que prend PG. Un échange gagnant-gagnant dans lequel les Pacers récupèreront leur nouveau franchise player, Victor Oladipo. Alors que tout le monde s’attend à le voir partir pour Los Angeles après une saison en dents de scie avec le Thunder, Paul George décide de prolonger à Oklahoma City.
Des statistiques monstrueuses
Statistiquement parlant, Paul George réalise la meilleure saison de sa carrière. Avec 28.9 points, 8.0 rebonds, 4.2 passes et 2.3 interceptions par match, il pourrait bien devenir le second joueur de l’histoire à cumuler au moins 28 points, 8 rebonds, 4 passes et 2 interceptions par match. Le premier étant un certain Michael Jordan.
George est un véritable sniper. Ses 45,5% au tir et 40,5% à trois points, soit 54,8 d’eFG%, sont très respectables. Ainsi, en continuant à ce rythme, il devrait atteindre les 315 trois points réussis sur l’exercice 2018-19. Pour rappel, Stephen Curry est actuellement le seul joueur à avoir dépassé la barre des 300 en une saison.
Bien évidemment, Paul George s’est largement amélioré sur le plan statistique par rapport à la saison précédente :
Plus qu’une affaire de chiffres
Si Paul George est aujourd’hui mentionné comme un potentiel MVP, ce n’est pas que pour ses statistiques. En effet, c’est son impact sur le jeu qui marque les esprits.
Le numéro 13 du Thunder est un des meilleurs, sinon le meilleur, two way players de la ligue. A ses exploits offensifs s’ajoute une défense acharnée tout au long du match. D’ailleurs George figure également parmi les candidats au titre de défenseur de l’année. Ainsi, son absence se fait vite sentir sur le terrain : il y a une différence de 21.6 points pour 100 possessions avec ou sans Paul George (+10.4 pour 100 possessions sur le terrain, -11.2 points pour 100 possessions hors du terrain).
Le bilan d’OKC se porte par ailleurs très bien avec un tel joueur dans ses rangs. En effet, l’équipe est actuellement à la 3e place de la Conférence Ouest avec un bilan de 38 victoires pour 20 défaites. Sa synergie avec Russell Westbrook est d’ailleurs remarquable cette saison. Si Westbrook reste le leader du Thunder de par son ancienneté et de par la place particulière qu’il occupe au sein de la franchise, Paul George est bien le meilleur joueur de l’équipe cette année. Ce duo complémentaire ferait trembler n’importe quelle autre pair de joueurs dans la ligue.
Au-delà de son jeu et de sa régularité, PG a su s’affirmer aux meilleurs moments. Il s’agit d’un joueur capable de faire preuve de sang-froid mais aussi d’avoir des coups de chaud. Il enchaîne performances surhumaines, 45 points, 9 rebonds et 7 passes face au Jazz cette nuit par exemple, et les moments clutchs. La preuve en images :
Le game winner de Paul George pour clore la deuxième prolongation face au Jazz ! pic.twitter.com/Hswv2X2ILy
— L’Analyste (@Analyste_NBA) 23 février 2019
Une concurrence des plus rudes
Ce qui pourrait bien priver Paul George de son trophée cet année, c’est bien l’opposition. Il est bien loin d’être le seul freak de la ligue.
Parlons de freaks justement, plus spécifiquement du Greek Freak. Giannis Antetokounmpo est le plus sérieux concurrent de George cette année. En effet, le joueur des Bucks a globalement les mêmes arguments que celui du Thunder : domination des deux côtés du terrain et un bilan collectif plus que satisfaisant (le premier de la ligue). De plus, Antetokounmpo peut très certainement se targuer d’être plus polyvalent que Paul George, en tant que créateur, défenseur et rebondeur. Néanmoins, le grec bénéficie d’un avantage non négligeable, que George n’a pas, pour asseoir sa domination : un physique hors du commun. C’est bien cela qui pourrait le discréditer. Son jeune âge pourrait également jouer contre lui, beaucoup de votants se diront qu’il aura le temps d’avoir son trophée plus tard.
N’oublions pas non plus James Harden, qui porte son équipe, seul, depuis déjà un moment. C’est un candidat à prendre au sérieux qui pourrait bien rattraper les deux autres.
Nous avons interrogé @WeAreThunder_fr et @OKCThunderFR, comptes Twitter gérés par et pour les fans de la franchise, au sujet de la place de Paul George dans la course au MVP :
« À mon avis, plus ça va plus il se rapproche de Giannis qui se démarque depuis le début de la saison. Depuis décembre, ils est monstrueux, il porte l’équipe de façon incroyable et est ultra clutch. Il a quelques chef d’œuvres à son actif (Nets, Sixers, Blazers, Rockets, Bucks, Jazz) et est monstrueux sur le plan défensif. Pour finir, OKC est 3e de la conférence Ouest, très proche des Nuggets et pas si loin des Warriors donc si on arrive à grappiller une place ou deux, ça commencera à faire beaucoup … Je pense que son « dossier » est ultra complet. Après, est-ce-que ça suffira ? Pas sûr. »
WeAreThunder Fr
« A l’heure actuelle il semblerait bien qu’il ait dépassé Harden dans le classement. Giannis reste au-dessus à mon avis car beaucoup trop régulier depuis le début de saison et grâce au bilan des Bucks. Cependant si les Bucks venaient à chuter au classement et que Giannis venait à baisser en régime pendant que Paul George continue de flamber, la balance s’inverserait clairement. Ça fait beaucoup de « si » mais Paul George est encore totalement dans la course au MVP. »
Thunder France
Les GM qui n’ont pas réussi à s’aligner avec le Thunder lorsque Paul George était disponible sur le marché des transferts doivent aujourd’hui se mordre les doigts. C’est d’ailleurs une leçon dont les Lakers ont tiré de l’expérience puisqu’ils ne voulaient vraisemblablement pas répéter l’erreur avec Anthony Davis à la trade Deadline.
Alors que l’on se contentait de citer son nom dans les mentions honorables en début de saison, Paul George est maintenant un réel candidat au titre de Most Valuable Player de la saison 2019. Il est passé des murmures aux chants de MVP.