Brandon Miller
AI/AF — Alabama — FreshmanScouting Report par Florian Tixier | 15 mars 2023
La valeur montante de la saison, d’un point d’interrogation rejoignant son État natal au scoreur ultra prolifique nous rappelant les jeunes années d’un Kevin Durant ou d’un Brandon Ingram. Avec un doublé meilleur joueur/freshman de la Southeastern Conference, Brandon Miller est en train de se frayer un chemin vers un top 5 quasi assuré pour juin prochain, si les histoires extrasportives se calment un peu…
- Équipe : Alabama Crimson Tide
- Âge : 20 ans (22/11/2002)
- Taille : 2,06 m
- Poids : 91 kg
Points forts :
- Longueur
- Shoot / Distance NBA
- Shotmaking / Pull-up
- Drive en sortie d’écran, départ croisé / Prise de décision en sortie de pick
- Gestion sur pick and roll, potentiel de playmaking ?
- Protection de cercle ?
Points faibles / à travailler :
- Démêlés avec la justice ?
- Finition au cercle
- Gestion du ballon et pertes de balle
- Mobilité / Latéralité / Implication défensive
- Sélection de tirs
- Puissance / Explosivité
Dans une classe d’ailiers tous les plus intrigants les uns que les autres, au milieu des Cam Whitmore, Dariq Whitehead ou encore GG Jackson, Brandon Miller apparaît comme celui au plafond offensif le plus élevé.
Une superpuissance offensive
Ce qui saute aux yeux chez le prospect d’Alabama, c’est sa relative ressemblance avec Kevin Durant, toute (énorme) proportion gardée. Miller est grand, long, plutôt fin et capable de scorer depuis n’importe quelle position sur le terrain.
Mesuré à plus de 2,06 m, Miller tourne à plus de 19 points de moyenne à 45 % à trois points, en artillant de n’importe où sur le terrain. Sa principale qualité demeure son scoring et son tir. Il rappelle vraiment le profil de Jabari Smith Jr l’an dernier du côté d’Auburn — sélectionné avec le 3e choix de la Draft 2022 — par sa combinaison taille/shotmaking.
Il reste rare de voir un prospect de cette taille en mesure de tirer d’autant de positions différentes. Capable de shooter avec régularité depuis la distance NBA, il se montre de plus en plus constant dans tout type de shotmaking, à mi-distance, derrière les écrans ou en catch and shoot. Miller est un shooteur assez unique.
L’ailier devient vraiment un bad shot maker dans ce relativement faible effectif d’Alabama, où il est souvent le seul élément en mesure de mettre le ballon dans le panier. Son efficacité pose de nombreuses questions, mais beaucoup pensent que celle-ci est due au supporting cast assez moyen de l’université.
Là où j’apprécie beaucoup Brandon Miller, c’est dans sa prise de décisions lorsqu’il ne joue pas seul, justement. Parfois critiqué pour son côté soliste et peu efficace, Miller m’impressionne davantage sur ce point quand il est utilisé en bout de chaîne qu’en tant qu’initiateur.
Suffisamment bon tireur pour sanctionner en catch and shoot, Miller est très dangereux en mouvement. Il a des pieds rapides, que ce soit en départ croisé, direct, en sortie d’écran ou encore sur des drives francs. Miller est capable d’assurer du scoring en tant que seconde option. C’est peut-être même dans ce rôle qu’il sera le plus redoutable.
On a vu au fil de la saison une montée en puissance certaine chez ce joueur. D’abord sensation au scoring, Miller est devenu l’un des attaquants les plus dangereux de NCAA, et ce même dans les confrontations les plus tendues face aux autres prospects. On peut par exemple citer la rencontre contre le South Carolina de GG Jackson — également candidat au top 5 sur le poste 3-4. Avec 41 et 8 rebonds, l’ailier a envoyé tout le monde en prolongation en aller gagner le match, seul, contre un GG Jackson complètement désabusé face à sa versatilité offensive. Attention au phénomène de scoring s’il parvient à transposer tout cela en NBA !
La justice, seul rempart au top 5 ?
Ce qui peut le plus pénaliser Miller à la Draft reste son affaire avec la justice. D’après les autorités, le prospect a joué un rôle dans une fusillade près du campus de l’université, en janvier, dans laquelle une mère de famille de 23 a trouvé la mort. Il a fourni l’arme du crime à son coéquipier Darius Miles, désormais inculpé d’homicide volontaire. Son véhicule a également servi à bloquer la voiture de la victime.
Aucune charge n’a été retenue contre l’athlète, qui n’a rien commis d’illégal. Malgré tout, son image a été considérablement affectée. Il a d’ailleurs été complètement snobé de la course au joueur de l’année NCAA à cause de cela. À voir si une franchise prendra le risque médiatique de Drafter Miller malgré cela, pour son talent exceptionnel.
Brandon Miller, plus qu’un grand scoreur sous efficace ?
Impressionnant pour son tir, on ne peut pas en dire autant pour sa capacité à attaquer le cercle. Intéressant lorsqu’on le sert en mouvement à la manière d’un Michael Porter Jr, il n’est pas encore en mesure de driver de lui-même, balle en main. Doté d’un handle assez moyen et très haut, il est trop loin de pouvoir devenir une première option offensive rassurante à l’échelle supérieure.
Ses prises de décisions restent également questionnables. Il fait souvent les mauvais choix de passes lorsqu’on lui demande d’initier l’attaque pour les autres. Et si on rajoute à cela des tirs parfois forcés et hors rythme, on obtient un shotmaker d’exception, mais un playmaker très moyen.
Côté défensif, Miller est un prospect intéressant par sa taille et sa longueur, mais extrêmement décevant dans l’implication. À la manière de Jabari Smith Jr, il pourrait défendre trois, voire quatre positions en NBA. Malheureusement, Miller n’est pas aussi explosif que le produit d’Auburn, ne se déplace pas aussi bien et a une vitesse de pied assez moyenne. À terme, il pourrait devenir un protecteur au-dessus de la moyenne à son poste, mais il devra progresser pour ne pas avoir un impact négatif en défense.
conclusion
Brandon Miller est un prospect qui fait tourner beaucoup de têtes aux États-Unis. C’est un joueur de highlights offensifs qui possède un potentiel de premier plan en attaque. Cela devrait l’empêcher de tomber hors du Top 10 en juin prochain, mais il faut aller plus loin sur Miller. L’ailier doit encore progresser sur de nombreux de points, en particulier défensivement et sur son efficacité. Ses interviews pré-Draft détermineront peut-être s’il s’agit du troisième talent de cette cuvée ou davantage une fin de Top 10.
Comparaisons
- Michael Porter Jr
- Rudy Gay
- Danny Granger
Photo : Wesley Hitt / Getty Images
Florian Tixier
Rédacteur pour L'Analyste, spécialisé dans l'économie de la NBA et le scouting en NCAA.