Dans un Palais des Sports de Pau garni, l’Équipe de France a définitivement composté son billet pour la coupe du monde 2023. Les Bleus se sont imposés 92-56 contre la Bosnie-Herzégovine qui n’a pas pu tenir face à la densité physique française. Auteur de 19 points, Victor Wembanyama confirme déjà sa dimension de leader. Juhann Begarin s’est également montré à son avantage avec 17 points.
C’est une soirée dont le public français se souviendra. Celui du premier match en Bleu à domicile de Victor Wembanyama. Et pas dans n’importe quel lieu. Le Palais des Sports de Pau, enceinte mythique du basket français et « maison des Bleus » comme le qualifie Andrew Albicy. 6332 supporters se déplaçait ce lundi soir dans le Béarn à l’occasion de ce France – Bosnie Herzégovine dans le cadre des qualifications pour la Coupe du monde FIBA 2023. Emmenés par le Kop France et l’harmonie de Pomarez, dès que le nom de Wembanyama a retentit au micro du maître de cérémonie de la soirée, les décibels ont atteint un niveau sans précédent.
La jeunesse au pouvoir
Et c’est justement « Wemby » qui lance les hostilités avec 7 points consécutifs, effaçant le début de « match poussif » lançait Vincent Collet. Son premier tir n’a pas manqué d’émerveiller le public palois, tant le joueur de Levallois fait parler sa technique digne d’un meneur de jeu. Avec un peu plus de déchets par la suite, c’est l’autre flanc de la jeunesse bleue qui démontre son talent. La paire Juhann Beguarin et Yoan Makoundou prend parfaitement le relais, assurant les 13 autres points de l’Equipe de France sur le quart temps. Les Bosniens, eux, restent au contact grâce à leur jeune intérieur, Kenan Kamenjas qui provoque bien des maux aux Français. Sur un ultime tir longue distances, ils s’accrochent à 4 points des Bleus (17-14, 10e).
Une autre nouvelle tête s’illustre dès le début du deuxième quart-temps. Ismaël Kamagaté impose son physique dans la raquette, tandis que Yoan Makoundou continue sa très belle entrée gratifiée d’un tir primé (22-13, 12e). Les Bosniens souffrent de l’intensité physique française et s’organisent rapidement en défense de zone. Un changement défensif anecdotique tant l’attaque bleue ne s’en est pas inquiétée. En point d’orgues, Sylvain Francisco écrase le dunk de la soirée sur le pauvre Zinedin Mulic coupable d’une perte de balle au milieu de terrain (28-18, 15e). La fin du quart-temps est à sens unique, Victor Wembanyama ajoute 7 points de plus à son compteur (14 points à la mi-temps). Bien suivi par Nicolas Lang et Damian Inglis, les Bleus s’envolent face à la Bosnie toujours maintenue à flot par le seul Kenan Kamenjas et ses 14 points (40-27, 20e).
Malgré la zone adverse, un collectif qui se sublime
Au retour des vestiaires, Andrew Albicy et les siens se montrent sérieux et appliqués en défense. La place n’est pas au relâchement et en attaque, la marque se répartie de plus en plus. Sur une magnifique action collective, Victor Wembanyama sert parfaitement Paul Lacombe qui surgit dans son dos pour inscrire ses deux premiers points (45-31, 22ème). La licorne française continue d’écœurer les attaquants bosniaques avec deux nouveaux contres. Le reste du quart temps est un peu plus terne, mais les français maîtrise toujours, 59 à 44 avant l’entame du dernier acte.
Au rythme du célèbre « Les yeux d’Emilie » entonné par la non moins célèbre harmonie de Pomarez, Axel Toupane puis Sylvain Francisco à 3 points, mettaient le Palais des Sport en orbite (70-48, 34ème). Benjamin Sene se joint lui aussi à la fête. Et Victor Wembanyama, toujours lui, concurrence Sylvain Francisco pour l’action du match avec un énorme tir à 3 points sur une jambe (76-48, 36ème), « bientôt un classique », s’amusait Vincent Collet . L’Équipe de France définitivement à l’abri déroule dans une fin de match décomplexé.
Auteur de 19 points, Victor Wembanyama sort sous l’ovation du public béarnais. Un « match moyen » analyse Vincent Collet, mais « comme il est exceptionnel un match moyen reste un bon match ». La fête est à son apogée, le ticket pour la coupe du monde compostée, les Bleus ont fait le boulot et avec la manière (92-56). Le coach Bosnien ne pouvait qu’attester de la différence les séparant : « Les Français ont été beaucoup plus agressif par rapport au championnat d’Europe. On n’a pas su répondre à cette agressivité, félicitation à eux ».
L’objectif remplit, les Bleus aborderont avec sérénité la dernière fenêtre de qualification. Vincent Collet satisfait, s’est appuyé sur un jeu « simplifié au maximum » et s’est dit surpris du « niveau de certains joueurs ». Ce dernier est heureux de pouvoir échafauder la préparation à la coupe du monde sans attendre la dernière fenêtre. Le rendez-vous est pris.