La nuit dernière, les San Antonio Spurs ont retiré le maillot de leur meneur historique : Tony Parker, récemment parti à la retraite. L’occasion de se rappeler l’une de ses performances les plus marquantes : ses 55 points inscrits à Minnesota.
C’était il y a tout juste 11 ans. Alors que la légende de Tony Parker s’écrivait chez les Spurs, un match hors du commun est venu inscrire le meneur dans les tableaux all-time de la balle orange. Si le prestige ne se distingue pas que sur des statistiques, un futur Hall of Famer n’entre pas dans la postérité sans un match de référence. Un match où le temps s’arrête, où même les adversaires admirent l’exploit. Le match d’un joueur. Ce 5 novembre 2008, c’est TP Time.
Après trois titres NBA et deux sélections au All-Star Game sous le maillot de San Antonio, Tony redémarre une saison pleine d’enjeux. En effet, la régulière précédente était pour lui une réussite avec une ligne de stats qui était jusque-là sa meilleure en carrière : 18,8 points, 6 passes et 3,2 rebonds par match. Le jeune français doit confirmer son haut niveau et ne pas baisser sa cadence. Éliminé quelques mois plus tôt en finale de conférence par les Lakers de Kobe, c’est déterminé qu’il retrouve les parquets. 32 points contre les Suns, 24 points contre les Blazers, 22 points contre les Mavericks… Malgré la bonne forme du numéro 9, c’est finalement par 3 défaites qu’il va entamer sa 8e saison en NBA. La reprise est impérative, un quatrième échec ne pourrait être envisagé pour se mettre sur les rails de la cinquantaine de victoire habituelle. C’est ainsi que la troupe de Gregg Popovich se déplace sur les terres des Timberwolves d’Al Jefferson, Corey Brewer ou encore Mike Miller.
Le premier quart-temps est serré. Tony est le seul joueur du 5 majeur à trouver le chemin du panier. 11 points, 2 passes, 1 rebond, il prend les commandes d’entrée de jeu pour maintenir le navire à flot. Idem au deuxième quart-temps avec ses 13 points. Très propre dans ses choix de shoot, il comptabilise peu de déchets. Les Spurs sont menés de 4 points à la mi-temps, mais TP qui shoot à 60% porte sa franchise en patron. Jump shot sur tear drop, il se rend infernal à défendre et les Wolves peinent à le retenir. Dans les vestiaires, le coach a été clair. Il faut finir le travail et prendre l’avion retour avec une première victoire en poche. De retour sur le parquet, il est d’abord plus discret et laisse le jeu venir à lui. C’est ici que son talent va s’exprimer. Il distribue 5 caviars à ses coéquipiers et inscrira 8 points à 80% au shoot. Un jeu épuré, sans faute, qui va permettre aux siens de reprendre le lead à 1 minute 18 de la fin du troisième quart. 74-71 avant d’attaquer le dernier virage.
Avec déjà 32 points au compteur, Parker surnage. Spin moves, lay-ups et quelques tirs du parking bien sentis, Popovich choisit de le faire rentrer à 8 minutes 30 du terme pour verrouiller la victoire. Les Spurs sont à +7. La pression s’intensifie. Jefferson et Miller ramènent les Wolves sur le fil et TP manque un trois points décisif dans une dernière action pour tuer le match au buzzer. Overtime.
Le match prend alors des allures spectaculaires. La défense adverse se resserre à l’image de Jefferson qui vient bloquer Tim Duncan sur deux actions successives. Les Spurs marquent leurs premiers points après 2 minutes 40 de jeu. Entre fautes et timeouts, la tension monte et aucune des deux équipes ne parvient à fluidifier le jeu pour creuser l’écart. Les dernières secondes s’écoulent et Jefferson plante un hook crucial, Miller à la passe. L’horloge indique 2 secondes 05, les Wolves mènent de 2 points. Timeout Spurs. Popovich dessine un dernier système pour tenter de recoller au score. Retour sur le parquet. Sur un jeu rapide, Udoka trouve Tony qui pose un dribble à mi-distance et shoot. La sirène retentit, ficelle. Clutch, il garde San Antonio en vie pour un deuxième overtime.
Il le sait, ce soir-là il est le seul capable de faire basculer le match. Omniprésente au rebond, l’équipe texane laisse peu de place à Minnesota pour espérer revenir. En inscrivant les 9 des 11 derniers points de son équipe en 5 minutes, il termine la rencontre sur un nuage. La performance est historique et la ligne de statistiques est mémorable. 55 points, 10 passes, 7 rebonds, 61% au shoot et 66% derrière l’arc. Il s’agit, depuis ce jour, du plus grand nombre de points marqués par un Européen dans un match NBA. Un record qui fait autorité dans la Grande ligue depuis 11 ans. Giannis Antetokoúnmpo s’en est d’ailleurs approché de très près avec 52 unités inscrites contre les Sixers en mars dernier.
La carrière du meilleur basketteur français de tous les temps est à l’image de ce match d’anthologie : unique. Il ne pourra oublier cette soirée si spéciale, tout comme la nuit dernière où Tony Parker a vu son numéro 9 grimper tout en haut de l’AT&T Center. Légendaire.
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