Nick Smith Jr
MJ/A – Arkansas – FreshmanScouting Report par Florian Tixier | 4 février 2023
Avec un top 2 assez consensus composé de Victor Wembanyama et Scoot Henderson, Nick Smith Jr pourrait être le joueur NCAA le plus haut drafté en juin prochain. Une situation inédite dans l’histoire de la ligue. Mais au-delà des deux leaders en dehors du cursus américain habituel, le meneur reste un joueur de premier plan.
- Équipe : Arkansas Razorbacks
- Âge : 18 ans (18/04/2004)
- Taille : 1,96 m
- Poids : 84 kg
- Envergure : 2,06 m
Points forts :
- Handle et créatif/crafty
- Scoring aux trois niveaux
- Playmaking et passing game
- Génie sur pick and roll
- Jeu à mi-distance/floater
Points faibles / à travailler :
- Défenseur moyen +
- Athlétisme
- Blessures
- Puissance et explosivité
- Finition au cercle
Alors que la majorité du monde du basketball n’a d’yeux que pour le duo de tête, le guard d’Arkansas a tout pour faire parler de lui. Combo guard de grande taille, Nick Smith Jr est certainement le joueur le plus créatif de cette classe de Draft.
Nick Smith Jr : génie, modernité, habileté
Loin de la bestialité de Scoot Henderson et l’anomalie qu’est Victor Wembanyama, Smith est l’archétype du jeune génie balle en main. Sa principale force réside dans sa créativité et son habileté. Souvent annoncé poste 2 par sa taille et son profil de scoreur, le natif de Jacksonville va naturellement se décaler sur un poste de porteur de balle par son talent naturel pour mettre en place une attaque, assurer la gestion de la balle et scorer à tous les niveaux.
Doté d’un handle plus que sûr, il redouble d’originalité pour effacer son adversaire par des crosses, de la manipulation visuelle ou corporelle. Le ballon apparaît comme la suite logique de son bras.
Largement porté vers le cercle depuis le lycée, Smith crée de mieux en mieux et parvient à sublimer ses coéquipiers. D’abord un créateur sur open court ou par kick out suite à l’élimination de son défenseur, il a diversifié son playmaking sur demi-terrain. Excellent sur pick and roll dans son duo avec Kel’el Ware (possible lottery pick) lors de ses années lycée, il devient peu à peu ce que l’on attend actuellement d’un guard alpha et d’un créateur de premier plan en NBA.
Sa taille lui permet de voir au-dessus des défenses. Son sens de la passe et sa vision du jeu en font un joueur sur lequel on peut baser son attaque ou, du moins, la grande majorité de la création.
Il assure un niveau de guard play permanent, le scoring n’étant plus sa seule arme. Car c’est bien pour son scoring que Nick Smith Jr devrait se situer dans le top 5 de la Draft en juin prochain.
Scoreur aux trois niveaux redoutable, son jeu à mi-distance est une arme létale qui devrait s’exporter aisément à l’échelon supérieur, où la défense en drop est favorisée sur un terrain plus grand qu’en High School/NCAA. Capable de tirer derrière les picks et doté d’un floater très efficace, Smith parvient à garder son joueur derrière lui pour manipuler la défense et trouver ses spots préférentiels à la manière de Ja Morant.
Alors que l’on critiquait sa trop forte tendance à se reposer sur ce jeu à mi-distance facilité par sa longueur, on l’a vu travailler son tir à trois points, notamment son pull up. Cela le fait automatiquement passer dans la catégorie supérieure parmi les porteurs de balle. Ses 71% de réussite derrière l’arc lors du Jordan Brand Classic 2022 et ses flashs de shotmaking font saliver quand on les associe à la capacité de scoring naturelle dont il dispose déjà.
Un corps long, mais fragile et peu athlétique
Smith garde, malgré tout, une explosivité moyenne, voire faible pour un joueur de ce calibre. Son scoring repose avant tout sur son sens du jeu et sa créativité que sur un potentiel athlétique supérieur. Ce défaut limite inexorablement son potentiel.
Le meneur d’Arkansas ne dispose pas d’un premier pas particulièrement rapide, ni d’une vitesse ou d’une détente particulièrement remarquable. Il se repose ainsi sur son talent et sa capacité à manipuler la défense pour performer. Certains y voient un avantage, d’autres un plafond.
Cet aspect le limite également en défense, où son coffre pourrait se révéler trop limité pour défendre les porteurs de balle alpha de la NBA. Même si sa longueur et son envie restent des signes encourageants, il est peu probable que Smith fasse un jour partie du gratin défensif de la ligue.
Étant donné que sa finition au cercle n’est pas au niveau de celle de Scoot Henderson ou d’Amen Thompson, Smith devra rassurer sur sa capacité pérenne à pull up de façon fiable derrière la ligne. C’est ce qui lui permettra de confirmer sa place sur le podium d’une Draft All-Time. Dans le cas contraire, il pourrait bien passer derrière les bombes athlétiques que sont Thompson, Keyonte George et Dariq Whitehead. Surtout si son historique de blessures continue de s’allonger.
conclusion
Leader annoncé des Razorbacks, aux côtés des freshmen Jordan Walsh et Anthony Black, Nick Smith Jr a toutes les cartes en main pour emmener son équipe loin en NCAA. Il a les armes pour marquer de son génie pur une année où les regards se portent avant tout sur la France et la G League.
Smith est un joueur spécial, le prototype du grand guard associant playmaking et scoring de haut niveau. Largement de quoi faire rêver de nombreux Front Offices en NBA.
Comparaisons
- Un plus grand Darius Garland
- Tyrese Haliburton
Photo : Patrick McDermott/Getty Images
Florian Tixier
Rédacteur pour L'Analyste, spécialisé dans l'économie de la NBA et le scouting en NCAA.