Inside Layup : dans les coulisses de la marque française (1/4)

par Benjamin Moubeche
Inside Layup - L'Analyste

Et si la chaussure des athlètes de demain était française ? Avec la marque Layup, Cédric Marlu et Wilson Meyila, ses deux fondateurs, ont pour ambition de s’imposer comme une référence aux yeux des sportifs du monde entier, à commencer par les basketteurs. L’Analyste vous fait entrer dans les coulisses de l’équipementier français avec une série de quatre articles.

«On nous le dit tous les jours : « En face de vous, c’est Nike, Adidas, Reebok, Under Armour… Quelle mouche vous a piqué?«  », s’amuse Cédric Marlu, co-fondateur et visage de Layup. Exister dans un univers comme celui de la chaussure de sport, dans lequel certains ne jurent que par la marque au swoosh ou celle aux trois bandes, n’a rien de simple. Pourtant, avec son associé Wilson Meyila, Cédric a choisi de relever ce défi audacieux.

«On sait très bien qu’il y a des mastodontes sur le marché. On parle de Nike, l’une des plus grosses marques du monde», reconnaît-il, lucide. « On ne peut pas arriver timidement en se disant que ce qu’on fait finira peut-être par marcher un jour. Il faut de l’ambition. On est obligés de mettre toute notre énergie là-dedans. »

Layup, une histoire d’amitié et de passion

Paradoxalement, c’est avec la plus grande humilité que ces deux amis, qui se sont rencontrés pendant leur formation, ont décidé de se lancer dans cette aventure il y a six ans. Initialement, il était surtout question «d’entreprendre ensemble» et de se faire plaisir. C’est la raison pour laquelle ils ont choisi la chaussure dans un premier temps, mais aussi de commencer par le basket. La genèse se trouve au croisement de leurs passions.

« L’idée, c’était de créer une paire de chaussures avant même de penser à une marque », raconte Cédric, qui garde de beaux souvenirs de ses moments sur le terrain, avec ses amis. « C’est de là que vient ma passion du basket, de la pratique », précise-t-il.

Un aperçu de la conception de la Layup Revo.

Sur les parquets, la passion s’accompagne souvent de l’ambition. Celle qui pousse les athlètes à s’entraîner avec rigueur et à se dépasser physiquement. Naturellement, ce mélange est aussi celui qui anime Layup, à sa manière. «On met 200% de notre énergie, 300% de notre temps dans ce projet pour que ça aboutisse. L’objectif, c’est vraiment que ça pète et qu’on réussisse», assure le fondateur, avec aplomb.

Le plan est d’autant plus ambitieux que Layup ne cherche pas seulement une place pour s’y ranger sagement. Avec l’innovation au cœur du projet, ses créateurs espèrent pouvoir incarner «le renouveau de la paire de chaussures de sport». En somme, «apporter quelque chose qui n’existe pas encore», ce qui est évidemment beaucoup plus facile à dire qu’à faire.

Mais six ans plus tard, la marque a déjà fait quelques pas dans cette direction. Son premier modèle, la Layup Revo, a rencontré un certain succès dans l’Hexagone, malgré de nombreux obstacles.

Une vraie course d’obstacles

Dans un projet d’une telle envergure, il est bien rare que tout se passe exactement comme prévu dès le départ. Les débuts de Layup ont ainsi été rythmés par les défis, qui n’ont jamais découragé Cédric et Wilson pour autant.

Pour ses deux fondateurs, la création d’une marque de chaussures avait des allures de double vie. Layup était un travail en dehors du travail. «On était tous les deux salariés. On avait des postes de commerciaux qui demandaient pas mal de temps et d’implication et donc qui laissaient peu de temps libre», se rappelle Cédric.

« On avait tellement envie que ça fonctionne qu’on travaillait le week-end, le soir, la nuit. Je me souviens qu’on allait dans des salles de coworking à Paris, ouvertes 24 heures sur 24, après le travail. On repartait le matin, on repassait vite fait chez nous pour prendre une douche avant d’aller au boulot. Pour moi, c’était en région parisienne. Mais pour Wilson, c’était même à Rouen », raconte-t-il, presque fatigué à l’évocation de ces souvenirs. « Avec le recul, je me rends compte que c’était vraiment très, très intense. »

Cédric Marlu Layup
Cédric Marlu, il y a plusieurs années, avec des prototypes de la Layup Revo.

Malgré tout, les deux entrepreneurs ont tenu le choc. Ils se sont démenés pour trouver les partenaires qui leur correspondaient, retravailler leurs prototypes autant de fois qu’il le fallait et mener leur projet à bien.

Au moment de se lancer pour de bon, avec leur campagne de crowdfunding, un nouvel obstacle s’est dressé sur leur route — comme pour le reste du monde. Le COVID et, par extension, le confinement n’aurait pas pu choisir pire timing pour frapper à la porte.

«Notre campagne de financement participatif a commencé le 6 mars. Mais le 15 mars, il y a eu le premier confinement. On s’est retrouvé à l’arrêt avec une vingtaine de jours pour réunir les fonds restants. On voyait le fait d’être bloqué à la maison comme un obstacle insurmontable», explique Cédric.

Impossible de parcourir la France pour parler de leur marque, comme ils l’avaient prévu, dans ce contexte. Les deux associés ont donc dû faire un virage à 90° dans leur stratégie. Finalement, ce choix s’est avéré payant, objectif accompli. «On a fait 218% de notre objectif initial, avec 175 précommandes alors qu’on en attendait 80. Dans le monde de la chaussure de sport, je crois que c’est du jamais vu.»

En somme, ces épreuves ont contribué à faire du projet ce qu’il est aujourd’hui. « Pour être honnête, je pense même qu’on va faire face à des obstacles plus grands que ceux qu’on a déjà vécu», imagine son fondateur, sans s’inquiéter pour autant. « On sera prêts. »

Vers de nouveaux horizons

D’une certaine manière, Layup a fini par crever l’écran. Dans le film Netflix «Hustle» (« Le haut du panier», en français), avec Adam Sandler, les plus attentifs pourront remarquer la Layup Revo aux pieds de Juancho Hernangomez, alias « Bo Cruz ». Un détail dans le long-métrage, mais pas dans le parcours de la marque.

«Jeremiah Zagar, qui est co-réalisateur sur le film avec Adam Sandler, nous a contactés pour nous proposer de faire un placement de produit. Forcément, nous, on a sauté de joie. Le film est produit par LeBron James, il y a des stars dedans, c’est incroyable», retrace Cédric, avec un enthousiasme palpable. «Les membres du staff ont tellement aimé la paire qu’ils en ont commandé une dizaine de plus», se réjouit-il au passage.

Si ce n’est pas encore sur les parquets, voir leurs chaussures aux pieds d’un joueur NBA est un véritable accomplissement pour les deux associés. « Pour nous, c’était juste incroyable. Des millions et des millions de personnes ont vu la paire de chaussures. »

Le haut du panier - Juancho Hernangomez en Layup Revo
La Layup Revo aux pieds de Juancho Hernangomez (à gauche), à côté d’Adam Sandler sur le tournage du film «  Hustle ».

Au-delà de ce coup de pub, Layup a beaucoup grandi. L’équipe s’est élargie, passant de deux membres à sept. Cédric et Wilson se sont entourés de nouveaux coéquipiers qui les aident dans différents secteurs : communication, graphisme, commercial, stylisme et photo. « Ça n’a strictement rien à voir », explique Cédric.

Cela n’a plus rien à voir, en effet, pour les deux entrepreneurs à l’origine de la marque, qui ont tous les deux quitté leur emploi pour se consacrer à 100% à cette aventure. Ils peuvent, de cette manière, revenir à un train de vie moins éprouvant.

«Ça m’offre un certain confort de travail, un certain confort mental et une meilleure santé. Mine de rien, quand tu travailles la journée et la nuit, tu es un peu fatigué», souligne Cédric en riant. «Quand tu fais autant de choses, tu finis par faire les choses à moitié ou les faire dans la précipitation. Même avec de la volonté, tu n’es pas surhumain.»

Ça n’a plus rien à voir non plus pour le projet, évidemment, qui passe désormais à la vitesse supérieure. Pour le moment, la marque n’en est encore qu’à ses débuts. En 2023, Layup a pour ambition d’aller plus vite, plus loin. « Pour la marque, ça change clairement tout », plaque-t-il tout de suite. « Sur les deux premières années, on a sorti cinq ou six produits. Là, en quatre mois, on va peut-être en sortir une cinquantaine. Ça change tout. On est lancés. »

Retrouvez Layup sur son site web et sur ses réseaux sociaux (Instagram, Twitter, Facebook).

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