L’ASVEL et Monaco en patrons, le Real Madrid et le Partizan s’adjugent les derbys, Vitoria remporte une rencontre complètement folle… Retour sur la journée 21 en Euroleague, riche en rebondissements.
Le chiffre : 62
Le Panathinaïkos est en perdition cette saison. Le club grec six fois champions d’Europe traverse des temps difficiles depuis quelques années maintenant. Mauvais recrutement, projet de jeu instable et désormais une salle qui sonne presque creux. Le contexte est loin d’être favorable dans cette place forte du basket européen. Néanmoins, le Panathinaïkos a tout de même le mérite de se battre à chaque rencontre.
Jeudi soir à domicile, les joueurs de Dejan Radonjic étaient une nouvelle fois mal embarqués face au Zalgiris Kaunas. Pourtant privés de leurs deux meneurs américains Keenan Evans et Isaiah Taylor, les Lituaniens font bien mieux que se défendre. À la pause, les coéquipiers de Edgaras Ulanovas s’adjugent une confortable avance de 15 points, limitant les grecs à seulement 27 unités. Mais la cité d’Athènes abrite quelque chose de spécial.
Les passionnés de mythologie et de dieux grecs y verront peut-être un signe. Celui du dieu du basket qui aurait donné son pouvoir aux joueurs du Panathinaïkos. Ce dieu s’appelle sûrement Dimitris Giannakopoulos. Le président du club au trèfle est intervenu dans les vestiaires pour remotiver ses troupes. Ces derniers refoulent le parquet littéralement galvanisé. Avec envie, combativité et courage, l’opération remontada est enclenchée.

Derrière un intenable Paris Lee (24 points) , les grecs infligent 37 puis 25 points dans les troisième et quatrième quart temps. 62 points inscrits en seconde mi-temps. Une performance majuscule. Après avoir été mené de 15 points à la mi-temps, le Panathinaïkos s’impose de 24 points.
Une seconde mi-temps cauchemardesque pour le Zalgiris et son entraîneur : « C’était un match très étrange. Je n’ai jamais vécu quelque chose comme ça dans ma carrière », a admis Kazys Maksvytis en conférence de presse. « Même dans les catégories jeunes, où j’ai commencé ma carrière d’entraîneur, je n’ai jamais vu de chiffres comme ceux-là ». Les mots du coach lituanien sont justes, le score en seconde mi-temps est de 62 à 23, le plus gros écart de l’histoire de l’Euroleague sur une mi-temps.
Le fait marquant : Sergio Llull renverse le clasico
31 minutes et 42 secondes. Jusqu’au début du quatrième quart temps, Sergio Llull n’a pas inscrit le moindre panier. Mené tout le long de la partie par le rival barcelonais et encore de 9 points à l’entame du dernier acte, l’éternel Sergio Llull a, une fois de plus, fait basculer un clasico. Il est celui qui ravivé la flamme d’un Real Madrid semblant subir, à l’image d’un boxeur acculé dans le coin du ring.
Sa première réussite derrière la ligne à trois points peut paraître anodine, mais au contraire, c’est un contre repoussant les catalans au centre de l’arène de combat. Le sursaut d’orgueil est lancé, “On peut perdre ou gagner, mais l’on ne peut jamais perdre notre caractère, c’est ce que l’on a montré ce soir”, saluait Sergio Llull au terme de la rencontre. Les Blaugrana perdent peu à peu pied. Le vétéran espagnol renfile son costume des grands soirs. Il inscrit 15 points dans le dernier quart temps (19 au total) permettant le retour madrilène.
Gabriel Deck accompagne parfaitement l’espagnol. Ses 23 points et 7 rebonds permettent aux Merengues d’envoyer les débats en prolongations. Les barcelonais ont totalement perdu le contrôle de la rencontre.
Dzanan Musa prend le relais de ses compères dans les 5 minutes supplémentaires. Il marque 7 de ses 18 points dans la prolongation permettant définitivement au Real Madrid de s’imposer 91 à 86 au terme d’un clasico qui aura une nouvelle fois tenu toutes ses promesses.
Le bilan des Français : L’AS Monaco prend sa revanche sur Milan, l’ASVEL fait tomber le Fenerbahce
Le 23 décembre dernier, les monégasques s’effondraient à Milan dans un match qu’ils avaient pourtant en main. Par une suite d’évènements chaotiques, l’AS Monaco perdait le contrôle des événements et offrait une victoire de prestige au milanais. Nul doute que la nuit suivante fût entachée de cauchemars pour les joueurs de Sasa Obradovic. La Roca Team s’est définitivement débarrassée de ce souvenir douloureux.
De retour à domicile, Mike James (18 points et 10 passes décisives) et les siens ont fait régner la loi à Gaston Médecin. Cette fois-ci pas de révolte initiée par Kyles Hines (au match aller son expulsion avait tout changé) pour entacher les plans monégasques. Elie Okobo (19 points et 7 passes décisives) a parfaitement pris le relais de Mike James. L’infatigable John Brown s’est encore distingué par son incroyable activité à laquelle il y a ajouté une réelle contribution offensive (15 points). Cette addition de bonnes performances se traduit au score. Les monégasques ont inscrit 101 points (101 – 88 score final). Et lorsque la machine monégasque est lancée, il est difficile de l’arrêter.

Photo : Euroleague
L’ASVEL est imprévisible. Dans le bon comme dans le mauvais sens. À l’Astroballe ce jeudi, les joueurs de TJ Parker ont cette fois décidé d’être dans le bon sens de l’événement. Plus que dans le bon sens, ils ont sans doute réussi leur performance la plus aboutie de leur saison européenne. Ils réalisent même le meilleur départ de leur histoire dans la compétition avec un 11-0. Ce départ canon s’illustre par l’adresse et la fougue de Dee Bost (6 des 9 premiers points, 15 au total).
La suite de la rencontre est une copie parfaite des Villeurbannais. Nando De Colo s’est mis sur son 31 (26 points et 5 passes décisives en 23 minutes), tandis que le jeune prospect de 16 ans Zaccharie Risacher signe son match référence (10 points à 4/4 en 20 minutes) ponctué par des actions de hautes voltiges. Malgré la révolte du trop seul Casper Edward auteur de 22 points, l’ASVEL s’envole vers une solide victoire, 91 à 77, face à l’une des meilleures équipes d’Euroleague cette saison.
Le MVP : Darius Thompson et Matt Costello, héros de Vitoria
Dans un match complètement fou, Vitoria s’est imposé face à l’Anadolu Efes, 114 à 111 après prolongation. Darius Thompson s’est mué en vrai maestro avec 19 points, 16 passes décisives et 6 rebonds et le contre décisif sur le géant de 2 mètres 21 : Tibor Pleiss. Tandis que Matt Costello réalise son record en carrière avec 33 points et 5 rebonds. Dans cette rencontre ultra offensive toutes les stars ont brillé. Shane Larkin compte 21 points, Rodrigue Beaubois 19 points, Vasilije Micic 19 points, Markus Howard 16 points. Mais ce vendredi, dans une Fernando Buesa Arena en fusion, ce sont bien Darius Thompson et Matt Costello qui se sont accaparés le centre de la scène. Grâce à cette performance, Vitoria met fin à une série de quatre rencontres sans victoire.
La déclaration : “Je sais que coach Messina à tendance à baisser les bras quand les défaites s’accumulent” Malcolm Delaney
Dans le célèbre podcast Urbonus, émission de la référence européenne Donatas Urbonas, l’ancien joueur de Milan Malcolm Delaney s’est livré sur différents sujets. Le meneur américain s’est notamment livré sur la légende Ettore Messina dont le CV en ferait rêver plus d’un. Et s’il assure avoir passé de bons moments à ses côtés, il pointe qu’“Ettore Messina à tendance à baisser les bras quand les défaites s’accumulent”. Surprenant venant de la part d’un entraîneur de son calibre mais cela pourrait en partie expliquer que son équipe n’affiche pas de réelle révolte. Une équipe de cet acabit, avec cet effectif cinq étoiles, manquerait-elle de plus de soutien de la part de son entraîneur ? Affaire à suivre.
Les résultats de la journée :
Real Madrid – FC Barcelone : 91 – 86 a.p
ASVEL – Fenerbarhce Istanbul : 91 – 77
AS Monaco – Milan : 101 – 88
Panathinaïkos – Zalgiris Kaunas : 89 – 65
ALBA Berlin – Valence basket : 88 – 94
Etoile rouge de Belgrade – Partizan Belgrade : 78 – 79
Vitoria Baskonia – Anadolu Efes Istanbul : 114 – 111 a.p
Olympiakos Piraeus – Maccabi Tel Aviv : 95 – 89
Bayern Munich – Virtus Bologne : 91 – 84
Le classement à retrouver ici
Photo de couverture : Euroleague