Pour la première fois depuis les finales du championnat de France 1948, la plus célèbre des terres battues retrouvait une rencontre de basketball. Au-delà de l’affiche proposée — Paris dernier du championnat recevait Monaco premier — ce qui intriguait était l’organisation. Retour sur cette confrontation à Roland-Garros, évènement unique pour le monde de la balle orange en France.

Une scène historique
Comme à son habitude depuis sa naissance il y a seulement quatre ans, le Paris Basketball cherche continuellement à innover. Alors que l’année dernière, les Parisiens avaient accueilli Monaco à Bercy, le club a décidé de « Rêver Plus Grand » en posant ses sneakers à Roland-Garros.
Malgré une organisation coûteuse — plus de 200 000 € investit —, le club francilien a, semble-t-il, réussi à atteindre son objectif. En effet, le Paris Basket a rassemblé plus de 10 000 fans de la balle orange, ce qui représente la deuxième plus grande affluence du championnat français depuis 2018. Parmi ces milliers de fans, on pouvait notamment retrouver Kevin Séraphin, Ronny Turiaf ou encore Basile Boli en tribunes.
Tout a été fait afin d’offrir la meilleure expérience possible à l’ensemble des personnes présentes à l’évènement. Avec un « village sportif » aux abords du stade, ce n’était pas un simple match, mais une journée à la gloire du basketball. On pouvait ainsi retrouver de nombreux stands et activités visant à satisfaire les spectateurs réunis pour cet évènement. Comme à l’accoutumée, le club a proposé un show dépassant le cadre sportif que ce soit avec ses danseurs, son kop de supporter ou encore son interaction avec le public.
Afin de permettre à tout le monde de profiter pleinement de ce weekend exceptionnel, la direction marketing du club avait axé sa communication sur de multiples références tennistiques. Mais aussi sur sa proximité avec le Parc des Princes, où se jouait en soirée le Classico entre le PSG et l’OM.
L’idée de jouer un match dans l’antre historique du tennis français a été rendue possible par la construction du toit sur le court Philippe-Chatrier en 2020. Ainsi, comme le disait David Kahn, « il y avait une opportunité de le faire, j’ai pensé que c’était quelque chose que nous devions faire en tant que club ».
Alors que Roland-Garros accueille habituellement les meilleurs professionnels de tennis du monde, ce dernier a fait la connaissance de l’élite du championnat français.
Le parquet est prêt 👀🔥🏀
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— Paris Basketball (@ParisBasketball) October 15, 2022
Paris accroché au Rocher monégasque
Avant que ne commence la rencontre, Monaco faisait figure favori. Invaincus depuis le début de la saison. Les hommes de Saša Obradović arrivaient confiants suite à leur succès en milieu de semaine contre l’Anadolu Efes, double champion en titre de l’Euroleague.
En face, les Parisiens paraissaient également sûr d’eux puisqu’ils venaient de décrocher leur premier victoire de la saison contre Ankara en Eurocup. Malgré l’absence de Aamir Simms, les Parisiens enregistraient le retour de Juhann Begarin, remis de sa blessure à l’épaule droite en pré-saison.
Mais surtout, pour la première fois en championnat, l’entraîneur parisien Will Weaver était autorisé à coacher. Expliquant qu’il trouvait « Misérable. Décevant. Très difficile » la période où il ne pouvait pas diriger son équipe, il semblait enjoué à l’idée de débuter l’aventure à Roland-Garros. Déclarant même : « avoir la chance d’entrer dans leurs vestiaires (des meilleurs tennismans du monde), et de jouer là où ces matches ont eu lieu est un moment de rêve pour nous tous ».
Et le début de match lui a logiquement donné raison puisque très tôt, Paris prend la main en menant 16-10 à la fin du premier quart-temps. Mais dans le sillage d’un remarquable Yoan Makoundou (7 points, 4 rebonds, 2 contres), les Monégasques reviennent dans la rencontre et parviennent même à prendre l’avantage à la mi-temps.
Au retour des vestiaires, Monaco continue d’imposer sa force physique aux rebonds (47 rebonds, dont 21 offensifs) et prend ainsi une légère avance dans le sillage d’un Adrian Moerman adroit (17 points, dont 11 points dans le troisième quart-temps).
Mais avec un excellent Begarin (28 points) — à seulement une unité de son record en carrière —, les Parisiens restent au contact des Monégasques. Les supporters se remettent à espérer à la victoire des leurs suite au gros shoot lointain de Axel Toupane qui ramène Paris à -3 à cinq minutes de la fin.
Sauf qu’en face, Monaco a l’expérience des grands évènements et possède les joueurs pour asséner le coup droit final. Porté par un Mike James de gala (27 points, 7 rebonds, 9 passes), les monégasques conservent leur trône et l’emportent 95 à 91.
What’s Next ?
Malgré la défaite, Begarin ne s’est pas monté alarmiste. Estimant que Monaco était l’une des meilleures équipes en Europe, il a expliqué que l’équipe devait « être plus agressive en défense […] et avoir de la constance (comme contre Ankara) ».
Pour compenser la blessure d’Aamir Simms, Paris a annoncé la signature de Jeremy Evans. Un intérieur de 34 ans qui évoluait au Panathinaïkos l’an dernier (7,5 points, 4,4 rebonds en 17 minutes par match).

Suite à cette première expérience réussie, le Paris Basket vise encore plus haut. Alors que devrait être annoncée dans quelques semaines une autre rencontre à Bercy, le club a pourtant des ambitions qui vont au-delà du sol français. En effet, David Kahn déclarait qu’il avait des « idées où le club pourrait jouer d’autres matchs, mais elles ne sont pas à Paris ».
Le voyage fructueux de Boulogne-Levallois à Las Vegas l’a interpellé. Voulant toujours proposer ce qu’il se fait de mieux parmi les clubs de l’élite française, le président déclarait que « Si le Paris Basketball se déplace aux États-Unis, ce serait pour affronter une équipe NBA, pas une équipe de G-League ».