Draft 2021 : le bilan, un an plus tard

par Florian Tixier

Les jeunes qui composaient la Draft 2021 ont conclu leur saison rookie en NBA. Annoncée comme une cuvée correcte avant la classe générationnelle 2023, elle s’est finalement révélée très profonde et intéressante une fois en action. Au terme d’une année riche en enseignements, il est l’heure de tirer un premier bilan.

Une tête de Draft de haut niveau

Cade Cunningham, sélectionné en première position par les Pistons, était annoncé comme une future superstar. Mais même lui n’a pas réussi à ravir le titre de rookie de l’année à Scottie Barnes, le 4e choix. Le trio de tête a été l’un des plus impressionnants de ces dernières années, tout simplement. Entre Cunningham, Barnes et Evan Mobley (3e choix), la course titre de ROY n’a presque jamais été aussi compétitive entre trois jeunes.

Une ode à la profondeur

La caractéristique la plus impressionnante de cette Draft reste sa profondeur. Sur les trente joueurs sélectionnés au premier tour, 20 joueurs ont joué plus de 17 minutes de moyennes. L’un des chiffres les plus hauts de ces dernières années. Entre stars en devenir, joueurs de complément et role players déjà compétents, cette classe promet à ses pensionnaires une longue carrière.

Des potentiels encore inexploités

On parle beaucoup des éventuelles superstars que sont Cunningham, Barnes, Mobley ou Jalen Green (2e). Néanmoins, de nombreux joueurs présentent encore un potentiel très haut qui pourrait affecter le futur de leurs équipes à court et moyen terme. Malgré un temps de jeu relativement faible pour leur première année, Cam Thomas (27e), Ziaire Williams (10e), James Bouknight (11e), Moses Moody (14e), Keon Johnson (21e) et Josh Christopher (24e) pourraient en surprendre plus d’un.

Cette photo des trois champions du monde U19 de 2019 deviendra-t-elle légendaire dans quelques années ? Photo : FIBA

Les stars en puissance

Cade Cunningham – Jalen Green – Evan Mobley – Scottie Barnes

Chacun à sa façon, Cunningham, Mobley et Barnes ont affiché leur profil NBA ready. Mais ils ont surtout montré leur potentiel hallucinant pour les prochaines années.

Cade Cunningham est bel et bien la superstar annoncée de sa génération. Porteur de balle de très haut niveau, il est capable de scorer sur les trois niveaux tout en contrôlant le rythme d’un match à sa guise. Il est au centre du projet excitant des Pistons, qu’il devra amener vers les sommets.

Evan Mobley a impressionné tout le monde de par sa polyvalence et son impact défensif. Il est très rare qu’un rookie soit dans la course pour les All-NBA Defensive Team. Le rookie des Cavaliers, lui, a reçu 13 votes pour la Second Team tant son impact a été important de ce côté du terrain. Capable de défendre trois, voire quatre positions, efficace en second rideau et performant dans les aides, son duo avec Darius Garland a tout pour porter Cleveland dans sa conférence.

Le rookie de l’année n’est pas en reste, bien évidemment. Scottie Barnes a fait office de couteau suisse dans l’effectif des Raptors toute la saison. Alors qu’on l’annonçait coincé entre OG Anunoby et Pascal Siakam, il a parfaitement su trouver sa place en NBA. À Toronto, Barnes pourra développer son profil polyvalent et devenir la pierre angulaire du nouveau projet de la franchise.

Moins en vue que les autres, Jalen Green a montré sur la fin de saison pourquoi on le considérait comme un potentiel offensif de premier plan. Certes, il lui a fallu du temps pour s’habituer à la dimension physique de la grande ligue. Mais il a fini par confirmer, avec une véritable aura de première en attaque. Sur les deux derniers mois de compétition, en 22 matchs joués, il affiche des moyennes de 22,6 points à 48,8% au tir, dont 39,5% de loin en 34,6 minutes. Statistiques aux quelles il ajoute 3,8 rebonds et 3,2 passes par match.

Les joueurs de haut niveau

Josh Giddey – Franz Wagner – Herb Jones

Giddey, Wagner et Jones devraient pouvoir s’installer dans un projet sur de nombreuses année. On les imagine parfaitement faire carrière et décrocher plusieurs contrats en NBA.

Créateur de premier plan, Josh Giddey (6e choix) a vu sa côte exploser avant la Draft. À raison. Créateur de grande taille, il a su assumer les responsabilités que le Thunder voulait bien lui donner. Son duo de grands porteurs de balle avec Shai Gilgeous-Alexander pourrait faire des étincelles dans le futur.

Josh Giddey peut-il se mêler au quatuor de tête à l’avenir ? – Photo : Zach Beeker/NBAE via Getty Images

Franz Wagner (8e) a pour sa part montré son potentiel d’ailier à tout faire durant l’année. Probablement pas une star en devenir, Wagner pourrait s’imposer — à la manière d’un Gordon Hayward — en tant qu’ailier polyvalent et troisième option d’une équipe compétitive.

Enfin, Herb Jones (35e) a exposé l’étendue de son potentiel défensif du côté des Pelicans. Tout comme Mobley, il a reçu une dizaine de votes pour la All-Second Defensive Team dès sa première année. Son impact de ce côté du terrain devrait lui assurer une belle dans la grande ligue, avec de nombreuses récompenses à sa portée.

Des hauts plafonds à percer

Jalen Suggs Jonathan KumingaZiaire WilliamsAlperen Sengun

Comme dans tant d’autres cuvées, nous avons vu cette année des joueurs dont il est encore difficile de cerner le réel potentiel. On aperçoit chez ces jeunes des qualités certaines, qui pourraient les amener vers une réelle place dans la ligue. Seulement, cela reste pour le moment au conditionnel.

Jalen Suggs (5e choix) en est peut-être le meilleur exemple. On aperçoit bien son profil de de guard polyvalent et féroce. Cependant, il a eu du mal à encaisser le défi physique et la distance de la ligne NBA. Sa production, avec 11,8 points de moyenne à 36,1% au tir et 21,4% à trois points, est encore loin de celle que l’on attend de lui.

Jonathan Kuminga (7e) et Ziaire Williams sont également des cas intéressants. Leurs profils d’ailiers sont différents, mais ils ont cherché à impacter dans une équipe performante chez qui il est difficile d’obtenir un grand rôle. Les deux y sont parvenus à leur échelle. Le premier a eu ses temps forts dans le run des Warriors jusqu’au titre NBA. Le second a tourné à 16,8 minutes de moyenne sur la campagne des Grizzlies.

Désormais titré, Jonathan Kuminga peut-il être le prochain leader des Warriors ? – Photo : Miranda Alam / The Chronicles

Alperen Sengun devrait, lui, avoir plus d’opportunités l’an prochain avec le départ de Christian Wood. Son talent est criant offensivement. Houston lui fait confiance. Maintenant, à lui d’assurer davantage en défense et dans sa paire avec Jabari Smith.

Des role players de haute qualité

Davion Mitchell – Chris Duarte – Modes Moody – Corey Kispert – Trey Murphy – Isaiah Jackson – Quentin Grimes – Bones Hyland – Ayo Dosunmu

Cette Draft 2021 se détache clairement par le nombre impressionnant de role players qu’elle devrait dégager. La plupart d’entre eux devraient réussir à faire carrière en NBA. Davion Mitchell (9e choix), Isaiah Jackson (22e) et Ayo Dosunmu (38e) se destinent à une place pérenne dans la ligue par leur défense.

Chris Duarte (13e), Moses Moody (14e), Trey Murphy (17e) et Quentin Grimes (25e) devrait au minimum être de très bon 3-and-D pour les équipes qui se les arracheront.

IAvec un début de saison en trombe, Chris Duarte a montré tout son talent du côté d’Indianapolis. Photo : Dylan Buell/Getty Images

Dans leur style, respectivement, de shooter et de pétard en sortie de banc, Corey Kispert (15e) et Na’Shon « Bones » Hyland (26e) semblent également avoir un avenir au plus haut niveau. Ils trouveront probablement plusieurs contrats NBA au cours de leur carrière.

Des potentiels encore inconnus

Kai Jones – Keon Johnson – Josh Christopher – Cam Thomas – Brandon Boston Jr

Comme chaque année, certains prospects restent encore de véritables mystères après une seule année parmi les professionnels. On entrevoit cependant chez ces joueurs des qualités qui pourraient les emmener loin et en surprendre beaucoup.

Parmi eux, quatre forts scoreurs qui n’ont pas eu leur chance de briller cette saison. Keon Johnson (21e choix), Josh Christopher (24e), Cam Thomas (27e) et Brandon Boston Jr (51e) ont montré de belles choses dans leur jeu offensif. Leur Summer League respective laissent clairement penser que leur talent est supérieur à ce que l’on a vu chez eux pour l’instant.

Keon Johnson, défendu par Josh Christopher. Photo : Soobum Im/Getty Images



Pour Kai Jones (19e), il n’est encore question que de flashs. L’intérieur de Charlotte devra profiter de sa deuxième campagne pour faire comprendre à sa franchise que ses temps forts sont bien plus que passagers et s’imposer dans le projet des Hornets.

Vont-ils sortir de leur contrat rookie ?

Tre Mann – Jalen Johnson – Usman Garuba – Jaden Springer – Day’ron Sharpe – Santi Aldama – Miles McBride – JT Thor

Jamais une cuvée n’échappe à son lot de déception et de rookies pas vraiment prêts. La majorité de ces joueurs devraient pouvoir aller au-delà de leur contrat rookie par les flashs que l’on peut apercevoir et par leur potentiel, mais tous n’en sont pas assurés.

Souvent bloqués derrière une féroce concurrence, ces joueurs pourraient notamment trouver leur salut dans une blessure ou un échange. Il paraît néanmoins peu probable que ces jeunes disposent d’un temps de jeu conséquent dans les mois à venir.

C’est notamment le cas de JT Thor (37e choix) qui a montré de belles choses en Summer League — et qui pourrait profiter du départ de Miles Bridges, s’il est bel et bien écarté de la ligue. Il ne tient souvent pas à grand-chose de pouvoir montrer à son coach que des minutes doivent lui être allouées… au risque de vite finir en Europe.

Photo de couverture : Arturo Holmes / Getty Images

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