Ça cartonne, ça performe … et ça se questionne ! — Le Courrier de L’Analyste

par Teddy Perez

En ce mois de Mars, les stars de la NBA sont sur une autre planète ! Nous en sommes déjà à neuf performances individuelles à 50 points ou plus depuis le début du mois, soit une première depuis 1962. Un autre temps où Wilt Chamberlain dominait sous les paniers.

Soldat de la défense, pilote de l’attaque, Smart et Tatum au contrôle du backcourt – Photo : Brad Penner / USA TODAY Sports

Trae Young, LeBron James par deux fois, Jayson Tatum et Kevin Durant ont tous frappé un grand coup au scoring avec plus de 50 points.

Puis ils ont été rejoints cette semaine par Karl-Anthony Towns et Kyrie Irving qui ont quant à eux joué au chat et à la souris. 60 points pour le KAT le mardi, 60 pour Uncle Drew le lendemain, avec une polyvalence dans leurs prises de shoot incroyables. De près comme de loin, tout est passé, aux grands malheurs des Spurs et du Magic.

Le Magic, encore lui, a été la cible d’un nouvel homme à plus de 50 points, le plus surprenant d’entre tous, Saddiq Bey. Dans une soirée NBA à un seul match, le Piston a pris feu de loin avec un 10/14 à trois points.

D’autres joueurs ont été un peu plus discrets avec des performances à plus de 40 points, comme le Chef Curry – qui devait évidemment mettre son grain de sel avec ses 47 points – ou, plus surprenant encore, le néo-blazer Josh Hart avec 44 puntos !

Est-ce que cela a pour autant du sens ? Adulés par tant de fans, mais aussi par les joueurs eux-mêmes en sortie de match sur tous les réseaux sociaux, nos fabuleux scoreurs n’auraient-ils pas rendu ces performances un peu trop “normales”, si bien que l’on se demande si c’est vraiment complexe de marquer sur des défenses de NBA.

Difficile de répondre à nos interrogations mais force est de constater que le niveau technique de nos athlètes est impressionnant. En réalisant ces performances, parfois décisives lorsque le match est serré, les meilleurs scoreurs de la ligue démontrent la différence de capacité entre un role player classique et un franchise player.

Il faut aussi remettre ces chiffres dans le contexte de la saison régulière. Nous sommes au mois de mars, un mois post ASG, un mois avant les Playoffs où chaque victoire est importante. Un mois aussi où les collectifs se cherchent encore, où les joueurs ne veulent sans doute pas se blesser en défense. Et un mois surtout connu pour avoir été le berceau de grandes pointes au scoring. En 2019, ce n’est pas moins de 7 performances à plus de 50 points qu’il y avait eu. Il y a aussi eu ce mois de mars 2007, où Kobe avait décidé de commettre sa série lunaire (65, 50, 60 et 50 points).

Comme se l’est demandé Nicolas Batum sur son compte Twitter, qui sera le prochain à inscrire une marque aussi haute, à 70 points par exemple …

Place à la jeunesse, c’est la March Madness !

L’édition de 2020 avait été annulée à la suite de la crise sanitaire, celle de 2021 avait été jouée sans public, la March Madness 2022 signe alors un retour “à la normale” avec du public dans les salles aux quatre coins du pays. Un tournoi extrêmement populaire tant il se déploie partout aux Etats-Unis. Mais il doit aussi sa popularité à son lot de surprises, toujours très nombreuses durant ce mois de compétition. 68 équipes au départ, 1 victorieuse à l’arrivée et des éliminations impensables dès les premiers tours.

Car oui, chaque tour – chaque confrontation donc – se joue en un seul match. Un match où tous les scénarios sont possibles. Peu importe le ranking des équipes avant le début de la rencontre, chaque joueur à son avenir à jouer devant une scène de basketball hautement scrutée.

Les Wildcats de Kentucky se sont faits plumer face à la fac de Saint Peter’s, signant l’upset de ce 1er tour
Photo Dylan Buell via Getty Images

Lors de cette édition 2022, les têtes de liste s’annoncent naturellement favorites pour se retrouver lors du Final Four, les 2 et 4 avril à La Nouvelle-Orléans. Mais avant cette date, il y a quatre tours à remporter. Et le premier vient justement de se terminer. En deux jours, 32 matchs ont eu lieu avec des issues parfois inattendues.

Demandez aux Wildcats de Kentucky ce qu’il s’est passé contre les Peacocks de Saint Peter’s, ils ne sauront vous répondre. Invaincu à domicile cette saison, Kentucky a vécu l’upset le plus terrible de ce premier soir de compétition, défaits à Indianapolis après prolongation.

Quant à eux, les tenants du titre, les Bears de Baylor, ont assuré face à Norfolk State. Les Jayhawks de Kansas, eux aussi, ont commencé avec facilité leur March Madness. La fac de Gonzaga, finaliste l’an passé, a prouvé qu’elle était au rendez-vous dès son entrée dans le tournoi. Son “freshman” Chet Holmgren a aligné 19 points, 17 rebonds et 7 contres pendant que le vétéran des Bulldogs Drew Timme a inscrit 32 points avec 13 rebonds.

La fac de Duke, absente l’an passé, fait aussi partie des équipes à surveiller. Après un premier tour réussi haut la main, elle affrontera Michigan State à la deuxième manche de l’édition 2022. Une édition d’ailleurs très spéciale pour Duke puisque le coach emblématique Mike Kryzewski entame sa dernière danse à la March Madness. À la tête des Blue Devils depuis 1980, Coach K se retire et, on l’espère pour lui, par la plus grande des portes avec un titre visé par l’effectif de Paolo Banchero, futur Top 5 de la prochaine Draft.

Ces deux premières soirées ont donc déjà été riches en émotion, et cela ne fait que commencer !

Les JO 2024 dans un hangar …  un joli écho à la seconde place décrochée à Tokyo !

Le site olympique pour la première semaine de compétition de basketball de Paris 2024 n’a donc pas été modifié. Team USA défendra sa médaille dorée à la hall 6 du parc des expositions de la Porte de Versailles, et ça c’est royal, non ?

La salle, retenue pour la phase de poules, est une décision qui a pourtant été prise dès les débuts de l’organisation de ces Jeux et qui, malgré les critiques de la FIBA, ne s’est jamais autorisée un plan B.

Vous aussi vous avez du mal à imaginer du basketball olympique dans cet environnement ?

Les organisateurs ont sélectionné un hangar métallique, qui rappelle évidemment la prestigieuse Tour Eiffel. Mais un lieu pas trop grand non plus, avec son plafond à 9 mètres de haut et ses pylônes qui rendent le travail de la télévision et des photographes quasiment impossible. Une salle qui a aussi accueilli il y a peu le salon de l’agriculture, de quoi de nouveau bien faire redescendre de leur pied d’estale les joueurs et joueuses du premier sport collectif des Jeux Olympiques.

Une salle parisienne était pourtant pensée pour accueillir le basketball mais cela était avant les nombreuses modifications de localisation. L’Arena Porte de la Chapelle, nouveau pôle culturel de 8 000 places sera donc dédiée au badminton.

Le retour en arrière est obligatoire. La France dispose de nombreuses infrastructures et plusieurs d’entre elles, situées à l’extérieur de Paris, se sont portées candidates pour accueillir l’évènement. Comme pour le handball qui sera délocalisé à Lille, les villes de Lyon et Orléans ont proposé d’héberger les phases de groupe des tournois dans leur salle de basketball respective.

Les meilleures alternatives possibles, surtout qu’il est difficile d’imaginer la FIBA accepter finalement cette décision honteuse. Et jamais la NBA et ses franchises n’accepteront de libérer leurs joueurs pour participer à une compétition où ils auront plus de chances de se blesser avec l’humidité présent dans le lieu car l’aération sera mauvaise (ou en se cognant même au plafond).

Les phases finales se joueront quant à elles à Bercy, à moins qu’il y est un concert organisé au même moment, déplaçant ainsi les matchs de panier-ballon sur le parking de la salle …

Teddy vous assist

Nikola Jokic, le géant qui porte tous les espoirs des Nuggets cette saison – Photo AAron Ontiveroz via Getty Images

Que peuvent espérer les Nuggets cette saison ? Théophile B.

Les Nuggets réalisent une saison plus que convenable. Porté par un Nikola Jokic en passe de faire le back-to-back MVP, Denver assure pour le moment une 6e place de l’Ouest. Un classement qui n’est pas aussi flamboyant que les trois années passées mais qui devrait satisfaire l’équipe amputée de deux de ses – en théorie – trois meilleurs joueurs.

Jamal Murray et Michael Porter Jr., tous deux lourdement blessés, pourraient revenir en toute fin de saison. Murray va faire un tour avec l’équipe G-League pendant que Porter Jr, en avance dans sa rééducation, reprend les entraînements avec contact avec l’équipe.

Des nouvelles encourageantes certes, mais pour l’avenir proche de Denver, il est difficile d’en prendre en compte dans les calculs de fin de saison.

Fidèles à eux-mêmes, les Nuggets fonctionnent en collectif. Il y a leur superstar serbe évidemment, qui tient le scoring avec ses 26 points de moyenne. Mais le petit Nikola est aussi connu pour son génie à la distribution. Il joue pour lui et pour les autres, permettant ainsi d’assurer le spectacle mais surtout d’insuffler une énergie collective que l’on doit nécessairement retrouver chez les grandes équipes. L’effectif de Mike Malone fait partie du top 5 des franchises qui comptabilisent le plus de passes décisives depuis le début de la saison, avec déjà plus de 1900 assists !

L’attaque roule toujours bien dans le Colorado, tout comme la défense où les coéquipiers d’Aaron Gordon et Will Barton se classent 12e du defensive rating.

Il y a également eu de ces victoires qui ont su rappeler de quoi Denver est capable. Encore récemment dans le face à face avec Joël Embiid et ses Sixers, les Nuggets de Jokic ont dominé leurs adversaires 114 à 110. À 9 victoires pour 4 défaites en post All-Star break et en se rassurant face à des équipes à sa portée, la franchise poursuit sur sa bonne lancée à moins d’un mois des Playoffs.

Les Nuggets font donc partie des équipes bien embêtantes, que l’on ne veut pas retrouver trop tôt en Playoffs. Mais ce n’est pas un adversaire insurmontable à jouer qui, en l’état, devra déjà se battre (sûrement jusqu’en Game 7) pour simplement se qualifier dans un possible deuxième tour de post-season.

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