Dans le sillage d’un Ja Morant plus décisif que jamais, les Grizzlies se positionnent confortablement dans les hauteurs de l’Ouest. Désormais 4e de la conférence, ils viennent de creuser un bel écart avec le milieu de tableau et se rapprochent du podium avant d’entamer une prochaine semaine bien salée. Ils affronteront les Lakers, Warriors, Wolves puis les Mavs : un nouveau test pour un collectif sûr de ses forces et aux crocs acérés.

Les Grizzlies restent sur sept victoires consécutives pour un bilan de 17-4 depuis le 28 novembre. Un carton qui a été en grande partie réalisé en l’absence de Ja Morant, éloigné à cause d’une entorse puis du protocole Covid pendant 12 matchs. À son retour, la machine a continué de magnifiquement tourner. Memphis enchaîne les succès, peu importe l’adversaire qui se dresse en face. Nets, Phœnix, Cavaliers ou Pistons — cherchez l’erreur —, les Ours ont faim et il est très difficile de les rassasier. Ce n’est pas le bûcheron-poseur d’écran Steven Adams qui nous dira le contraire !
Avec l’appui du pick 2 de la Draft 2019, les jeunes Grizz de Taylor Jenkins apprennent à rêver plus grand. Ja Morant est une dynamite qui sait se contrôler, distribuer pour ses coéquipiers et porter le coup de grâce à ses adversaires. Dans sa troisième saison chez les professionnels, il confirme son instinct de leader.
Bien loin d’être arrivé à maturité, Ja s’installe déjà comme un top player à son poste. Dans la continuité de son impressionnant début de carrière, le juteux Ja monte en puissance cette saison avec 25 points, 6,6 passes et 5,8 rebonds au compteur. De quoi se voir, sans aucun doute, récompenser d’une place (de titulaire) au All-Star Game.
L’ère du Grit & Grind nous avait offert de belles surprises avec un collectif rugueux, mais tout de même bourré de qualités. Celle qui prend le relais nous promet un tout autre genre de spectacle, et ô combien entraînant !
La classe à Dallas : vibrant hommage au visage des Mavericks
Si la nuit de mercredi a été particulièrement mouvementée, c’est bien le retrait du maillot de Dirk Nowitzki dans sa franchise de toujours qui a fait la une de l’actualité. Le géant allemand a eu le droit à sa cérémonie tant attendue, après ses 21 ans de loyaux et trop bons services.
À la suite de la rencontre Mavericks – Warriors, remportée par Luka Doncic et ses coéquipiers, il fallait laisser la place et la lumière au joueur révolutionnaire qu’a été Dirk pour sa franchise et pour notre sport. Les discours remplis d’émotions se sont succédé. Entouré de ses proches et de quelques camarades de la campagne victorieuse de 2011, Nowitzki a vu se hisser son numéro 41 tout en haut de l’American Airlines Center — en attendant que sa statue grandeur nature soit installée devant la salle.

À Dallas, il a écrit son histoire, à la fois impitoyable et si humble avec tous ses adversaires. Il y a ce titre en 2011, évidemment, où le serial shooter était sur un nuage pour s’offrir les arrogants Heatles. Il y en a un autre, individuel cette fois-ci, en 2007 où il devient le premier Européen de l’histoire de la ligue à remporter le trophée de MVP. Puis, à la fin de sa carrière, il entre dans ce club prestigieux des joueurs à plus de 30 000 points. Une marque rare qui témoigne de son excellence dans l’art de mettre un panier, peu importe la distance.
Mais Dirk, c’est bien plus que cela. C’est ce joueur qui aura inspiré les big men et les grands ailiers des générations qui lui ont succédé. Un « Splash Gold », comme dirait Klay Thompson, que tant ont tenté d’imiter et que tous savent respecter. Danke Dirk.
Kyrie Irving de retour à mi-temps, et c’est déjà beaucoup pour les Nets !
L’absence du « non vacciné » nous embêtait tous au plus haut point depuis la reprise de la NBA, et plus particulièrement pour sa franchise de Brooklyn. Malgré leur deuxième place de la Conférence Est, les Nets ne sont pas au mieux dans leur jeu.
Depuis le début de la régulière, Brooklyn a le droit à un Kevin Durant en mode MVP. Un ovni qui porte quasiment à lui seul tout un collectif décimé par les blessures et le protocole Covid.
Steve Nash aime s’appuyer sur ses leaders dans son « système ». Lorsqu’il en manque un, la différence se fait rapidement ressentir. L’équilibre est dès lors très difficile à trouver, mais cela pourrait changer avec le retour d’Uncle Drew !
Pour le plus grand plaisir de tous, et le plus grand malheur des chevilles de ses adversaires, Kyrie Irving a rejoint les siens pour la suite de la saison. Le meneur n’est toujours pas vacciné et participera donc qu’aux matchs à l’extérieur, puisque la réglementation sanitaire à New York lui interdit de jouer au Barclays Center.
Pour son retour en douceur sur le parquet — celui des Pacers du franchise player Lance Stephenson —, il nous a gratifiés d’un match à 22 points en 32 minutes.
Pour autant, les inquiétudes quant à l’avenir de ce collectif persistent. Kyrie doit retrouver sa place de leader et ses automatismes au sein d’une équipe qui souhaite prendre sa revanche sur la campagne de Playoffs passée. Présent la moitié du temps, cette mission ne se fera pas en jour.
Teddy vous assist
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Q : Quel genre de contrat mérite Darius Garland ? — Clément D.
R : Cette saison, le meneur de 21 ans pointe déjà à 19 points et plus de 7 passes décisives par match. Doté d’une fougue à faire lever les foules, il n’en reste pas moins très efficace dans ses choix et sa sélection de tirs. S’il s’ajuste un peu plus encore derrière l’arc, il pourrait terminer sa troisième saison professionnelle à plus de 50 % au shoot, 40 % à trois points et 90 % aux lancers francs. Des statistiques rares et une marque de précocité.
Darius Garland perçoit pour le moment 8,9 millions de dollars cette saison et ne sera agent libre restreint qu’en 2023. D’ici là, beaucoup de choses peuvent se passer et décider l’avenir financier du numéro 10. Une sélection au All-Star Game et une qualification en Playoffs seraient de parfaits arguments pour faire monter les enchères.
Rappelons par ailleurs que notre ami serait éligible dès cet été à une folle extension maximale à 181 millions de dollars. Une proposition que les Cavaliers pourraient effectivement mettre sur la table s’ils souhaitent poursuivre la belle aventure promise avec lui.
Darius Garland s’affirme peu à peu comme la première option du backcourt, devant le spectaculaire, mais moins régulier Collin Sexton, d’un an son aîné. Si Darius peut rapidement toucher le pactole à Cleveland, ce serait cependant au détriment de la prolongation du hypant duo Sexland. Une idée qui n’effraie malheureusement pas le management de l’Ohio. Business is business et Garland serait alors gagnant.